JCC 2018: «Fatwa» de M. Ben Mahmoud, loin du compte

À force de vouloir taper trop fort sur l’intégrisme, tout se passe comme si « Fatwa » de Mahmoud Ben Mahmoud se fixait des œillères, un pied dans la charge, l’autre dans les raccourcis. Le film est en compétition officielle des longs-métrages de fiction, aux Journées Cinématographiques de Carthage 2018.

JCC 2018: « Au bout du fil » de F. Djemal, métaphore d’une révolution avortée

Avec « Au bout du fil », Faouzi Djemal met toutes les chances de son côté, scénario et mise en scène, pour accoucher d’une excellente métaphore filmique d’une révolution avortée. Le film est en compétition officielle des courts-métrages de fiction, aux Journées Cinématographiques de Carthage 2018.

JCC 2018: «Brotherhood» de Meryam Joobeur, difficile filiation

Sur fond de drame familial, « Brotherhood » de la réalisatrice tuniso-américaine Meryam Joobeur oppose un père à son fils aîné, un revenant du djihad à la paternité naissante. À défaut de nous tenir en haleine, l’idée n’en reste pas moins intéressante. Après avoir remporté le prix du meilleur court-métrage au festival international du film de Toronto, « Brotherhood » est en compétition officielle des courts-métrages de fiction aux Journées Cinématographiques de Carthage 2018.

Littérature: «Magma Tunis» d’Aymen Gharbi, une ville dans le foutoir

Plutôt que de faire tourner le vieux présentoir à cartes postales, « Magma Tunis » nous plonge dans un foutoir urbain hautement rafraichissant. Publié aux éditions Asphalte (Paris, 2018), ce brillant premier coup d’essai d’Aymen Gharbi s’impose comme un des textes les plus excitants de la littéraire tunisienne produite ces dernières années.

Cinéma: «Les Baliseurs du désert» de Nacer Khemir, enfin désensablé

Si la fable des « Baliseurs du désert » de Nacer Khemir ratisse large, c’est parce qu’elle met les résonances de la mémoire au défi de répondre à l’inquiétude du présent. Retour sur le film à l’occasion de sa sortie en salles en version restaurée, depuis le 17 octobre 2018.

Exposition: « Ifriqiyettes » d’Alia Cherif, la colonie redorée au féminin

Sous des dehors néo-classiques et d’Art Nouveau, l’exposition « Ifriqiyettes » d’Alia Derouiche Cherif revisite des photographies coloniales de femmes maghrébines pour les magnifier, mais s’aveugle complètement sur les ressorts colonialistes de ce qu’elle donne à voir. L’exposition se poursuit à Musk and Amber Gallery, à Tunis, jusqu’au 26 octobre 2018.

Exposition: «Graines de pensée» de Farah Khelil, réfléchir le regard

Entre les documents d’une histoire personnelle et les supports intermédiaux d’une histoire de l’art occidental, Farah Khelil choisit de rebattre les cartes de la représentation. Dans son exposition « Graines de pensée », elle invite à une pratique réfléchie du regard où les images, pas plus que les objets, n’ont pas le dernier mot. L’exposition se poursuit à Selma Feriani Gallery, jusqu’au 28 octobre 2018.

Cinéma : « Black Mamba » d’Amel Guellaty, l’âme au poing

Avec une efficacité dans la narration comme dans la mise en scène, « Black Mamba » d’Amel Guellaty fait jouer contre le poids des normes sociales le personnage typé sans être stéréotypé d’une fille courage. Ce court-métrage sera projeté à San Francisco, dans le cadre du Silicon Valley African Film Festival qui se tient du 5 au 7 octobre 2018.

Cinéma : «Papa Hédi» de Claire Belhassine, une icône au passé recomposé

Passé le concert d’éloges, que voir dans « Papa Hédi » ? Certes un portrait intime du maestro Hédi Jouini. Mais surtout le matériau d’un documentaire potentiellement plus maîtrisé qui tendait les bras à sa réalisatrice Claire Belhassine. Le film est en salles depuis le 26 septembre 2018.

Journées d’Art Contemporain de Carthage 2018: un hibou à midi

Il n’y a pas de quoi lever les yeux. Il y a plutôt de quoi confirmer l’affligeante modestie des productions locales en arts plastiques. C’est un bazar où, à quelques rares exceptions tout se vaut, qui s’est tenu à la Cité de la Culture du 19 au 26 septembre 2018. C’était la 1ère édition des Journées d’Art Contemporain de Carthage.

FIFAK 2018: «L’offrande» de H. Jerbi et Y. El Behi, en amendant Godot

Avec une rare inventivité et une belle maîtrise des moyens du cinéma, Halim Jerbi et Youssef El Behi font venir après une longue attente l’invisible Godot de Beckett. Leur court-métrage « L’offrande » est en compétition internationale, dans le cadre de la 33ème édition du Festival International du Film Amateur de Kelibia (FIFAK).

FIFAK 2018: «60 Waiting Shots and a Shot» d’Y. Sanheji, face au troisième âge

Sans forcément mettre ses éléments sous cloche, 60 Waiting Shots and a Shot est parmi les belles découvertes de la 33ème édition du Festival International du Film Amateur de Kelibia (FIFAK). Ce troisième court-métrage documentaire du Tunisien Youssef Sanheji, après Aquarium (2016) et Aqua (2017), n’est pas loin d’occuper le peloton de tête.

Dossier : Jaou Tunis 2018, de l’art et de son ballon dégonflé

Alors que Jaou Tunis 2018 vient de refermer ses quatre pavillons, le constat s’impose cette fois-ci sans appel : le ballon aura été bel et bien dégonflé. Pourquoi dès lors s’y intéresser ? Parce qu’avec sa cinquième édition, cette manifestation est devenue symptomatique par certains aspects d’une situation problématique des arts visuels en Tunisie, du discours dont on les drape ainsi que des conditions de leur exposition.

Jaou Tunis 2018 : Pavillon « Terre », un peu plus que terre à terre

On retrouve dans le quatrième pavillon de Jaou Tunis 2018 les qualités et les défauts de son ambition : d’un coté, la cohérence d’une proposition sans prétention ; de l’autre l’enjeu mollement consensuel d’articuler conservation muséale et visibilité des objets d’art. L’exposition s’est poursuivie à la Zaouïa de Sidi Boukhrisane jusqu’au 27 juillet 2018.

Jaou Tunis 2018 : Pavillon « Air », spectres en demi-teintes

Bien que sérieux, le troisième pavillon de Jaou Tunis 2018 passe à côté de son élément aérien en entendant faire revenir au présent les fantômes du passé. Le pari est difficilement tenable, tant qu’il réajuste mal les enjeux de son corpus d’œuvres. L’exposition se poursuit à Dar El Baccouche à Bab Mnara, jusqu’au 27 juillet 2018.

Hommage : Sophia Baraket, fondu au noir

L’une de ses dernières photos capte un jeu d’enfant. Mais à côté du jeu, il y a le temps que demande l’enfant terrible tapi en elle. Maintenant que le sablier est renversé, persiste sur la rétine ce bout de vie qui nous rapproche de Sophia Baraket, décédée dans la nuit du mercredi 18 au jeudi 19 juillet 2018, à mesure que le temps nous sépare d’elle. Hommage.

Jaou Tunis 2018 : Pavillon « Feu », métaphores ininflammables

Avec un corpus de pièces inégalement intéressantes en soi, mais rentrées au forceps dans un propos thématique qui les décontextualise, le deuxième pavillon de Jaou Tunis 2018 rate son coche. Se voulant fidèle à l’élément feu, l’exposition réduit ses œuvres à des métaphores ininflammables. Elle se poursuit dans l’imprimerie Cérès, jusqu’au 27 juillet 2018.

Jaou Tunis 2018 : Pavillon « Eau », un naufrage curatorial

Prétextant de l’élément liquide pour tartiner une molle sociologie des jeunesses méditerranéennes, le premier pavillon de Jaou Tunis 2018 relève d’une démarche noyée. Au lieu de se poursuivre comme prévu, jusqu’au 27 juillet 2018, dans l’espace de l’église de l’Aouina qu’elle a investi, l’exposition a été démontée.

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