L’enseignement de base, tel qu’il est aujourd’hui, laisse derrière lui des victimes ; un certain nombre d’élèves qui n’ont pas pu ou su s’y adapter pour diverses raisons. Parmi ces raisons, il y a la précarité, l’abandon parental, le manque de motivation et parfois même un handicap qui n’a pas encore été diagnostiqué (et qui ne le sera peut-être jamais). En résultent redoublement à répétitions, abandons scolaires, chômage, délinquance.
Les divagations d’un prof
Face à la condamnation quasi générale, au rejet violent dont on a fait l’objet, moi, enseignante, je n’ai trouvé d’autre arme pour répondre que ces quelques mots. En effet, vu le métier que j’exerce, il m’est impératif d’essayer constamment de donner l’exemple en inhibant mes pulsions les plus humaines qui consistent à vouloir crier haut et fort ce que je pense de ceux qui ont l’insulte facile, le vocabulaire limité et qui ont pour seul moteur d’anciennes blessures enfouies et des complexes générés par des remarques d’enseignants exerçant mal leur métier. Eh oui, certaines blessures ont la peau dure, elles mettent du temps à guérir. Certaines persistent toute la vie et l’état d’adulte ne peut rien y changer.