Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad, lors de son discours pendant la conférence sur le racisme, le 20 avril 2009 à Genève.

Après la fin de la seconde guerre mondiale, ils [les Alliés] ont eu recours à l’agression militaire pour priver de terres une nation entière sous le prétexte de la souffrance juive”, (…). “Ils ont envoyé des migrants d’Europe, des Etats-Unis et du monde de l’Holocauste pour établir un gouvernement raciste en Palestine occupée (…) Des efforts doivent être faits pour mettre un terme aux abus des sionistes et de (leurs) partisans

Ces propos du président Iranien Ahmadi Najad tenue hier à la tribune de la conférence de Durban II sur le racisme à Genève ont étés qualifiés de “Racistes” par le président français Nicolas Sarkozy. Ils ont justifié pour le même motif le départ de la salle de conférence de l’ambassadeur français imité immédiatement par 22 autres représentants d’États de l’Union européenne présents. Les Allemands, les Néerlandais, les Polonais et les Italiens, ont choisi la politique de la chaise vide comme les Américains, Israéliens, Canadiens, Australiens et Nouvelle-Zélande.

Ce “scénario était écrit d’avance” comme l’a noté pierre Haski sur “Rue89” Plus tôt dans la journée, le chef de la diplomatie française Bernard Kouchner avait prévenu : “Aucun dérapage, aucune provocation ne seront tolérés. Si le président (iranien) Ahmadinejad veut rouvrir le texte qui a été difficilement accepté ou s’il profère des accusations racistes ou antisémites, nous quitterons la salle immédiatement. Nous ne tolérerons aucun dérapage, aucune provocation“.

Le problème dans cette affaire est qu’en lisant les propos du président iranien ou à les entendre on ne voit pas ou est « l’appel intolérable à la haine raciste » par le quel les délégués occidentaux ont justifié leur retrait. “J’ai beau lire et relire la phrase du dirigeant iranien, je ne vois pas en quoi elle peut être qualifiée de raciste. Dénonce-t-il les juifs en tant que juifs ? Non. Il dénonce les Alliés qui ont permis la constitution de l’Etat d’Israël en Palestine. Fait-il preuve de négationnisme ? Pas là en tout état de cause. Parler de « monde de l’Holocauste », c’est bien le reconnaître. Mais c’est plus que cela : c’est aussi souligner que la responsabilité de l’Holocauste n’est ni partagée ni universelle. Quant à la formule « sous le prétexte de la souffrance juive », elle ne nie pas la souffrance en question ; elle ne fait que souligner l’usage politique qui en a été fait ; en l’occurrence justifier la colonisation de la Palestine. Alors est-ce la formule « gouvernement raciste en Palestine occupée » qui choque tant Nicolas Sarkozy et les autres représentants européens ?” note justement le commentateur du site “les indigènes de la république“.

Il semble clair que l’occident à de plus en plus de difficultés à imposer ses définitions des droit de l’homme et de leur universalité. Ce n’est pas par son alignement aveugle et partisan dans la défense des abus et des crimes israéliens qu’il va réussir à convaincre du bon sens de ses arguments. Ce qui s’est passé à Genève le 20 avril n’est qu’une illustration de la relativité de tout principe si tout débat est écarté par parti-pris.

Yahyaoui Mokhtar
Le 21 Avril 2009