Election Présidentielle 60

La pérennité de la révolution, enjeu déclaré des présidentielles

Dimanche 2 novembre, le nouveau paysage politique se dessine à vitesse grand V. C’est à Monastir que Béji Caïd Essebsi a décidé de lancer sa campagne électorale, lors d’une grande messe presque superstitieuse, au milieu des tombes, face au mausolée de Bourguiba, comme pour mieux signifier qu’en réponse à la peur du présent, on invoque un passé paternaliste. Au même moment à Tunis, Avenue Bourguiba et dans une salle du Colisée chauffée à blanc, des Tunisiens dont on ne peut pas dire qu’ils sont « islamistes » scandent en chœur « A bas le parti du Destour, à bas le bourreau du peuple », « Fidèles, fidèles au sang des martyrs », « Non au retour non à la liberté pour la mafia destourienne » ou encore « Ni RCD, ni Nidaa ».

Parrainages aux présidentielles et “bruit des casseroles” : il faut savoir raison garder.

Pour cette première élection présidentielle organisée par l’ISIE, le process de la gestion des signatures des parrainages n’étant pas encore rodé, les dysfonctionnements allaient vite apparaître. Hormis les cas des tricheurs avérés -qui seront pris en charge par le juge pénal-, la duplication accidentelle des signatures par les candidats comme les erreurs de saisie de la part de l’ISIE étaient inévitables… certainement par manque de rigueur également. Tant est si bien que nous écrivions déjà sur Nawaat, dès le 16 septembre 2014, que “Si les marches du palais de Carthage sont définitivement trop escarpées pour certains, en revanche la multiplicité des candidatures va nous permettre d’aller voter dans l’humour et le bruit des casseroles” […]

Argent sale, terrorisme et clowneries de Moncef Marzouki

Aussitôt sa candidature enregistrée, M. Marzouki a entonné son refrain préféré contre l’argent, se présentant, comme il aime le faire en enfant du peuple zawali qu’il n’est plus pourtant depuis son entrée à Carthage. L’argent, surtout l’argent sale, a toujours été une arme dont a usé et abusé celui qui a démontré dans les faits n’être point le combattant des valeurs tel qu’il a voulu toujours se présenter, abusant son monde.

Marzouki VS Nabli, des présidentielles à enjeu éthique

En endossant le costume de candidat, c’est un Marzouki à la langue déliée, relativement libéré du politiquement correct, qui s’exprimait samedi devant le siège de l’ISIE. Une fois énoncé un premier axe de campagne, la souveraineté décisionnelle nationale, sa deuxième priorité consiste en une mise en garde contre la corruption et l’argent politique, « plus dangereux que le terrorisme pour une démocratie naissante ». Deux messages subliminaux adressés à celui qui pourrait être son adversaire au second tour : Mustapha Kamel Nabli.

Dis-moi qui sont tes têtes de listes, je te dirai qui tu es…

A cinq jours de la date fatidique légale de dépôt des listes électorales, la guerre des têtes de liste fait rage. Concrètement, peu de partis ont les moyens de présenter des listes sur l’ensemble du territoire. Al Massar fera liste commune avec l’UPT, tandis que le CPR mise sur de nouvelles recrues. Au gré des fuites et des noms quasi acquis pour figurer en bonne place, l’observateur de la vie politique a dès à présent un aperçu de quoi sera faite la campagne des uns et des autres.

Tunisie : Au sujet de l’assemblée constituante

Par Fethi Klabi – Lorsque le président par intérim M.Foued Mbazaa annonçait le 3 mars 2011 l’élection d’une assemblée constituante pour le 24 juillet 2011, certaines idées noires me traversèrent l’esprit. Cette décision est-elle le fruit d’une réflexion scrutée de stratèges politiques ou est-elle une réponse précipitée à une revendication sociale anarchiquement organisée ?