Ebranlés par la pornographie télévisuelle, les téléspectateurs sont désormais prêts à percevoir une telle scène comme un polar sans suspense, un péplum où le gladiateur se suicide, non pas pour préserver son honneur, mais par servilité à son supposé ennemi, sans même être dans une posture de combat. « Aux armes les oubliés », écrivait Ben Brik en extension du titre de son livre paru en 2011, « Tunisie, la charge… Position-s ». Lundi, en commentant la polémique sur les privilèges accordés par la présidence de République à Nessma pour la couverture de la cérémonie d’hommage aux lauréats du Prix Nobel, il ne savait pas quoi faire de ses armes, au point de les retourner contre lui-même. Le rêveur débridé s’est laissé hanté par Nabil Karoui.
Retour à la scène du crime : Taoufik Ben Brik, journaliste et écrivain anarchiste, ancien opposant à Ben Ali et à la Troïka, est interviewé par Borhen Bsaies, propagandiste de Ben Ali et collaborateur de ses services de renseignement. C’est sur la chaîne co-fondée par Silvio Berlusconi, symbole du politique corrupteur et corrompu, que ça se passe. A ses côtés, le patron de la chaîne Nabil Karoui, un propagandiste mal inspiré aux ambitions politiques mal-refoulées. En face de lui, Khalifa Ben Salem, député au dernier parlement de Ben Ali dont l’échec politique après la révolution, l’a contraint au recyclage en tant qu’« analyste politique » sur Nessma. « Il y a quelques temps, il en rêvait », raconte Ben Brik pour la défense de Karoui. « Je l’ai harcelé pour qu’il le fasse, au point de le pousser à me dire : tu m’as manipulé pour faire ça », martèle-t-il avant d’asséner le coup de grâce : « Avec Nessma, Nabil a fait monter le Prix Nobel sur le podium ». Népotisme vu le rapport entre son nouveau patron et le fils du président, substitution du secteur privée au service public vu le privilège de Nessma au détriment d’El Watania, mensonge et désinformation vu le nombre de contrevérités débitées sur ce plateau, c’est, en bref, tout ce que Ben Brik a passé sa vie à combattre.
Taoufik Ben Brik, qu’il repose en paix, était une grande gueule, une plume indomptable. Les pires années de la si douce dictature ne l’ont pas plié alors qu’il était au cœur du cyclone. Il a souvent clairement affirmé avoir choisi son camp : Celui des déshérités, des oubliés, des marginaux, des « mroufez », disait-il. Il était « contre le pouvoir », tout comme son saignant dazibao. La vérité était sa priorité. Qu’ils passent par la fenêtre de la satire, de la caricature ou même de la fiction, ses écrits défonçaient les portes de la vérité, aussi horribles, aussi gênantes, aussi crasses soient-elles. Peu importe le support, article de presse, pamphlet, roman ou essai, les fortifications ne lui résistaient pas. Sa boussole ne cessait d’indiquer le chemin vers « les champs du possible ». Poète dans l’âme, accidentellement journaliste, il était une inspiration. Après la révolution, il a acquis un statut d’intouchable, peu importe la violence de son propos et la gravité de ses accusations. Il porte le dengri, affectionne le vin et adore les plats épicés. Malheureusement, sa gourmandise semble l’avoir amené à sa perte, lundi 09 novembre 2015 sur Nessma.
« Si en Algérie on assassine les journalistes, en Tunisie on a assassiné le journalisme », disait Ben Brik sous Ben Ali. Il est totalement inutile de continuer à abuser des morts. Alors, pourquoi donc ce penchant pour la nécrophilie ? La baleine ne rit plus. Saad El Cowboy a avalé sa langue. « Et maintenant, tu vas m’entendre », ordonnait-il. Hier, ils lui obéissaient. Aujourd’hui, il est inaudible. « Je ne partirai pas », disait-il. Mais le voilà parti… pour de bon.
Excellent article.b.brk est parti sans retour.Encore une feuille morte.
belle épitaphe
Il a dit de pisser sur lui quand il mourra. Je pisse sur toi T. Ben Brik. Tellement de contradications contre la dictature mais il s’accommode bien avec son son chien fidèle Karoui qui change de maître comme il change de chaussettes?
Lui journaliste? Je n’en suis pas sûr.
Taoufik Ben Brik, repose en paix,
Ben Brik s’en và, était-il un jour là ? probablement… dans les années vides de Ben ali, plus vide que moi tu aura la notorité. Il était, paix à sa langue, un adorateur de la forme, aimant le son de sa voix résonnante, même si la substance est absente ou souvent dégoutante. Dans les années Ben ali, la forme de l’opposition, la posture du défi suffisait à faire l’affaire. De nos jours, c’est encore un autre tambour battant pour lui même et la clique de l’alcool innovant et bruyant.
Je suis perplexe….qu’apportez-vous en soutien à votre démonstration ? Un seul élément, une seule phrase qu’aurait prononcée Ben Brick – je n’ai ps vu l’émission ici traitée : « Avec Nessma, Nabil a fait monter le Prix Nobel sur le podium ». Un peu léger. Trop, par rapport à ce qu’on attendait.
La vérité est que ça fait longtemps que nous avons perdu Ben Brick. Au moins depuis 1 an sur Nessma à l’époque des élections, où je le suivais de temps en temps avec Meryem Belkadhi. Il se tortillait entre louanges envers l’establishment, interrompues par quelques fulgurances, des cris du coeur, où on voyait sa nature reprendre le dessus. Si la démonstration de la perdition de Ben Brick avait été un tant soit peu menée, le constat aurait été que le mal qui ronge le pamphlétaire ne date pas d’aujourd’hui.
Quant à son talent d’homme de mots…Non. Tout simplement non. Ce talent n’a sans doute jamais existé, quel qu’ait été le charisme de l’homme du temps où il était isolé par le pouvoir de Ben Ali. Ce n’est pas une question de goût, c’est un constat : ses idées sont confuses, souvent absurdes, des culs de sac de la pensée logique : un manque criant de suite dans les idées – pleines de bons sentiments révoltés sans doute : ne lui restait que la force de l’émotion. Il n’est pas une seule de ses phrases qui ait été correcte (en langue française). Malgré les envolées lyriques et les références grandiloquentes à telle ou telle figure historique politique ou littéraire.
Bravo Thameur! J’AIME
son arrivée sur nessma était en soi un paradoxe … une fin préméditée à son insu !
Ben Brik à l’oeuf, à la tomate, au thon …. ses livres insipides, fades et sans intéret …
Bref, il mérite le Prix Nobel de littérature …
Apres la revolution, il s est avere que b. Brik est quelqu un qui vivait يتمعش de la dictature et il se faisait heros par ses actes opposants . Aujourd hui , il est oisif , mme ses medits n ont pas de valeurs parce que ses cartes ont ete brulees , et son vrai visage decouvert : on ne l a jamais ecouté defendre ni la democratie ni les victimes des nouveaux oppresseurs, ni de la justice sociale, on ne le voit que manipulé par certains medias pour insulter leurs adversaires qui sont les siens aussi , et les medire insolemment! Pauvre b.brik devoilé et salement manipulé!!!!