Bien modeste, la cuvée des bons films pour l’année 2018 a de quoi nous rassurer. Après tout, c’est mieux que rien.
Littérature : « Quiproquo » de Fathi Ben Haj Yahia, têtes à claques
Pour une fois, un militant sait faire rire et n’y va pas avec le dos de la cuillère. Tout en acidité et en liberté de ton « Quiproquo » de Fathi Ben Haj Yahia (éd. Mots passants, Tunis, 2018) tourne en dérision maîtres à penser et figures de la scène politique tunisienne. Drôle et cocasse !
في مهرجان تشويش، راب تونسي في ضمير ”هن“
حين تتجاوز المساواة القوانين ونقاشات المجتمع المدني ومداولات البرلمان، لتضع بصمتها حتي في الهيب هوب، حراك فني ذكوري قلت فيه الوجوه النسائية. لكن… لفلاي ڨيرلز كلام اخر. في إطار مهرجان تشويش الذي ينظمه معهد غوته الألماني، اجتمعت 8 فتيات في ورشة طالت اربعة ايام في فن الهيب هوب بفضاء الدبو اطرتها بثينة علوادي المعروفة بإسم » ميدوزا .«
شكلت الفتيات في نهاية الورشة مجموعة هيب هوب نسائية واطلقن عليها إسم “فلاي ڨيرلس”.يوم السبت 8 ديسمبر، اختتمن الورشة بعرض موسيقي في فضاء دار باش حامبة بالعاصمة.
Cinéma : « Weldi » de Mohamed Ben Attia, touché au coeur
D’où « Weldi » tire-t-il sa justesse ? De ce qu’il n’appuie pas trop sur le drame qu’il met en scène : un fils part, et le film s’arrange avec délicatesse pour que ce départ ne soit pas aussi simple pour les parents. C’est de cette étoffe-là que Mohamed Ben Attia veut que notre sympathie soit faite, au risque de ne pas dépasser l’argument du drame. Actuellement en salles, le film est en compétition officielle au Tozeur International Film Festival.
Cinéma : « Astra » de Nidhal Guiga, difficile différence
Entre réalisme psychologique et bifurcation vers la fantaisie, « Astra » livre une parabole sur le refus de la différence, sans se départir d’une part d’opacité qui pénalise son propos. Tanit de Bronze des JCC 2018, ce court-métrage de Nidhal Guiga sera en compétition officielle au Tozeur International Film Festival, du 05 au 08 décembre 2018.
Cinéma : « Subutex » de Nasreddine Shili, dur comme fer
Attendu de pied ferme, « Subutex » de Nasreddine Shili est un documentaire clivant. Le pouvoir double qu’a sa caméra de porter au jour ce que la société relègue hors-champ, marque la force du geste en même temps que ses limites. Le film a été projeté dans le cadre des Journées Cinématographiques de Carthage 2018.
JCC 2018: «Dachra» d’Abdelhamid Bouchnak, angoissante pépite
La tête sur le billot, on maintient qu’avec « Dachra » d’Abdelhamid Bouchnak, un peu de sang neuf vient d’être injecté dans les veines de nos écrans. Hors compétition, le film a été projeté en séance spéciale aux Journées Cinématographiques de Carthage 2018.
”لقشة من الدنيا“: ڤعدة مع المخرج نصر الدين السهيلي وشخصيات الفيلم [فيديو]
فيلم “لقشة من الدنيا” (Subutex) للمخرج التونسي نصر الدّين السهيلي الذي يشارك في المسابقة الرسميّة للأفلام الوثائقيّة الطويلة لأيّام قرطاج السينمائيّة، من الأفلام التي تغوص عميقا في العوالم السفليّة ليوثّق جزءً من الواقع المسكوت عنه. الواقعيّة الوحشيّة هي السمة الطاغية على هذا الفيلم الذي تتأرجح فيه العلاقة بين “فانتا” و”رزوقة” بين الحبّ والعنف، بين الخوف من الوحدة وعقدة الذنب بسبب حالة الإدمان على “السوبيتاكس” المسيطرة على “فانتا”. كان لنواة ڤعدة مع نصر الدّين السهيلي وشخصيّات الفيلم بـ”الخربة” التي تمثّل فضاءً للتحرّر والانعتاق والحلم بالنسبة إلى أولئك الذين يعيشون على الهامش.
JCC 2018: «Regarde-moi» de Nejib Belkadhi, les yeux dans les yeux
Sur le terrain d’une intimité bien tempérée, « Regarde-moi » de Nejib Belkadhi noue serré l’histoire d’un père et son enfant autiste. Sa délicatesse compte. Le film est en compétition officielle des longs-métrages de fiction, aux Journées Cinématographiques de Carthage 2018.
JCC 2018: «Fatwa» de M. Ben Mahmoud, loin du compte
À force de vouloir taper trop fort sur l’intégrisme, tout se passe comme si « Fatwa » de Mahmoud Ben Mahmoud se fixait des œillères, un pied dans la charge, l’autre dans les raccourcis. Le film est en compétition officielle des longs-métrages de fiction, aux Journées Cinématographiques de Carthage 2018.
من داخل سجن المرناقيّة: فيلم ”في عينيّ“ جرعة حريّة مؤقتّة
داخل سجن المرناقيّة وأمام 500 سجين افتتح فيلم ”في عينيّ“ للمخرج التونسي نجيب بالقاضي أيّام قرطاج السينمائيّة في السجون بحضور الشخصيّة المحوريّة في الفيلم نضال السعدي. شاركت المنظمّة العالميّة لمناهضة التعذيب والإدارة العامّة للسجون والإصلاح في تنظيم هذا العرض وغيره من العروض بعدد من السجون الأخرى مثل برج الرومي ومرناق والمسعدين. تابعت نواة عرض ”في عينيّ“ والنقاش الذي دار بين فريق الفيلم والمساجين، وقد حاولنا توثيق بعض اللحظات التي تحرّر فيها السجناء من ضيق المؤسسة العقابيّة ليطرحوا الأسئلة ويعبّروا عن قراءاتهم المختلفة لهذا العمل الفنيّ.
JCC 2018: « Au bout du fil » de F. Djemal, métaphore d’une révolution avortée
Avec « Au bout du fil », Faouzi Djemal met toutes les chances de son côté, scénario et mise en scène, pour accoucher d’une excellente métaphore filmique d’une révolution avortée. Le film est en compétition officielle des courts-métrages de fiction, aux Journées Cinématographiques de Carthage 2018.
JCC 2018: «Brotherhood» de Meryam Joobeur, difficile filiation
Sur fond de drame familial, « Brotherhood » de la réalisatrice tuniso-américaine Meryam Joobeur oppose un père à son fils aîné, un revenant du djihad à la paternité naissante. À défaut de nous tenir en haleine, l’idée n’en reste pas moins intéressante. Après avoir remporté le prix du meilleur court-métrage au festival international du film de Toronto, « Brotherhood » est en compétition officielle des courts-métrages de fiction aux Journées Cinématographiques de Carthage 2018.
منع فيلم ”عزيز“ من التصوير: والي قبلي يصنصر والمنتجون يقاضونه
في قرار يُعدّ سابقة في تاريخ السينما التونسيّة قام والي قبّلي سامي الغابي بمنع تصوير فيلم “عزيز” للمخرج مهدي البرصاوي بجهة قصر غيلان مُتحجّجا بأنّه سيتمّ تنكيس الراية الوطنيّة ورفع راية داعش في أحد مشاهد الفيلم، رغم أنّ هذا المشهد غير موجود في السيناريو.هذه المغالطة دفعت بفريق فيلم “عزيز” إلى تنظيم ندوة صحفيّة بمقرّ النقابة الوطنيّة للصحفييّن التونسيّين، يوم الثلاثاء 30 أكتوبر 2018، لكشف الحقائق والتنديد بهذا القرار. وقد قامت إدارة الإنتاج برفع قضيّة استعجاليّة لدى المحكمة الإداريّة بقبلّي لإلغاء هذا القرار الذي يعدّ تعديّا على حريّة التعبير والإبداع
Littérature: «Magma Tunis» d’Aymen Gharbi, une ville dans le foutoir
Plutôt que de faire tourner le vieux présentoir à cartes postales, « Magma Tunis » nous plonge dans un foutoir urbain hautement rafraichissant. Publié aux éditions Asphalte (Paris, 2018), ce brillant premier coup d’essai d’Aymen Gharbi s’impose comme un des textes les plus excitants de la littéraire tunisienne produite ces dernières années.
Cinéma: «Les Baliseurs du désert» de Nacer Khemir, enfin désensablé
Si la fable des « Baliseurs du désert » de Nacer Khemir ratisse large, c’est parce qu’elle met les résonances de la mémoire au défi de répondre à l’inquiétude du présent. Retour sur le film à l’occasion de sa sortie en salles en version restaurée, depuis le 17 octobre 2018.
Exposition: « Ifriqiyettes » d’Alia Cherif, la colonie redorée au féminin
Sous des dehors néo-classiques et d’Art Nouveau, l’exposition « Ifriqiyettes » d’Alia Derouiche Cherif revisite des photographies coloniales de femmes maghrébines pour les magnifier, mais s’aveugle complètement sur les ressorts colonialistes de ce qu’elle donne à voir. L’exposition se poursuit à Musk and Amber Gallery, à Tunis, jusqu’au 26 octobre 2018.
Exposition: «Graines de pensée» de Farah Khelil, réfléchir le regard
Entre les documents d’une histoire personnelle et les supports intermédiaux d’une histoire de l’art occidental, Farah Khelil choisit de rebattre les cartes de la représentation. Dans son exposition « Graines de pensée », elle invite à une pratique réfléchie du regard où les images, pas plus que les objets, n’ont pas le dernier mot. L’exposition se poursuit à Selma Feriani Gallery, jusqu’au 28 octobre 2018.