Pour célébrer son quatrième anniversaire depuis son lancement le 01er mai 2012, Zitouna Tv a profité de l’occasion pour régler ses comptes, à travers son émission « La Voix Libre ». Surenchères identitaires et interventions unanimes à l’appui, la chaîne a revendiqué son statut de « véritable chaîne de la famille » par opposition à Nessma qui en a fait son slogan. Elle s’est également attaquée à El Hiwar Ettounsi en se basant sur la même rhétorique et fustigé la HAICA qui ne lui a toujours pas accordé de licence. Pire, cette émission de “libre antenne” était enregistrée.
HAICA : Caïd Essebsi et Ghannouchi, sur la même longueur d’onde
Secouée par une nouvelle démission, la Haute Autorité Indépendante de la Communication Audiovisuelle (HAICA) traverse incessamment des zones de turbulences. Au moment où l’instance a annoncé la démission d’Amel Chahed, mercredi matin, le président Béji Caïd Essebsi était interviewé à la radio, exprimant au passage son hostilité au régulateur. Il était d’ailleurs sur la même longueur d’onde que Rached Ghannouchi qui s’est exprimé sur la question dès 2013.
Nessma, complice d’un hold-up sur la marque «destourienne»
Même s’il ne dirige plus officiellement Nessma, Nabil Karoui continue son instrumentalisation politique de la chaîne. En marge de la Fête de l’Indépendance, les spots d’une campagne de collecte de documents et de témoignages sur « la famille destourienne » gagnent en visibilité sur Nessma. Quand un publicitaire qui entame une carrière politique cherche à écrire l’histoire, il y a anguille sous roche.
Charlatan de Boumhel : Quand les chaînes tv faisaient sa promotion
Parmi les causes à l’origine du succès du charlatan de Boumhel, sa forte médiatisation. Bien avant cette polémique, Kamel Maghrebi jouissait d’un intérêt particulièrement important auprès de certaines chaînes tv qui faisaient sa promotion. Il en était bien conscient, assez pour les instrumentaliser.
Affaire Labes : Dilemmes des autorités, supplices de l’information
Issam Dardouri et Naoufel Ouertani ont été convoqué à comparaitre. L’invité a été arrêté. L’animateur laissé en liberté. L’investigation se poursuit. A l’origine de l’ouverture de l’enquête, la diffusion d’une vidéo d’un présumé terroriste de retour sur les lieux où le groupe djihadiste à l’origine de l’attaque du Bardo cachait ses armes, selon les aveux de ce dernier aux autorités. Une affaire symptomatique des couacs de la nouvelle République.
Télévisions privées : Fils de pub, clandos et hors-la-loi
La publicité clandestine gagne du terrain dans les télévisions privées. Ses formes se diversifient, se généralisent et se banalisent. Légalement interdite, elle continue à sévir au grand dam de l’autorité de régulation de la communication audiovisuelle.
Alerte rouge : Vers la création d’un super ministère arabe de l’information
L’événement sur lequel je souhaite attirer l’attention est la tenue d’une réunion (très peu médiatisée, comme quoi pour vivre heureux, vivons caché!) à Tunis le 15 janvier courant pour avaliser le projet de création d’un rapporteur chargé de la liberté d’information dans le monde arabe, rattaché à la Ligue des États arabes et qui serait annoncée, à Rabat le 3 mai prochain, à l’occasion de la célébration de la journée internationale de la liberté de l’information. Ce projet me paraît dangereux à plus d’un titre.
TV en 2015 : Plus réactionnaire que jamais depuis la Révolution
En parcourant toutes nos chroniques de critique tv publiées en 2015, nous avons essayé de déceler les tendances dominantes de l’année écoulée. Cinq ans après la révolution, la persistante teinture mauve, qui a nettement perdu du terrain ces dernières années, a repris les devants. Les voyants virent au pourpre. Restauration en marche.
Médias : Campagnes anti-régulation pour hâter l’ère bananière
Après avoir sanctionné deux émissions hebdomadaires d’El Hiwar Ettounsi Tv, suspendues pour un mois, la Haute Autorité Indépendante de la Communication Audiovisuelle (HAICA) a été la cible d’une vaste campagne de lynchage médiatique. L’absence d’un véritable débat sur la régulation brouille les pistes, maintient le statut quo et laisse courir les adeptes de la doctrine bananière.
Droit d’accès à l’information : Retour à la case départ
Si le droit d’accès à l’information était l’un des acquis de l’après 14 janvier, sa mise en sourdine annonce le retour de l’opacité d’un système plus soucieux d’ordre que de libertés.