Borhen Bsaies a une veste magique. Ses retournements sont innombrables. Et elle a bien plus que deux facettes, bien plus que trois couleurs, encore plus de modèles. Mais son tissu est le même : l’affairisme et la propagande. Toutefois, Bsaies n’est qu’une caricature révélatrice de la situation maladive où les médias audiovisuels se convertissent en vestiaires ou en tremplins des partis politiques.
La politique faits divers
Si vous n’êtes pas trop puritains et que vous avez atteint l’âge de raison, allez jeter un coup d’œil sur certaines proses du Marquis de Sade, par exemple les dernières pages de « La philosophie dans le boudoir ». Vous y trouverez, sous une forme métaphorique qui donne des haut-le-cœur, un tableau assez fidèle des rapports – politiques…. – qui unissent et désunissent les responsables des états-majors qui président hélas à nos destinées.
Ghannouchi veut des ministres. Et alors ?
Le cauchemar des démocrates et de la gauche, la raison principale de leur défaite, ce n’est ni Ben Ali, ni les réseaux de l’ex-RCD, ni Nida Tounes, ni le diable en personne, c’est d’abord et avant tout Ennahdha. Une telle cécité, ça vous dégoûte de la vie ; je préfère encore ma rage de dents.
L’autre parcours de Youssef Chahed
Les documents de Wikileaks révèlent un autre aspect du parcours professionnel de Youssef Chahed, candidat mandaté par le président de la République Beji Caid Essebsi pour former un nouveau gouvernement. L’image relayée par les médias dominants a omis une période importante du parcours de Youssef Chahed : ses années en tant que chargé de missions au département Foreign Agricultural Service à l’ambassade américaine à Tunis, comme le montre une correspondance publiée en 2010.
Samira Merai sous influence anti-féministe
Jeudi 12 mai, Samira Merai, ministre de la Femme, de la famille et de l’enfance , a annoncé avoir, enfin, déposé le projet de loi intégrale contre la violence faite aux femmes au conseil des ministres. En réalité, cela fait un mois que le projet de loi est bloqué au conseil des ministres. D’après nos sources, plusieurs ministres le contestent et la ministre concernée cherche des soutiens dans le mauvais camp.
L’odeur fétide de la « réconciliation »
La réconciliation, si elle venait à être institutionnalisée ou entérinée sous une forme ou une autre par l’entourloupe d’un accord avec l’IVD, ne serait, en vérité, qu’une réconciliation de la Révolution avec le contraire d’elle-même. C’est bien pourquoi elle serait nécessairement amenée à sonner le glas de la justice transitionnelle ou à la vider de son sens. Celle-ci était déjà une concession consentie par la Révolution, une formule bien douce, à mon avis, pour les chenapans de l’ancien régime. Même cette concession ne saurait être tolérée par les réconciliateurs. Ce n’est pas l’impunité seulement qui les motive mais la restauration.
Bonnes feuilles : La promesse du printemps, de Aziz Krichen
Nawaat publie en exclusivité un extrait de La promesse du printemps de Aziz Krichen. Opposant sous Bourguiba et Ben Ali, il a connu les prisons du régime et a été contraint à l’exile. En janvier 2012, il est nommé ministre-conseiller à la présidence de la République avant de démissionner en mai 2014. Acteur et analyste de la transition, Krichen alterne sur 430 pages le témoignage direct et l’examen distancié, loin des règlements de compte. Dans les bonnes feuilles publiées par Nawaat, l’auteur s’arrête sur l’un des écueils majeurs de la transition : la corruption.
Sophie Bessis animera un débat avec l’auteur à la foire du livre du Kram, aujourd’hui samedi 2 avril.
Un incendie social mal éteint
Pour la troisième semaine consécutive, Béji Caïd Essebsi continue de recevoir divers « VIP » en vue d’interminables consultations. C’est à se demander si à Carthage on a la même notion du temps que celle du brûlant dossier de l’emploi.
5ème commémoration officielle de la révolution : quand la présidence fait le procès de la gauche
Après la mise au ban des familles des blessés et des martyrs de la révolution en 2015, cette année c’est la gauche qui a été copieusement ostracisée par le discours d’un président de la République politiquement en difficulté
Le remaniement de la dernière chance
Pour la deuxième fois en moins d’un an, Habib Essid a donc été contraint de revoir sa copie, après un bilan bien terne, voire calamiteux, de son équipe gouvernementale en crise. Pour autant, l’homme ne déroge pas à son orthodoxie : plus qu’un remaniement, s’il s’agit d’une profonde restructuration, les profils de la trentaine de ministres, qu’ils soient nouvellement désignés ou maintenus à leurs postes, laissent présager d’un projet peu imaginatif, bien loin d’une réforme digne de ce nom.
Le nouveau « miracle » tunisien que Nidaa tente de réinstaurer
Une récente étude de la banque mondiale rapporte en effet que plus de 40 portefeuilles d’actions et d’obligations, 367 comptes en banques et environ 400 entreprises, dont certaines n’opèrent pas en Tunisie, 220 entreprises étroitement liées à la famille du dictateur, sont issus d’un enrichissement scandaleux.
2015, année de l’apathie politique
Retour sur une année où l’on peut considérer que la transition démocratique était en panne, et que le Nobel de la paix sonne davantage comme un lot de consolation.
Tunisie : Conservateurs VS Réformateurs ou le crépuscule de l’espérance
Le rassemblement des Réformateurs, l’organisation de leurs idées pour mettre en place un projet basé sur une vision est, désormais, une nécessité nationale absolue.
Ennahdha et l’art de la cohabitation passive
Lorsqu’en janvier 2014, Ahmed Néjib Chebbi déclarait que « c’est la stratégie d’Ennahdha qui a au final réussi », l’homme ne croyait sans doute pas si bien dire. En cette semaine de marasme politique, nul ne sait vraiment ce qui se passe dans l’hermétique forteresse de Montplaisir, où ce que d’aucuns appellent « le parti réellement au pouvoir » poursuit son petit bonhomme de chemin et a su se faire oublier par les médias dominants. Si bien que pour s’informer, les observateurs de la scène politique doivent recourir au buzz distillés non sans une certaine insolence par les hauts dignitaires du parti islamiste, tels que les deux derniers en date, respectivement via Ali Laarayedh et Rafik Abdessalem.
Naissance d’al-Irada, scission de Nidaa, le chassé-croisé qui bouleverse la donne politique ?
Si les détracteurs de Nidaa Tounes lui reprochent d’être un parti bâti sur l’unique idée de l’anti-islam politique, al-Irada se propose d’être sans complexe l’alternative à ce qu’il a qualifié dimanche de « restauration » et de « normalisation de la corruption ».
En France comme en Tunisie, les esprits se droitisent
En Tunisie, il est surprenant de constater les réactions de certains commentateurs des résultats des régionales françaises, hier porte-voix de Nidaa Tounes, s’érigeant aujourd’hui en défenseurs des valeurs anti fascistes. Un état de déni, type deux poids deux mesures, qui mérite d’être étudié.
La Tunisie des urgences et du dégoût …
Ni leçons à donner ni des grandes analyses à faire, juste un simple arrêt sur image et avec des mots simples.
Médias : Le service public asservi par le président Caïd Essebsi
Lors de sa dernière allocution, le président Béji Caïd Essebsi a instrumentalisé tous les médias pour concentrer l’essentiel de son discours sur une question partisane. Impliquer les médias privés relève de leur libre choix mais y mêler les médias publics s’apparente à un abus de pouvoir. «La patrie avant les partis» ? Pas vraiment.