Ennahdha 347

Les municipales, grandes manœuvres et petites combines

Les élections de décembre, il n’est pas difficile de le prévoir, n’auront à l’échelon local que les enjeux contradictoires de rationalisation de la gestion municipale et de répartition du pouvoir entre notabilités et clientèles. A l’échelon national, ou l’essentiel aujourd’hui se joue, les clivages relatifs à la hiérarchisation sociale seront fort probablement épongés par d’autres lignes de conflits sans pertinence réelle du point de vue des intérêts des classes populaires.

Déchéance de nationalité, un slogan qui sent très, très mauvais

Il y a tout lieu de croire que la déchéance de nationalité des jihadistes n’est pas mises en avant par certaines forces politiques tunisiennes – y compris par une gauche qui n’a de radical que son opportunisme – dans le but de défendre les « acquis » de la révolution et l’« unité nationale » mais, bien plutôt, comme un instrument de positionnement et de démarcation politique.

La gauche contre Marzouki

Si cette gauche conteste aujourd’hui l’alliance gouvernementale dans toutes ses composantes, son principal ennemi ne sont ni les forces restaurationnistes, politiques, sécuritaires ou économiques, ni le libéralisme (quoi qu’elle prétende) mais toujours et encore Ennahdha ainsi que la nébuleuse qui a soutenu la Troïka, les courants qui ont appuyé la candidature de Marzouki à la présidentielle et ceux qui persistent à le soutenir. Or, nous ne sommes plus du tout dans la configuration qui était celle de la Troïka et de la Constituante.

Et si on les recrutait ?

On a ainsi assisté à l’enchaînement bien ordonné des prises de parole des différents leaders du parti, qui chacun à son tour prononçaient quelques mots à la presse pour défendre le retour des terroristes  de la Syrie. Ce fut d’abord le numéro un, ensuite Lourimi, ensuite Bhiri, puis dernièrement Dilou. Une campagne bien orchestrée en somme, et on peut s’attendre à ce que cela continue ainsi. Tant de discipline et d’organisation dénotent des concertations intenses et des décisions importantes au sein d’Ennahdha. Ce qui amène à la question suivante : Pourquoi les nahdhaouis sont-ils affolés par le retour des terroristes tunisiens ?

La politique faits divers

Si vous n’êtes pas trop puritains et que vous avez atteint l’âge de raison, allez jeter un coup d’œil sur certaines proses du Marquis de Sade, par exemple les dernières pages de « La philosophie dans le boudoir ». Vous y trouverez, sous une forme métaphorique qui donne des haut-le-cœur, un tableau assez fidèle des rapports – politiques…. – qui unissent et désunissent les responsables des états-majors qui président hélas à nos destinées.

Ghannouchi veut des ministres. Et alors ?

Le cauchemar des démocrates et de la gauche, la raison principale de leur défaite, ce n’est ni Ben Ali, ni les réseaux de l’ex-RCD, ni Nida Tounes, ni le diable en personne, c’est d’abord et avant tout Ennahdha. Une telle cécité, ça vous dégoûte de la vie ; je préfère encore ma rage de dents.

10e Congrès d’Ennahdha : De l’islam politique à l’islam politique !

Un coup à gauche et un coup à droite, tel un caméléon, Ennahdha a su, à l’occasion de ce congrès, rassembler, sous le même toit, un pêle-mêle des nahdhaouistes, des destouriens, des rcdistes, des mutants, des anciens ministres de Ben Ali, des icônes de la classe politique post-révolution, et j’en passe. Et à leur tête le président de la république BCE qui met la main dans la main avec son pire ennemi politique El Ghannouchi

Ennahdha : le Congrès de la normalisation

Le congrès d’Ennahdha s’inscrit dans un processus de convergence et d’homogénéisation politique de la classe dirigeante. La contre-révolution ne saurait être une reconduction à l’identique des mécanismes du pouvoir antérieurs à la révolution. Le parrainage du congrès d’Ennahdha par Béji Caïd Essebsi, dont on connaît le parcours, me paraît être une illustration parfaite de cette convergence.

Samira Merai sous influence anti-féministe

Jeudi 12 mai, Samira Merai, ministre de la Femme, de la famille et de l’enfance , a annoncé avoir, enfin, déposé le projet de loi intégrale contre la violence faite aux femmes au conseil des ministres. En réalité, cela fait un mois que le projet de loi est bloqué au conseil des ministres. D’après nos sources, plusieurs ministres le contestent et la ministre concernée cherche des soutiens dans le mauvais camp.