Le président tunisien Kais Saied « s’est engagé auprès de la France à faciliter l’octroi de laissez-passer consulaires (…) afin de pouvoir procéder à l’éloignement du territoire français de plusieurs fichés S d’origine tunisienne, séjournant illégalement en France », a indiqué la radio Mosaique FM, le 1er novembre, sur son site web. L’information basée sur un article paru sur le site du quotidien français « Le Parisien » le même jour, a suscité une large polémique en Tunisie. En effet, les défenseurs des droits humains craignent une implication officielle tunisienne dans l’expulsion des migrants clandestins.
Dans son édition du dimanche 1er novembre, « Le Parisien » a fait état de la visite qu’effectuera le ministre français de l’Intérieur Gérald Darmanin en Tunisie « en fin de semaine ». Cette initiative a été décidée à l’issue d’un échange téléphonique, samedi, entre le président français Emmanuel Macron et son homologue tunisien, Kaïs Saïed, qui « a transmis un message de solidarité à l’égard des familles des victimes » de l’attaque terroriste de Nice.
Le président tunisien « s’est engagé auprès de la France à faciliter l’octroi de laissez-passer consulaires », a relevé « Le Parisien », sans mentionner de sources. « Ces documents sont indispensables aux éloignements forcés, mais les pays d’origine rechignent très souvent à les accorder. Gérald Darmanin sera donc chargé de mettre en place un processus plus fluide », a souligné le journal.
L’information relayée par le média français a suscité de multiples interrogations, dans la mesure où elle n’a été confirmée par aucun communiqué officiel du côté de Paris.
Au niveau tunisien, Rim Gacem, responsable du service Communication de la présidence de la République, a démenti, dans une déclaration accordée à Nawaat, les éléments publiés par le journal français tou en ajoutant :
A ce jour, la Tunisie et précisément la présidence, n’a officiellement rien conclu sur cette question
Dans son rapport de septembre 2020 sur la migration irrégulière, le Forum tunisien pour les doits économiques et sociaux a indiqué :
« Malgré les variations climatiques qui ont accompagné le mois de septembre, les flux migratoires se sont poursuivis, environ 4000 personnes ont participé au projet de migration dont 1923 ont réussi à atteindre les côtes italiennes tandis que 2035 individus ont été interceptés. La région du Grand Tunis a émergé pour la première fois en se classant troisième dans les opérations de traversée après Sfax et Médenine. Les traversées interceptées ne se sont pas uniquement concentrées sur les ports de La Goulette et de Radès mais elles ont inclus, également, des tentatives de départ à partir des plages de la banlieue sud de la capitale et des plages du gouvernorat de l’Ariana, ce qui n’était pas courant auparavant ».
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