Je n’ai pas apprécié l’avis de certains commentateurs nationaux et internationaux parlant de la Tunisie en évoquant une révolte populaire qui, en l’absence de leadership politique, ne s’est pas encore traduite par une révolution. Loin des slogans, des rumeurs et des légendes populaires qu’aiment créer les gens en ce temps d’euphorie, une analyse objective et franche est nécessaire pour comprendre la réalité de l’évènement historique que connait la Tunisie. Pour ce faire, il nous faut réfléchir sur la base de données factuelles.
Le 15 Janvier 2011, Ben Ali s’est soumis à la pression du peuple et s’est enfuit vers une destination inconnue du public, on dit que l’Arabie Saoudite l’a accueilli, d’autres parlent d’agents du CIA qui l’auraient enlevé au dernier moment, d’autres parlent d’agents du Mossad… Ceci est sans importance, le peuple a vaincu le dictateur. Nul doute que cette date sera dorénavant la plus importante dans l’histoire de la Tunisie. Oui les tunisiens ont réussi une révolution.
Dans la suite, je présente d’abord les acquis de la révolution tunisienne qui est, de surcroît, unique en son origine, sa nature et ses moyens. Ensuite, en deuxième lieu, j’explique le paradoxe auquel est confrontée cette révolution et dont chacun des tunisiens, hommes et femmes, des chômeurs aux jeunes, des chefs de partis politiques aux représentants syndicaux, doit trouver un issu.
La révolution tunisienne s’est traduite par deux réalisations significatives et qui ne peuvent que dessiner un avenir positif pour la Tunisie. Le premier acquis de cette révolution est la défaite de la famille mafieuse (Ben Ali en tête et sa large famille de profiteurs des Trabelsi aux Chiboub, Mabrouk, Materi…). Cette première victoire est essentielle car elle porte une signification symbolique très forte, celle d’un peuple qui a vaincu une tyrannie d’une cruauté dépassant toute imagination. Les Trabelsi ne s’étaient pas contenté de piller les richesses du pays (ressources naturelles, patrimoine national et culturel, marchés publics et privés, banques…), ils se sont organisés en bandes armées pour intimider, assassiner et couper court à toute voix qui s’élève contre leur méfaits. Il s’agit surtout d’une victoire contre la corruption qu’incarnait cette famille de voleurs et la revendication par le peuple d’une méritocratie dans laquelle la corruption n’a plus lieu et seul les compétences prévalent. La fin des Trabelsi est un message fort destiné à ceux qui seraient tentés dans l’avenir proche ou lointain de profiter de leur proximité du pouvoir pour s’accaparer de biens publics ou privés en toute illégalité. Tout ceci étant dit, l’effort de la société civile doit continuer pour demander des comptes à ces familles pour rendre au peuple ce qui appartenait au peuple et faire pression sur la justice et l’état pour juger les voleurs et rendre public l’état d’avancement de ce jugement et l’ampleur des dégâts matériels et humains causés par cette mafia avant et après le départ du dictateur.
Le deuxième acquis est à mon sens le plus important, c’est celui de l’émancipation de la parole, je préfère l’appeler ainsi plutôt qu’une liberté d’expression qui implique une presse libre, des médias ouverts au débat public et relatant la parole de la rue et du politique dans leurs diversités… Chose qui ne se traduit pas aujourd’hui encore sur le terrain et qui prendrait certainement du temps et demanderait l’implication citoyenne de tous. Mais cette émancipation de la parole, les tunisiens la vivent aujourd’hui pleinement et leur permet de soigner le traumatisme de plusieurs années d’humiliation et d’appauvrissement intellectuel et politique. Il s’agit aujourd’hui d’une thérapie de groupe qui s’exerce dans tous les coins des rues, des cafés, des maisons et des bureaux. Ce bouillonnement populaire est très positif et ne peut que dessiner un avenir apaisé et prometteur, cette émancipation de la parole a aussi évité à la Tunisie de se perdre dans des cercles vicieux de violences et de terrorisme.
Il faut certainement protéger et renforcer ces deux acquis qui sont la défaite des Trabelsi et l’émancipation de la parole, les organiser et les structurer afin qu’ils puissent donner les fruits escomptés. Pour ce faire il faut:
* Faire la pression sur la chaine de télévision nationale tunisienne afin qu’elle soit enfin le miroir de la société civile et qu’elle rende compte à la fois de la réalité de la rue dans sa diversité et dans ses aspirations.
* Demander des comptes rendus publics de l’avancement des enquêtes sur les crimes perpétrés par Ben Ali, sa large famille, des Trabelsi aux Mabrouk aux Chiboub aux Materi ainsi que tout responsable du RCD ayant commandité, organisé, planifié ou permis des actes de torture ou d’homicide à l’encontre de tunisiens avant et après la révolution.
Après cette note positive, place à l’état de lieu politique, en toute objectivité et franchise, je vais essayer d’être le plus pragmatique possible, car beaucoup traitent ceux qui pensent comme moi de jusqu’au boutiste et de révolutionnaire (comme si c’était une tare?).
Aujourd’hui, le monde entier observe la Tunisie avec admiration, excepté quelques dictatures jalouses qui tentent désespérément d’étouffer la révolution. Mais il ne faut pas perdre de vue que jusqu’au départ du dictateur, les sceptiques étaient majoritaires aussi bien dans les rangs de l’opposition que dans le monde occidental et arabe. Ceci revient surtout à un manque de confiance mutuel et une rupture entre peuple et élites politiques. Et je voudrais ici faire part d’un témoignage personnel de l’expérience que j’ai eu en observant un des partis d’opposition dites “radicales”, devenu aujourd’hui un avocat de la politique de Mr Mohamed Ghannouchi (ex premier ministre du dictateur), il s’agit du PDP (Parti Démocrate Progressiste) dont le chef historique est Ahmed Nejib Chebbi, aujourd’hui membre du gouvernement de transition en Tunisie comme ministre du développement régional et local, à ma grande déception. Sans être membre de ce parti, ni d’aucun autre d’ailleurs, j’ai côtoyé de près certains représentants de ce parti, dont j’ai encore du respect pour ses leaders et ses militants, et j’ai pu voir un double discours à la fois inquiétant et décevant. C’est l’ensemble des ces observations qui me laissent penser que la révolution Tunisienne est aujourd’hui devant un paradoxe.
On peut résumer le paradoxe en ces termes: le peuple tunisien est en avance par rapport à son “élite” politique, ce qui crée un fossé. Par “élite” politique, j’entends parler aussi bien de l’opposition ainsi que des différents représentants du pouvoir dans toutes ses formes (exécutif, législatif et judiciaire). Ce fossé est à la fois un handicap pour un changement réel et la source même de cette révolution et qui confirme le dire de Ravirol: “Quand le peuple est plus éclairé que le trône, il est bien près d’une révolution”. Ce fossé entre “élite” politique et peuple se traduite sur plusieurs niveaux:
1- Le PDP est l’un des signataires du rapport du collectif 18 octobre pour les droits et les libertés en Tunisie, que peu de tunisiens connait malheureusement, et qui traduit un consensus fort positif de plusieurs forces politiques, libérales, nationalistes, islamiste et gauchiste autour de questions fondamentales comme le rapport entre état et religion, les libertés de la femme ou la liberté d’expression… Ce rapport a été déclaré le 25 janvier 2006. Mais ce que soulignait aussi le rapport de ce collectif c’était le refus de toute exclusion d’ordre idéologique et l’acceptation de l’autre comme base fondamentale et nécessaire pour construire une démocratie durable, apaisée et sans tensions. Certains signataires de ce collectif semblent s’écarter aujourd’hui de leurs convictions en acceptant de travailler dans le gouvernement transitoire présidé par Mr Mohamed Ghannouchi. Un gouvernement qui ne reflète pas la diversité de l’espace politique tunisien et dans lequel, les forces d’opposition radicales ont été délibérément exclus. Même si je ne partage pas forcément les idées de Ennahdha de Mr Rached Ghannouchi ou du Parti communiste des Ouvriers de Tunisie de Mr Hamma Hammami, ces anciens partis ont une base populaire qu’il faut respecter et ne pas exclure de l’espace politique. D’autres partis comme le Congrès pour la République de Mr Moncef Marzouki n’ont pas été conviés au débat alors qu’ils peuvent tous apporter des briques importantes dans la construction de la Tunisie de demain.
2- Au début de la révolution, l’immolation par le feu de Mohamed Bouazizi et les premières “petites” manifestations à Sidi Bouzid et ses environs ont eu des échos timides et plutôt mesurés chez l’opposition, y compris le PDP. La rue tunisienne commençait à bouillir et les ingrédients de la révolution étaient palpables, mais Mr Ahmed Nejib Chebbi s’est contenté d’appeler à un dialogue avec le gouvernement pour trouver une issue à la crise. J’ai fait part de ma désapprobation aux représentants du PDP à Paris en leur expliquant qu’on ne peut pas demander au peuple d’être plus courageux que son “élite” poilitique, on avait alors argué à cette époque que le mouvement n’est pas encore assez fort pour prendre des positions “radicales”. J’ai acquiescé à ce moment là en me disant qu’il y avait certainement un calcul politique et qu’il fallait faire confiance à Mr Chebbi qui prendra certainement des positions plus fermes et courageuse au bon moment. Ce moment a tardé à venir. Après quelques morts par balles réelles à Tala et Kasserine, le PDP a enfin pris des positions encourageantes en déclarant que le gouvernement n’était plus légitime et était incapable de mener les réformes nécessaires pour sortir le pays de la crise. Cette déclaration a eu à l’époque un échos très positif en Tunisie.
3- Après le départ de Ben Ali, il était question de gouvernement de transition et de dialogue avec les forces de l’opposition pour former ce gouvernement. Dans le principe, l’idée d’une phase transitoire et d’un débat ouvert, démocratique et sans exclusion était largement acceptée par le peuple ainsi que son “élite” politique (je mets toujours des guillemets parce que je n’aime pas le terme élite). Cela supposait bien sur que le gouvernement de transition (d’autres voulaient l’appeler gouvernement de salut national… mais ceci est sans importance) reflète la diversité de l’espace politique tunisien et soit composé de membres en qui la société civile et les forces politiques peuvent faire confiance pour mener à bien la transition démocratique. La veille de la déclaration de la composition du gouvernement de transition, le PDP a organisé un débat public à Paris, j’y ai assisté dans l’espoir de comprendre la position et la stratégie du PDP qui a accepté le dialogue avec le RCD pour former le gouvernement de transition. J’ai alors posé une question simple et claire “Quelles garanties concrètes le PDP a demandé à Mr Ghannouchi pour assurer une transition démocratique et sans risque de retour en arrière”. On m’avait clairement répondu qu’une des conditions était que les ministères clés (de souveraineté), comme l’intérieur, la défense et la justice, ne soient pas aux mains du RCD. Résultat, tous les ministères clés ont été attribués au RCD et d’anciens symboles du régime Ben Ali ont été maintenus à leur poste. Mr Chebbi, qui s’est vu attribuer le ministère du développement régional et local réduisant ainsi ça marge de manœuvre de façon significative, a quand même accepté de participer à cette mascarade. Quand aux deux autres membres de l’opposition (Mr Mustapha Ben Jaafar et Ahmed Brahim), ils ont pris chacun la charge des ministères de la santé et le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique respectivement. Ce qui ne leur permet pas d’être plus ou moins influents que Mr Chebbi dans la conduite de la phase de transition devant les requins du RCD.
4- Certains membres du PDP, pour justifier la nécessité du gouvernement de transition actuel, commencent ces derniers temps à agiter le drapeau de la menace sécuritaire et le risque de renversement militaire en cas de chaos. Je voudrais dire à ces gens qu’ils n’ont pas encore compris que l’armée Tunisienne est républicaine et qu’ils n’ont pas le droit d’utiliser l’image de l’armée de cette façon démagogique après tout ce que l’armée a fait pour le peuple tunisien. Le peuple tunisien a aussi montré qu’il est au dessus de ces craintes sécuritaires par le civisme qui a caractérisé sa révolution, son auto-organisation exceptionnelle et sa solidarité.
Ainsi, loin d’être un gouvernement de salut national, il s’agit surtout d’une tentative de sauvetage du bateau du RCD qui commençait à couler et qui ne peut pas conduire la Tunisie vers la concrétisation de sa révolution. Le PDP de Mr Chebbi, tout comme le FDTL de Mr Ben Jaafar et Ettajdid de Mr Brahim ont été utilisés comme bouche-trou pour empêcher le vieux navire du RCD de couler. Je ne me permettrais pas de traiter ces anciens éléphants de la politique de naïveté, mais même le novice en politique peut comprendre qu’avec les règles de jeu actuelles, on ne peut pas battre le RCD. La séparation complète entre l’état et le parti ne se fera pas en quelques jours. On ne pourra pas défaire en six mois ce qui a été fait en plus d’un demi siècle. La confusion entre état et parti, aussi bien dans les esprits que dans les faits, est le résultat d’une politique anti-républicaine menée par le RCD depuis l’ère Bourguiba. La politique de Ben Ali n’a fait que renforcer cette confusion et l’aggraver. Le RCD a échoué, après plus d’un demi siècle à concrétiser les aspirations du peuple tunisien à la justice sociale et à un développement équitable. Edmund Burke l’a bien dit: “Un Etat qui n’a pas les moyens d’effectuer des changements n’a pas les moyens de se maintenir”. Le RCD coule, Mustapha Ben Jaafar l’a compris et s’est retiré du gouvernement de transition, il serait plus sage pour Mr Chebbi et Mr Brahim de faire de même avant de perdre toute crédibilité vis à vis du peuple. Il serait aussi plus sage pour les bonnes volontés du RCD, et il y en a certainement, de se retirer de ce parti voyou qui a vu et laissé la république se faire racketter par Ben Ali et sa mafia. Rien ne leurs empêche de former un nouveau parti et de se présenter aux prochaines élections. Il reste que la durée de six mois est très courte pour mener à bien les réformes politiques et constitutionnelles et permettre l’émergence d’une alternative crédible et donner le temps à tous les partis politiques de s’exprimer.
Pour sortir de ce paradoxe, chacun doit assumer ses responsabilités:
* Citoyennes et citoyens: restez mobilisés pour défendre la révolution, les acquis sont encore fragiles et nous avons besoin de vigilance. C’est d’ailleurs le bon moment pour créer des associations et s’unir autour d’objectifs fédérateurs (défense de libertés, soutien aux victimes du régime, poursuites judiciaires contre des tortionnaires…). Les comités de quartier qui assurent la sécurité dans les quatre coins de la Tunisie doivent être renforcés. Le soutien populaire de l’armée nationale est un élément clé, gardez cette dynamique et aidez les forces de l’ordre dans leur travail.
* Les partis politiques: prenez vos responsabilités car l’histoire ne pardonne pas. Il est temps de comprendre que c’est le peuple qui décide et que personne n’a le droit d’exclure le peuple du débat politique et de la construction de la Tunisie de demain. Retirez vous du gouvernement de transition et demandez la dissolution du parlement et du gouvernement de transition et la formation d’un vrai gouvernement de salut national unissant toutes les forces politiques et syndicales y compris des anciens du RCD qui ne faisaient pas partie de l’ancien gouvernement de Ben Ali et qui veulent servir les intérêts du pays et qui n’étaient pas complices dans des crimes contre les tunisiens. Il faut aussi faire appel aux jeunes talents et aux académiques tunisiens qui peuvent guider la Tunisie dans les réformes politiques de la phase transitoire. Nous n’avons pas besoin des technocrates de l’ancien régime, ils ne sont pas irremplaçables.
* Journalistes: faites juste votre travail, le syndicat des journalistes commence à prendre des positions courageuses et des initiatives fort positives. Les journalistes de la télévision nationale doivent s’unir pour travailler en toute indépendance et transparence et faire en sorte que la chaine nationale devienne l’espace d’expression privilégié des tunisiens et que plus jamais on ne coupe les interventions “politiquement incorrectes”.
* Armée et force de sécurité: soyez uni et soyez du côté du peuple, nous ne voulons pas de relation d’adversité entre les forces de sécurité et l’armée, mais plutôt une complémentarité. Nous avons besoin de police comme de soldats, on leur demande juste d’être républicain, d’appliquer la loi et de respecter la volonté du peuple.
Vive la Tunisie unie et solidaire
Vive la liberté
Et vive la république
« La Liberté n’est pas gratuite »
Je suis complètement d’accord avec Ayoub Massoudi que le peuple Tunisien doit être vigilant et que la révolution continue. Parce que si on se tait et on ferme les bras autrement notre révolution sera volée devant nous. Donc il faut se rappeler que la CIA qui a mis Ben Ali au pouvoir en 1987, en utilisant le prétexte que Bourguiba est sénile… Noublions pas aussi avec lui, les fameux, Mobutu, Shah, les juntes militaires (les Pinochets) en Amérique centrale et du Sud dans les années soixante et soixante dix….
Vive la Tunisie libre du joug de la répression et de la tyrannie de Ben Ali
Vive La TUNISIE LIBRE
Salam à tous les Tunisiens.
Je suis entièrement d’accord avec cet article et les commentaires qui incitent tous les Tunisiens à rester très vigilants sur le déroulement de la période de transition pendant laquelle des bâtons venus de partout vous serons mis dans les roues afin de vous empêcher d’exercer pleinement votre souveraineté.
Mais ce que je voudrais vous dire, du plus profond de mon cœur, c’est que moi, petite française, je vous admire à un point que vous ne pouvez imaginer. Votre Révolution est une magnifique révolution, plus belle que 1789 commanditée par des bourgeois qui ont laissé mon pays mettre presque cent ans à retrouver une stabilité politique. C’est vous le peuple qui l’avez fait seul et contre tous. Ce que vous avez fait pendant toutes ces semaines c’est grand, très grand. Vous avez donné au monde entier la plus belle leçon de courage et de détermination politique citoyenne depuis des décennies. Vous avez montré au monde que des musulmans (ou considérés comme tels) mourraient en martyrs pour la liberté et le droit et que tous sur cette terre nous aspirons à la même chose: vivre en paix dans la dignité et le respect de nos droits de citoyens. Deux mots pour finir: BRAVO et RESPECT. La route est encore longue mais nous tous les républicains et démocrates du monde ont les yeux rivés sur vous, béats d’admiration. Vive la Tunisie!
merci elodie pour cette commentaire et les tunisiens ce sont Champions qui ont degage les dictatourien ben ali
Le tyran est parti avec pratiquement une dizaine de milliard de dollars de fortune tunisienne. Alors, comment dans un pays comme l’Arabie Saoudite où, un petit voleur de dattes risque de perdre la main accepte d’accueillir un tel voleur ? Quels arguments le roi saoudien peut faire valoir auprès des musulmans du monde pour que ben ali soit logé sur les terres de la Mecque ?
Il est inacceptable pour les tunisiens d’imaginer que ce président criminel déchu puisse dormir dans un King size avec sa prostitué de luxe financée par la sueur et le sang du peuple.
Ce peuple qui a tant souffert ne retrouvera sa sérénité qu’a la condition que son bourreau et ses proches soit remis entre les mains d’une justice juste et démocratique
ADEL ISMAIL
[…] This post was mentioned on Twitter by Nawaat de Tunisie and tounsi, naim kasmi. naim kasmi said: Le paradoxe de la révolution Tunisienne » Nawaat de Tunisie – Tunisia http://t.co/APodjJ1 via @nawaat […]
“La révolution tunisienne s’est traduite par deux réalisations significatives” effectivement,
la premiere :est par le changement de noms de places , avenues et projets de 7 Novembre a 14 Janvier,la date ou le bourreau a ete chasse.
la deuxieme : le 20 Janvier qui a mon avis est la date qui lui permet d’etre fier de ce qu’il a realise ( la dissolution du cancer qui est comme vous le savez le rcd )
Hazz il coupe wi championnat, Rabhin walla 5asrin, makomch mrawhin
L’important c’est qu’il a montre par sa volonte et sans l’aide de qui que se soit qu’il est digne de sa liberte ( Lisez La Presse du monde ) et par la suite il continue a dicter ce qu’il veut.
Ce peuple avec ses Hommes, ses Femmes et ses momes a fait fuir benali et ses acolytes stasi, il sera certainement capable de chasser n’importe qui.
Dormez bien car il est ( je suis convaincu ) vraiment conscient de ce qu’il fait et a demontre qu’il est ( the wrong n….. to f… with )
Attention Vigilance L’RCD n’a pas été dissout !
Le Rassemblement Constitutionnel Démocratique (RCD) a permis à une mafia de piller les biens publics sans qu’aucun de ses membres ou dirigeants ne lève le petit doit.
Au contraire ils ont servi comme hauts parleurs pour animer, sans arrêt, une propagande au service du dictateur.
Tout ce qui a été fait jusqu’à maintenant concernant ce parti :
– La dissolution des deux organes de l’RCD à savoir le bureau politique et le comité central
– La dissolution de ses cellules professionnelles qui constituent des tumeurs malines au sein des entreprises publiques et privées
– La reprise par l’état des biens mobiliers et immobiliers mises à la disposition (par l’état) de ce parti
n’est pas suffisant.
Aucune démocratie ne peut être instaurée tant que ce parti continue à exister. Il est donc vital à ce que tous les tunisiens exigent la dissolution de cette structure y comprises toutes les cellules destouriennes territoriales qui quadrillent encore toutes les régions du pays.
La dissolution de cette structure et la reprise par l’état de tous ses biens est absolument nécessaire.
Cette nécessité est dictée pour plusieurs raisons psychologiques, morales et de justices.
Si ce travail n’est pas fait maintenant, je crains que l’on regrette dans un futur très proche.
Vive le peuple tunisien libre.
Ayoub,
Good reflection and Good try to summarize the major events occurring in our beloved land at the speed of light :) But I feel a disillusion in your notes as if you’ve set too high your expectations on those “fake” opposition parties (Sorry for I understand you are/were part of the PDP).
To my limited knowledge of their activities those so called “opposition” parties were mostly drawn from the unique “Bourguiba’s” party! whom have high-jacked the previous revolution our parents and theirs have lead against the French invaders until we got rid of them. People tend to forget (or may be ignore) our history.
You note with accuracy that the unique party has created a confusion in the Tunisian minds between a political party and the gvt and in fact it confused all of the basis of sanely managed affairs it confused and I should say diffused the legislator with the executive powers so much so that the poor layman do not know why a bill of law has been declared and and who can enforce it/execute it or not.
But alhamdu lil Allah there was and still is a high growing portion of Tunisians whom know that difference and despite 50 years of muzzling and especially after 23 years of horrible and destructive dictatorship that most likely have never before seen in our history.
You mention a declaration of “human rights” that got all “political” tendencies to agree and sign off and that no one is aware of even worse that has never been exercised. How good such a “declaration” is???? to destroy and re-build at best or to archive at worst but it does no good to the Tunisians at the moment.
The admirable wave of solidarity and maturity the Tunisian people have been showing through this genuine intifadha tells a lot about our mind set and our genuine will and reaction to fight injustice. I would not expect less from our people. And that where the disconnect between the current Tunisian political “leaders/movements” and the people comes from. Those so called “leaders” work on their own and are not inclusive of the people they are supposed to work with and for as if they were “kids” whom have to follow them in every step they make.
In short those so called leaders patronize the people instead of working with them as peers and being at their service as they claim. I feel from you note the same kind of condescending message. On the ground Tunisian people have already moved towards the actions you are suggesting.
Today and to move forward al majliss a ta’ssissi (or the constitutional counsel) has to be urgently created from representatives of all walks of life in Tunisia with or not a political tendency. Meanwhile the current gvt has to be dissolved and the constitutional counsel has to poll the people representatives whom elected them to designate a temporary gvt composed of known competent people with political independence and integrity.
May Allah bless us all and put us all on the right path.
I just want to clarify some points: I was not and I am not in PDP. I always prefer to discuss and understand before giving any judgment, that’s why, some long time ago, I went by myself to meet PDP’s people and discuss with them, I am not a naive person, but rather a pragmatic. At that time, for me, PDP seemed to be the most “radical” and “modern” party compared to other “legal” Tunisian parties. I found out later that the behavior of the party and its response to the popular revolution were disappointing.
Depuis la chute de ce dictateur et ses 40 voleurs, il n’y a pas une journée que je ne pense pas Zouhair Yahyaoui.
Ce qu’il penserai? sa joie……
Allah yarhmou.
repose toi en paix Zou. Ton peuple est plus fort et le plus grand
A KIND OF A DANCE WHERE POLITICAL FORCES ARE DANCING TO A DIFFERENT
TUNE TO THAT OF TUNISIAN PUBLIC.
TUNISIAN PUBLIC ARE INITIATING THE STEPS AND POLLIES HAVEN’T GOT
A CLUE HOW TO FOLLOW.
INAPPROPRIATE TO CALL IT REVOLUTION AS THERE IS NO IDIOLOGY DRIVING IT. A COLLECTION OF REBELS WITH ONE CAUSE TO PUT AN END TO TYRANNY,
TO HALT DAYLIGHT ROBBERIES OF OF NATIONAL RESOURCES BY A FEW
UNETHICAL CLOWNS.
UNTAMING OF THE SILENT VOICES AND A CRY FOR LIBERTY.
A SPOTANIOUS UPRISE USING A GUENIOUS RESOURCES.
be care
The RCDst, Police ,and other stupped, have monopoly positions
till now they are the winner, if the camel Med.Gariani said:
we are the owner RCD HQ.building.
be care if the Foto of Zine-Alharibine Ben Ali allways there behind the PM-Guinochet. see the Report of Moktar Yahyaoui
*be care they buttle to survive .they are like mous on fire.
“Le deuxième acquis est à mon sens le plus important, c’est celui de l’émancipation de la parole, je préfère l’appeler ainsi plutôt qu’une liberté d’expression qui implique une presse libre, des médias ouverts au débat public et relatant la parole de la rue et du politique dans leurs diversités”
“L’émancipation de la parole”, oui, c’est cela qui est en jeu dans la révolution tunisienne, et qui est l’arme à entretenir, celle qui a été conquise, celle qui a réunit le peuple tunisien, hommes et femmes, toute “classe sociale” confondu (on a parlé des jeunes, mais dans les manifs, il y avait aussi des femmes, des pères de famille etc.), depuis que tout à commencé, du lointain intérieur de la société tunisienne.
La vigilance du peuple, et probablement aussi sa capacité à se remobiliser dans la rue, demeure essentielle pour cette révolution ne soit pas digérée par ce qui reste intact du système…
je ne suis d’accord avec vous
Il faut laisser un peu de temps pour que ce gouvernement de transition travaille et fait ce que demande le peuple tunisien et
aorés si le peuple voit que cette gouvernement le trahit il peut alors sortir et demander son elimination
Pour le rcd il y’a des elections et il va tomber automatiquement ! je croix que la plupart du peuple maintenant souffre de la non sécurité et surtout économiquement et si ca va continuer comme ça on va perdre bcp d’emlpoi et on va aller vers la crise économique et cela va causer l’effondrement de l’économie et ensuite de la république.
Amine, un proverbe arabe dit “man chabba 3ala chayin chaba 3alayhi”. Je dis ça non seulement par rapport à Mr Ghannouchi, mais aussi de tout l’appareil d’état policier et répressif dont le RCD était le chef d’orchestre. Il est naïf de croire qu’une transition démocratique est possible avec le gouvernement actuel. Et même si elle semble démocratique dans la forme, elle ne le sera pas dans le fond. Car le problème est aussi social et économique. La démocratie n’est pas seulement une liberté de parole et de manifestation. Abraham Lincoln la définit comme étant: “le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple”. Or ce gouvernement de transition n’a rien qui soit attribuable au peuple ou qui puisse exprimer la volonté du peuple.
Je tiens à préciser qu’il n’est pas un hasard si, deux semaines à peine avant le coup d’état du 7 novembre 1987, Ghannouchi a été nommé ministre délégué auprès de Ben Ali (premier ministre à cette époque). Il ne faut pas oublier qu’il a occupé depuis juillet 1988 des postes clés du domaine de la finance, il est le grand planificateur de la privatisation sauvage des biens du pays (ressources naturelles et grandes sociétés jadis publiques et prospères). Pendant plusieurs années, le pays est privé d’importantes recettes fiscales à cause d’une politique d’indulgence fiscale volontaire. La fiscalité a été depuis des années orientée comme moyen de répression, le fisc est envoyé aux opposants, avocats libres et magistrats indépendants ou homme d’affaires peu coopératifs et citoyens insoumis. Le fossé entre classes sociales et régions n’a cessé d’augmenter. Tout ça sous la direction de Mr Ghannouchi qui est premier ministre depuis plus de 10 ans!!!!!!!!!!
Mr Ghannouchi a beau être un bon copain du FMI, sa politique n’a pas servi le peuple tunisien et les fruits de la croissance n’ont pas été équitablement distribués.
Nous n’avons pas besoin de lui, la Tunisie est riche en académiques et en compétences dans tous les domaines sur le territoire tunisien comme à l’étranger. Nous avons besoin d’un vrai gouvernement de salut national, multipartite et sans symboles de l’ancien régime.
Et Bourguiba dans tout ça !
Je suis un simple scientifique tunisien, je ne suis pas un “as” de l’expression écrite. Je ne comprends pas l’acharnement sur le RCD. Le parti de Bourguiba qui a libéré les femmes qui a éduqué les enfants et qui a permis aux tunisiens aujourd’hui de réaliser la transition vers la démocratie avec un minimum de dégâts. N’oublions pas la première constitution du pays, cette vieille qui tient encore la baraque. N’oublions pas les familles des martyres de la lutte pour l’indépendance. N’oublions pas que le RCD n’est pas la propriété de Ben Ali et que le parti lui même a subi sa dictature. N’oublions pas nos grand parents et nos parents qui ont pleuré Bourguiba le 7 Novembre 1987 ou bien à sa mort. N’oublions pas Bourguiba… soyons tous ensemble.
Vive le peuple.
Well well well :-) Please do not mention Bourguiba as the engine for “women liberation”!!! and the instigator of teh universal and free education. If we believe this limiting statement Tunisians would be at the dark ages ???????? Humm… I believe you would need a serious class of history on our beloved land and people.
Bourguiba did like his killer and thief student ZABA he did hijack the revolution that our forefathers have worked hard on in early 1900’s and lead us to the independence and allowed us to enjoy the fruit of their advanced ideals and hard work after the independence.
Amine, je respecte votre point de vue. Mais laissez moi juste rappeler que:
1- Ce n’est pas un hasard si, deux semaines à peine avant le coup d’état du 7 novembre 1987, Mohamed Ghannouchi a été nommé ministre délégué auprès de Ben Ali. Il a été depuis le début son bras droit pour mettre en oeuvre un plan néo-libéral répressif et liberticide qui ne sert que les intérêts d’une minorité.
2- Depuis il n’a pas cessé d’occuper des postes clés dans les domaines de l’économie et des finances (ministre de l’économie, ministre des finances et ensuite ministre de la Coopération internationale et de l’Investissement extérieur). Utilisant cette position, il a planifié et facilité une privatisation féroce des richesses du pays (ressources naturelles, sociétés publiques jadis prospères et bénificiares…).
3- Monsieur Ghannouchi est directement responsable de la politique fiscale catastrophique appliquée en Tunisie. La fiscalité a ainsi été taillée sur mesure pour servir les clients du pouvoir et les mafieux de la famille de Ben Ali, réprimer les opposants, avocats libres et indépendants, juges indépendants, hommes d’affaires peu coopératifs ou simples citoyens insoumis. Cette même politique fiscale a privé la Tunisie d’importantes recettes fiscales qui a appauvri les institutions étatiques et les caisses d’assurance sociale.
4- Le fossé entre classes et régions n’a cessé de se creuser, la classe moyenne s’est effritée et le pacte social d’une certaine ère Bourguiba basé sur le travail et le mérite a été démoli.
Aujourd’hui, certaines voix s’élèvent pour défendre le gouvernement actuel par souci de continuité de l’état et par crainte de chaos. Le chaos n’existe que dans notre imagination. Les Tunisiens ont montré au monde entier qu’ils ne veulent pas du chaos et qu’ils luttent même contre. Ils n’ont pas besoin non plus de leadership et ils sont tout à fait capables de formuler, de façon organisée, des revendications politiques claires et légitimes. Ceci ne nie pas bien sur la nécessité du politique pour “légaliser” les revendications politiques et les mettre en application. Mais il faut le dire haut et fort, le gouvernement actuel, qui a exclu l’opposition radicale non reconnue, n’est pas légitime et n’est pas reconnu par le peuple.
Je pense qu’il faut arrêter de croire que les élections qui seront faites après 6 mois de transition vont être transparents et libres. Les ex RCDistes ont des réflexes de dictatures persistants disons une déformation professionnelle! Lorsque Ben Ali était au pouvoir il réussissait à avoir 99% de votes sans que les tunisiens ne bougent de leurs fauteuils, il ne le faisait pas seul, il avait une structure gangréné derrière lui, cette structure est toujours en place hélas et ne changera pas de comportement. Je finirai pas une phrase de Staline qui n’était pas un modèle de démocratie mais qui disait: ” Ce qui compte ce ne sont pas les votes, mais c’est comment on les compte”. La récupération de la révolution par les mammouths est indigne du peuple tunisien, 23 ans au service d’un pouvoir dictateur ça suffit non?
Bravo Ayoub. C’est bien dit.
pourquoi le gouvernement de transition actuel n’as pas lancé un mandat d’arrêt international contre Ben Ali et toute sa famille si ce gouvernement est vraiment de bonne foie comme il essaye de nous faire croire, moi je crois qu’ils sont encore là pour finir de faire disparaitre les dossiers les plus épineux
mechmoum khoua tu sais pourquoi parceque aujourd’hui des proches de la famille présidentiel en entrée a montréal canada tu sais pouquoi ils ont pus entrée d’aprés le gouvernement parcequ’ils ont des passport diplomatique et tu sais encore pourquoi et sa la réponse pour ta question parcequ’il n’ya pas d’accusation contre ses salaupard méfier vous de l’Etat avec un grand E de ghannouchi jusqu’a ben ammar qui en meche avec les americains depuis le depart
ProudMTunisian! je respecte votre point de vue et si tu le dis je ne peux que te croire ;)
Comme l’a décrit magistralement un proverbe:
“Ignorant celui qu’ignore qu’il ignore et sage celui qui sait qu’il ignore” !!!
Soyons “Sage”!!!
Et vive le peuple.
Le gouvernement de transition est un vrai mensonge. Qui a participé à la dictature du RCD et Ben Ali comme Mohamed Ghannouchi ne peut pas mériter la confiance du peuple tunisien. Il est donc nécessaire que Mohamed Ghannouchi et tous ceux qui ont fait partie de laa dictature de Ben Ali quittent le gouvernement. La démocratie exige une alternance du pouvoir. Vive la Tunisie. El Carmo (Brasil)