Depuis le 14 janvier, le débat autour de la réforme de la loi 52 relative à la consommation des stupéfiants a connu des hauts et des bas. Après des manifestations timides devant la Kasbah, un collectif de militants et d’avocats regroupé autour de l’initiative « Al sajin 52 », s’est réuni pour pousser vers la réforme de la loi.
Hkeya #2 : Farouches ennemis de « Mère Liberté »
Depuis bientôt deux semaines, deux sombres actualités ont remis à l’ordre du jour les valeurs humanistes de cette lointaine idée du droit à la liberté. Deux histoires sans lien apparent sont venues se télescoper autour de ce noyau dur qu’est le droit à tout un chacun d’agir en son âme et conscience pour sa liberté tout en respectant celles d’autrui sans jamais lui nuire.
La fausse réforme de la honteuse loi 52 sur le cannabis
Ce n’est pas seulement une fausse réforme que vient de nous proposer le ministre de la Justice, c’est aussi une insulte à l’intelligence des Tunisiens. Et c’est de la part du président de la République une violation caractérisée d’une promesse ferme de dépénalisation du cannabis en Tunisie.
La Polit-Revue : Midnight Express à happy ending, suicide de Nidaa, et austérité économique
S’ils n’ont pas permis d’ouvrir un débat de société sur la question de la dépénalisation du cannabis, les 11 jours de détention d’Azyz Amami ont été l’occasion de jauger les forces en présence dans le dossier lié et plus large qui oppose la jeunesse anarchiste-révolutionnaire à ce qui est devenu « les syndicats » des forces de l’ordre. Le tardif vote cette semaine à l’Assemblée de l’instance Vérité et Dignité pourrait mettre un terme à l’impunité des auteurs d’exactions, une IVD elle-même entachée par la présence de la figure controversée de Khémais Chammari.
Les enjeux de l'”affaire Amami”, tels que pertinemment appréciés par le magistrat Faouzi Maalaoui
Sans aucun doute, il s’agit pour nous, à ce jour, du meilleur article écrit suite au non-lieu dans l'”affaire Amami” (cf. l’article, joint ci-bas). Dans un style concis, le magistrat Faouzi Maalaoui contextualise la décision du tribunal correctionnel, pour lui donner le sens qui est le sien par rapport à tant d’aspects, hélas -ô combien hélas- tantôt ignorés par mauvaise foi, tantôt par légèreté, tantôt par ignorance.
Les photos lors de la libération de Azyz et Sabri, vendredi tard la nuit
L’attente a été très longue, mais finalement, tard la nuit, Azyz Amami et Sabri Ben Mlouka furent libérés suite au jugement du tribunal correctionnel de Tunis, déclarant le non-lieu. Cette longue semaine s’achève ainsi par la victoire de tous les Tunisiens… la victoire du droit sur la violence, la victoire du droit sur la matraque !
Azyz Amami ou les limites de la transition démocratique
Force est de constater que la réussite de la « transition démocratique » que le gouvernement appelle de ses vœux ne repose pas seulement sur le rétablissement de la croissance, l’organisation d’élections libres et la mise en œuvre d’une constitution. Elle passe aussi par l’abandon des violences policières et la révision de procédures judiciaires aussi injustes qu’absurdes dans le contexte d’une démocratie qu’on veut apaisée. Elle repose sur la capacité des gouvernants à susciter la confiance de leurs administrés.
92 photos du rassemblement devant le palais de justice en soutien à Azyz et à Sabri – 23 mai 2014
Voici les photos prises par Nawaat durant le rassemblement, en ce jour 23 mai 2014, devant le palais de justice en soutien à Azyz et à Sabri.
Azyz Amami refuse le test de dépistage devant le juge
Azyz Amami a affirmé devant le juge, qu’il refusait le test de dépistage, estimant que cela portait atteinte à son intégrité. Par ailleurs, l’activiste a accusé les policiers, qui l’ont inculpé, d’une machination contre lui, rappelant qu’il avait pointé du doigt à plusieurs reprises leurs pratiques « violentes » et « illégales ». Il a ainsi demandé au juge d’ouvrir une enquête sur la base de déclarations télévisées où il accusait les policiers de la Goulette d’avoir incendié leur propre poste.
Reportage photo sur la manifestation de soutien à Azyz Amami et Sabri Ben Mlouka – Bizerte, 20 mai 2014
Outre de Tunis, les soutiens à Azyz Amami s’expriment également de plus en plus de l’intérieur du pays. Ce fut […]
Parce qu’il s’appelle Azyz Amami, il est déjà le catalyseur de la réforme de la loi 92-52
Ce qui devait ressembler à une «banale» interpellation policière, suivie de non moins «banales» violences policières, rentrera sûrement dans les annales tunisiennes du droit, comme un cas d’école des processus de mutation de la loi. Les peuples sont avides de symboles. Et Azyz Amami en est un, des plus emblématiques de la révolution tunisienne. Et nous ne pensons pas courir un grand risque en affirmant que son arrestation scelle déjà le sort de la loi 92-52, en vertu de laquelle il est actuellement détenu. Les soutiens à sa cause, qui se manifestent de partout, rendent cette affirmation encore moins risquée. Outre de Tunis, les soutiens à Azyz Amami s’expriment également de plus en plus de l’intérieur du pays. Ce fut le cas hier (mardi 20 mai 2014) de la ville de Bizerte […]
« Une chose n’est pas juste parce qu’elle est loi »
Samedi 17 mai 2014, Azyz Amami et Imed Dghij sont en prison, Ali Seriati est libre. Quels que soient les motifs d’incarcération et de libération des uns et des autres, cette séquence historique ne peut qu’interpeler. L’anarchisme révolutionnaire dans ses deux versants gaucher et droitier est à nouveau réprimé, de façon pernicieuse, avec pour dénominateur commun un règlement de compte qui ne dit pas son nom, une police qui a la rancune tenace. Au même moment, en plein essor, Nidaa Tounes décide de la tenue de son congrès constitutif le 15 juin prochain…