Ce n’est certes qu’un film mais tiré de faits réels et qui dénonce l’indicible torture. Et pour le citoyen arabe que je suis, il est difficile d’imaginer des nations tomber aussi bas … au point que l’Etat, l’Etat arabe, devient lui-même l’instrument par lequel on sous-traite la torture à l’encontre de ses propres ressortissants … qu’on lui amène pieds et poings liés.

Ce film, comme d’autres images sur le même sujet, provoqueront toujours en moi une colère difficilement supportable à l’égard, non pas, surtout, de ceux qui affrètent les “torture taxies” comme on les appelle, mais d’abord contre ceux qui ne sont toujours pas en mesure de faire en sorte que la dignité humaine soient respectée sur leurs propres territoires.

Si pour chaque cri dans n’importe quel centre de tortionnaires dans un pays arabe, les citoyens locaux pouvaient s’insurger autant que pour les versets sataniques ou les caricatures offensantes, alors l’Islam recouvrira sa vraie dimension protectrice de la dignité humaine.

Existe-t-il pire blasphème que celui commis par l’entremise de l’atteinte à la dignité humaine ? Un blasphème commis à l’encontre de l’humanité toute entière, le seul probablement aussi universellement réprouvé.

Astrubal, le 30 novembre 2007
http://astrubal.nawaat.org

 

PS : Pour le cas de la Tunisie, cf. l’intervention de Radhia Nasraoui à l’université Georgetown.



[MAJ : Je rajoute ici la vidéo postée par Witness.org sur Google vidéo…
et là, nous ne sommes plus dans un film !]


 

 

Pour les juristes, à lire également ce remarquable article de Margaret L. Satterthwaite “Rendered Meaningless : Extraordinary Rendition and the Rule of Law“. L’auteur y procède à une analyse relativement exhaustive étalée sur 72 pages. Le dispositif scientifique de l’article est, pour peu que l’on maîtrise la langue anglaise, une veritable mine pour tout chercheur qui travaille sur la question.