Samedi 4 octobre, dans une petite ville près de Bizerte, un lycéen de 21 ans, se fait agresser par trois inconnus et violer par deux d’entre eux. Saisi par la peur et la honte, la victime choisit de ne pas porter plainte. Après l’affaire Marwen, le test anal est devenu un cauchemar.
J’ai peur de changer de statut, une fois au poste de police. De la victime qui devrait être protégée, je deviendrais le criminel qui doit aller en prison,explique A.A.
Tout s’est passé très vite. A.A. rentrait chez lui vers 20h30. Rien à manger chez lui, il ressort pour acheter un sandwich. Dans une ruelle sombre qui mène à l’ancienne Maison de la culture, brûlée depuis janvier 2011, un homme l’interpelle. « J’ai cru qu’il demandait du feu. En m’approchant, il me saute dessus et me traîne à l’intérieur du bâtiment calciné » bégaye A.A, en essayant de maîtriser son émotion. Il faisait noir, ils étaient trois. « Le premier avait les cheveux longs. Le deuxième était costaud. Le troisième était brun, ne disait pas grand-chose ». Pendant un moment, A.A a pensé à un nouvel épisode d’humiliation. « Je me suis habitué aux agressions quotidiennes. Les gens me traitent de tous les noms dans la rue. Miboun, Mouch rajel, PD sont des mots que j’ai toujours entendu. Quelques fois, les agresseurs passent à la violence physique ». Mais cette fois, les menaces de viol se sont avérées sérieuses. « Après m’avoir insulté et tabassé, celui qui m’a entraîné dans le bâtiment, m’a baissé le pantalon … et ils m’ont violé à tour de rôle. Le troisième ne m’a pas touché. Ils rigolaient entre eux… Ils me disaient que ça sera le tour de ma mère… que je ne suis pas un homme… qu’il fallait me tuer pour nettoyer le pays de mes semblables ». A.A se tait un moment. Il baisse la tête et se recroqueville.
Le jeune homme ne songe pas à porter plainte. Même après la vague de solidarité avec Marwen, victime d’un test anal qui l’a conduit en prison, A.A continue à avoir peur. « Je n’ai pas les réseaux nécessaires pour me protéger. Je ne connais personne dans le monde des médias et dans la société civile. Quand j’ai décidé de parler de ce viol, je me suis adressé à un ami proche. Il m’a mis en contact avec l’association Mawjoudine » qui soutient de nombreux homosexuels en difficulté.
A.A n’a jamais eu de doute sur son homosexualité. Enfant, il savait qu’il était différent.
Les jeux de garçons ne me disaient rien. Je savais que je ne suis pas comme les autres. Au départ, ça m’a fait peur mais après, je l’ai accepté.
Ce qui était difficile à accepter, en réalité, est le regard des autres. A 13 ans A.A en était déjà à sa première tentative de suicide. Un jour sa tante énervée, lui balance devant toute la famille : « mekch rajel » (t’es pas un homme). Blessé et humilié, A.A. tente le soir même de mettre fin à ses jours en avalant un cocktail de médicaments. Le lendemain, transféré à l’hôpital, il y passe plusieurs jours. Sa mère, ne voulait même pas savoir les raisons de son geste. « Elle a effacé cet épisode de la mémoire familiale. Personne ne peut évoquer cet événement devant elle. Les rares fois où le sujet est évoqué, elle fait la sourde oreille. Le déni total » constate A.A.
Les parents de A.A. se séparent quand il avait 14 ans. Il reste avec sa mère mais compte sur la notoriété de son père, haut fonctionnaire régional. « Je pensais être à l’abri, que personne n’oserait me toucher dans cette ville. Mais les gens parlaient de moi, certains ont pu dire à mon père que je ne suis pas normal. Et lui ? Il ne dit rien mais je pense qu’il est au courant. Parfois quand il est bourré, il m’appelle et me dit : pourquoi tu n’as pas de petite copine comme tout le monde ? Je ne réponds jamais. Je sais qui je suis, même si je ne le dis pas haut et fort », estime A.A.
De son viol, ses parents n’en savent rien. « Si mon père l’apprend, il s’en prendra à moi. Ma mère serait dans le déni total comme d’habitude. Donc, je préfère garder le silence » explique A.A.
De toute façon, tout était prévisible. Le viol, les agressions quotidiennes, le mépris de mes proches et de tout le monde. Même s’ils annulent la loi du test anal, les mentalités resteront les mêmes. Il n’y a pas de vie pour moi dans ce pays.
ألسيدة فيروز مرة قالت ” حياة الأنسان زغيرة عالأرض لازم يعيشها بالفرح و المحبة و السلام” و أنت تعيش في أجمل أيام العمر فمن الصعب إنك تتجاوز كل هالهموم أما صعيب موش مستحيل أنا نتمنالك تتجاوز كل الحاجات اللي تقلق و توصل تحس بفرح و سعادة لأنو كل إنسان يستحقهم ( متكلمتش على العقليات لخاطر كإني نهرس في الما) #أنسانية_أحنا_نخلقوها ♥
Attristée que de telles barbaries puisse arriver dans ma ville, je ne peu imaginer le clavaire que t’a du vivre
Protégeons vite les minorités en supprimant les articles monstrueux de dénigrement de ceux qui sont différents !!
s’ils arrivent à bander devant un homme c’est que se sont tous des homosexuelles à mon avis!!!ils ont juste honte de l’admettre :)
De tout coeur avec toi . ta vie est ici en Tunisie dans ton pays. car comme il y autat de cons et de méchants sans coeur il y a encore des coeurs tendres et des ames charitables. ne perd pas espoir sois toi méme vis ta vie et tu les emmerdes. touchant ton témoignage
t’es encore jeune et t’as la vie devant toi. il faut se remettre a l’evidence, t’as effectivement pas de vie dans ce pays. t’as pas a etre humilié pour ce que t’es, etre tabassé et violé et avoir peur de porter plainte: c’est honteux mais c’est le pays dans lequel on vit. je te conseille de demander l’asil. y a peu de pays ou tu seras accepté comme t’es; choisis un d’eux et fonce. t’as pas a perdre ta vie ici.
J’aimerai corriger quelques fautes:
…bégaye A.A, en essayAnt de maitriser son émotion…
…Un jour sa tAnte énervée…
Sinon l’article est très touchant, et des incidents comme ça me font perdre ma foie en l’humanité de plus en plus chaque jour, merci d’avoir partagé et courage à A.A
j’aimerais corriger une faute aussi ^^
ma foi *
Ton histoire m’a fait mal au coeur! C’est triste de vivre dans le noir et dans le peur. Mathabia n9ollek il faut quand meme aller a la police amma na3ref elli enti elli bech tetrme fil 7abs 9balhom houma :( C’est vraiment Désespérant :(
De l’autre côté de la méditerranée on ne peut pas faire grand-chose, d’autant qu’ici non plus tout ne va pas pour le mieux, malgré les apparences.. mais je voulais te dire que je pense à toi. Je connais ton pays et j’y ai de bons souvenirs. C’était il y a longtemps….
J’ai vécu aussi ce par quoi tu es passé, j’avais 12 ans et j’ai aussi gardé le silence..; pendant trente ans! Ne fais pas mon erreur. Parle. Libère-toi de ce poids. Si ce n’est pas à la police, confie-toi à des proches. Ceux qui sont prêts à nous écouter ne sont pas forcément ceux à qui l’on pense…Mais il y en a. Courage. Tu vaux mieux que ce que tu as vécu..Les pourris ce sont les autres. Tu ne dois pas avoir honte. Malgré ce qu’il t’ont fait, tu es resté pur. Ils ont voulu te salir, mais pas leur acte, ce sont eux qui se sont salit eux-mêmes. je te souhaite de trouver un garçon à la mesure de ce que tu as à partager……
Ce n’est pas un article d’opinion. C’estun remue-merdeOn ne respecte même plus la douleur des gens. Tout est bon pour pondre un papier. Tout est bon pour defendre la liberté. Ce jeune s’est cru tellement libre qu’il est devenu marginal. Mais il ne veut pas assumer ses choix. Il est devenu une victime pour propager des valeurs futiles et naives. Est-ce le role des médias de remuer la boue? Est-ce le rôle des médias d’encourager la marginalité, les tendances morbides…..etc. Au nom de la liberté? Est-ce celà la liberté? Vive la révolution?
Quelle tristesse ta vie AA. Je compatis. Et oui tes 2 violeurs ont réalisé un acte d’homosexualité, eux aussi. Etrange “justice”.
Bechir, l’homosexualité ne se “propage” pas comme une contagion. La majorité de la population est hetero et ne deviendra jamais homo. Seule une minorité est, a toujours été et sera toujours homo. C’est naturel, Dieu a créé le monde ainsi.
Pourquoi ne pas laisser vivre tranquillement les homo à côté de nous ? Ils ne nous fait aucun mal. Ne nous laissons pas dominer par la crainte. Tous frères et soeurs, vivant en paix, respectant la liberté de l’autre…