Drogue injectable 5

Hay Hlel : Récits de vies ruinées par le Subutex

«A Hay Hlel, si je trouve quelqu’un vendant du Subutex, je le tue », clame Lotfi en s’adressant aux jeunes du quartier. Ancien trafiquant de drogue, il a passé 27 ans en prison. Du coup, quand on lâche le mot « Subutex » au milieu de cette foule, certains se taisent, d’autres balbutient : « Tu n’en trouveras pas ici ». Quelques instants après, les langues se délient pour dévoiler les histoires marquantes de riverains récemment décédés dont un couple de jeunes âgé de 23 ans. Certains se proposent de nous guider vers les hautes collines qui surplombent le quartier, fief des consommateurs.

Drogues en Tunisie : Les consommateurs, en taule ou livrés à eux-mêmes !

Avec un poids démographique de plus en plus important, un taux de chômage alarmant et une succession rapide de bouleversements socio-politiques, les jeunes tunisiens sont confrontés à de grandissants problèmes d’inclusion sociale. Une situation qui les rend vulnérables à un usage addictif des drogues. La descente aux enfers s’avère facile surtout avec la stigmatisation sociale étouffante et un cadre légal qui a prouvé son échec. Pour sa part, l’Etat n’a que l’approche répressive comme réponse et tarde à recourir aux traitements de substitution aux opiacés.

Drogue injectable en Tunisie : Interview du Dr Tahar Cheniti, SG du Croissant Rouge

Nos jeunes, quand ils s’initient à la drogue, le font en sniffant de la colle, qui est ce que l’on appelle la drogue du pauvre. En effet les jeunes Tunisiens n’ont pas forcement les moyens de se payer autre chose.