Tunis 611

Portraits de barbéchas de Tunis: A la quête de la dignité dans la poubelle !

Nawaat a rencontré des petits acteurs de la filière de valorisation des déchets dans le centre-ville de Tunis : récupérateurs de plastique dans les poubelles, collecteurs, intermédiaires privés ont accepté de témoigner. Monia, Nizar et Abdelkarim racontent les difficultés à éviter l’exploitation quand on est au chômage, mais aussi la source de profit que constituent les déchets en plastique pour eux. Mais un nombre grandissant d’acteurs de divers secteurs leur font concurrence.

Centres de planning familial : La pilule ne passe plus

Une centaine d’employées des centres de planning familial régionaux, venues principalement de Kasserine et Gafsa, ont manifesté mercredi 14 mars au siège de l’Office National de la Famille et de la Population (ONFP) à Tunis. Contractuelles, elles protestent contre leurs conditions de travail en dégradation permanente. Une colère révélatrice des dysfonctionnements internes qui affectent directement l’accès à la santé reproductive des femmes dans le Centre et le Sud de la Tunisie et reflète le manque de stratégie et de stabilité au sein de l’ONFP.

Médina de Tunis : les artisans désemparés face au « made in China »

Dans les souks de la Médina de Tunis, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, les produits asiatiques se sont multipliés. Fabriqués en Chine, au Vietnam, ou dans d’autres pays d’Asie du Sud, leurs prix défient toute concurrence, notamment celle des créations traditionnelles des artisans locaux. Détenteurs d’un savoir-faire unique et ancestral, beaucoup mettent la clé sous la porte ou sont contraints d’abaisser la qualité de leurs propres produits pour survivre. Reportage.

Interview avec Habibi Funk à Tunis [Vidéo]

Pour le finissage de Geniale Dilletanten, exposition itinérante de l’Institut Goethe (20-28 janvier), la performance de djing d’Habibi Funk fait salle comble au Marengo Club, au centre-ville de Tunis. De son vrai nom, Jannis Stürtz, co-fondateur du label Jakarta Records à Berlin, donne, à travers le projet Habibi Funk une deuxième et parfois une première vie aux œuvres méconnues d’artistes de la scène underground des années 70 et 80 de la Tunisie, d’Algérie, d’Egypte, du Soudan et du Liban. A l’occasion de son séjour tunisois, Nawaat l’a rencontré. Interview.

Reportage: Que reste-t-il de la mémoire du 14 janvier dans les rues de Tunis ?

Tunis, janvier 2018. Le pays célèbre 7 ans depuis la chute du régime autoritaire. Le 14 janvier 2011 a marqué un tournant historique, celui du passage de l’autoritarisme à la démocratie, aussi balbutiante soit-elle. L’espace public était le témoin de la rage populaire contre le pouvoir. Est-il fidèle à cette mémoire ? Les autorités post-révolutionnaires sont-elles conscientes de cet enjeu ? Les constats sont amers.

Interview avec Patrice Bergamini, ambassadeur de l’Union Européenne en Tunisie (Partie II)

Après avoir évoqué la liste noire des paradis fiscaux, l’ALECA et les dysfonctionnements de la coopération tuniso-européenne dans le premier volet, cette deuxième partie de notre entretien avec le chef de la diplomatie européenne en Tunisie s’est focalisée sur la question migratoire. Toutefois, nous avons abordé les entraves à la mobilité et la fuite des cerveaux ainsi que les prêts européens, les réformes sociétales tunisiennes et l’impact de la montée de l’extrême droite en Europe sur les relations Nord-Sud.

Interview avec Patrice Bergamini, ambassadeur de l’Union Européenne en Tunisie (Partie I)

Au moment où le gouvernement tunisien œuvre pour le retrait de notre pays de la liste noire des paradis fiscaux établie par le conseil des ministres des finances européens, nous avons rencontré Patrice Bergamini, ambassadeur de l’Union Européenne en Tunisie. Ses priorités, les dysfonctionnements de la coopération tuniso-européenne et autres dossiers polémiques à l’instar de l’Accord de Libre Echange Complet et Approfondi (ALECA) ont été à l’ordre du jour dans cette première partie. Interview.

Reportage : Vélorution, quand le vélo fait de la résistance

Face à la pollution et à l’augmentation du prix de l’essence, contre les heures d’attente dans les embouteillages, et pour prendre soin de sa santé physique et mentale, un collectif de citoyens passionnés propose une solution : le vélo. Samedi 13 janvier, l’association Tunisie Vélorution organisait sa parade mensuelle autour de la médina de Tunis, l’occasion de fêter la révolution en rappelant la richesse des alternatives citoyennes qui ont vu le jour ces dernières années. Nawaat les a suivis pour tenter d’en savoir plus sur la philosophie qui éclot sous leurs casques.

“Fech nestannaw” anti-austerity protests continue in downtown Tunis

Friday, January 12 marked just over a week since protests broke out against the increased prices introduced by Tunisia’s 2018 budget. Unlike previous periods of contestation since the 2011 revolution, demonstrations in at least 18 regions across the country over the past week have been characterized by heightened tension leading to confrontations between protesters and security forces. Friday’s demonstration in Tunis, strained but peaceful, coincided with the court date of Ahmed Sassi, one of many campaign activists who has been arrested since January 4.

رغم الشيطنة والإيقافات، حملة ”فاش نستناو“ مستمرّة

ما تزال التحرّكات الإحتجاجيّة التي انطلقت للمطالبة بإسقاط قانون الماليّة 2018 متواصلة. في العاصمة، نظّمت حملة ”فاش نستناو“ وقفة احتجاجيّة اليوم 12 جانفي أمام مقرّ ولاية تونس في الساعة الواحدة. التحرّك الذّي استطاع المحافظة على نسقه رغم حملات الشيطنة وإيقاف العشرات من النشطاء، انطلق من أمام المسرح البلدي، ليتمّ منعه من الوصول أمام مقرّ الولاية الذّي أُحيط بتعزيزات أمنيّة كبيرة. العنف الأمني الذّي طال المحتجّين على مستوى شارع الحبيب ثامر لم يمنع تواصل المسيرة التي عادت أمام المسرح البلدي للدعوة إلى وقفات مماثلة يوم 14 جانفي في شارع الحبيب بورقيبة و20 جانفي أمام مجلس النوّاب.

”فاش نستناو“، حراك احتجاجي يُجابه بقمع بوليسي

نظّمت حملة ”فاش نستناو“، والتي تضمّ فصائل طلابيّة لأحزاب يسارية وناشطين من مجموعة ”مانيش مسامح“، الثلاثاء 9 جانفي، مسيرة سلميّة أمام المسرح البلدي بتونس العاصمة احتجاجا على القمع البوليسي ضدّ نشطاء الحملة وضدّ التحركات الاحتجاجية الرافضة لقانون ميزانيّة 2018 والذي راح ضحيّته الشهيد خمسي اليفرني بمدينة طبربة. رفع المحتجون شعارات من قبيل ”الشعب يريد إسقاط قانون المالية“ و”سرّاقين بلادنا قتّالين أولادنا“ و”وزارة الداخلية وزارة إرهابية“. ومن أهمّ المطالب التي ترفعها حملة ”فاش نستناو“ إحداث خطّة وطنيّة شاملة لمحاربة الفساد وتوفير التغطية الاجتماعية والصحية للعاطلين عن العمل والتخفيض في أسعار المواد الأساسية والتراجع عن فكرة خصخصة المؤسسات العموميّة والترفيع في منح العائلات المعوزة ومراجعة السياسيات الجبائيّة.

Mémoire citoyenne & amnésie étatique: Le cas du parc Helmi Manaï à Bab El Khadra

Le parc Helmi Manaï à Bab el Khadra est l’un des très rares lieux de la capitale où un hommage est rendu à un martyr de la révolution. La plaque en sa mémoire rappelle les assassinats perpétrés par les forces armées dans les rues de Tunis il y a 7 ans dont celui de Helmi Manaï le 13 janvier. Un monument fruit de la volonté de citoyens alors que l’Etat semble désengagé de la question de la mémoire de la révolution dans l’espace public.

إغلاق المقاهي الثقافية: توظيف التراتيب البلدية في محاصرة الفضاءات البديلة

كلّما فَتح مقهى ثقافي أبوابه إلاّ وأغلِقت وراءه عشرات الفضاءات الأخرى، بعضها لطبيعة نشاطها الفنّي والثقافي، الأخرى لهيئة مرتاديها أو لإزعاجها الجوار، البعض الآخر لتواجد شبكات فساد تقف وراء قرار غلقها، أو لنفود صاحب الشكوى. كلّ هذه الأسباب غير المباشرة أثارها المُتضرّرون من قرارات الغلق. في المقابل، تُحيل مختلف التراتيب الجاري بها العمل، على عوامل إضافية، من بينها تعدّد الهياكل والمصالح المُتدخّلة وضعف التنسيق بينها ونقص مواردها البشرية، إضافة إلى عدم الدقة في الآجال والمماطلة والتعسّف في أحيان كثيرة. كلّها أسباب تُعمّق اليوم معاناة باعثي هذا الصنف من المشاريع.

إثر قرار ترامب، اتحاد الشغل يحشد الشارع التونسي مساندة لفلسطين

بعد الدعوة التي أطلقها الاتحاد العام التونسي للشغل يوم أمس الخميس، شهدت ساحة محمد علي اليوم 8 ديسمبر تجمّعا شعبيا ونقابيا واسعا احتجاجا على القرار الأمريكيّ بنقل سفارة الولايات المتحدّة إلى القدس واعتبارها عاصمة للكيان الصهيوني. المسيرة شهدت التحاق عدد من نوّاب المكوّنات السياسيّة للائتلاف الحاكم وجزء من أحزاب المعارضة على غرار الحزب الجمهوري والتيّار الديمقراطي إضافة إلى ناشطين من المجتمع المدني والقيادات النقابيّة وعدد من المنظّمات الوطنيّة على غرار الهيئة الوطنيّة للمحامين. مسيرة حاشدة طافت شارعي الحبيب بورقيبة ومحمّد الخامس مطالبة بموقف ديبلوماسي يرقى إلى غضب الشارع وطرد السفير الأمريكيّ والتنصيص على تجريم التطبيع بشتى أشكاله في الدستور التونسيّ.

Récits de victimes des violations policières de la Loi 5 [Podcast et photos]

Entrée en vigueur en juin 2016, la loi n°2016-5 a modifié certaines dispositions du code de procédure pénale relatives à l’arrestation et la mise en garde à vue d’un individu, afin de renforcer la protection des droits humains. Communément appelée Loi 5, ce texte législatif établit notamment le droit à la présence immédiate d’un avocat, à un examen médical, le droit d’informer sa famille, et la durée de garde à vue est passé de 72 à 48h. Plus d’un an après son entrée en vigueur, le constat est amer. Violations des procédures, usage illégitime de la force, insultes et abus de pouvoir, constituent un schéma répétitif pour nombre de citoyens tunisiens.

Zabaltuna: Bringing orientalist figures back to life in Tunisia’s dirtiest landscapes

A buxom young woman steps lightly from the water, carrying a jug at her hip and holding her sefsari above her head. Hooped earrings hanging down to her throat, bangles on her wrists, gold coins across her chest. She emerges, barefoot onto a muddy shore strewn with—red bottle caps, a packet of Camel blue cigarettes, empty plastic bottles. A fare 18th century maiden in a most unlikely environment. The scene is one of many diffused via Zabaltuna, a digital campaign that denounces Tunisia’s waste management problem, an increasingly noxious environmental and public health issue especially since 2011.

La société civile et le Projet de loi relatif à la répression des agressions contre les forces de l’ordre (II) : Kamel Labidi (Yakadha)

Nawaat poursuit la série d’échanges avec les membres d’organisations de la société civile à propos du projet de loi portant sur la répression des agressions contre les forces de l’ordre. Pour la présente interview, notre consœur Amel Chahed a reçu Kamel Labidi, président de l’association YAKADHA et ancien président de l’Instance indépendante chargée de réformer l’information et la communication (INRIC). M. Labidi s’est exprimé également au nom d’une coalition de la société civile, ayant, du reste, publié un communiqué sur le même sujet (voir ci-bas).

La société civile et le Projet de loi relatif à la répression des agressions contre les forces de l’ordre (I) : Amna Guellali (HRW)

Par la présente interview, nous entamons une série d’échanges devant les caméras de Nawaat avec des membres d’organisations de la société civile exposant leurs analyses relatives au projet de loi portant sur la répression des agressions contre les forces de l’ordre. Par cette première de la série en question, notre consœur et amie, Amel Chahed, s’est entretenue avec Amna Gallali, s’exprimant au nom de Human Rights Watch-Tunisie.

Encore des témoignages accablants sur les violences policières, y compris sur des enfants !

Au-delà du cas d’Aymen, Adnen, Wassim et des enfants venus témoigner, depuis quelque temps déjà, les violences policières en Tunisie deviennent de plus en plus alarmantes. Au cours de ces deux dernières années, un processus semble s’être amorcé en faveur de la “re-normalisation“ de l’impunité de telles violences. Pire encore, nous en sommes même au point de discuter d’un projet de loi destiné à consacrer une telle impunité in jure, incriminant, de surcroît, le fait même de la dénoncer ! Depuis des décennies déjà, la Tunisie détourne lâchement la tête d’une violence bien enracinée et entretenue, mais plus ou moins dissimulée, pernicieuse, parfois tabou. Il y a les violences et les tortures «politiquement correctes», celles du fort, de l’État, de l’institution pénitentiaire, celles dont on détourne la tête […] et puis il y a celle sur les “sans défense” …