Aujourd’hui à Tunis, la section tunisienne d’Amnesty Internationale présentait un rapport sur l’islamophobie en Europe.

Avec son rapport “Choice end prejudice : discrimination against Muslims in Europe” Amnesty International parle de la situation des musulmans d’Europe. Une situation difficile puisque dans de nombreux pays ils seraient victimes de discriminations du fait de leur croyance et de leur appartenance religieuse.

Ainsi aux Pays-bas, en Suisse, en Belgique, en Catalogne et en France les musulmans sont victimes de stéréotypes et de préjugés négatifs. Une situation dénoncée par Amnesty puisque comme l’explique Sonde Garbouj, présidente de la section tunisienne de l’association, ces sévices et violations sont la pépinière de l’intégrisme et des violences que nous voyons aujourd’hui. « Ce n’est pas constructif. Ce n’est pas la base de l’intégration de ces gens qui resteront marginaux et seront une problématique pour le pays qui les accueille comme pour pour leur pays d’origine » explique-t-elle.

Les discriminations sont faites dans trois domaines en particulier : l’accès à l’éducation, l’accès à l’emploi et la mise en place de lieux de culte.

Pourtant des lois existent en Europe contre les discriminations, le législateur a fait sont travail. Mais l’application fait défaut. Surtout quand les partis politiques finissent par s’emparer de ces questions et les tournent à leur profit. Le halal, par exemple, était une thématique de campagne lors de l’élection présidentielle française. La question de la discrimination et de l’inégalité entre citoyen, elle, semble ne s’être pas autant faite entendre.

Ce qui ressort également de cette étude c’est que les filles et les femmes sont les premières discriminées du fait de leur tenue, notamment du fait du port du hijab. « Et là on ne parle même pas de voile intégral, précise Sondes. Or ce n’est pas en interdisant que l’on peut lutter contre ce genre de phénomène. »

En France la loi contre le port de cagoule, qui concerne le port du niqab puisqu’elle interdit de se présenter le visage dissimulé dans l’espace public, devait aussi permettre de lutter contre les violences faites aux femmes. En effet certains ont voulu voir dans cette loi une manière de lutter contre les pressions exercées sur certaines femmes pour qu’elles portent le voile intégral alors même qu’elles ne le désirent pas. Mais interdire c’est repousser, sortir de la sphère du partage, exclure. Voilà comment on se retrouve avec un intégrisme en expansion.

C’est en fait par l’éducation, la discussion et l’échange que l’on peut lutter contre ce type de phénomène. En Tunisie ce rapport peut servir d’exemple puisque la rédaction de la Constitution est en cours et que les questions de mixité et de respect de chacun doivent retenir notre attention.

Sondes Garbouj en appelle d’ailleurs au gouvernement, qui doit travailler en profondeur pour que personne, en Tunisie, ne soit exclu.

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