Bardo, 25 juillet 2021. Crédit photo : Tarek Laabidi

25 juillet 2021 : Le président de la République Kais Saied a décidé de geler les activités du parlement, de lever l’immunité sur les députés et de démettre le chef du Gouvernement Hichem Mechichi de ses fonctions. Ses décisions ont été qualifiées, selon plusieurs constitutionnalistes, de coup d’Etat constitutionnel, puisque l’Article 80 de la Constitution, sur lequel le président s’est basé, ne prévoit pas le gel des activités de l’ARP et exige la concertation avec le chef du gouvernement et le président de l’ARP.

23 mai 2021 : Un document arborant la mention «top secret», publié par le site «Middle East Eye», réputé pour ses affiliations pro-Qatar, est attribué à des  conseillers du président de la République. Les «auteurs» du document fuité appellent le président de la République Kais Saied à mettre en œuvre les dispositions de l’Article 80 de la Constitution, qui prévoit des mesures exceptionnelles en cas de «péril imminent». Dans un précédent article paru le 22 avril 2021, le même site a fait part d’inquiétudes en Tunisie concernant un probable coup d’Etat de Kais Saied en se basant seulement sur une déclaration de Nejib Chebbi, commentant un discours du Président Saied.

27 juin 2019 : L’ancien président de l’ARP, Mohamed Ennaceur, a évoqué dans son livre « Deux Républiques, une Tunisie », une tentative de coup d’Etat, lors de la détérioration de l’état de santé du président Béji Caid Essebsi. Selon lui, les élus d’Ennahdha et de Tahya Tounes ont tenté de tenir une réunion extraordinaire du bureau de l’ARP et de constater le décès du président Béji Caid Essebsi. Mohamed Ennaceur s’est rendu à l’Assemblée après avoir reçu un appel de son chef de cabinet alors qu’il était en convalescence, pour présider la réunion du bureau de l’ARP et avorter le plan de « coup d’Etat ».  Abdelkarim Zbidi, ancien candidat aux présidentielles et ancien ministre de la Défense nationale a prévu le déploiement de deux chars au niveau des deux portails du parlement, « dans le but d’entraver la tentative de coup d’Etat » contre la légitimité, qui se déroulait, selon lui, en ces lieux.

11 juin 2019 : Nabil Karoui, candidat à la présidentielle, a qualifié, sur les ondes de la radio française Europe 1, l’amendement de la loi électorale déposé en plénière de tentative de coup d’Etat politique, institutionnel et moral.

04 septembre 2018 : Khaled Chouket, dirigeant à Nidaa Tounes, a annoncé sur les ondes de Diwan FM que le chaos risque d’engendrer un coup d‘Etat militaire.  Selon lui, la crise politique, le populisme, l’irresponsabilité des acteurs politiques risquent de pousser le pays vers un saut dans l’inconnu, voire à un coup d’Etat militaire. C’est suite à la crise politique entre Nidaa Tounes et Youssef Chahed que ces déclarations ont eu lieu (démission du bloc Nidaa, alliance entre UPL et Nidaa)

03 août 2018 : Dans un article intitulé  « Tunisie, les ambitions déçues de Lotfi Brahem », le rédacteur en chef de « Mondafrique » Nicolas Beau a évoqué l’implication de l’ancien ministre de l’intérieur Lotfi Brahem dans une tentative de coup d’Etat. D’après Beau, Brahem s’est réuni avec le chef des services secrets émiratis pour planifier l’isolement de Youssef Chahed et la nomination de Kamel Morjane à la tête du gouvernement.

22 novembre 2018 : Slim Riahi a porté plainte contre Youssef Chahed pour tentative de coup d’Etat. L’ancien secrétaire général de Nida Tounes Riahi a accusé l’ancien chef du gouvernement Chahed d’avoir commis un coup d’Etat parlementaire après la création d’un bloc avec une majorité de députés élus sur des listes Nidaa. D’après Riahi, en cas d’échec de ce coup d’Etat «soft», Chahed prévoyait de recourir aux forces armées.

04 avril 2018 : Sur les ondes de Jawhara FM, Ali Bennour, à l’époque député de Afek  Tounes, déclare souhaiter un coup d’Etat militaire, car «il en a marre» de l’échec des partis politiques et de «l’atmosphère d’impunité» qui exigent selon lui, un « choc » pour que le peuple se lève.

Juillet-septembre 2013 : Après l’assassinat de Chokri Belaid et de Mohamed Brahmi, a eu lieu le sit-in Errahil à la place du Bardo, revendiquant la dissolution de l’Assemblée Nationale Constituante (ANC) et la démission du gouvernement Ennahdha. Ces appels ont été soutenus par des acteurs politiques et des députés de l’opposition.

L’ancien président de la République Moncef Marzouki a estimé que ces appels représentaient une tentative de coup d’Etat contre la légitimité et les institutions de transition démocratique, refusant de citer les auteurs de cette tentative.