Culture 737

Tabarka Jazz Festival: reshaping the town’s tourism?

Eighteen miles from the Algerian border on Tunisia’s north-western coast are the rocky shores of Tabarka. Heading into town from the east, voluminous pink and white oleander border the highway. Storks stand statue-like atop their nests, perched at the top of electrical towers. A massive bronze saxophone occupies the turn-about just outside of town. Here, and pasted onto the big contrabass which sits at the harbor downtown, are sky-blue posters announcing Tabarka’s jazz festival, which takes place this year July 22 through 29. As historical as the festival is, will its come-back this year succeed in promoting Tabarka as an attractive and competitive tourist destination?

Interview avec Klay BBJ : Sa censure, les festivals publics et les syndicats policiers [Vidéo]

Suite à la suppression de sa performance prévue dans le show du 27 juillet au festival de Carthage, Klay BBJ se retrouve avec 18 concerts annulés, l’intégralité de sa tournée estivale. A l’origine de cette censure, l’appel des syndicats policiers à boycotter les événements du rappeur après l’incident survenu lors de son concert à Mahdia le 16 juillet. Le ministère de la Culture, organisateur de plusieurs festivals publics ayant programmé Klay BBJ, s’est soumis à leur diktat. Nawaat est parti à Bab Jdid à la rencontre du rappeur pour en savoir plus. Interview.

Edito #6: De Boujenah à Klay BBJ, des polémiques symptomatiques d’une politique culturelle désengagée

L’agression policière contre le rappeur Klay BBJ, dimanche dernier à Mahdia, a suscité la polémique. Idem pour la programmation de l’humoriste Michel Boujenah au festival de Carthage. Souvent réduites à des controverses anecdotiques, ces actualités sont symptomatiques d’une politique culturelle désengagée qui cherche la fuite en avant en se drapant de slogans creux et d’effets d’annonce de programmes importés.

Erkiz Hip Hop : Tunisian and French rappers explore the Mezoued groove

Rappers Demi Portion, Ichon and the band 3ème Œil came from France to celebrate the World Music Day in Tunis and have shared the stage with their Tunisian counterparts, Vipa, Massi and Belhassen of the band Empire. Organized by the Tunisian collective Debo and the French Institute of Tunisia (IFT), the concert Erkiz Hip Hop, presented at the Bourguiba Avenue on June 21st, intends to reconcile the rap of both shores of the Mediterranean and gather a curious public at the crossroads of the hip-hop culture and mezoued. The first of its kind in Tunisia.

« Instruments » d’Ismaïl Bahri : délicatesses vidéographiques

On voudrait parler de lui sans user du superlatif. Bleu glacé, le regard d’Ismaïl Bahri file droit vers l’infiniment petit. Dans « Instruments », sa première exposition monographique, le vidéaste nous offre une sélection de ses installations vidéo les plus emblématiques. Il s’y passe pas mal de choses à petite échelle, avec un bout de papier qui se consume, des grains de sable qui s’égrènent, une goutte d’eau qui vibre ou un fil noir qui se rembobine. En cinq temps, ce travail exigeant, patient et réfléchi, élargit la perception à l’extrême, comme en cercles concentriques, là où se tend une attention rapprochée dont l’image est la pointe. L’exposition se poursuit jusqu’au 24 septembre 2017, au Jeu de Paume, Paris.

Erkiz Hip Hop : Rappeurs tunisiens et français explorent le groove du mezoued

Venus de France pour célébrer la Fête de la Musique à Tunis, les rappeurs Demi Portion, Ichon et le groupe 3ème Œil ont partagé la scène avec leurs homologues tunisiens, Vipa, Massi et Belhassen du groupe Empire. Organisé par le collectif tunisien Debo et l’Institut Français de Tunisie (IFT), le concert Erkiz Hip Hop, présenté à l’Avenue Bourguiba le 21 juin, entend rapprocher le rap des deux rives de la Méditerranée et rassembler un public de curieux à la croisée de la culture hip hop et du mezoued. Une première en Tunisie.

Festival de la Médina : Archaïsme, privilèges financiers et opacité ministérielle

La poussiéreuse politique culturelle tunisienne peine à renouveler le paysage musical. Des déséquilibres budgétaires, favorisant systématiquement la centralisation et le classicisme, mettent en lumière un verrouillage du secteur. Obsolète et opaque, il est quasiment la chasse gardée d’une élite établie. Enième illustration en cette 35ème édition du Festival de la Médina de Tunis.

« Beyond the silence » d’Intissar Belaid : un documentaire à double hélice

Avec l’audace de qui ne veut rien devoir à personne, la cinéaste Intissar Belaid revient dans « Beyond the silence » sur son rapport complexe avec son grand-père. C’est en coupant l’écran en deux, qu’elle met en parallèle son univers et le quotidien de son grand-père. Le parti pris de ce court-métrage d’une vingtaine de minutes, est suffisamment distingué pour qu’on le tienne éloigné des formes aseptisées du genre. Ce film a été projeté en avant-première, dans la soirée du jeudi 15 juin 2017, à l’Institut Français de Tunisie.

« In the era of 230 » : Artists denounce the State’s homophobia

The collective exhibition « Au temps du 230 » [In the era of 230] took place between May 17-21 in the Medina of Tunis. Organized by the feminist association Chouf which advocates for the rights of sexual minorities, the exhibition is the first of its kind in Tunisia. « Au temps du 230 » featured the work of 12 artists—painters, photographers and caricaturists—who denounce Law 230 of the penal code which criminalizes homosexuality. On the occasion of UN’s 2016 Periodic Review, Tunisia admitted the unconstitutionality of Law 230 but has made no move to abrogate it.

Exposition « S’hab / S’mé » d’Atef Mâatallah : la figuration relaxée sous caution

Il y a de l’idée sous l’image chez Atef Mâatallah. Sa proposition plastique ne manque pas d’étoffe. De réflexes non plus. S’il prend du champ pour faire retour sur son expérience carcérale, il ne cède pas pour autant à l’attrait du trou de serrure. Voilà peut-être pourquoi, dans sa récente exposition personnelle S’hab / S’mé, il refuse de voir par le petit bout de la lorgnette. Entre dessins et peintures, cet artiste à la sveltesse envolée a l’œil juste et voit grand. L’exposition se poursuit actuellement à la galerie El Marsa, jusqu’au 30 juin 2017.

Horizons de l’art face aux frontières des médias : Le défi de quatre artistes tunisiens

Combien de reportages, d’interviews et d’articles nous faut-il pour contrecarrer l’image bourrée de préjugés et de mépris véhiculée par les médias mainstream sur la migration et les migrants ? En empruntant à Malraux sa célèbre phrase « l’art est la chose qui résiste à la mort », Deleuze énonce que l’œuvre d’art résiste aux dogmes de la « société de contrôle » où l’information dominante n’est que peu ébranlée par la contre-information. Nawaat a rencontré quatre artistes, occasion d’une immersion dans l’approche de chacun de la thématique de la migration.

« Au temps du 230 » : des artistes dénoncent l’homophobie de l’État

L’exposition collective « Au temps du 230 » a duré 4 jours du 17 au 20 mai 2017 à Dar Bach Hamba à la Médina de Tunis. Initiée par l’association féministe Chouf qui lutte pour les droits des minorités sexuelles en Tunisie, l’exposition est la première en son genre en Tunisie. «Au temps du 230» a réuni douze artistes entre peintres, photographes et caricaturistes qui dénoncent, chacun à sa façon, la loi 230 du code pénal qui criminalise l’homosexualité. Rappelons que dans le cadre de l’examen périodique universel des Nations Unies, la Tunisie a avoué, pour la première fois, la non conformité de la loi 230 avec la constitution de 2014 sans mentionner sa volonté de l’abroger.

« Brûle la mer », éloge de l’hospitalité filmique

Il y a, dans ce film, une parole qui brûle du même feu que ses images nocturnes. Réalisé en 2014 par Maki Berchache et Nathalie Nambot, « Brûle la mer » est à l’opposé de ce qu’on pouvait attendre d’un documentaire sur les traversées clandestines de la méditerranée. Entre le dépouillement de son dispositif et les risques d’un minimalisme peut-être un peu trop confortable, perce dans ce film une extraordinaire conscience d’artisan qu’appellent le format 16 mm et le tournage en super 8. C’est aussi sa force que d’énoncer une hospitalité à la fois politique et filmique, en alternant images et archives familiales, mais aussi photos commentées, bribes de souvenirs et poèmes par écrans interposés. Le film sera projeté aujourd’hui, mercredi 10 mai 2017, à l’Institut Français de Tunisie.

Tawzira : L’expo qui vandalise la Tunisie des cartes postales

Le Cinévog a rouvert ses portes à l’occasion du vernissage de l’exposition Tawzira, samedi 06 mai 2017. L’artiste graffeur Simarek alias Sim Vand’art et la dessinatrice Willis from Tunis y détournent les tableaux orientalistes de la médina de Tunis et de Sidi Bou Saïd pour les tourner en dérision. Les graffitis hauts en couleurs de Simarek et le chat moqueur de Willis y prennent place dans une démarche issue d’une longue réflexion sur notre perception de l’espace public en Tunisie. Nawaat y était. Tawzira se prolonge jusqu’au 20 mai. Reportage.

« Our Friends the Humans » bring science fiction and pop culture to the stage

April 25 and 26, Moncef Zahrouni and Amina Ben Doua played the role of Samira an Raouf, « two people who find themselves in a tragic situation: taken by aliens, lost in space, trapped in a cage…how will they react? what are the problems and questions to which they must find answers? » Pulling the audience between comedy and drama, caricature and suspense, Our Friends the Humans invites us to reflect on our societies, our world and ourselves.

Résistances : Quand l’art bande mou à Carthage

Décidément, l’art bande mou à Carthage. Au moment de la piqûre de rappel de la Fête des Martyrs en son 79ème anniversaire, la Présidence de la République met les bouchées doubles pour trompeter ténacité et résistance du peuple tunisien au cours de l’histoire. Organisée en collaboration avec les ministères de la Culture et celui de l’Education, Résistances se veut une exposition itinérante qui sillonnera toutes les régions du pays jusqu’à la fin du mois d’avril 2019. On aura beau tourner sa langue mille fois dans sa bouche, on a beau fouiner dans son vocabulaire, il n’y a pas d’autre mot pour qualifier cette initiative poussiéreuse d’une expo qui ne l’est pas moins : nulle.

Douraïd Souissi, photographe des hautes solitudes

En une dizaine de portraits, le geste photographique de Douraïd Souissi en dit beaucoup plus sur l’éthique du point de vue que sur le petit quart d’heure de gloire promis par les feux de la rampe. Ce ne sont d’ailleurs pas des images, mais des contre-images dont les sujets se refusent à notre regard. De ces sujets, en grande partie masculins que l’on voit se replier sur leur intimité, nous ne saurons d’ailleurs que les prénoms qui donnent son titre à cette troisième exposition personnelle du photographe. Celle-ci se poursuit actuellement à la galerie A. Gorgi, jusqu’au 10 mai 2017.

Aïcha Snoussi : quand le dessin réinvente les sexes de l’art

Des cahiers d’écolier, aux fines lignes horizontales, Aïcha Snoussi se fait de bien perverses idées. Composé d’un ensemble de cahiers d’écoliers, distribuées dans les années cinquante au sein des écoles primaires tunisiennes, son « Livre des anomalies » claque comme une baffe dans les têtes trop pleines. Le savoir dont celles-ci se targuent n’étant pas désopilant, les dessins à l’encre noire d’Aïcha Snoussi balaient les limites du goût comme la frontière entre les sexes. Présenté du 30 mars au 02 avril 2017  sur le stand de la galerie A. Gorgi, lors de l’Art Paris Art Fair au Grand Palais, ce travail déprave avec force une large vulgate rétinienne.