Gouvernement Chahed 36

Abrogation de la circulaire de 1973: Paroles présidentielles sans actes gouvernementaux

Dans son discours à l’occasion de la journée nationale de la femme le 13 août dernier, Béji Caïd Essebsi a, entre autres, lancé un appel au chef du gouvernement Youssef Chahed et au ministre de la justice Ghazi Jribi pour abroger la circulaire du 5 novembre 1973 interdisant à une musulmane d’épouser un non-musulman. Trois semaines plus tard, qu’est-ce qui a été concrètement fait ?

Le remaniement ministériel, en quoi concerne-t-il le peuple ?

Outre quelques « compétences », entreront aussi au gouvernement des personnes ayant fait allégeance à l’un des partis actuellement au pouvoir ou à tel ou tel clan. Ce remaniement sera ainsi l’occasion de quelques règlements de compte et d’un rééquilibrage des influences et de l’autorité au sein de la coalition régnante comme au sein de chacune de ses composantes. Mais ceux qui remanient aujourd’hui le gouvernement sont ceux-là mêmes qui l’ont remanié il y a un an et ceux-là mêmes qui l’avaient constitué au lendemain des élections d’octobre 2014. L’orientation de notre gouvernement – la consolidation de la démocratie policière et l’approfondissement de la politique libérale – n’est donc pas appelée à changer.

Loi de Finances 2018 : restructurer ou privatiser, dilemme du gouvernement Chahed

Au début du mois d’aout, les employés de la Régie Nationale des Tabacs et des Allumettes (RNTA) sont descendus dans la rue pour manifester contre la privatisation de leur entreprise. C’est un évènement qui risque de se répéter au cours des prochains mois car le gouvernement, en manque de ressources financières, subit les pressions du secteur privé qui a multiplié les appels à la privatisation des entreprises publiques en difficulté. L’élaboration de la Loi de Finances 2018 s’annonce tendue.

Discriminés politiques : Après la levée de la grève de la faim, le flou gouvernemental perdure

La grève de la faim entamée le 28 juillet par les discriminés politiques, fichés par la police sous l’ancien régime et privés de travail dans la fonction publique, a été clôturé le 08 août suite à une énième promesse gouvernementale de régularisation de leur situation dans un délai ne dépassant pas les 4 mois. En deux ans, il y a eu trois grèves de la faim et de nombreux sit-in. De nombreux ministres et responsables publics sont également intervenus dans le dossier dont les termes de résolution demeurent flous.

Discriminés politiques en grève de la faim : La lutte continue [vidéo]

En grève de la faim depuis le 28 juillet 2017, les discriminés politiques contestent le refus du gouvernement de tenir ses promesses d’embauche faites depuis deux ans. Au bout de sept jours de grève de la faim, ces anciens militants estudiantins fichés par l’appareil policier -et donc privés de leur droit au travail- ont été informés par le gouvernement d’une résolution de leur situation dans 4 mois. La crise de confiance, conséquence des tergiversations gouvernementales, pousse les discriminés politiques à poursuivre leur grève de la faim et autres actions contestataires. Aujourd’hui, ils exigent un accord signé par le chef du gouvernement, un calendrier plus clair et un traitement plus rapide de leur dossier.

Montée exponentielle du prix des carburants : Le pourquoi et le comment

Encore une nouvelle augmentation des prix des carburants au début du mois courant : 100 millimes pour l’essence et 90 millimes pour le gasoil. Un communiqué commun des ministères de l’Energie et de l’Industrie l’a annoncé le 01 juillet. La courbe est en hausse depuis 2009 sans que la politique de l’Etat en matière d’énergies ne soit affectée par les changements survenus en Tunisie depuis le 14 janvier 2011. Quels sont les circonstances de ces augmentations et leur rapport avec les fluctuations du marché international ? Qu’en est-il des choix communicationnels du gouvernement et de ses justifications ainsi que des réactions des organisations nationales ?

Edito #1 : De Bizerte à Mdhilla, peuple infantilisé et hogra banalisée

Par son austérité communicationnelle, ses actions improvisées, ses politiques arbitraires, son manque de transparence et ses transes répressives, la démarche du pouvoir verse de plus en plus dans le paternalisme. De sujets sous la dictature à citoyens depuis la révolution, voilà que le peuple se retrouve infantilisé par ses dirigeants et ses propres élus. Dignité, dites-vous ? Leur monologue vous contredit.

Bye Bye, si Youssef !   

Tout va mal pour l’actuel Premier ministre et il semble avoir bien des difficultés à cacher son désarroi. Comme tout chef de gouvernement qui sent que sa fin politique est proche, il tire à hue et à dia, menaçant d’avoir recours à la répression policière pour rétablir l’ordre et multipliant les concessions secondaires et les promesses sans conséquences.

L’Etat tunisien ou la politique de la raclée

Au tour des étudiants ces jours-ci de goûter aux délices des produits coercitifs de la flicaille. Car la politique de la raclée, si bien pratiquée par les forces de l’ordre (appellation d’une extrême justesse, d’ailleurs), puise dans un répertoire d’action historiquement cumulé. Et le savoir-faire des agents en la matière, transmis par les aïeux de l’institution policière, les amène à en venir tout de suite aux poings, quitte à bien remettre à leur place, c’est-à-dire à l’hôpital, de jeunes individus inoffensifs venant renégocier une décision politique qui affecte concrètement leur destin.