Chômage 88

L’exception tunisienne à l’épreuve de Daech

Est-ce que nous sommes vraiment devant un moment fondateur qui permet de construire une vraie unité nationale? Le fossé qui s’est creusé entre l’élite politique et une bonne partie du peuple tunisien depuis le départ de Ben Ali, les discours politiques qui ont régulièrement stigmatisé le Sud l’accusant de tous les maux de la Tunisie, la faillite des élites à apporter une réponse viable aux revendications de la révolution, l’accroissement des inégalités sociales, la corruption généralisée, etc. ; tous ces paramètres permettent-ils de croire que la guerre contre « Daech » est suffisante pour garantir la cohésion nationale et la stabilité du « modèle tunisien » ?

Où sont les moutons ?

Les plus avertis savent que, le chômage de masse est irréversible. Aucun contre-exemple ne le contredit. Ignorance ? Entêtement ? Ou, procédé délibéré visant à éluder l’abcès : la concentration de richesses (d’origine douteuse, le plus souvent) entre les mains d’une minorité au détriment de la communauté ?

Les Messagers de la Steppe, Orphelins de la République


Ezzouhour, Thala, Kasserine Nord, Kasserine Sud, Jedelyane, El Ayoun, Hassi El Ferid, Sbiba, Haidra, Sbeitla, Mejel Bel Abbès, Foussana, Feriana ; les treize perles du chapelet qui embellit le cou de la Montagne, ne sont plus des noms de villes. Les treize délégations ont prêté leurs noms aux jeunes qu’elles ont envoyés à la Capitale pour négocier avec le pouvoir central.

Sublime Dictature

Tandis que certains s’ingénient à imaginer remède aux retombées de l’abominable chose sur l’esthétique des villes et l’hygiène publique (coordonner avec ou sans les municipalités l’enlèvement des cartons et autres détritus abandonnés tous les soirs sur la voie…), quelques mois avant le mouvement dit révolutionnaire qui entraîna l’éviction de Ben Ali, « l’Economiste Maghrébin », dans un éditorial signé Hédi Mechri, imputa le chômage, entre autres, au commerce informel. Une policière municipale appliqua la recette sur un fauteur de Sidi Bouzid.

Présidence : la fuite en avant

Ahmed Néjib Chebbi, Mohamed Nouri Jouini, Mondher Zenaidi, Mehdi Jomâa, Mongi Hamdi, et Mansour Moalla ont été reçus au Palais de Carthage la semaine écoulée. derrière les apparences de sagesse et de consensualisme, les dessous de ces tractations révèlent qu’une présidence rancunière s’entête à appliquer bientôt les mêmes recettes libérales récemment rejetées par une majorité de Tunisiens.