La répression du second acte des manifestations pacifiques « Winou el pétrole », samedi 6 juin, marque un tournant pour ce mouvement et plus généralement dans le traitement sécuritaire de la contestation sociale. Signe que le phénomène est pris très au sérieux par les parlementaires, Habib Essid a dû entamer ses réponses en marge de la séance de questions aux gouvernement à l’Assemblée par l’évocation mi ironique mi embarrassée de cette campagne virale et obstinée.
Ce matin lundi 8 juin, sur la cinquantaine de personnes interpelées samedi, Avenue Habib Bourguiba, près de la moitié comparaissent devant un juge du Tribunal de première instance de Tunis pour trouble à l’ordre public et outrage à un fonctionnaire de police. « Le sit-in devant le tribunal fait partie intégrante des actions du mouvement », insistent leurs soutiens.
Un traitement sécuritaire sélectif
Tout dans la répression de cette manifestation (dont les organisateurs ont informé les autorités dans les délais prévus à cet effet) rappelle les méthodes de l’ancienne police politique. Les meneurs et les leaders d’opinion, des jeunes pour la plupart, ont en effet été méthodiquement repérés, sommés verbalement dans un premier temps d’inviter la foule à quitter les lieux. Lorsqu’ils refusent d’obtempérer, ils sont arrêtés sans ménagement, pour n’être relâchés que tard dans la nuit.
Les moins connus recevront des coups au visage. Les anonymes passent en comparution immédiate. En plus d’un rétablissement brutal de l’ordre, l’opération porte donc la signature du renseignement.
Malgré le port de gilets presse et la présentation de cartes de presse, plusieurs journalistes, dont le correspondant du bureau tunisien de l’Anadolu, seront physiquement agressés et leur matériel endommagé. Il en coûtera au ministère de l’Intérieur la suspension de la coopération avec le SNJT en matière de formation à la couverture de crise, annoncée lundi par un communiqué du syndicat.
Un enjeu qui dérange
Pourquoi la campagne « Où est le pétrole ? » dérange-t-elle tant ? Il s’agit d’abord d’un thème de revendication inédit en Tunisie, susceptible d’ouvrir une boîte de Pandore régionale s’il venait à faire des émules, autour d’un secteur longtemps détenu par un « happy few » d’aristocrates de l’énergétique nationaux et étrangers.
D’où la tentation pour l’actuel pouvoir d’en briser l’élan revendicatif, surtout au moment où l’économie est déjà en proie à trois crises consécutives considérables : les conséquences du terrorisme sur les recettes touristiques, l’impact de la guerre civile libyenne sur la balance commerciale, et l’arrêt de la production de phosphate à Gafsa imposé par les grévistes.
Théoriquement spontané, le mouvement est cependant déjà solidement structuré sur les réseaux sociaux, essentiellement parmi les milieux conservateurs, mais aussi dans le chaudron social du sud-ouest. La mouvance détient en Douz une ville martyr, devenue en l’espace de quelques jours le symbole de cette révolte qui se veut la continuation de la révolution de 2011.
Les forces de l’ordre s’y sont repliées ce weekend, remplacées par l’armée, à la suite d’un niveau de violence inédit depuis les évènements de la révolution, ayant résulté en un couvre-feu et la destruction et l’incendie du poste de la Garde nationale et deux de ses véhicules.
Une criminalisation rampante
Face à l’ampleur de « Winou el Pétrole », les officiers ne sont pas les seuls à renouer avec les réflexes du passé. Les deux jours de séance d’auditions parlementaires du gouvernement ont en effet donné lieu à toutes sortes de diatribes aux accents autoritaires, où des élus comme Abada Kéfi et Abdelaziz Kotti n’ont pas hésité à inciter le gouvernement Essid à utiliser la force publique : « Appliquer la loi va jusqu’à tirer à balle réelle sur une manifestation illégale », a lancé le premier… « Vous avez une police et une armée, utilisez-les, nous vous soutenons ! », a renchérit le second.
Sur la toile, certaines officines avancent l’adresse de ce qu’elles décrivent comme « le QG où se réuniraient les traîtres à la nation », en jetant en pâture les noms d’ex collaborateurs de Moncef Marzouki. La presse de propagande nationaliste croit quant à elle savoir que « des personnalités et des courants politiques entiers seront sous peu inscrits dans la liste des organisations terroristes ».
Si dès lundi, conscients qu’il faut « donner quelque chose à l’opinion », les députés comptent annoncer la création d’une commission d’enquête parlementaire sur les marchés des ressources naturelles, les élites politiques demeurent impuissantes à apporter une réponse rationnelle à une demande révolutionnaire tardive mais légitime. Désarmé, le quartet au pouvoir procède à l’ancienne, en pensant décapiter un mouvement en grande partie apolitique et transversal.
قال بنيامين فرانكلين “شعب يضحّي بالحرية من أجل الأمن لا يستحقّهما، وينتهي بخسارة كليهما”، فيأتي بعده بقرن ونيف تشرشل ويقول “لقد دفعتهم العار ثمنا لاجتناب الحرب. لديكم العار وستواجهون الحرب!”. ببساطة، حاول هذا الشعب الفاسد والمتخلف إصلاح “خطأ” حراك قلّة من الشجعان ذات 17 ديسمبر 2010 من أجل “الحرية، الشغل والكرامة الوطنية” فانتهى بإرجاع نظام الفساد والاستبداد إلى السلطة وتطعيمه بشق محافظ رجعي في ديكور “ديمقراطي” أصيل. واعتقد أغلب الناس أنّ التضحية بحراك 17 ديسمبر 2010 هو الطريق نحو الأمن، أو “هيبة الدولة” كما اختبروها لأكثر من ستة عقود ممثلة في العصا الثقيلة لبوليس متوحش، المدعومة في فترة الأزمات بالبوط العسكري البربري والجاهل، فخسر القوم حراك 17 ديسمبر والأمن معا! ولأنّ الفساد، النفاق، الأنانية والانتهازية رذائل متجذّرة في أنفس غالبية سوداء من هذا الشعب المتخلف، فقد حاول اجتناب الحرب التي أعلنها حراك 17 ديسمبر على رؤوس الاستبداد والفساد في شعاره المعلوم “الشغل استحقاق ياعصابة السراق”، ولو كان ثمن ذلك العيش في المذلّة تحت رحمة عصى بوليس دموي وهمجي وعلى ما تلقيه السلطة من فتات. ولكنه بالمحصّلة أورث أجيال بأكملها عار الهروب من المواجهة ويواجه في الآن نفسه حرب السلطة التي أوصلها بنفسه إلى الحكم لتأمينه فأثخنت فيه:
شعب_القردة_المخصية
دولة_الفساد_والاستبداد_باقية_وتتمدد
ستبكون_كالأطفال_على_انتفاضة_لم_تحموها_كالرجال
أكلت_يوم_أكل_الثور_الأبيض
جنت_على_نفسها_براقش
wwinou el pétrole, c’est tout simplement, où est la transparence?
La bonne gouvernance , se gagne par la transparence.
Sauf que nos politiques, le patronat tunisien, ne souhaitent pas (volontairement, je suis convaincu) à en arriver à la transparence. il existe ”pour eux” beaucoup d’enjeux, mais quels enjeux?
et bien, winou el pétrole? doit continuer jusqu’à que la volonté politique osera la transparence.
“A trop vouloir tirer sur la corde, elle se casse.” Certains ont mal compris que le liberté à des limites. Que cette campagne “ouinou el petrole” à entrainé beaucoup de naif, c’est une évidence que les plus ignorants des Tunisiens ont compris tout de suite. Mais il y en a beaucoup gens qui sont encore drogués avec cette “liberté” qu’ils courent pour devenir un martyr de laliberté et finissent juste à se faire tabasser par les filcs. On manifeste pour n’importe quoi? Bientôt on verra la minorité séxuelle des violeurs ou celles des pédophiles manifester pour revendique des droits.Bravo pour les super perdants du CPR (les sfir facel) qui ont bien organisés cette campagne. Ils ont bien su embobiner ces manifestants qui ont assurement moins de cervelle que les “mouton de panurge”. Le pire est qu’il y a même des intellectuels et des bjournalistes pour les encourager.
On manifeste pour n’importe quoi? drôle de commentaire!!!
1/ ce n’est pas n’importe quoi le pétrole et l’énergie d’une façon générale pour un pays comme la Tunisie.On a besoin de savoir ce qu’on a et ça profite à qui?
2/ Tant que le gouvernement ne donne aucun signe ni d’info, cela veut dire qu’il est complice voire impliqué dans quelques choses…
Je sui pas partisant des manif à gogos, mais il y a des questions importantes qui ont besoin de réponses!
Merci à vous
vu l’état actuelle de la gestion publique et privée des grandes entreprises tunisiennes et même au niveau des firmes internationales), La transparence réclame par plusieurs d’entre nous à l’état tunisien, demeure un Leurre , un mirage qu’on ne pourra jamais attraper. Toutefois , il ne faut pas baisser les bras et nous devons continuer à produire des nouvelles intelligences de luttes.
Quand la majorité d’un peuple ne sait pas ce que se passe dans les institutions, la sérieuse et efficace lutte continuera à être l’affaire d’un petit groupe de personnes.
Continuons à lutter, la liberté a un prix, la transparence aussi.
winou el pétrole?
Ali Baba et les 40 voleurs. Le problème Ali s’est sauvé, et les 40 voleurs demeurent actifs et mieux outillés, du moins par la sorte “d’anarchie” qui règne, et qui leur permet d’agir plus plus.
winou el pétrole?