Après le printemps arabe et les premières élections démocratiques dans le monde arabe ayant eu lieu en Tunisie et suite à la demande de la Palestine pour son adhésion au sein de l’Unesco qui a été acceptée le 31 Octobre 2011; et dans l’attente de l’aval de la communauté internationale pour son adhésion à l’ONU, les responsables palestiniens sollicitent le soutien de la communauté internationale.
Ismail Haniya, le secrétaire général du mouvement Hamas et premier ministre de l’autorité palestinienne limogé par le président Mahmoud Abbas depuis le 14 Juin 2007, a effectué une visite de quatre jours en Tunisie ou il a été accueilli par Hamadi Jebali, premier ministre provisoire, le leader du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi et les sympathisants d’Ennahdha à l’aéroport de Tunis Carthage scandant frénétiquement mort aux juifs.
Ces images des plus choquantes ne sont pas passées inaperçues, la société civile s’en est insurgée et les réseaux sociaux ont connu un ras de marée de condamnations offusquées. Le parti Ennahdha, amorphe un premier temps, a fini par publier un communiqué pour préciser qu’il ne s’agissait que de quelques personnes isolées.
Haniya s’est entretenu avec le président intérimaire Moncef Marzouki et Mustapha Ben Jaafar président de l’assemblée constituante.
Cette visite a coïncidé avec d’autres visites notamment celle d’Alain Juppé Ministre des Affaires Etrangères français. Certains sites comme Dreuz.info et arabstoday.net évoquent une rencontre secrète entre les deux hommes. Au cours de cette même période, la Tunisie a reçu également la visite du Ministre italien des affaires étrangères Mr Guilio Terzi di Santa’Agata.
Ismail Haniya a effectué une tournée en Tunisie : visite du gouvernorat de sidibouzid; organisation d’un meeting à Sfax dans une salle de sport de la ville pendant lequel certaines personnes de l’assistance ont scandé mort a Israël; prêche a la mosquée Okba Ben Nafaa a Kairouan au cours duquel il a incité les gens à ne pas craindre les Etats Unis ainsi qu’à combattre Israël ! Il a soldé son séjour en Tunisie par un grand meeting à la coupole en présence de milliers de personnes.
Au delà de l’aspect populaire des meetings effectues lors de cette visite certains médias se sont intéressés aux aspects politiques et diplomatiques liés à ce passage en Tunisie .Le site tunisienumerique.com rapporte qu’Ismaïl haniya s’est rendu en Tunisie à la recherche d’un appui financier et pour l’ouverture d’un bureau du mouvement Hamas à Tunis ce qui a été démenti par la suite.
En effet, selon le site The Guardian, il existe des divergences entre les dirigeants du mouvement Hamas, une partie cherche à mener le combat de façon pacifique par contre Ismail Haniya voulait continuer le combat avec les armes et il est venu en Tunisie pour chercher le soutien du gouvernement tunisien pour continuer le combat pour la libération de la Palestine de façon armée.
On s’interroge s’il s’agit d’un début de revirement de la diplomatie tunisienne. Cette diplomatie qui a su à l’époque de Bourguiba montrer son soutien à la cause palestienne lors de son discours en 1965 a Jéricho tout en œuvrant pour une solution pacifique et en accueillant l’OLP en Tunisie en 1982 apres les bombardements survenus au Liban.
Cette visite a fait grincer les dents de ses rivaux palestiniens, et peut provoquer l’affaiblissement du gouvernement du Fatah qui est en train de chercher la reconnaissance de l’Etat palestinien auprès de la communauté internationale.
En effet selon journal shainguy daily le président Abbas a décliné une invitation officielle de la part de la tunisie pour les célébrations du 14 janvier. On s’interroge sur les partis qui mène la politique étrangère tunisienne notamment du fait que abbas a reçu une invitation officielle du président tunisien ( qui a parmi ses prérogatives la politique étrangère ) alors qu’on ne sait toujours pas si Haniya a été invité par le gouvernement tunisien et son président ou par Ennahdha.
Rappelons que l’arrivée de Monsieur Haniya a mobilisé nombre d’élus d’Ennahdha à la constituante et de nombreux ministres, tous ces gens là ont délaissé leurs tâches pour faire le guide touristique et s’afficher avec le secrétaire général du mouvement Hamas.
D’autre part le site direct info (masdar) a rapporté que la ville de Sfax a refusé la mise à disposition à titre gracieux la salle “Ex 7 novembre” pour le meeting d’ennahdha avec le chef du hamas.
On ne dispose pas d’information sur le coût de la mise à disposition et la prise en charge des autres salles qui ont accueilli les meetings populaires.
De plus, beaucoup de tunisiens s’interrogent : la Tunisie panse à ce jour ses plaies, les immolations y sont de plus en plus fréquentes, les revendications viennent de chaque village tunisien, les blessés de la « révolution » sont en train de mourir sans le sou et délaissés de tous, des hommes de caverne sortis de nulle part font la loi à Sejnane terrorisant toute une ville et aucun signe fort d’apaisement du gouvernement actuel n’a été transmis au peuple tunisien. Se rendent-ils compte de l’image désastreuse qu’ils renvoient au monde entier ? Que signifie donc la venue du dirigeant de ce mouvement extrêmiste sur le territoire tunisien ?
Ces gouvernants provisoire sont-ils en mesure de hierarchiser les priorités ? Comptent-ils s’atteler sérieusement au travail et proposer ENFIN des mesures pour résorber le chômage galopant ? Comment comptent-ils faire revenir les touristes et les devises qui les accompagnent ? En Invitant des leaders notoires de poseurs de bombes ?
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K6 OU PAS K6! THIS WILL BE THE QUESTION?
l’auteur de l’article a t-il oublié que la Tunisie a été bombardé en 1987 par israel, alors qu’elle accueillait l’OLP qualifiée de poseur de bombes…par israel…
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Ismail hniya n a rien a prouve pour personne. Le credit du Djihad qu’a mene Hams contre le regime sioniste n a pas besoin de defense…Les triter de poseur de bombe..c est un peu facile qu’on tu n a aucun espoir devant toi et qd tu menes un combat contre une superpuissance militaire. Est ce que les moyens pacifiques menent a qque chose avec ce genre d etat ennemi? Est ce que les priorites sont justes economiques et dollaresques. Je crois personellement que soutenir moralement nos frerer de Gaza avec un visite symbolique de Hniya a defaut de pouvoir y aller et les soutenir militairemenet est un geste minime pour leur rendre un peu despoir et les soutenir.
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La palme d’or de la mauvaise foi est attribuée àààààà…….. . Nous vivons une époque formidable quand même! Nous n’avons plus à chercher qui est vraiment sincère ou pas lorsqu’il s’agit de soutenir telle ou telle cause. Les masques tombent d’eux même ou plutôt, “ils” font tomber eux-même leur masque. L’attachement à une cause doit rester sans faille aucune. C’est une époque de “tamisage”; merci Nawaat !!!!!!! Vos articles nous font découvrir enfin qui est vraiment sincère dans ces engagements envers la cause palestinienne.
Ali Gargouri @Ooouups ecrit pour @nawaat » Haniya en Tunisie: Tourisme de l’extrême ? http://t.co/j63ExN7u
Haniya en Tunisie : Tourisme de l’extrême ?: http://t.co/PMBM7XyH #ennahdha et ses amis terroristes
le probleme est ailleur: les palestiniens sont capable de decider eux mm sans ingerance de qui que ce soit meme nous!qui represente le peuple palestinien est une affaire palestino-palestinienne:laissons ça aux palestiniens ils sont assez mur pour decider! notre premier ministre se permet de prendre position pas en tant que nahdhaouis (ç logique et ç son affaire) mais en tant que representant de la REPUBLIQUE TUNISIENNE et là ç grave, mois aussi j’ai mon avis ,je prefere et de loin le FPLP, il se comporte comme un K6( Khalifa 6)
Nawaat: Haniya en Tunisie : Tourisme de l’extrême ?: Ismail Haniya a effectué une tournée en Tunisie : visite du… http://t.co/W3Mv6AnU
je ne vois pas où est le problème? la diplomatie tunisienne a le droit de prendre position… Enfin, la Tunisie est en accord avec la volonté du peuple palestinien, puisqu’il a voté démocratiquement pour…Hamas.
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c la nouvelle politique américaine pour absorber les moujahidine de hamass et enahda est un pion des usa et seront les nouveaux collaborateur avec hames qui est une partie islamique
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La mauvaise foi de l’auteur de l’article commence dès le début: ceux qui ont scandé mort aux juifs, chose que je condamne, est l’oeuvre d’une toute petite minorité de personnes, et on ne sait pas s’il s’agit de militants de Ennahdha, d’ailleurs ces derniers ont condamné ces propos.
Autre point important: scander mort à Israel est tout à fait légitime, Israel n’a pas lieu d’être, seul un Etat démocratique dans lequel juifs, musulmans et chrétiens seront considérés comme des citoyens égaux en droit mérite d’être reconnu, ce qui n’est pas le cas d’Israel qui pratique l’apartheid et le massacre…
la venue d’Ismael Haniye est une bonne chose pour rompre l’isolement de Gaza, si ça fait enrager Israel c’est que c’est bon!
ce n ‘est pa sle cas de la Tunisie non plus, ni d’aucun pays arabe. un juif qui est tunisien depuis 3000 ans ne peut meme pas etre élu président, alors arrétez svp, sortez la poutre qui est dans votre oeuil pour une foi.
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@OusMellouli ya champion si tu regardes ma bio tu vas voir le lien qui me présente si non lis ca tu vas voir mon nom http://t.co/DejPxL9q
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La cause palestienne tient à cœur de tous les Tunisiens mais la venue de M haniye en Tunisie était prématurée . Notre pays se débat
dans de nombreux problèmes et nous aurions pu faire l ‘ économie de nous attirer les foudres du Fatah et d’exacerber les tensions entre les deux principaux mouvements
palestiniens rivaux . Est ce qu ‘ il y a vraiment un pilote au niveau de la politique étrangère tunisienne ? On voit beaucoup de cafouillage et d ‘ amateurisme ….
Haniya en Tunisie: Tourisme de l’extrême? Ismail Haniya a effectué une tournée en Tunisie http://t.co/FMv7XQCc (by @Ooouups for @nawaat)
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@KhaledHus http://t.co/DejPxL9q
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afficher son soutient a un jihadiste connu et crier mort aux juifs,ne fera pas revenir les touristes ni l aide europeenne.Nous avons maintenant un probleme avec le gouvernement palestinien de mahmoud abbas,en plus des problemes que nous avons cree avec la france ,l algerie et la lybie.c est un record en 15 jours de gouvernance
Combien a coute cette visite inutile,alors que nous n avons toujours pas cree un seul job.ce n est plus de l inconscience c est de la stupidite
Il faut oublier la propagande politique derrière la venue de ce monsieur. Ennahdha veut jouer à la ni sainte ni touche en s’affichant avec un impuissant alors qu’elle entretient des relations partouzeuses avec les US et le mouvement sioniste. N’oublions pas toutes ces soirées de débauche avec Mr Lieberman et les voyages de prostitution politique aux US et Qatar. Il n’y a que les cocus qui ne veulent pas voire la vérité en face. Henya pour cacher son impuissance est aussi prêt à s’afficher avec le drap blanc entaché par la peinture grotesque d’ennahdha.
Dernière remarque pour celui qui pense que le Hamas enrage Israel. Je vous rappelle que que le gouvernement a accueilli avec grande joie les résultats des élections qui ont donné le Hamas gagnant. Ça a donné la légitimité à Israel pour attaquer les palestiniens sans que la communauté internationale ne s’indigne. Rappelez vous l’aide qu’a apporté Ben Laden aux américains.
1. Puisque l’article évoque des slogans racistes anti-juifs commençons par là. Les condamner fermement, comme les responsables d’Ennahda l’ont fait, est évidemment la moindre des choses. Ces slogans sont la négation des valeurs de liberté et de dignité portées par la lutte héroique du peuple palestinien.
2. Si sur la première vidéo on entend effectivement ce genre de slogans scandés par quelques dizaines de personnes, la deuxième
vidéo ne laisse entendre distinctement que le slogan “Le peuple veut la libération de la Palestine”. Libérer une terre occupée, l’auteur y trouve-t-il quelque chose à redire ?
3. A propos des vidéos il est troublant que l’auteur renvoie à deux sites militants (je vous laisse deviner de quelle cause). Comme gage d’objectivité il pouvait offrir à ses lecteurs des références un peu plus sérieuses.
4. Toutes ces considérations ne doivent pas nous faire oublier l’essentiel, à savoir qu’en Palestine il y a un agresseur et un agressé et que l’agressé est le peuple palestinien. Ce peuple a été chassé de sa terre en 1948, et n’a jamais cessé depuis d’être poursuivi, martyrisé, criminalisé. Il importe donc que la Tunisie nouvelle affiche clairement son soutien à nos frères et son engagement à leur coté.
5. Les arguments du type “Combien ça coûte ?” nous feraient sourire s’il ne s’agissait d’une affaire aussi grave. La Tunisie reçoit régulièrement en grande pompe des responsables étrangers et se démène pour leur réserver, hospitalité arabe oblige, l’accueil
qu’on leut doit. Cela coûte forcément de l’argent. Et ce n’est pas la location de quelques malheureuses salles qui pèserait sur le budget du pays.
6. En 1991 feu le président Mitterrand a invité le regretté Yasser Arafat en France. A l’exception de quelques groupuscules extrêmistes,les Français ne s’étaient pas opposés à la visite alors que la propagande ennenmie présentait Arafat comme le représentant des “terroristes” (ou pour reprendre
les termes de l’auteur de l’article des “poseurs de bombe”). A l’époque, un journaliste Français, je crois que c’était Bernard Langlois, avait intitulé son éditorial “Bienvenue” et avait qualifié Arafat de “résistant”. Certains de nos compatriotes devraient s’inspirer de cet exemple.
7. Une remarque concernant le choix des mots pour finir : L’auteur parle de tourisme à deux reprises dont une fois dans le titre. S’agissant d’une visite en rapport avec le sort tragique de nos frères Palestiniens le mot paraît pour le moins déplacé.
Haniya en Tunisie : Tourisme de l’extrême ?: http://t.co/Vp9aVV3x
Si l’autre harkis de Abbas ne veut pas venir , c est son probleme (sa presidence est fini deja!!)Acceuilir Haniya reste un honneur pour la tunisie nouvelle (c’est un resistant avant tout) comme on a acceulli par le passé M Arafat ou Habbache ou d’autres palestiniens …….
@ l’auteur
Désigner le Hamas comme “mouvement extrêmiste”, c’est dénier la notion même de résistance à une grande partie du peuple palestinien. Pourquoi pas terroriste, pendant que vous y êtes! Et puis cette histoire de “priorités”, c’est une façon peu habile et donc douteuse de nous signifier que la question palestinienne est marginale. Que l’on ne soit pas d’accord avec avec l’orientation islamiste du Hamas, je le comprends parfaitement. Mais que l’on taxe ce mouvement de résistance d’extrêmiste, c’est tout bonnement jouer le jeu du sionisme, ce mal absolu.
POURQUOI ils invitent hania que leur mettre américain à refuser de reconnaitre ,ils vont jouer le même jeux de quatar les palestiniens sur aljazeera du matin au soir et les americains sur leur tirritoire pour contrer l’iran ;génial pour eux la plupart des tunisiens ne voit pas ce jeux de manipulation ,on aime la palestine mais on boit du coca cola (hhhhhhhhhh)
@TUNIS LOVE, bonjour,
ton commentaire ressemble a celui ( ou celle) qui aime Palestine et qui boit du “lben” . (hhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh)
@azelin http://t.co/DejPxL9q مقالي
Discours de HABIB BOURGUIBA prononcé le 3 mars 1965 à Jéricho.
Tout y est dit, il fallait l’écouter au lieu de le traiter de sioniste (encore aujourd’hui pas des abrutis mal torchés) dans mille ans, on dira qu’il avait raison, sa politique m’a pourri la vie, m’a fait quitté mon pays mais concernant la cause Palestinienne, il était (il l’est encore) en avance sur tous les dirigeants arabes qui se sont succédés, qui ont tout fait pour enfoncer un peu plus le peuple Palestinien dans sa détresse.
Sincèrement, certains commentateurs devraient en prendre de la graine.
Chers frères,
Je ressens en ce moment un double sentiment d’émotion et de fierté. Ému, je le suis lorsque je pense à l’ampleur du désastre que nous avons subi en Palestine il y a dix-sept ans. Mais en même temps, l’enthousiasme qui vous anime, la volonté farouche que je lis sur vos visages, la détermination à reconquérir vos droits, tout cela me réconforte et consolide mon optimisme.
Vous savez sans doute que le peuple tunisien alors qu’il menait encore une lutte âpre contre la forme la plus abjecte du colonialisme, a tenu à apporter sa contribution dans la guerre de Palestine. De tous les coins de Tunisie, jeunes et vieux sont accourus ici pour prendre effectivement part à la 1utte dont l’enjeu était d’assurer l’intégrité d’une terre arabe et musulmane qu’ils considéraient comme leur seconde patrie. Le peuple tunisien a pu, au bout de vingt-cinq ans de lutte, fonder un État solide et moderne sur une terre d’Islam débarrassée de toute co-souveraineté et de toute forme de domination politique ou militaire.
Mais nous pensons en Tunisie que notre action ne se circonscrit pas à l’intérieur de nos frontières, La Tunisie qui a combattu le colonialisme est consciente du rôle qu’elle doit assumer dans la libération de chaque pouce de la nation arabe demeuré encore sous l’emprise de l’étranger. J’avais déjà proclamé à la première Conférence au sommet arabe, que la Tunisie était décidée à mettre à la disposition de la cause palestinienne toutes ses potentialités. Je le proclame à nouveau aujourd’hui. Il est toutefois un point sur lequel je voudrais attirer votre attention : vous êtes les titulaires d’un droit violé ; à ce titre vous vous devez d’être à la première ligne du front ouvert pour la reconquête de la Palestine. Il est de mon devoir de vous entretenir en toute franchise d’un certain nombre de vérités que vous devez avoir présentes à 1’esprit : D’abord votre rôle dans la lutte est primordial. C’est ce que vous ne devez jamais perdre de vue. D’autre part, je voudrais dire, en ce moment où je m’adresse à tous les arabes partout où ils se trouvent que mon expérience personnelle, issue d’une dure et longue lutte, m’a appris que l’enthousiasme et les manifestations de patriotisme, ne suffisent point pour remporter la victoire. C’est une condition nécessaire. Mais elle n’est pas suffisante. En même temps que l’esprit de sacrifice et de mépris de la mort, il faut un commandement lucide une tête pensante qui sache organiser la lutte, voir loin, et prévoir l’avenir. Or, la 1utte rationnellement conçue implique une connaissance précise de la mentalité de l’adversaire, une appréciation objective du rapport des forces afin d’éviter l’aventure et les risques inutiles qui aggraveraient notre situation.
Il faut donc nous armer de lucidité, élaborer soigneusement nos plans et créer toutes les conditions de succès. Il faut préparer les hommes et les doter de moyens. Il faut aussi renforcer notre potentiel de lutte par l’appui de l’opinion internationale. Éviter toute précipitation dictée par la passion, agir avec discernement, en vue d’arriver au but, voilà l’essentiel.
Si toutes ces conditions sont réunies, alors notre cause triomphera, d’autant plus sûrement que le Droit est de notre côté. C’est aux responsables qu’il revient de réunir les atouts du succès. Ces atouts nous manquaient lorsque nous avions, il y a quelques années, engagé la bataille, cette fois-ci, c’est sans répit qu’il faut travailler pour les réunir. Nous devons profiter des expériences passées et nous imposer un grand effort de réflexion. Déjà nous sommes sur la bonne voie ; mais la voie est longue. Pour aboutir au but, notre action exige loyauté, sérieux et courage moral.
Il est extrêmement facile de se livrer à des proclamations enflammées et grandiloquentes. Mais il est autrement difficile d’agir avec méthode et sérieux. S’il apparaît que nos forces ne sont pas suffisantes pour anéantir l’ennemi ou le bouter hors de nos terres, nous n’avons aucun intérêt à l’ignorer, ou à le cacher. Il faut le proclamer haut. Force nous est alors de recourir, en même temps que se poursuit la lutte, aux moyens qui nous permettent de renforcer notre potentiel et de nous rapprocher de notre objectif par étapes successives. La guerre est faite de ruse et de finesse. L’art de la guerre s’appuie sur 1’intelligence, il implique une stratégie, la mise en œuvre d’un processus méticuleusement réglé.
Peu importe que la voie menant à l’objectif soit directe ou tortueuse. Le responsable de la bataille doit s’assurer du meilleur itinéraire conduisant au but. Parfois, l’exigence de la lutte impose contours et détours.
Il est vrai que l’esprit s’accommode plus aisément de la ligne droite.
Mais lorsque le leader s’aperçoit que cette ligne ne mène pas au but, il doit prendre un détour. Les militants à courte vue pourraient penser qu’il a abandonné la poursuite de 1’objectif. Il lui revient alors de leur expliquer que ce détour est destiné à éviter l’obstacle que ses moyens réduits ne pouvaient lui permettre d’aborder de front. Une fois l’obstacle contourné, la marche reprend sur la grande route qui mène à la victoire.
Plus d’un leader arabe s’est trouvé dans l’impossibilité d’agir de cette manière. Pourtant, notre défaite et l’arrêt de nos troupes aux frontières de la Palestine prouvent la déficience de notre commandement. L’impuissance des armées à arracher la victoire malgré l’enthousiasme des combattants était due à ce que les conditions de succès n’étaient pas réunies.
Aujourd’hui, les chefs d’état travaillent sérieusement à mettre en place un commandement qui soit au niveau de ses responsabilités. Mais cela ne saurait suffire. Il est nécessaire que les peuples se gardent de gêner, par des débordements passionnels, l’action des dirigeants. Il ne faut pas que leur attachement obstiné à une certaine ligne de conduite mette les responsables politiques en difficulté pour l’exécution de leurs plans. Il ne faut pas qu’on accuse de défaitisme ou de compromission tel au tel leader arabe parce qu’il a proposé des solutions partielles ou provisoires si celles-ci représentent des étapes nécessaires sur la voie de l’objectif.
Mais, pour que le peuple ne gêne pas ou ne tasse pas échec à l’exécution des plans arrêtés, il est nécessaire— comme c’est le cas en Tunisie—qu’il ait confiance en ses dirigeants. Disposant ainsi de leur liberté d’action, ceux-ci sont en mesure d’avancer plus sûrement vers l’objectif. Il m’est souvent arrivé de me trouver dans l’obligation pour être maître de certaines situations, de recourir à la « politique des étapes ».
Lorsque certains militants faisaient preuve de réticences, je m’efforçais de les convaincre que ma méthode ne pouvait déboucher que sur la victoire, surtout lorsqu’ apparaissaient chez l’adversaire des signes de faiblesse. Il fallait alors ébranler ses positions de force, entamer son moral et en même temps renforcer davantage notre position.
Quant à la politique du « tout ou rien », elle nous a menés en Palestine à la défaite et nous a réduits à la triste situation où nous nous débattons aujourd’hui.
Nous n’aurions en aucune façon réussi en Tunisie si nous n’avions abandonné cette politique et accepté d’avancer pas à pas vers l’objectif. A chaque pas, à chaque conquête par le peuple tunisien d’une nouvelle position stratégique, la France cédait une partie de ses privilèges ; pour elle, c’était un moindre mal. Elle s’imaginait pouvoir ensuite arrêter le processus. Mais chaque point stratégique conquis augmentait davantage nos moyens d’action. Le processus devenait ainsi absolument irréversible. Ainsi, pas à pas, la France s’est trouvée acculée à la dernière bataille, la bataille de Bizerte où elle ne pouvait que céder définitivement.
En Palestine, au contraire, les Arabes repoussèrent les solutions de compromis. Ils refusèrent le partage et les clauses du Livre blanc. Ils le regrettèrent ensuite.
Si nous avions, en Tunisie refusé en 1954, l’autonomie interne comme solution de compromis, le pays serait demeuré jusqu’à ce jour sous la domination française.
Il est donc essentiel que le commandement ait la liberté de manœuvre, qu’il soit capable de prendre telle ou teLle initiative et qu’il ait des qualités de sincérité, de probité, de dévouement et de clairvoyance.
Je tenais à vous faire part de ces réflexions en tant que frère rompu depuis longtemps à la lutte anticolonialiste. J’ai inculqué les notions que je viens de vous exposer à vos frères tunisiens qui ont fini par adhérer à tous mes plans d’action.
Il leur est arrivé parfois d’en éprouver un certain malaise. Malgré cela, ils ont accepté de s’engager sous mon impulsion dans telle ou telle expérience car ils ont mis à l’épreuve mon dévouement et ma clairvoyance. Ils ont constaté les résultats. Aujourd’hui nous sommes libres et indépendants.
Voilà ce qu’un frère a voulu dire à l’occasion de cette visite. Voilà le conseil que je crois devoir vous donner ainsi qu’à tous les Arabes. Il est nécessaire d’appuyer les sentiments et l’enthousiasme par une vision claire des données du problème, pour que notre action soit pleinement efficace.
C’est un homme en tout point désintéressé qui vous le dit, un homme dont vous ne pouvez contester la sincérité ni la profonde affection qu’il vous porte.
Nous arrivons au but. Nous n’aurons pas à passer dix-sept ou vingt années encore à nous lamenter vainement sur « la patrie perdue ». Nous en tenir aux sentiments serait nous condamner à vivre des siècles dans le même état. Ce serait l’impasse.
Il faut que, de la nation arabe, montent des voix pour parler franchement aux peuples, savoir que la lutte doit se poursuivre avec tout ce qu’elle comporte de détours, d’étapes, de ruses jusqu’au jour où nous aurons arraché, non seulement pour nous-mêmes, mais aussi pour les générations futures une victoire complète et définitive.
Je vous demande de méditer sur ces propos. Chacun de nous aura à rendre compte à Dieu et à sa propre conscience, de ses intentions et de ses actes.
Mon vœu le plus cher est que les Musulmans vivent dans une communion des cœurs encore plus étroite, que les dirigeants réalisent entre eux une meilleure compréhension et combattent tous les complexes de quelque sorte que ce soit : complexes d’infériorité vis-à-vis de l’ennemi dont on serait tenté de surestimer les forces, complexes de supériorité qui risqueraient de nous précipiter dans une catastrophe que nous pouvons sûrement éviter, grâce à un recours incessant à la raison et à l’intelligence.