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L’Observatoire du Centre de Tunis pour la Liberté de la Presse nous a habitués depuis le mois de novembre dernier, à la publication mensuelle de ses rapports concernants les violations à l’encontre des journalistes. Cette fois-ci, c’est un autre type de publication qui paraît : un rapport sur les violations commises à l’encontre des femmes journalistes.

Dans ce rapport on apprend qu’entre octobre 2012 et avril 2013 38 violations ont été commises à l’encontre de femmes journalistes le plus fréquemment à Tunis du fait « de la concentration du champ médiatique et du fait de la difficulté de l’observations des violations dans les régions intérieures » explique le rapport.

C’est en janvier 2013 que le plus grand nombre de violations ont été commises puisqu’il y a eu 15 agressions à l’encontre de femmes journalistes sur un total de 56 violations dans le pays.

Les journalistes femmes rencontrent des interdictions de faire leur travail, et sont victimes de poursuites judiciaires. Elles peuvent également se voir confisquer leur matériel. Parmi ces violences, on compte 24 violations qui ont résulté en un empêchement d’exercer leur mission et 22 violations qui relèvent de l’agression verbale.

Plus grave, sur les 38 femmes journalistes, 4 ont fait l’objet d’agressions à caractère sexuel. Mais comme le note le rapport «ce chiffre ne reflète pas la réalité, dés lors où la majorité des agressions du genre et celles qui gravitent autour ne sont pas systématiquement déclarées à la presse ni aux organismes concernés.»

Autre point important relevé: La situation institutionnelle semble favoriser les agressions contre les journalistes femmes. En effet, elles sont peu nombreuses à des postes de responsabilité alors qu’elles sont plus majoritaires par rapport aux hommes dans la profession. Le rapport avance que les femmes sont le plus souvent embauchées sur des critères physiques ce qui faciliterait leur exploitation matérielle et professionnelle.

En conclusion, à la suite de l’énumération des différentes agressions, le rapport propose quelques recommandations comme une représentation plus égalitaire dans les responsabilités professionnelles, la lutte contre l’image stéréotypée de la femme journaliste ou encore un renforcement des sanctions administratives et judiciaires en cas d’agression de journalistes femmes.

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