Inquiètes. Les quelques millions de tunisiennes sont inquiètes. Les militants d’ Ennahdha ont beau essayé de les rassurer du maintient de leurs droit et acquis, personne ne les croit, car la vérité est révélée par les actes et non la parole, et les faits sont là : Ennahdha a non seulement refusé dé s’engager et de signer la charte citoyenne qui garantit les droits de la femme, mais s’est carrément retiré de la haute institution de la transition démocratique pour ne pas avoir à en discuter. La même chose est vraie pour l’argent politique : est-il juste que, grâce au financement de certains partis politiques, des personnalités des pays du golfe viennent nous imposer leur forme d’islam, une forme inadaptée qui néglige le fond et s’accroche à la forme, et exclut la femme de l a société? Ne peut-on pas considérer ces financements, qui sont souvent masqués par le biais de tierces personnes tunisiennes, comme une forme de haute trahison, susceptible d’être poursuivie en justice ?

Les Tunisiennes sont inquiètes parce qu’elles ont étudié,travaillé dur,construit et élevé des générations. Elles se sont battu de pied ferme pour mériter leur indépendance, et continuent à le faire tous les jours. On peut même dire que la femme tunisienne travaille plus que l’homme : à l’extérieur, et dans son foyer, et la société tunisienne ne serait pas ce qu’elle est sans sa contribution et son travail acharné ; et voilà qu’aujourd’hui quelques voix se lèvent pour la priver de ses acquis, au nom de l’islam.

Pourtant celui qui vise à priver la femme de ses droits, ce n’est ni le Coran ni l’islam,mais l’explication de certains exégètes qui n’ont qu’un seul souci : garder la femme sous leur contrôle total. Ils n’ hésitent pas pour cela à déformer le sens de certains hadiths et de le détourner à leurs profits ; en voici un exemple révélateur de l’ampleur et de la gravité de ce phénomène.

Un jour, un musulman qui devait accompagner le Prophète lui dit que son épouse était partie à la Mecque seule. Le Prophète lui répondit qu’il devait la rejoindre immédiatement. Fin de l’histoire et du hadith.Maintenant que doit-on comprendre de ce hadith et comment a-t-il été compris ?

Pour tout être équilibré et doté d’un esprit objectif,ce hadith signifie simplement qu’un homme se doit d’aider,d’accompagner et de protéger sa femme, surtout qu’à l’époque un voyage était synonyme de traversée du désert avec tous les risques que cela impliquait.

En tout cas ce hadith ne signifie en rien que le Prophète ou l’islam interdit à le femme de voyager seule. Pourtant,des exégètes musulmans se sont basés sur ce hadith pour interdire le voyage de la femme seule et en faire un être totalement dépendant de l’homme.

Quand on pense que la charia se compose en majorité de ce genre d’explications,ou plutôt de ce genre de déformations des propos du Prophète, on comprend pourquoi elle est si inadaptée,et pourquoi pas mal de personne refusent de s’y soumettre,la considérant comme injuste vis-à-vis de la femme. Toutefois,ces exégètes « faussaires », sont –ils conscients, qu’au-delà du tort qu’ils font à la femme, le plus grand mal qu’ils font,c’est à l’islam ?

Les Tunisiennes sont inquiètes, parce qu’au lieu de parler des vrais solutions à la crise et au chômage, on est en train de parler, voile et polygamie pour rafler des voix. On se demande pourtant comment la polygamie résoudrait les problèmes du pays ; surtout que si on regarde de près comme certains ont déjà fait, la polygamie n’est pas vraiment permise par l’islam :elle n’est qu’un symbole que Dieu choisit pour transmettre un message de tolérance et de solidarité (voir article précédent « Que symbolise l’islam ?»)

Quant au voile,la sourate « la lumière » dit « qu’elles rabattent leur voile sur leur poitrine », et non sur leur tête, ce qui constitue une énorme différence car cela signifie simplement une tenue respectable. D’autant plus que lorsqu’on voit une tunisienne, ce n’est pas vraiment la femme que l’on voit,mais le médecin, la prof…bref la personne. Le voile ne devrait pas être porté par la femme, mais devrait être dans la tête de celui qui la regarde. C’est ça l’islam tunisien, un islam plus proche de la vérité, car on adore Dieu à travers les principes, le travail et l’effort,plutôt qu’un bout de tissu ou de barbe.