Trêve d’analyse de discours et d’image, de calculs des temps de parole et d’éclairages sur les backgrounds qui façonnent les choix du présent, trêve de décryptage et de focus. Cette semaine notre chronique TV hebdomadaire cède sa place à un pastiche du cultissime F**k You Monologue , interprété par Edward Norton dans La 25ème heure de Spike Lee
Opinion – L’inadmissible incurie de nos élites politiques
L’espoir a du mal à renaître en chacun de nous tant la vie politique demeure immorale et marquée par le sceau de l’égoïsme et l’égocentrisme, de l’opportunisme et des petits calculs d’épicier. Sinon pourquoi change-t-on de partis politiques comme de chemise ? Pourquoi se cramponne-t-on à la tête de sa formation politique des années durant ?
Al Insen TV : La posture anti-système, voile du bidonnage
Amateurisme journalistique, prédication, plagiat, très faible mixité des intervenants et propagande politique, la chaîne privée Al Insen TV dispose de moyens rudimentaires et d’un très faible audimat. Pour se distinguer auprès de ses téléspectateurs, ses animateurs la présentent comme une chaîne qui rame à contre-courant. Un leurre.
Célébration du 14 janvier sur les chaînes privées : Indifférence et opacité
Chaque fois qu’ils invitent des caciques de l’ancien régime, sans lien avec l’actualité, ils invoquent la mémoire nationale comme prétexte. Or, pour le 14 janvier 2017, El Hiwar Ettounsi et Attessia étaient aux abonnés absents. Place aux starlettes des productions maison dans Labess et à la Coupe d’Afrique des Nations sur Attessia. Quant à Nessma, l’initiative d’« un politique » se terre sous son édition spéciale.
TV en Tunisie : le pluralisme, une illusion quantitative
Plus d’une dizaine de chaînes donnent une impression de pluralisme. Mais peut-on l’affirmer ? Leurs lignes éditoriales, sont-elles si différentes ? Les contenus qu’ils proposent, expriment-ils une certaine diversité ? Les acteurs politiques qui y prennent la parole, sont-ils si variés ? Analyse.
Journal de 20h de la Watania, placebo de la communication gouvernementale
Au moment où la Watania vient d’annoncer une grille de programmation dont le principal objectif est accroître la compétitivité du service public, Son journal télévisé se montre, six ans après la révolution, inapte à couper le cordon avec le pouvoir exécutif, voire même incapable de jouer un autre rôle que celui d’un révérencieux perroquet.
Ma décision est prise, je débranche ma télé
Plus de débats. Plus de bagarres. Plus d’adrénaline qui monte. Car quand je regarde les débats télévisuels tunisiens, je sens mon cœur battre très fort et je m’échauffe instinctivement à la vue des invités crispés, qui crient, qui gesticulent, qui s’insultent, le visage tout rouge, tout en sueur.
Six ans après, la révolution, est-elle télévisée ?
Six ans nous séparent du 17 décembre 2010, jour du déclenchement du soulèvement populaire, présenté par la propagande officielle comme un fait divers. Aujourd’hui, la liberté d’expression est considérée comme l’un des rares acquis de la révolution. Sur les petits écrans, cet « acquis » peut-il avoir du sens alors que le pluralisme est affaibli, l’affairisme est généralisé et l’information indépendante est quasiment absente ?
Hannibal TV chez El Hiwar Ettounsi : Démonstration de l’ampleur du désastre médiatique
Arbia Ben Hamadi, animatrice d’Hannibal TV, a été l’invité du dernier numéro de Labes sur El Hiwar Ettounsi. Une interview symptomatique de la situation catastrophique du paysage télévisuel tunisien. L’intervieweur, Naoufel Ouertani a été écrasé par la casquette de l’assistant marketing et étouffé par la cravate du patron. Quant à l’interviewée, ses propos sont révélateurs de la politique arbitraire du management des médias et de leurs salariés peu qualifiés pour défendre leurs droits et participer à la prise de décisions.
Intégrité des médias : la vigilance citoyenne, plus que jamais nécessaire
L’affaire Andi Ma Nqollek [Quelque chose à te dire] vient rappeler l’importance de la mobilisation citoyenne pour contrer les dérapages médiatiques. Elle rappelle aussi que les institutions responsables de la régulation ne tirent pas uniquement leur force et leur légitimité des textes de lois. En cette période trouble, la vigilance citoyenne est à la fois un moyen de pression et un soutien.
La Tunisie chez Hanouna : L’orientalisme pour vendre le tourisme
Makroudh, youyous, chameau, habit de servante à la Disney, orchestre folklorique, un dispositif chargé de clichés a été déployé dans « 35 heures de Baba » sur la chaîne française Canal 8. L’émission a puisé dans l’orientalisme pour promouvoir la destination Tunisie, mobilisant au passage des arabes de service mobilisés par le ministère du Tourisme et l’ambassade de Tunisie à Paris.
Télévision : Les errances ramadanesques du Mufti de la République
Au moment où le besoin de réforme de l’enseignement religieux se fait impérieux, au moment où l’Etat est face à l’obligation de repenser son discours officiel quand il s’agit de questions religieuses, le Mufti de la République s’avère, lors de ses apparitions télévisuelles quotidiennes, hors du temps, inapte à porter un propos modéré et convaincant. Pire : il instrumentalise la religion et un média du service public pour promouvoir une vision politique de la société tunisienne.
Attaque de Ben Guerdane : Les maladies chroniques du discours télévisuel tunisien
Les pathologies ont la peau dure. La fiévreuse course aux scoops et aux exclusivités continue à aveugler ses victimes. Pour avoir la primauté, tout est bon à balancer en live, y compris les témoignages de « témoins oculaires » anonymes non-recoupés et non-concordants. Tant pis si l’intox sévit. Tant pis si les positions des soldats sont compromises. Tant pis si la confusion sème plus de doute et de confusion en des moments ou la rigueur et la détermination sont des nécessités absolues.
Charlatan de Boumhel : Quand les chaînes tv faisaient sa promotion
Parmi les causes à l’origine du succès du charlatan de Boumhel, sa forte médiatisation. Bien avant cette polémique, Kamel Maghrebi jouissait d’un intérêt particulièrement important auprès de certaines chaînes tv qui faisaient sa promotion. Il en était bien conscient, assez pour les instrumentaliser.
Un an de critique TV sur Nawaat : les confessions de l’auteur
Déjà un an depuis ma première chronique de critique tv sur Nawaat. Une occasion pour revenir sur la genèse de cette collaboration, ses leitmotivs et ses partis pris. Une opportunité pour partager notre back office avec nos lecteurs, sans qui notre travail n’aurait pas de sens.
Télévision : Klem Ennas dopé aux pilules mauves
El-Hiwar Ettounsi Tv abonde dans la sympathie décomplexée envers le régime de Ben Ali et se montre dithyrambique à l’égard de ses propagandistes et ses défenseurs. En se dopant de fortes doses de révisionnisme voire même de négationnisme, la machine s’emballe au point de prendre l’air d’une parodie.
Mariem Belkadhi, décodeur anti-France 24 du discours de Caïd Essebsi
Le coup de gueule de Mariem Belkadhi contre France 24 nous interpelle sur la possibilité de la critique saine entre les chaînes tv suivies par l’audimat tunisien. Sans fondements professionnels, elle s’installe, dans le cas présent, dans l’invective dénuée d’arguments. Parfaitement alignée sur la position présidentielle, Mariem Belkadhi assure les préliminaires. Elle en est même le décodeur.
Chronique d’une éviction annoncée du Pdg de la Télévision Tunisienne
Rachida Ennaifer est docteur en Droit et ancienne présidente de l’Association des Journalistes Tunisiens. Membre du conseil de la HAICA, elle a démissionné le 27 avril 2015 pour protester contre les procédures d’octroi des licences « de nature à soumettre le secteur audiovisuel au pouvoir de l’argent, de la politique et du sport ». Dans cette contribution, elle revient sur le limogeage de Mustapha Beltaeif Pdg de la Télévision Tunisienne, une mesure qui prend toute sa dimension dans le contexte de la crise sécuritaire consécutive à l’attentat de Tunis.