Le triomphe de la révolution islamique iranienne a redonné de l’espoir à l’islamisme sunnite dominant, mais son influence idéologique a été marginale. Le caractère confessionnel de cette révolution a limité son aura aux minorités chiites. C’est le Centre capitaliste, et en particulier le néo-libéralisme triomphant aux Etats-Unis qui influencera en profondeur les mouvements islamistes.
Confortant les courants conservateurs, le libéralisme ambiant a mis en sourdine toute la problématique de la justice sociale. Désormais, c’est la réussite individuelle qui est le moyen d’atteindre l’objectif final : l’instauration d’un pouvoir islamique.
Les couches populaires ne sont mobilisées que contre la corruption et la tyrannie du pouvoir en place. La justice est devenue synonyme d’intégrité et de probité. La redistribution des richesses est réduite à l’aumône et à l’assistance fournie par l’Etat et les particuliers fortunés.
La confrontation avec les régimes nationalistes arabes, se réclamant du socialisme, a renforcé les tendances conservatrices. L’anticommunisme notoire des Frères s’est doublé d’une hostilité radicale à l’égard de toute forme de collectivisme économique et d’intervention étatique dans l’économie. L’idée de justice sociale a été mise en veilleuse au profit de l’initiative individuelle et de la défense acharnée de la propriété privée.
L’asile et la protection offerts aux cadres de la Confrérie, par les monarchies du Golfe, ont rapproché idéologiquement les Frères du courant Salafiste et fourni les moyens financiers nécessaires à la mise en place d’un réseau d’entreprises et de services sociaux en Egypte, en Palestine, en Jordanie et au Soudan.
Le revirement des régimes en place, passant du socialisme arabe au libéralisme économique, a été une aubaine pour la Confrérie qui a réussi à s’implanter sur le terrain économique et social pour pallier les déficiences de l’Etat dans les quartiers défavorisés et les villages abandonnés.
Hostile et méfiante à l’égard des Syndicats ouvriers, la Confrérie a jeté son dévolu sur les Syndicats des professions libérales (avocats, médecins..) qu’elle a progressivement investis.
La vague néo-libérale, suscitée en Occident par les dirigeants anglo-saxons, a eu des échos au sein même de la Confrérie. Des prédicateurs New-look en costume-cravate ont supplanté les prédicateurs traditionnels à barbe et Jellaba.
Le discours est devenu plus Soft insistant sur la réussite individuelle : l’enrichissement est désormais un signe de grâce, une preuve de la bienveillance divine et un objectif louable.
Le succès de la Communauté est la résultante du succès des individus qui la composent.
Le Manager est le nouveau Saint.
L’ascension sociale des enfants de la petite et moyenne bourgeoisie s’est accompagnée d’une mutation dans l’organisation et dans le discours. Les cadres moyens, acquis au libéralisme économique, se démarquent du discours tenu par les chefs historiques.
La société de Classes n’est plus à remettre en cause, les inégalités sociales ne sont plus décriées et les aspects sociaux sont devenus limités à des actions de secours portés aux plus démunis.
Plus perméable à l’influence Anglo-Saxonne, cette approche de l’économie et de la société, allie piétisme et défense des privilèges, moralisme et apologie de la libre entreprise, conservatisme social et foi dans les vertus du marché.
S’insérant dans l’ordre capitaliste international, le nouveau credo de l’islamisme militant s’accommode de l’hégémonie économique et politique de ceux qu’il qualifiait hier des « ennemis de la Oumma musulmane ».
Son objectif n’est plus de contester cet ordre mais d’y trouver une place qui lui permet de caresser son rêve de rétablir « le Régime de Califat » en réunissant sous sa bannière tous les peuples musulmans.
Cette mutation idéologique ne cherche plus la confrontation avec un monde, autrefois jugé hostile, mais à tirer avantage de la puissance économique et organisationnelle pour s’imposer à l’intérieur, comme force dominante, et s’intégrer, à l’extérieur, à l’ordre politique mondial avec la bénédiction de ceux qui le dominent.
La réussite de l’AKP turc, lui-même issu de la mouvance islamiste, a consacré ce triomphe de l’idéologie libérale et des vertus de l’économie de marché.
Désormais la conception économique de la Confrérie s’inscrit dans le cadre capitaliste.
La seule différence avec le Capitalisme mondial est que celui de l’AKP comme celui de la Confrérie est un capitalisme qui se réclame de la Religion.
Capitalisme pieux ou feignant de l’être, il n’est qu’une variante de ce qui prévaut ailleurs sans fards ni masque.
[…] Le triomphe de la révolution islamique iranienne a redonné de l’espoir à l’islamisme sunnite dominant, mais son influence idéologique a été marginale. Le caractère confessionnel de cette révolution a limité son aura aux minorités chiites. C’est le Centre capitaliste, et en particulier le néo-libéralisme triomphant aux Etats-Unis qui influencera en profondeur les mouvements islamistes. Confortant les courants conservateurs, le libéralisme ambiant a mis en sourdine toute la problématique de la justice sociale. Désormais, c’est la réussite individuelle qui est le moyen d’atteindre l’objectif final : l’instauration d’un pouvoir islamique. Les couches populaires ne sont mobilisées que contre la corruption et la tyrannie du pouvoir en place. La justice est devenue synonyme d’intégrité et de probité. La redistribution des richesses est réduite à l’aumône et à l’assistance fournie par l’Etat et les particuliers fortunés. La confrontation avec les régimes nationalistes arabes, se réclamant du socialisme, a renforcé les tendances conservatrices. L’anticommunisme notoire des Frères s’est doublé d’une hostilité radicale à l’égard de toute forme de collectivisme économique et d’intervention étatique dans l’économie. L’idée de justice sociale a été mise en veilleuse au profit de l’initiative individuelle et de la défense acharnée de la propriété privée. L’asile et la protection offerts aux cadres de la Confrérie, par les monarchies du Golfe, ont rapproché idéologiquement les Frères du courant Salafiste et fourni les moyens financiers nécessaires à la mise en place d’un réseau d’entreprises et de services sociaux en Egypte, en Palestine, en Jordanie et au Soudan. Le revirement des régimes en place, passant du socialisme arabe au libéralisme économique, a été une aubaine pour la Confrérie qui a réussi à s’implanter sur le terrain économique et social pour pallier les déficiences de l’Etat dans les quartiers défavorisés et les villages abandonnés.Hostile et méfiante à l’égard des Syndicats ouvriers, la Confrérie a jeté son dévolu sur les Syndicats des professions libérales (avocats, médecins..) qu’elle a progressivement investis. La vague néo-libérale, suscitée en Occident par les dirigeants anglo-saxons, a eu des échos au sein même de la Confrérie. Des prédicateurs New-look en costume-cravate ont supplanté les prédicateurs traditionnels à barbe et JellabaLe discours est devenu plus Soft insistant sur la réussite individuelle : l’enrichissement est désormais un signe de grâce, une preuve de la bienveillance divine et un objectif louable.Le succès de la Communauté est la résultante du succès des individus qui la composent.Le Manager est le nouveau Saint(…) Plus: http://nawaat.org/portail/2013/03/15/le-virage-a-droite-des-freres-musulmans/ […]
Bonjour,
Merci à M. Ridha Khaled pour cette analyse succinte mais claire de la prédominance du néolibéralisme ches les “Frères”. Petite suggestion de lecture pour celles et ceux qui voudraient plus de détails sur le capitalisme à la sauce islamique: “Le peuple veut. Une exploration radicale du soulèvement arabe” de Gilbert Achcar. Sindbad. Actes Sud, 2013.
les frères musulmans ont une idéologie toute simple qu’on peut résumer en ce slogan “l’islam est la solution”, et le reste n’est qu’opportunisme politique. ils imputent les problèmes politiques et socio-économiques du monde musulman à la déviance de la population de l’islam véritable (lequel? on sait pas trop) leur solution serait d’arriver au pouvoir afin de ré-islamiser la population, et une fois l’islam rétabli il serait à lui tout seul et par son application capable de guérir les maux et les difficultés de la société. cette vision assez simpliste ne propose aucun programme ni la moindre vision d’une conception politique ou économique ou autre.
ils sont assez pragmatiques, adeptes du principe “la fin justifie les moyens”, ils ne se gênent pas d’avoir des comportements,parfois, aux antipodes des valeur de l’islam pour arriver à leur idéal et leur objectif “le califat”.
leur soutient affiché au capitalisme et au libéralisme et à l’économie de marché n’est qu’une lecture réaliste des rapports de forces dans le monde actuel. ils savent très bien que pour pouvoir arriver et se maintenir au pouvoir il fallait le consentement des grandes puissances,les USA à leur tête. cela, on l’a remarqué quand Rached Ghannouchi s’est empressé à les rassurer en expliquant que l’économie de marché était islamique allant même jusqu’à dire que dieu préfère les riches aux pauvres.
les frères musulmans et leurs satellites n’ont aucun programme politique ou socio-économique,ils bricolent et se positionnent sur l’échiquier mondiale selon les rapport de forces et par opportunisme en gardant en tête leur mythe “oumma” et “califat”.
les problèmes du pouvoir et leur incapacité à résoudre les problèmes vont finir par montrer au peuple leur vide idéologique. et que l’islam n’offre aucune stratégie élaboré pour résoudre des problèmes aussi complexes que ceux que nous vivons actuellement. le peuple va réaliser qu’il ne suffit pas de dire que je suis musulman pour réussir.cela va ternir leur slogan “l’islam est la solution” et à ce moment là ils vont nous sortir leur joker favori le peuple n’est pas encore assez musulman et ainsi de suite.
je conclus pour dire que la libéralisation n’est que de l’opportunisme au nom de l’islam.
cet article n’est que le prélude à d’autres où j’expliciterai un peu plus le ralliement des Frères au Néo-libéralisme
bonne lecture à tous
Bonjour,
Oui, il est important de montrer combien les Frères sont englués dans le néolibéralisme, pourquoi et depuis quand. Néamoins, il faudra nuancer, du fait que ce qui s’appelle l'”économie islamique”, tout au moins chez certains “fondateurs” contemporains, ne s’inscrit pas toujours dans l’idéologie néo-libérale et dans celle de l’économie de marché. Chez certains, en effet, et selon une certaine lecture, socialisme et marxisme pourraient faire bon ménage avec l’Islam…
analyse pas assez profond!!!! pourquoi?
-la question que tu dois le poser:
* pourquoi cet approche entre les neo-conservateurs et les freres musulmans? autrement dit, pourquoi les etats unis veulent des regimes politiques islamiques? good bye!!!
Très surpris par le titre de cet article ! A-t-on vu dans l’histoire des fondamentalistes religieux… à “gauche” … de quelque religion qu’il s’agisse !
Pour les descendants des puritains, qui inspirent le monde anglo-saxon, la richesse est un don de Dieu, la lutte des Républicains américains contre l’impôt est sous-tendue par cette conviction. Chez les catholiques, le rapport avec l’argent est plus complexe, mais on a vu que les théologiens de la libération (clergé de gauche) en Amérique du sud ont été liquidés par les dictateurs argentins, brésiliens et autres avec la complicité de la hiérarchie catholique (d’où les soucis du nouveau Pape argentin).
Quant à l’islam je cherche en vain dans les textes et dans les exégèses des érudits, une véritable pensée de gauche. L’aumône (la charité chez les chrétiens) n’est pour beaucoup qu’une façon indolore de se donner bonne conscience.
Aussi, quand Ghannouchi dit que ” Dieu préfère les riches aux pauvres ” il est très consensuel !
@ varlenge
les religions n’offrent aucune vision d’une quelconque idéologie économique,ils ne font que les juger à partir d’un ensemble de valeurs.leur jugement est assez hétéroclite.vous semblez ignorer les théoriciens de différentes religions y compris la musulmane qui ont appuyé l’économie socialiste ou marxiste. le fait important dans l’histoire de l’économie c’est le moment où les protestants se sont libérés de l’interdiction de l’usure.cet évènement était le point de départ de la révolution industrielle et le développement économique en Europe.les catholiques ont contourné cette interdiction en usant de la notion de purgatoire afin de développer leur économie. le judaïsme n’avait aucune opposition vis à vis de l’usure alors que le monde musulman n’arrive pas à revenir sur ce principe. le monde musulman essaie de contourner cet interdiction en inventant l’économie islamique.
au final, cela pour vous dire que la religion on peut lui faire dire tout et l’histoire le prouve.
“le judaïsme n’avait aucune opposition vis à vis de l’usure”. En êtes-vous sûr? Lire ou relire Deutéronome 23-19 où il est interdit au juif de prêter à intérêt à son frère juif. Néanmoins, dans Deutéronome 23-20, le juif jouit de la permissibilité de tirer un intérêt d’un non juif…
@tahar
oui vous avez complètement raison.mais je parlais en général.dans le monde musulman aussi on se gêne pas de pratiquer le prêt à intérêt, même le Qatar nous a prêté avec intérêt il n’y a pas longtemps.mais le discours religieux a du mal avec ça d’où la création de banques islamiques comme un moyen pour ce racheter une conscience. .
les juifs étaient les premiers à profiter et à aider le développement économique et justement c’était grâce à cette souplesse dont vous avez parlé.
@averoes
Bonjour,
Au lieu de “souplesse”, je dirais plutôt perfidie. Quant au fonctionnement des banques islamiques et du comportement de certains pays dits islamiques, vous avez parfaitement raison. Et de ce point de vue, nous ne sommes pas mieux. Un travail d’analyse en profondeur de la société musulmane, voire d’autocritique, serait nécessaire si nous voulions nous inscrire réellement dans la “modernité” sans pour autant perdre notre âme.
@Varlenge
apparemment vous ne connaissez pas Khaled Mohamed Khaled, Ali Shariati, les “Moujahidine du peuple iraniens”…et bien d’autres qui ont essayé avec des fortunes diverses de propager une lecture de gauche
Et bien avant eux Kawakibi, Afghani…
Toute la pléiade des positions sociales sont reprises dans mon ouvrage qui paraitra binetôt.
Merci à tous d’avoir réagi…je rappelle que cet article n’est le prélude et j’espères que les suivants apporteront plus d’éclaircissements.
???
Moi je pense que les frères de la grande confrérie, n’ont fait ni virage, ni détour.
Ils sont droit dans leurs bottes, l’économie capitaliste et libérale, et davantage sous les exigences des bailleurs de fonds et des intérêts stratégiques des grandes puissances, que sous les exigences de leur population. Et ce n’est pas le socialisme islamique « el ichtiraquiya el islamiya » de Mustapha Essabaii, qui va résoudre les problèmes sociaux et économiques en Egypte ou ailleurs. Quelle porte de sortie ?
– L’économie ne peut être (pour le moment) que de gauche ou de droite.
– Y a-t-il une économie islamique ? 1- dans tout les cas l’instauration du modèle économique libérateur en Europe (les protestants), a permis au modèle libéral de s’affirmer comme modèle (qui a ses forces à l’expansion, d’expansion et expansionnistes et ses déclinations négatives sur la justice sociale…). Tout de même ce modèle qui a préparé le terrain à la révolution industrielle sur ce continent européen, et puis à travers l’expansionnisme (économiques, commerces international, et en matière de pensée stratégique par la domination et pour la domination ou disant s’assurer d’une présence militaire et politique directe ou indirecte, donc par (la découverte, l’exploration du monde), la colonisation ou plus tard, par le régimes alliés, et avec la fabrication des idées comme la France mère patrie, les intérêts stratégiques… cette présence qui permet le pillages des richesses des sous sols et autres), 2- Marx a offert une pensée qualifiée de différente que le modèle libérale, et elle est certes différente. Sauf que les modèles dis transitoires pour atteindre la société communiste, (URSS, la chine de mao, la Yougoslavie de Tito, cuba, Albanie…), ont produit des bourgeoisies d’état et de partis, qui a , certes permis, la naissance d’un service public qui a fait une réalité commun en matière de sacrifices demandés ou exigés par les régimes totalitaires « régimes policiers/militaires socialistes », et en matière d’accès aux services et au savoir, à presque l’ensemble des citoyens (…). Mais devant l’inscription du bloc Ouest et celui de l’Est, dans une logique d’équilibre de force par la domination économique et militaire (la guerre froide) et par l’émergence de plusieurs distinctions ‘’en image politique’’ à l’échelle sur tous les continents, avec des sont des régimes alliés de gauche (socialisme) au Yémen, gauche nationaliste baasiste en Irak, en Syrie, le socialisme national de Nasser, , de droite comme les grandes dictatures sud continent américain…, dictature de droite (cela est valable pour le continuant africain, les pays arabes, le continent Amérique du sud) (régimes alliés, micro bloc alliés comme le front de essoumoud wa ettassadi qui regroupait 4 pays acquis au bloc soviétique), l’Indonésie de Souhartout, l’Iran du Chah… l’exemple d’union Egypte Syrie, la tentative de Nasser avec le Yémen , voir le soudan… les motivations économiques de deux grandes pensées marxiste (pensée économique de gauche) et capitaliste/conservatrice/libérale (pensée économique de droite, sont là aussi. La pensée économique ne peut s’affirmer (devient claire et bien identifiée, qu’à travers un exercice complexe (politique, stratégique/grandes politiques sociales) à grande échelle. C’est uniquement là où on pourra juger ou critiquer la théorie ET la pensée.
– les mutations ((par les moyens technologiques, la croissance démographique, et les grandes choix stratégiques des nouveaux empires (USA, URSS)) de deux blocs économiques se sont fait pendant et à travers un jeu de rôle, et à chaque grande crise (celle de 1929…, dette souveraines), les penseurs intervenaient pour dire des choses et conseiller des grandes solutions ou et orientations (en Amérique la règle de (20/80) était très bénéfique pour que l’économie américaine trouve un chemin de croissance et au même temps pour que la pensée libérale ‘’par la participation collective’’ s’affirme davantage, et cet Italien a donné à l’Amérique un grand souffle. Les néo conservateurs qui ont entouré la famille bush lors leurs règne, ont déjà essayé leurs idées économiques dans le Chili de Pinochet (…), et puis, on peut, peut-être dire sans trop se tromper que les guerres du golf (1991, 2003) ne sont que transferts d’application économique dans le cadre d’un jeu de rôle (voila avec tous les raccourcies).
– Les deux pensées économiques (libérale, et marxiste, toutes deux se basent et se réfèrent à des lectures bien connues et biens identifiées de l’histoire), chaque camp à sa propre lecture de l’histoire, qui va du péché, au paradis, en passant par le royaume de Dieu sur terre, chez les chrétiens (les économiquement, conservateurs et libéraux). Chez les marxistes, les communistes, la lutte représente l’étape intermédiaire, et puis cette sorte d’épanouissement égalitaire (…) (tout le monde connait la chanson de la lutte finale, voili, voila).
– Les penseurs de la pensée économie musulmane (des anciens comme ibnou hazm… jusqu’aux écrivains des 20èmes siècles, et ils sont nombreux dans le camp sunnite et chiite), ces penseurs de quelle lecture à l’histoire partent-ils dans leurs différents exposés de leurs théories? et puis ont remarque bien que la tendance de gauche, depuis que la société musulmane est devenue une vraie et grande société élargie (géographiquement, plusieurs peuples, et ethniquement, et …) (époque du troisième calife Otman), n’a pas trop percé. La liquidation politique –d’abou dhar- avec sa mise en exile, montre bien la force/capacité féroce de l’appareil bourgeoise et féodale, a éliminer toute tentative (modèle, pensée, essaie), qui dérange les grands jeux de rôle.
– Est-ce que il y a (ou plutôt est ce qu’on peut produire une pensée économique islamique ?).
Pour rester dans le cadre d’un commentaire (ce mon défaut de faire long), je dirai qu’il faut ou bien produire une lecture à l’histoire (donc une troisième lecture), ou bien adopter une de deux lectures ? La recherche de l’intermédiaire ne produit que la dérive et bien évidemment, l’aliénation. Donc dire que les frères sont dans la dérive, non pas du tout, ils sont droit dans la pensée libérale. Dire que l’apport de la morale musulmane (croire en l’intérêt général, la peur de Dieu…) suffit pour distinguer l’exemple musulman. La réponse et non. La pensée « la pensée de l’intérêt général, l’intérêt collectif, l’intérêt commun) dans les pays de l’Est (le bloc warso), n’a pas empêché les pires de péchés, de dérives, de crime contre la société –la corruption…-, l’exemple soudan à l’époque de Hassan Ettourabi, est un bel exemple de dérives (fassad, corruption…), Hassan Ettourabi lui-même le dit. Les valeurs idéologiques et moraux (chez les athées comme chez les religieux) ont bien montré leurs limités, dans le système d’économie ‘’socialistes, socialisme d’état, socialisme collectiviste…, l’opération ben Salah expérimentation des années 1960 en Tunisie, est aussi un exemple, que les valeurs portées, devant la distribution des richesses ne résistent pas). Pour limiter les dérives (el fassad, corruption, bureaucratie à la con…), il faut le contrôle démocratique (…) de l’opération distribution des richesses. Aujourd’hui la question qui se pose est, comment gagner en l’invention des nouveaux mécanismes de contrôle ?
– L’idée, ou plutôt l’exemple français d’après guerre 1945 à travers du connu sous (le programme de la résistance) a produit un service public de grand niveau (malgré tout), (…), on a bien vu cette alliance entre le libéral De Gaulle et les communistes (…). Cet exemple français (collectivisme à la française, avec démocratie, multipartismes, droits syndicaux, d’association, d’expression…), reste la réussite phare de la capacité de l’économie libérale, avec la présence significative des droits de l’homme -pour faire court-. La lutte de la gauche française on la connait, depuis 1936 –le front populaire-, et puis le texte du programme de résistance et et … mais en aucun (après guerre -1945) cas la gauche une fois arrivée au gouvernement (en Europe de l’ouest) a produit une pensée/exercice économique qu’on peut dire de typiquement de gauche sans se tromper. (les partis de la gauche marxiste en Europe de l’ouest ont toujours nagé entre la défaite électorale, ou la liquidation politique pure est simple par les grands qui porte l’économie libérale, le cas grec est un exemple). Et rappelons nous des élections législatives il y a deux ans, et le rôle joué de Merkelle et Sarkozy (économie de droite). La pensée économique marxiste n’a jamais eu l’occasion de sortir de sa propre théorie bien écrite, certes, pour se réaliser, et qu’elle devient exemple à suivre.
– Il, est vrai que le tout se décline par ou à travers la thématique de la justice sociale dans les grandes politiques publiques.
– Je pense que ce qui se passe depuis les années (la fin de Pinochet), dans certains pays du cantinent américain (Venezuela la 1ère)… reste intéressant et c’est important d’observer son évolution, évidement, à travers l’actuel grand jeu de rôle des grandes puissances et des firmes internationales à l’échelle universelle : mondialisation économique, et la maîtrise par l’appareil militaire, et le soutient politique.
– Pour qu’une pensée économique se développe il faut l’existence d’un grand marché, l’économie libérale a su fabriquer se grand marché (depuis l’émancipation de l’être chrétien avec le protestantisme, puis les écrits de st Simon, le 18ème siècle avec la révolution française et le mariage entre la bourgeoisie et l’institution royale en Angleterre « si on peut dire comme ça ») et étendre ce marché jusqu’à la chine et l’inde, voila pour le bloc économies de droite. La pensée économique ‘’de gauche’’ ou plutôt socialiste, elle aussi a développé un grand marché, dans le cadre de l’URSS et le les pays du bloc de warso et dans certains pays arabes très consommatrices, et avec l’exemple de la chine de mao, cette pensée économique de gauche, a pu prendre différentes images ‘’réalités’’ pour se distinguer de la pensée économique libérales.
– La pensée par l’apport de l’individu, certes est le fondamental de la pensée économique libérales.
– On connait la pensée par le rôle de l’état (sur la thématique de la justice sociale). Les exemples des anciens pays de l’Est nous offrent un panel d’expériences, avec toutes les dérives, bureaucraties d’états, de régimes, des systèmes et et et corruption…et et et. L’exemple français d’après guerre est aussi un exemple à travers l’intervention de l’état (la règle de 1/3, 1/3,1/3) que De Gaulle défendait (…) et pas que…. Les actuelles politiques sociaux et économiques dans le pays scandinaves, sont aussi des exemples par l’intervention de l’état (impôts, distributions des richesses…), malgré qu’elles soient comptées sur l’économie libérale (le haut apport de l’individu, l’initiative privée). Ce qui se passait de son vivant avec le défunt Tchaves (on peut pleurer), et les autres pays sud continent américain qui ont voté pour des présidents de gauche, c’est l’économie par l’apport de l’état, avec un socle de valeur du socialisme. A travers tout ça on peut voire c’est quoi une économie de gauche (…), à travers Marx on comprend c’est quoi une pensée économique marxiste, mais jusqu’à nos jours on ne sait pas ce quoi un exercice économique communiste à l’échelle d’un état, d’une coalition d’état… Dans les pays musulmans, ont sait c’est quoi le capitalisme/spoliation/dictature/libéralisme économique, on sait c’est quoi l’économie pétrodollars dans les pays du golf. L’exemple iranien est un exemple conservateur, libéral… Chariati (ses idées) on eu le même sort qu’abou Dhar. A travers l’OMC on comprend la définition et les déclinaisons de l’économie libérale globaliste et universalisée. Avec l’actuelle Russie on voit bien les réalités qu’engendre une pensée économique fondamentalement de droite, surtout quand elle est accompagnée d’une démocratie dirigiste version Poutine.
– De toute façon devant la crise actuelle (une petite pensée au peuple chypriote, on suit tous les infos je pense) qui lamine les grandes économies de droite et ses dérivés, les petites économies, type Tunisie, on peut s’accorder sur des définitions partagées à l’économie de droite. – Les deux pensées économiques existantes sont devant un défi simple à poser (comment apporter la solution ?), l’idée d’une troisième pensée ‘’dite islamique’’ pourra –t-elle trouver l’opportunité de clairement émerger, avec une lecture à l’histoire, et tout ce qui suit ? pour rester sérieux je pose la question, mais on vérité, j’ai envie de rigoler, et pourtant s’est le moment de s’y mettre, car tous les ingrédients historiques, sociaux et économiques sont réunis. j’espère que je serai parmi les 1ers qui liront votre prochain livre. – On peut parler d’une pensée économique distinct quand elle part à travers une lecture de l’histoire, et puis quand elle expose clairement sa relation avec la richesse (en matière de redistribution) (…). Comment elle pense clairement le travail, sa place dans la société, comment elle définit ses relations avec le capital sous différentes formes, des usines, des grands biens immobiliers (entre autres il ne faut pas oublier, la crise des supers primes en 2007, la crise en logement aujourd’hui en France et ailleurs…), les vastes propriétés terriennes, terres agricoles exploitées et non exploitées, mines, la position qu’elle adopte vis-à-vis des places boursières…
– Chez les musulmans pour cette relation à la richesse de la terre, on trouve une différence d’approche entre l’imam Malek et Abou Hanifa. Les quelles productions paient l’impôt « ezzakat » ou pas ?
– Les libéraux sociaux, et/ou les démocrates sociaux en Europe du nord, leurs approches à la distribution des richesses ? on parle aussi du libéralisme social. Dans ces pays à des meilleurs services publics, meilleur accès en droits que la France connue par ces thématiques de justice sociale. Jacques Delors se définit comme un social libéral. Les islamistes tunisiens (d’ennahda) se définissent aussi comme des libéraux sociaux, ou sociaux libéraux, afin de joindre entre deux ‘’ennemies’’, l’initiative individuel et la justice sociale. Le PS français parle en matière économique de la sociale démocratie. Tout ça c’est quoi ? c’est de gauche ? c’est de droite ? la place de l’état et son niveau d’intervention, au niveau des banques, au niveau des entreprises qui prennent le chemin de la du dépôt des bilans, liquidation judicaire, délocalisation…, le secteur agricole en Amérique superbement subventionné par l’état de droite « démocrates, républicains », comment l’explique-t-on par la pensée économique de droite, libérale, capitaliste, qui pense et pose l’initiative individuelle comme base ? au niveau européen, la politique agricole commune, qui n’est que des accords entre les états, elle est de gauche ou de droite ? la place de l’état jusqu’à maintenant reste une pièce maitresse au niveau de deux économies, de gauche comme de droite. C’est une réalité qu’on vit, disant depuis la révolution industrielle.
– En début des années 1980, Rached Gannouchi a écrit un article ou il explique (en gros, si ma mémoire ne m’a pas trahi) que l’actuelle « à l’époque » opérations/exercices, modèles, et mécanismes économiques « marxiste, socialiste, capitalistes, tiers-mondiste) forment ou formulent un acte de viol aux droits des humains, des individus et des peuples (…). En voyant ce lien établit par le mot VIOL, entre le viol économique et sexuel, j’ai cru qu’une possible troisième pensée bien claire pourra surgir et s’identifier, (mais voila, les années sont passées, et d’autres écrits, sans oublier les écrits de Baquer Essadr et et …). Et puis, le monde a évolué comme on a tous vécu ces 4 décennies où l’économie capitaliste à eu raison du model socialiste de l’Est, avec la fin de deux blocs traditionnels, et même du model socialiste chinois, et la suite (-on est là encore et on l’a tous vécu, subit, observé, donc on sait c’est quoi, et en continue). De toute manière, depuis la crise pétrolière de 1974, les économistes européens, américains, canadiens ont réfléchi à plusieurs solutions dans le cadre même de la pensée économique libérale, et depuis la mondialisation, l’actuelle mondialisation, a bien pris son chemin avec sa réalité actuelle. Dès la société anonyme on est passé aux firmes internationales, et du GATT on a atterrie dans l’océan de l’OMC.
– Le bloc de non alignés aurait pu être un espaces pour qu’une troisième théorie économique se développe, vu l’étendu du marché, mais peut-être une troisième guerre mondiale aurait pu se déclencher ?
– De toute manière nos révolutions dans le monde arabe sont obligées de s’inscrire comme acteurs innovants sur l’échelle de jeu de rôle, si non nous vivrons longtemps encore les dérives perverses de la mondialisation libérales, de l’économie libérale, capitaliste et de droite et à ce sera à ses plus hauts niveaux (écraser l’humain, l’individu et le groupe, écraser le consommateur partout dans le monde, détruire les souverainetés traditionnelles des peuples et des pays). Dans tout les cas bravo pour ton résumé, malgré (…). Vive la démocratie, mais, qui n’est que capitaliste et libérale, et de droite :). Vous n’êtes pas de mon avis ? Ben Ali harab. Mandhouj Tarek.
@Mandhouj…Vous évoquez plusieurs aspects de la question, aspects pour la plupart repris dans mon ouvrage…le but de cet article est de susciter le débat occulté des choix économiques et sociaux des islamistes au pouvoir actuellment en Egypte et en Tunisie.
Et les commentaires prouvent son acuité.
Aussi, je tiens à remercier encore une fois ceux qui ont réagi et leur donne rendez-vous aux articles suivants qui expliciteront les positions des Frères en matière économique et sociale.
Merci pour votre retour, ce débat sur les choix économiques poste révolution” doit, devra aurai du… trouver plus de place et d’espace, mais bon (…). La réalité économique principalement en Tunisie et en Egypte, est une réalité que je qualifie de non choix, malgré qu’il y a bien choix. C’est une sorte de gestion des urgences “peut-être à la n’importe quoi”, ou avec les possibles disponibles “”sans réelle réalisation ou avec réelle réalisation de leurs portées néfastes…” vous le savez plus que moi, qu’il y a certains fondamentaux dans tout choix économique, mais (…). Il y a énormément des choses à dire, mais voila peut-être après des nouvelles élections les choix et moyens de chacun se préciseront davantage, et tout le monde se posera les justes questions et aura le temps d’expliquer ses orientations (de gauche, de droite, gestion des urgences sans perspective d’avenir…). Merci encore et espérant lire votre livre. Comme d’habitude, ben Ali harab. Mandhouj Tarek.
J’attends avec grand intérêt, Ridha Khaled, vos prochains articles et la publication de votre ouvrage annoncé. Pouvez-vous indiquer des sources, consultables en Français, qui font une analyse sur la droitisation et sur les tentatives de recherche type “théologie de la libération” de penseurs et courants musulmans. Je suis particulièrement par les courants musulmans ancrés dans les luttes.