Ouverture des frontières et circulation entre les régions
Avec l’avènement du mois de juin, le gouvernement était censé annoncer l’ouverture de l’espace aérien pour permettre aux tours operators internationaux d’envoyer leurs contingents de touristes et à nos hôtels de les accueillir à partir de juillet. Pour cela, le gouvernement devait faire le nécessaire pour ouvrir les frontières à la fin de juin courant, afin de tenter de sauver la haute saison, histoire d’assurer la pérennité du secteur. Il fallait donc dans un premier temps autoriser la circulation entre les régions dès début juin, pour ranimer le tourisme intérieur avant d’ouvrir les frontières aux flux touristiques étrangers.
La Tunisie compte principalement sur le balnéaire. Or le produit touristique tunisien manque de compétitivité par rapport à des destinations concurrentes comme la Turquie ou le Maroc. En périodes de crise, ou lors d’événements exceptionnels telle la révolution, comme après les attaques terroristes, l’Etat et les professionnels du secteur ont misé sur le tourisme intérieur. Quand l’image du pays a été écornée sur les marchés traditionnels, la part des Tunisiens séjournant dans les hôtels locaux a atteint près de 20%. Et les gouvernements successifs ont encouragé l’afflux des touristes algériens et libyens, étant donné que ces deux marchés ne sont généralement pas affectés par les crises. Et voici que les déclarations du ministre de la Santé sur l’interdiction de la baignade portent un coup aux efforts déployés par son homologue du Tourisme et les professionnels du secteur.
L’Organisation mondiale du tourisme (OMT) prévoit que le nombre de touristes dans le monde baissera de 60 à 80% en 2020. L’organisation estime également qu’il ne sera pas possible d’envisager un retour à la normale naturel dans le secteur avant mars 2021. Selon l’OMT, tous les efforts devraient se focaliser sur la sauvegarde des institutions touristiques et la préservation des emplois. L’objectif étant de minimiser les dégâts avant la relance, dans l’attente de la reprise du trafic aérien. Travailler à 50% de la capacité d’accueil ne permettra pas aux unités touristiques d’améliorer leur situation financière, mais pourrait leur permettre de se maintenir à flot, et de préserver leur personnel.
Depuis la découverte des premiers cas de Covid-19 au début de mars dernier, les unités hôtelières tunisiennes ont fermé leurs portes, à l’exception de quelques-unes, affectées à l’accueil des individus mis en quarantaine. Les zones touristiques sont quasiment devenues des cités fantômes. Alors qu’en 2019, la Tunisie a engrangé des résultats record qu’elle n’avait pas atteints depuis la révolution. Le tourisme tunisien s’était rapproché des chiffres enregistrés d’avant 2011, avec plus de 8 millions de touristes et des recettes dépassant les 4,6 milliards de dinars.