Deux ans ! Imed El Houssine, (dit Abou Hamza), de nationalité syrienne, a entamé le 5 octobre dernier sa troisième année au centre de rétention pour étrangers de Lukavica en Bosnie. Il n’est pas le seul étranger dans ce cas : Omar Frendi, un Algérien, y aura passé un an, Ammar Al Hanchi, un Tunisien, y est retenu depuis avril 2009, et Zyed Gertani (dit Abdallah Baoura) et Fadhil Hamdani, des Irakiens, respectivement depuis mai et juin 2009. Ils ont été rejoints en 2010 par Noureddine Gaci (Algérie) et Ahmed Farahati (Egypte).
Alors qu’un peu partout en Europe, des étrangers sont placés en centre de rétention dans l’ignorance des populations, en Bosnie, la mise en rétention de ces « étrangers » n’a pas été cachée. Loin de là, elle a fait l’objet d’articles de presse. Autant dire qu’il s’agit d’enjeux politiques.
En effet, alors que se discute la suppression des visas pour les Bosniaques à moyen terme, et l’entrée de la Bosnie dans l’Europe, une loi a été votée en Bosnie en 2005, visant à réviser la nationalité de ceux qui l’avaient acquise entre le 6 avril 1992 et le 1er janvier 2006. La commission chargée d’examiner les dossiers considérés comme litigieux, aurait, si l’on en croit les chiffres publiés au journal officiel, déchu 441 Bosniaques de leur nationalité, qui ont immédiatement recouvré leur nationalité d’origine.
Loi ad hoc ? Les déchus sont des ressortissants de pays arabes ou musulmans venus pendant la guerre et ayant combattu dans l’unité des Moujahiddines de l’armée bosniaque ou ayant travaillé dans des associations humanitaires. La majorité d’entre eux ont épousé des citoyennes bosniaques et leurs enfants (ou leurs petits-enfants) sont bosniaques. Ils ont alors tenté d’obtenir un titre de séjour, qui leur a été refusé, ou déposé des demandes d’asile, qui ne leur a pas été octroyé.
Ils sont devenus brutalement des sans papiers. Et tandis que des dizaines prenaient la fuite en famille vers des cieux plus démocratiques pour éviter une expulsion, les autres se terraient, tandis que certains étaient arrêtés et conduits au centre de rétention. Trois personnes ont d’ores et déjà été renvoyées, en Algérie et à Bahrein. Les autres ont multiplié les recours pour faire échec à leur renvoi. C’est ainsi que la Cour Européenne des Droits de l’Homme a enjoint à titre provisoire de ne pas renvoyer Ammar Al Hanchi en Tunisie et a renvoyé d’autres affaires devant la Cour Suprême de Bosnie. Les mois et les années ont passé. La loi prévoit que la rétention ne devrait pas dépasser trente jours, et à titre exceptionnel cent quatre vingt jours. Or ces déchus de la nationalité bosniaque ont passé, et de loin, plus que 180 jours dans un centre de rétention. Ils sont soumis de facto à une peine de privation de liberté alors qu’ils n’ont été condamnés par aucun tribunal, ils n’ont pas fait l’objet de poursuites. En un mot, ce sont des innocents qui sont enfermés. Des innocents qui pourraient envier les droits octroyés aux prisonniers de n’importe quelle prison : savoir la durée de sa peine, avoir des permissions de sortie, le droit à des études ou à un travail, etc….
Luiza Toscane
pourquoi est ce que ces boula7ya font appel à la cour européenne des droits de l’homme ? ils ne sont pas européens que je sache.
Qu’ils rentrent dans leurs pays respectifs et payent pour leurs crimes.
Ah les 5wamjeyyas qui veulent profiter de l’europe et des allocs payées par les kouffars !!!
Je trouve ça choquant de les avoir déchus de leur nationaité alors qu’ ils ont risqué leur vie contre les islamophobes serbes.
En plus ils se seraient liés par des mariages, et quand bien même ce ne serait pas le cas, je trouve ces mesures très etonnantes de la part de la Bosnie.
C’ est même mystérieux !
(pour l’ autre commentaire, je le trouve assez ….’bizarre’ !)
Il y a aujourd’hui trois ans que monsieur Imed El Houssine est au centre de rétention de Lukavica.
Voir :
http://www.wikio.fr/article/luiza-toscane-syrien-retention-ans-291964167
Tous les messages de soutien qui seraient publiés sur ce forum lui seront transmis.
Luiza
Ça ne m’étonne pas à moi. Dans la Bosnie il y a presque deux États : la Fédération et la République Srpska. Ce le résultat après Dayton. La Communauté démocratique international a justifie ainsi le nettoyage ethnique fait pendent la guerre en laissant le territoire de la République Srprska commandé dans les mans de serbes ultranationalistes. Et beaucoup des Musulmans qui avait du fuir de son village ou ville qui été dans ce territoire, n’ont pas pus encore rentrer. Pour exemple dans le village de Srebrenica, ou il y a eu il fait 16 ans le génocide plus affreux après la Seconde Guerre Mondial.
Le Gouvernement de la République Srpska agit comme un obstacle pour l’integration de l’ensemble du territoire. Chaque quelques mois, il menace de faire un référendum (sans possibilité que votent les personnes qui n’ont pas pu encore rentrer, musulmans bien sur) et de s’unir a la Serbie. Et cette situation qui se prolonge pour des années et années après Dayton, contamine l’ensemble de la Bosnie et Herzégovine. On pourrait dire bien des choses, mais je vais finir. La question c’est d’abord comme aider ? Je crois qu’il faut mettre en contact et en connaissance (peut être on l’a fait déjà) ce problème avec les organisations de Droits Humains et Syndicats du pays, te demander une campagne simple, unitaire, humaine, pour la liberté sans charges et rétablissement des droits de ces citoyens bosniaques (soit son origine et sa religion quel soit). Et après, avec ce la élargir cette campagne au niveau européen. Je crois que la fondation de mon syndicat pourrait être d’accord avec une telle campagne.
Alfons Bech
Responsable de coopération syndicale avec les Balkans pour la Fundació Pau i Solidaritat de CCOO de Catalogne