A l’occasion du 8 mars et alors que beaucoup en Tunisie se remettent à douter de l’intérêt que l’engagement en politique peut avoir, il a semblé intéressant de donner la parole à quelques femmes qui sont dans le domaine. Ghada Louhichi, Mehrezia Labidi, Zeineb Turki et Emna Menif expliquent pourquoi elles ont voulu s’engager et pourquoi les femmes doivent être présentes dans ce domaine.
Mehrezia Labidi, vice-présidente de l’ANC :
- Son engagement :
Mehrezia Labidi, députée du parti Ennahdha, vice-présidente de l’ANC et traductrice.
« Je me suis engagée car il s’agit d’un moment historique pour la Tunisie et que c’est le moment de s’engager. S’engager après ou quand tout sera bien établi, ça aura de l’importance mais ce ne sera pas la même chose, alors que faire partie des constituants pour moi c’est un défi. Lorsque j’étais étudiante et dans la famille dans laquelle j’ai grandi, la politique faisait partie de notre vie et pour moi l’engagement par le biais de l’activité de la société civile, des associations ou de la politique est une façon de concrétiser les idées. On ne peut pas le faire seul, il faut agir avec les autres. Donc pour moi faire de la politique c’est faire une mise en commun, faire des actes, pour construire. »
« Mon rêve c’est de construire avec les autres. C’est pourquoi malgré la difficulté de la coalition, le fait de gouverner avec l’autre, de rédiger une constitution avec l’autre, je pense que ça vaut toujours la peine. On ne s’aurait édifier une Tunisie plurielle, démocrate, où la diversité fait la richesse et non le conflit, on ne saurait le faire si on ne tente pas cette expérience là. J’ai voulu être de la partie. »
« Mon parti m’a encouragée en me proposant au poste de vice-présidente et ça compte d’être dans un parti qui a une histoire et où le militantisme a une place. Un militantisme que l’on retrouve chez les femmes d’Ennadha, ces femmes qui ont « gardé » la maison quand le mari, le frère, le père, étaient persécutés et qui ont également contribué au projet du parti, qui ont été parmi les premières militantes et qui font maintenant partie de celles qui militent à la base, comme au niveau régional. »
- L’engagement des femmes en politique :
« Il faut s’engager avant tout en tant que citoyens. Mais je trouve qu’il y a toujours une sensibilité femme, une façon de faire les choses, de donner plus d’importance à certains détails, d’avoir un certain état d’esprit collectif, de plus écouter… et en ce moment c’est primordial pour pouvoir faire le pont entre les idées, entre les groupes. Les femmes ont cette capacité, elles doivent donc s’engager en tant que citoyennes et également en tant que femme. »
Zeineb Turki, membre du bureau politique du parti Al Joumhouri
Cette membre active du bureau politique de Al Joumhouri, est un médecin qui a mis entre parenthèse la médecine lors de la Révolution pour se consacrer à la politique. Aujourd’hui elle arrive à nouveau à allier les deux.
- Son engagement :
« Avant la Révolution j’avais pensé à m’engager au sein d’associations de défense des droits de l’Homme mais la situation était verrouillée. Par contre je n’avais pas pensé à m’engager en politique. La question c’est posée après le 14 Janvier en fait. Je ne voulais pas que l’on revive la situation d’un parti unique, je voulais voir se renforcer trois ou quatre partis. Je voulais que des jeunes soient présents et que l’énergie qui a émergé lors de la Révolution continue de vivre. Je me suis alors engagée en politique : il y avait Ennahdha dont je ne partageais pas le projet de société et puis le PDP, le ex-FTDL aujourd’hui Ettakatol, et Ettajdid. Je me suis documenté, j’ai regardé leur historique et leur programme. Le PDP m’était le plus proche. »
« En fait je me suis présentée spontanément dans la section la plus proche. J’assistais aux réunions, je me suis impliquée dans la vie locale de la section. Le parti était très ouvert, il y avait un afflux de jeunes, chacun pouvait donner son avis, c’était une époque de construction magnifique. »
« Avant le 14, je m’étais impliquée dans les associations caritatives et il faut dire que les hôpitaux sont une très bonne école pour apprendre à connaître les gens et leur vie. J’ai fait de magnifiques rencontres qui m’ont impressionnée par leur degré d’engagement auprès des autres. Mon engagement en politique est donc une suite logique et je ne suis pas déçue par ce qui ce passe et je ne compte pas arrêter. »
« Je me suis engagée car je me disais qu’il fallait que la majorité d’entre nous s’engage dans la politique, dans les médias, dans la société civile… Tout est imbriqué et c’est ainsi que l’on construira un meilleur modèle. »
- L’engagement des femmes en politique :
« Je ne me suis jamais posée la question de la place des femmes en politique. Dans mon secteur professionnel nous sommes nombreuses. Dans les spécialités masculines en fait les femmes prennent de plus en plus de postes. De ce fait j’étais réticente à la discrimination positive, qu’avec le temps je trouve finalement bénéfique. »
« Avec l’expérience de l’ANC la question de la parité a beaucoup fait parler d’elle. Il y a eu débat mais maintenant les gens trouvent ça normal. Dans mon parti c’est la même chose. Les filles sont réticentes parce qu’elles ne veulent pas être choisies parce qu’elles sont des filles. Mais en fait une fois l’habitude prise la question ne se pose plus. Elles ont fait leur preuve et elles ne sont plus vues comme des femmes militantes mais juste comme des militantes, c’est pour ça que j’ai changé d’avis. Finalement la parité imposée inscrit dans l’inconscient collectif le fait que les femmes ne sont pas là parce qu’on leur a donné une place mais parce qu’elles ont toute leur place. »
Nous avons une commission femme dans le parti, je me suis rendue compte de son utilité. Les conditions de militantisme pour les femmes sont beaucoup plus difficiles dans certaines régions et c’est en le voyant que j’ai acquis la conviction que l’encouragement de l’engagement des femmes est important car il y a beaucoup de femmes qui le demandent. Elles se sont déjà jetées dans l’arène et ont juste besoin d’une aide, parfois logistique, parfois de structure, de support… Ces femmes là sont là et il ne faut pas les laisser se décourager, non pas parce qu’elles sont des femmes, mais parce que c’est une réalité du pays. »
Emna Menif, présidente du mouvement citoyen Kolna Tounes
Emna Menif est la présidente du mouvement citoyen Kolna Tounes. Elle est professeur en médecine, elle a eu des expériences dans le journalisme, dans le syndicalisme et dans l’activisme à travers les partis politiques. Elle appartient à la famille démocratique progressiste, imbue des valeurs humanistes et égalitaires.
- Son engagement :
« Mon intérêt pour la politique remonte au moment de ma prise de conscience de la “Chose Publique”. Après la Révolution, j’ai considéré qu’il était du devoir du citoyen que de s’investir dans l’espace public et de participer activement à la vie publique. C’est ainsi que je me suis d’abord engagée dans un parti politique, avant de préférer le militantisme politique à travers l’action dans la société civile. »
« Je pense que notre pays a plus que jamais besoin d’une action de terrain et de proximité pour diffuser une autre “Culture”. Cette action est actuellement mieux engagée par la société civile qui a, en plus, un champs d’intervention plus vaste que celui des partis politiques. Si bien qu’à l’heure actuelle je pense être plus utile à travers l’action de notre association “Kolna Tounes”. Nous œuvrons à travers des projets multidirectionnels au cœur de la société et des régions. »
- L’engagement des femmes en politique :
« L’engagement des femmes est indispensable d’abord pour la simple raison qu’elles constituent la moitié de la société, ensuite parce qu’elles comptent des compétences de haut niveau, qu’elles débordent d’énergie et qu’elles ont un savoir-faire dont le pays ne peut pas s’en passer. En temps “normal”, je ne suis pas favorable à la discrimination positive. Cependant, le constat d’une prééminence de la misogynie dans la classe politique et dans la société plus généralement me font pencher pour cette nécessité. Je pense donc que la parité s’impose pour parer aux travers de notre société. »
Ghada Louhichi, chef de projet Marsad.tn
Ghada Louhichi est chef de projet de Marsad.tn depuis quelques mois. Elle termine un mastère en civilisation espagnole, travaille sur la question de la transition espagnole et notamment sur la justice transitionnelle. Après le 14 Janvier, elle a changé le sujet de son mémoire. Avant le 14 janvier, les membres d’Al Bawsala étaient conscients de la situation politique du pays et en discutaient un peu.
- Son engagement :
« Je n’avais pas envie de m’engager directement en politique, je ne voulais pas travailler dans ce domaine dans ce sens là. J’ai commencé à m’impliquer dans les activités qui entourent la politique en fait, je trouvais qu’il y avait plus d’impact comme ça. J’ai donc été observatrice pendant les élections, ce qui pour moi a été un moment très important ; j’ai également travaillé avec des médias étrangers pour les accompagner, ce qui m’a plongé dans l’actualité et dans la thématique politique. Ensuite j’ai intégré Réseau Euromed des Droits de l’Homme. Je suivais ce que l’organisation Marsad faisait, je trouvais ça intéressant. J’ai fini par intégrer l’équipe. J’avais l’impression de pouvoir être plus efficace pour la société tunisienne ainsi. »
« Je suis convaincue que nous avons un impacte fort dans ce sens. Il y a quelques jours Marsad a été entendu par l’ANC, ce qui a été une grande expérience pour moi. Amira Yahyaoui, présidente de l’association, et moi-même étions dans l’hémicycle et nous faisions notre présentation en présence des députés. Beaucoup nous ont dit que c’était un moment extraordinaire pour eux que de voir des députés se justifier devant des jeunes de moins de 30 ans. C’était impressionnant pour eux comme pour nous. Et c’est la vraie image de la démocratie que nous voulons en Tunisie. »
« Je n’aurais jamais imaginé, quand j’étais plus jeune, qu’un jour je serai au sein de l’Assemblée et que je demanderai des comptes aux députés. Ce jour là, j’ai vibré jusque tard dans la nuit. Le sentiment de satisfaction était immense, les députés eux-même étaient contents, malgré les critiques que nous leur avons adressés. Ils nous ont félicité pour notre travail. »
« Quand je vois notre impacte au sein de l’Assemblée, quand nous recevons le soutien des gens, quand nous voyons que les gens veulent nous aider je me rends encore plus compte de l’importance de notre travail. »
- L’engagement des femmes en politique :
« Je ne pose pas la question du genre. Je ne suis pas vraiment féministe. Mais finalement quand tu es témoin de l’injustice et de la discrimination, tu te rends compte que c’est important que les femmes prennent leur place. En politique elles doivent faire beaucoup plus d’efforts pour s’imposer. Au même temps, je ne suis pas vraiment pour la discrimination positive. Je ne voudrais pas avoir des privilèges en tant que femme, ça me dérangerait, je veux simplement être prise en considération pour mes idées et donc je pense que les femmes doivent s’imposer par elles-mêmes. Leur engagement est important parce que, elles aussi, ont des idées. Et, après tout, elles ont bien été présentes dans la rue pour manifester, elles doivent donc aussi être présentes dans les instances et en politique.
[…] A l’occasion du 8 mars et alors que beaucoup en Tunisie se remettent à douter de l’intérêt que l’engagement en politique peut avoir, il a semblé intéressant de donner la parole à quelques femmes qui sont dans le domaine. Ghada Louhichi, Mehrezia Labidi, Zeineb Turki et Emna Menif expliquent pourquoi elles ont voulu s’engager et pourquoi les femmes doivent être présentes dans ce domaine… […]
De la révolution à la transformation, la place de l’égalité ?
Introduction,
L’égalité est une valeur qui n’accepte pas la négociation, ok facile à dire, mais comment réaliser ?
Par ce moment de 8 mars, il n’est pas interdit de tout poser en question, le passé, les acquis, les menaces, les pistes de sorties…
Notre Tunisie passe par une crise politique et sociale fondamentale, et non pas que superficielle. Ce n’est pas que parce que les anciens du régime n’ont pas admis le houroub de ben Ali, que ça va mal. Ce n’est pas qu’à cause de la crise économique mondiale que le niveau de vie du tunisien est faible, et même menacé. Le non à l’adhésion/intégration intégrale et immédiate de toute l’administration publique, civile et policière, aux objectifs de la révolution nous a fait perdre du temps. Ce comportement « compréhensible » mais (…) nous a condamné à subir 3 gouvernements rcdistes qui ont réorganisé les mécanismes de la main mise du rcd mafieux sur l’état. Les deux gouvernements de M. Gannouchi et de bce ont beaucoup fait reculer la Tunisie. Mais ces modes extérieurs de la contre révolution (3 gouvernements rcd, sit in politisés, grèves orchestrées pour des besoins et finalités politiques, l’économie parallèle, le développement des circuits de la contre bande, le tiraillement politique, la guerre médiatiques idéologique entre laïques et religieux, l’immaturité des medias et leur exercice journalistique acquis à la division de la société, et qui n’a pas consacré le débat démocratique contradictoire, mais plutôt alimenté les tensions, les violences urbaines, les menaces et actions terroriste interne, les actions contre les ambassades étrangères, l’assassinat politique, l’appel à la dissolution de l’Anc, le désenchantement du tunisien envers la politique, la hausse des prix, la rareté de certaines marchandises…), ne sont que la monture apparente du mal tunisien. Le mal et le danger sont plus profonds. Ils sont culturellement construits depuis la colonisation et surtout depuis le 2 mars 1934, l’heure où Bourguiba a engagé la dernière étape de la machine à diviser de la société. La suite on la connait, tyrannie/spoliation et absence de solidarité et de la culture démocratique.
I, un détour, mais on restant sur le 8 mars, la journée de la femme.
L’islam à mon sens n’a pas négocié l’égalité fondamentale. C’est plutôt lui le 1er qu’a initié et introduit l’égalité par genre. Comment cette égalité s’est déclinée dans le vécu commun des sociétés durant les époques historiques ? C’est une autre affaire qui est plus liée aux coutumes et habitudes et aux régulations sociales élémentaires de chaque tribut, de chaque territoire, de chaque peuple, bien avant l’avènement de la religion musulmane, qui est venue secouer certaines pratiques sociales féodales et criminelles envers la femme, envers la société (l’enterrement vivant des filles…). Les grands juristes (Malek…) ont légiféré selon des approches propres à leurs critères de l’époque et propres à leurs lectures qui selon eux donnent au nouveau texte fondamental (coran et sunna) et aux nouvelles ‘’ valeurs de l’égalité, de la justice’’ une applicabilité dans la société, chose (fatwa, loi) qui fait justice et régulation des relations, en remplacement de certaines pratiques dangereuses et inhumaines. Une adéquation à était toujours recherchée par ces juristes pour permettre la régulation par la loi, et dépasser les stéréotypes et les traditions (…). Cette recherche de l’adéquation entre la loi, la nouvelle juridiction et les valeurs fondamentales de la société, la dite nouvelle société, préserve à toute société des éventuelles dérives graves et qui ne font pas société ni justice, partielle soient-elles ces dérives. A quel stade ces juristes ont réussi ? C’est une autre question, qui n’est pas liée qu’à la force du nouveau texte juridique. Les sociétés « masculines » de l’époque ont déballée énormément de résistances (…). Que les législations doivent être en lien sine qua non entre les valeurs partagées de la société et les découvertes humaines en nouveaux droits, le passage facile et en douceur du code civil tunisien en 1959, malgré une résistance de certains théologiens et juristes religieux est une preuve, grande preuve. Le progrès ne s’obtient pas que par la législation, il se prépare en amont, le courant réformiste, le courant de la renaissance, Tahar Hadad… c’était le travail en amont, et en dehors du dirigisme politique de l’homme de l’état de l’époque…
II, le cas tunisien, et de la femme on en parle encore.
En Tunisie en 1956 il y avait 4% de mariages en couples polygames, il n’y avait pas un grand besoin social à la polygamie, c’est aussi une preuve, que la polygamie n’est pas la règle, ni un conseil, ni une possible solution en soit. Dans d’autres pays, proches de nous, il y a encore davantage de polygamie et des esclaves et de la traite –la Mauritanie- (…). Ceux qui solutionnent par la polygamie les problèmes de la prostitution, ou le fait des couples monoparentaux… ils se trompent de solution et de combat aussi. Ces genres des problèmes sont plutôt sociaux et économiques, donc la solution est par le politique –lois pour davantage de justice sociale…- et puis certains cas, des femmes qui vivent seules avec des enfants, (en Tunisie, pour ne rester qu’on Tunisie) sont des choix ‘’dites libres’’ en partie, mais derrière ces situations où des femmes vivent seules avec des enfants, il y a toujours (80%) peut-être, des cas de viole (…), viole sexuel, viole en droits économiques, en droits à l’éducation… mais n’empêche que depuis un moment, les années 1990, la tendance des femmes seules avec enfants est devenue un choix personnel, donc libre et conscient. Peut importe les raisons, culturelles, recherche d’émancipation, incompatibilité avec l’autorité du cadre rigide « la contra du mariage », désavouement de l’autorité de l’homme… c’est une réalité que la Tunisie vit, et que les politiques publiques en direction de la famille et de l’enfant doivent faire avec, par soucis de devoir et non pas que par soucis d’égalité de traitement.
La nouvelle législation du code civil de 1959 a consacré l’égalité par l’héritage, aussi. (C’est le débat qui fait fureur en ce moment, quelle chance pour la Tunisie ?), mais juste un mot, je suis tunisien comme vous tous, prendre sa part, il n’a pas de honte. (Par avance je ne négocie pas le retour en arrière).
A mon humble compréhension, ceux qui reprochent à l’islam de consacrer l’inégalité entre les femmes et les hommes par la législation (l’héritage par exemple), moi j’estime que la proposition coranique est une avancée moderne et moderniste dans une société où les obligations sociales/économiques (du foyer et avenir du couple et enfants) étaient (déjà par la régulation sociale ancestrale) du côté des obligations/devoirs de l’homme. Que l’héritage doit être du pareil au même pour la fille et le fils, reflète une très forte capacité d’innovation juridique pour une société où les charges envers le couple et les enfants soient idem en matière de responsabilité et d’engagements. C’est un passage d’une société à une autre et qui nécessite une réadaptation des acteurs sociaux économiques « l’homme et la femme » aux nouvelles exigences et nouvelles réalités et dans l’usine, l’école, l’hôpital, l’entreprise individuelle, les corps de sécurité… pour la femme et à l’intérieur de l’espace domestique pour l’homme. Est-ce que le projet politique et de développement de l’état de l’indépendance a permis cette situation où la femme occupe l’espace politique et économique autant que l’homme pour justifier cette innovation juridique ? La réponse est non, il reste énormément de travail à faire. Est-ce que l’état de l’indépendance a valorisé la présence de la femme à la maison et le temps qu’elle consacre à l’éducation de ses enfants ? La réponse et non, aucune allocation significative. Les minis allocations qui existent relèvent plutôt de la honte, que de l’effort de l’état. Est-ce que l’héritage est un droit fondamental qui ne dépend pas des mécanismes de l’effort et de la distribution de la richesse entre les individus? Si oui, alors pourquoi cette inégalité dès le début ? Ou bien l’héritage est un mécanisme de circulation des richesses qui n’a pas lien à l’effort et qu’il doit être considérer comme valeur humaine? Et que l’islam ne l’a pas considéré comme valeur humaine? Et que ‘’Bourguiba’’, a juste apporté une innovation de valeur au statu de la femme en intégrant l’héritage comme valeur humaine ajouter nécessaire pour compléter l’égalité absolue ? Et que cette innovation juridique n’est que le début, la préparation /anticipation à une société, la nouvelle société moderne, où l’exclusion par l’économie, par le travail « le gain, le salaire » va accélérer sa vitesse et que ce bon homme nous a préparé à cette éventuelle situation afin de minimiser le déclin sociale et permettre à se maintenir sur les railles du progrès ? Et que ces réalités, de dur à joindre les bouts à la fin du mois, même avec deux salaires, se confirment aujourd’hui ? Et que la classe moyenne est aussi menacée ? Mais est ce que l’héritage amorti le choc ou pas ? Il participe en tout cas, pour bénéficier d’une modeste somme d’argent ‘’dite la moitie du part du garçon’’. Ça pourra être un bout de terre… est ce que l’héritage participe à un certain équilibre dans la distribution de la richesse familiale ? Dans tout les cas c’est un sujet très difficile à aborder chez beaucoup des familles. La cohésion familiale n’est pas notre sujet. Le législateur de 1959 est-il parti dans sa réflexion qui a abouti à décréter l’égalité entre la fille et le garçon, est-il parti sur le principe de l’égalité comme valeur de principe ? Ou bien juste pour finir avec une certaine législation devenue selon son interprétation dépassée par l’évolution qui se produite (la femme au boulot) et aussi comme soutient familial ? Dans tout les cas ce n’est pas le non application de l’une ou de l’autre version juridique qui décidera que la personne est intimement liée à la religion ou pas. Est-ce que l’islam est venu avec une vision innovante sur ce sujet ? En faisant le lien entre la place qu’occupait la femme de l’époque dans la société et jusqu’à l’avant 2ème guerre mondiale, la proposition juridique coranique était un apport significatif en matière de justice sociale. Comment les islamistes aujourd’hui vont répondre aux exigences de la société moderne dans un cadre de territoire comme la Tunisie ? Comment l’union entre les pays du Maghreb par exemple pourra-t-il se faire sans une harmonisation juridique, ou peut-on avoir plusieurs justices en une seule union ? L’exemple européen comment se présente-t-il ? L’urgence en Tunisie aujourd’hui nécessite de se pencher sur quel héritage qu’on doit se pencher? Ma réponse est : sur l’héritage politique des inégalités sociales, territoriales et économiques que subit la femme face à l’homme, salaire, non valorisation du temps éducatif… Que proposent les nouveaux acteurs politiques en Tunisie, les islamistes, aujourd’hui ? Comment ils vont traduire les valeurs de la révolution « les slogans » liberté, dignité, travail, dans leurs projets politiques, économiques et culturels ? C’est à eux de définir et de proposer. Mais en tunisie et dans le monde moderne aujourd’hui il existe certaines avancées qu’on en aucun cas on pourra les mettre en négociation, exemple la charte universelle des droits de l’homme, les 12 droits fondamentaux et universels de l’enfant… Que des ratifications interviennent sur des choses « certaines conventions » qui sont à l’heure actuelle en complète contradiction ou en partie, avec l’imaginaire collectif, ok, c’est le droit de tout pays et de toute nation. La femme en Arabie de l’époque avec les nouvelles législations de l’islam était émancipée, elle avait son propre fond de commerce, sa place dans les transformations politiques, mais ces cas restent isolés par le fait de la classe/place sociale, de l’appartenance familial, et que ce droit à l’indépendance économique existé déjà avant l’islam et la nouvelle religion l’a appuyé. A l’époque les prémisses d’une éventuelle, large émancipation de la femme, économique, politique, n’étaient pas absents, mais la non existence des vraies classes sociales qui poussent la lutte, a contribué à une asphyxie sociétale. Et puis le déclin politique et la transformation du système politique en système royal a mis fin à toute âme libératrice et à des possibles nouvelles propositions sociales, et l’état a réprimé, pour le besoin de son propre existence en tant que régime politique (…). (C’est une longue analyse qu’on pourra apporter, mais ce n’est pas cet espace qui va le permettre et ça ne sert à rien que je m’aventure sur se sujet). l’essentiel de cet écrit et de dire que l’égalité n’est pas négociable, la parité est un moyen formidable qu’il faut travailler dessus, que la parité n’est doit pas être une finalité en soit, car demain on pourra avoir 60% des femmes dans le politique et que ça ne va pas déranger l’homme, ni la société, et que peut-être on trouvera une autre formule d’organisation de la société et de partage de rôle dans l’espace domestique familial, sans tomber dans la notion de la complémentarité qui n’est que synonyme de peur de l’autre, de non confiance, et par ce moment d’attaque aux acquis la notion de complémentarité pourra semer à nouveau les prémisses du recul historique. à l’époque (600/700 de l’ère chrétien) en Europe, comme en Arabie, au Maghreb, en chine… le fait de la non industrialisation de la vie économique n’a pas permis aux relations ouvrier/patron, ou ouvrier/propriétaire de prendre un caractère complexe pour fournir des possibles innovations en matière de législations, davantage complexes, donc modernes. Aujourd’hui on vie dans une autre ère, et par conséquence, les législations sont amenées à évoluer, du moment où elles ‘’ces législations adaptées ou nouvelles’’ ne consacreront pas une nouvelle inégalité envers l’individu ou le groupe.
III, de quel islam parle-t-on, et la place de la femme ?
A mon sens, l’islam insiste d’aller vers davantage de justice et de cohérence, ouvrir une guerre –culturelle et juridique- contre les inégalités, c’est le sens de la révolution de la liberté et de la dignité. Ceci n’est en aucun cas une aliénation de certains versées coraniques, (polygamie, héritage…). Je pense qu’il faut faire la différence entre les exigences des valeurs –qui se traduisent par elmakasseds- et les solutions précises proposées et qui ont sûrement et certainement apportées un large apport à l’époque. C’est une exigence temporelle en justice que l’islam défend profondément (au nom des valeurs d’elihssane, elbir, ettakrim pour l’humain, de la justice el adl, comme valeur fondamentale). Et où l’homme et la femme ensemble et sans être dans une complémentarité ouvreront pour une société plus juste, où, tombent tous les stéréotypes qui ont émergé depuis l’époque féodale… et que le système capitaliste avec toutes ses versions d’avant la crise de 1929, ou l’actuelle crise des dettes dites souveraines, consacre encore dans toutes les sociétés mêmes développées, l’exemple français est une preuve. Et que se system capitaliste dans sa version mondialisée et d’ingérence légalisée par des traités, s’emploie actuellement avec férocité pour décapiter des peuples comme le peuple grec de sa souveraineté et de sa dignité, de leurs libres choix, de leurs révolutions.
IV, de quel combat nous voulons en Tunisie après la révolution ?
Le combat en Tunisie est plutôt un combat contre les discours d’exploitation de la femme et de l’homme, que ces sont des religieux qui le portent ou des laïques et dis laïques. Le combat de l’égalité doit continuer contre ses porteurs des discours qui œuvrent pour harmoniser les sociétés à travers un port de voile généralisé ou couleur unique, ou à travers l’interdiction de s’habiller comme chacun souhaite le faire du moment ou il n’y a pas traite, ou danger… En France en matière de salaires il y a 28% d’écart dans le privé, et 18% dans le public, ce n’est pas à cause de la bague du mariage, c’est plutôt une injustice sociale qui est enracinée encore dans la pensée capitaliste qui déconsidère et déclasse la femme. Cette pensée capitaliste, réfléchis la femme comme menace à la productivité et à la vie économique de l’entreprise. Encore, en France , 30% de créateurs d’entreprises sont des femmes, les statistiques les présentent comme meilleurs gestionnaires que les hommes, avec beaucoup moins de dépôts de bilan, donc plus rassurant pour l’emploi… et pourtant les réticences des banques pour prêter aux femmes qui souhaitent créer leurs entreprises sont très choquantes et indéniablement discriminatoires. Quelle est la situation en tunisie ? Et la loi 1972, a déclassé qui ? La femme ? L’homme ? Les deux au même temps ? Ou bien toute la société, économie et humain ? Là aussi, en France, on est encore dans les stéréotypes du passé. Et que ces 40/45 ans de cette expérience de (1970 date d’obtention par la femme française le droit de signer un cheque ou de contracter un contrat, créer une entreprise, à nos jours, 8 mars 2013) n’ont pas suffit « à l’imaginaire collectif » à se débarrasser des préjugés et et et … le monde du libéralisme ‘’les banques’’ , profession plutôt masculine par le passé, malgré la présence de madame Christine Lagarde à la tête de l’FMI, est encore grandement, dans cette situation de réticence incompréhensible, la banque prête difficilement à la femme entrepreneur. En Tunisie c’est à nous de proposer un nouveau model de développement économique et social, qui permettra de dépasser les stéréotypes de ce genre. C’est le 1er défit de la révolution (…). Moi je pense qu’il faut s’attaquer aux inégalités sociales, économiques, politiques, culturelles, énergétiques, informationnelles, territoriales et rendre/décréter ces droits (à la santé, au logement, à la mobilité, au revenu minimum qui repend aux besoins, à l’éducation, à la culture, aux loisirs, à un environnement saint…) comme droits opposables. Et là on est devant un vrai choix de société, une société solidaire et qui se régule par le politique, l’état providence. Oui, la régulation par le politique, l’état, est une garantie ni de plus ni de valeur ni de ennafila, c’est inéluctablement et indéniablement nécessaire pour garantir le juste accès à une réelle justice sociale et permettre l’émancipation de l’individu. Les 60 ans de dictature ont mis à mal l’intervention sociale et économique de l’état de l’Indépendance qui s’est voulu état providence. Et là par le fait de la révolution de la dignité et de la liberté, la constitutionnalisation des droits qui garantissent l’égalité (droits devoirs), devient une chose naturelle, qui coule de la source, révolution. Donc c’est à écrire dans la nouvelle constitution. Par le fait de cet écrit « l’article dans la constitution » solennel, grave et imposant, la constitutionnalisation de ces droits devient la consécration de la notion de l’opposable. C’est alors le plus haut niveau juridique de la consécration. Pour que sa devient réalité, il faut de l’encagement politique, des nouvelles législations, de l’effort collectif, l’adhésion massive à une société solidaire et d’égalité… il faut alors mettre les moyens et produire les mécanismes nécessaires. La constitutionnalisation des droits est une protection de plus, inaliénable, qui dépasse l’engagement idéologie/politique et le discours médiatique (du 8 mars), car on vit dans une société qui produit par son propre fonctionnement des inégalités et des fractures sociales… Du côté mondialisation, notre société demeure toujours menacée par les régressions qu’imposent les logiques économiques capitalistes et le patronat rétrograde des grandes firmes internationales, les politiques économiques impérialistes du pétrodollar, les logiques boursières du cumul des profits exorbitants et de la spéculation dans les marchés de la grande finance internationale et tout ce –ellaoui-. « On ne va pas faire maintenant la leçon sur les méfaits de l’actuelle mondialisation libérale, libre échangiste et perverse».
V, notre salut collectif, l’humain d’abord, mais pas que la femme :):),
Un nouveau contrat social de dignité (un ensemble des droits opposables et des mécanismes ‘’moyens et engagements’’ pour la réalisation) sera le sens même de notre révolution et son exigence principale. Ce contrat pour qu’il aura du sens il faut qu’il soit globale ‘’donc sociale, politique et économique, culturel et historique’’, donc hautement juridique et hautement moral et qui fait rupture avec le passé indigne du politique/état psd/rcd, tyrannie/colonialisme et que ce nouveau contrat soit pour toutes et tous et par genre et dans un état civil, pluraliste et démocratique. Donc c’est un engagement politique durable, et politique par excellence. A travers les inégalités par genre, c’est l’humain qui est menacé et non pas la femme. Ben Ali harab. Mandhouj Tarek.
[…] A l’occasion du 8 mars et alors que beaucoup en Tunisie se remettent à douter de l’intérêt que l’engagement en politique peut avoir, il a semblé intéressant de donner la parole à quelques femmes qui sont dans le domaine. Ghada Louhichi, Mehrezia Labidi, Zeineb Turki et Emna Menif expliquent pourquoi elles ont voulu s’engager et pourquoi les femmes doivent être présentes dans ce domaine… […]
[…] لطرد الدكتاتور ونظامه. وكان لتونس جريحات وشهيدتين. وقد تصدرت ناشطات عديدات قائمة النساء المساهمات في تصحيح المسار الإنتقالي في […]