Agriculture 56

Forum tunisien pour la souveraineté alimentaire : un modèle agricole alternatif

« Sans la fidélité au concept basé sur le droit, on ne peut rien réussir. Je ne peux pas organiser un Forum sur la souveraineté alimentaire et demander un soutien financier à Monsanto alors que l’une des cibles du Forum c’est Monsanto— il faut casser Monsanto. Egalement je ne peux pas travailler avec l’USAID, ni l’AFD, ni la GIZ : ce sont des organisations gouvernementales qui essaient d’imposer leurs modèles dans les pays du sud et ils sont aussi les cibles de ce Forum », précise le géographe Habib Ayeb, initiateur du Forum pour la souveraineté alimentaire, prévu pour 2017.

Sauver l’Oasis de Nefta

L’oasis de Nefta, aux portes du Sahara, repose sur un écosystème original dont l’équilibre est aujourd’hui menacé. Rencontre avec l’Association de Gestion Durable de l’Oasis de Ras El Aïn qui aide les agriculteurs à réhabiliter leurs parcelles.

La ferme de Chouigui : Mise en valeur de la terre et appauvrissement des agriculteurs

Faouzi Bellamine, exploitant agricole a porté plainte contre des habitants du village les accusant d’avoir abîmé ses récoltes. Les habitants l’accusent, à leur tour, de mauvaise gestion et d’avoir trahi ses promesses d’embauche. Cette affaire rappelle d’autres conflits entre des paysans et des investisseurs privés à cause de leur gestion des terres domaniales. En 2011, les habitants de Chouigui ont déposé une requête auprès des autorités pour rétrocéder les terres exploitées par, Mahmoud Bellamine et ses fils depuis 1991. Mais, « l’État n’a pas donné de suite » explique un des habitants de Chouigui.

Réhabiliter les semences paysannes : un acte de résistance

Nous constatons que les variétés végétales inscrites au catalogue officiel, en 2014, sont pour la grande majorité hybrides et proviennent de géants de l’agroalimentaire, tels que Monsanto (27% du marché mondial), Synganta (9%), le groupe Limagrain (5%), ou encore l’entreprise japonaise Sakata (1,5%) . Selon l’Association pour le Développement Durable (Médenine), l’usage de ces semences ne cesse d’augmenter : Il était de 35% en 1975, de 58% en 1994 et de 75% en 2004.

Les GDA d’irrigation, une autre facette de la mauvaise gestion de l’eau en milieu rural

Dans un précédent article, nous avons évoqué la distribution de l’eau potable en milieu rural, croyant que les situations décrites en terme de mauvaise gestion du réseau en milieu rural par les GDA étaient les pires à connaître et avions proposé des pistes de solution. Dans le présent article, nous nous penchons sur la gestion des périmètres irrigués qui assurent la fourniture de l’eau aux agriculteurs. Tout comme la fourniture de l’eau potable et la gestion du réseau, les périmètres irrigués sont gérés par des GDA (Groupements de Développement Agricoles) et dont le fonctionnement est réglé par le même cadre légal (Décret n° 1819 de 1999).

Ces GDA qui assoiffent les ruraux !

En Tunisie, l’eau potable est surtout perçue comme un service marchand fourni par la SONEDE. En milieu rural, la desserte de l’eau est partiellement assurée par cette institution publique. En effet, depuis la fin des années 1990, la gestion de l’eau en milieu rural est assurée par des structures nommées « Groupements de Développement Agricoles », ci-dessous désignées par GDA et dont le cadre légal est le Décret n° 1819 de 1999.