Décidément, une appellation peut en cacher une autre ! C’est le cas dans l’acronyme de notre “Assemblée des Représentants du Peuple” (ARP). Si le nom « Peuple » est devenu très à la mode dans le jargon de la politique politicienne en Tunisie, surtout après le 14 janvier 2011, tout porte à croire que le mot « Peuple » dans notre « ARP » signifie plutôt « Partis ».
Ainsi selon le dictionnaire ” LAROUSSE “, ” un député est un élu qui, à l’Assemblée nationale, participe au travail législatif et au travail de contrôle du Gouvernement “.
Même s’il est élu à partir d’une circonscription, tout député, ” compte tenu de la mission de vote de la loi et de contrôle de l’action du Gouvernement dévolue à l’Assemblée nationale, représente la Nation tout entière et est à ce titre détenteur d’un mandat national ” et non pas du peuple tant qu’il a été élu par une partie de ce dernier.
Malheureusement, le populisme, qui caractérise la communication de nos politiciens et essentiellement nos 217 députés, a fini par induire les Médias et le peuple en erreur.
Les promesses électorales lors des deux derniers législatives (ANC et ARP-Ndlr) ont laissé croire qu’un député peut vraiment servir sa région et avoir un impact direct sur le développement de son gouvernorat ou de sa localité.
Or les fonctions d’un député diffèrent totalement de celle d’un membre du Conseil régional sous d’autres cieux.
Théoriquement, un élu parlementaire travaille au sein d’une des commissions permanentes de l’Assemblée.
Selon la définition de l’ONU, sa fonction principale est de :
préparer le débat qui aura lieu en séance publique et qui aboutira au vote de la loi. Il peut aussi déposer des propositions de loi et en commission, puis en séance publique, il peut proposer, par amendement, des modifications au texte examiné et prendre la parole.
Pour ce qui est de son rôle de garde-fou, le député peut “ interroger le gouvernement et examiner son action au sein d’une commission “. Et il a également le droit de ” signer une motion de censure qui sera soumise au vote de l’ensemble des députés pour mettre en cause la responsabilité du Gouvernement “.
D’autre part, les députés dans un parlement s’organisent en blocs et ces derniers se définissent selon les alliances entre les parties et les orientations politiques du moment.
À part les élus d’une liste indépendante (mais dans la politique nul n’est indépendant-Ndlr), ceux appartenant à une formation politique sont tenus à respecter les directives et les décisions du bureau politique du parti : c’est la discipline partisane qui passe devant même ses convictions personnelles.
Et tout le monde se souvient de ce qui est arrivé à la députée Monia Ben Nasr du parti Al-Moubadra (l’Initiative) – et présidé par Kamel Morjane – juste après l’assassinat, le 25 juillet 2013, du député de l’opposition Mohamed Brahmi et les attentats terroristes survenus au Mont Chaambi, dont celui du 29 juillet, qui a causé la mort à 8 membres de l’armée nationale.
En effet, ce membre de l’Assemblée nationale constituante (ANC) a été évincé de son parti à cause de sa participation à la séance plénière de l’Assemblée, boycottée par les députés de l’opposition et ce contre les instructions de son parti.
Cette exclusion sans ménagement est un parfait exemple qui montre, preuve à l’appui, que les parlementaires en Tunisie sont les représentants de leurs partis et non pas ceux du peuple.
Donc trêve d’amalgames et soyons francs avec nous-mêmes.
Un député parlementaire est tenu de se soumettre à une discipline politique et de respecter les alliances de son parti tout en s’alignant aux décisions collégiales prises par son bloc parlementaire.
Malheureusement, contrairement à d’autres démocraties comme la France ou le Maroc, les vrais représentants du peuple sont les membres élus des Conseils régionaux.
Le jour où il y aura en Tunisie des élections régionales comme c’était le cas, le vendredi 4 août 2015, au royaume chérifien, la notion des ” Représentants du Peuple ” sera prononcée à sa juste valeur.
Et qui dit Conseils régionaux, dit développement à l’échelle régionale et décentralisation de la décision politique.
En revanche avec la désignation de Gouverneurs et de Délégués, la démocratie participative dans nos contrées n’est pas pour demain.
De ce fait, quand un député vous dit : ” Je suis le Représentant du Peuple “, la réponse qu’il mérite serait: non Monsieur/Madame, vous êtes seulement un élu, détenteur d’un mandat national et représentant d’une couleur politique (partisane ou indépendante).
À bon entendeur, salut !
Notez aussi que dans les décisions prises à la majorité: une seule voix peut faire basculer toute l’Assemblée.
Donc une petite minorité peut imposer sa loi à la majorité !!!
Faux. Une seule voix en plus d’une majorité qui s’est renversé.
Excellent article existentiel ou l’auteur vomit sa haine viscerale du pouvoir et de toute autorité. Est-ce par un exces de subjectivité ou par naiveté politique? Que ce soit pour l’une ou l’autre, le réalisme politique ne saurait s’embarasser de ces gesticulations inutiles.Parce que dans les faits les “jeux sont faits”. La démocratie qui est l’expression de la volonté populaire, a donné le pouvoir et l’autorité à un régime qui est libre de faire ce qu’il veut pour protéger ses interets. Et il peut tordre le coup à tous les principes de la démocratie, de la justice, de la constitution…..etc. C’est bien fait pour la gueule du peuple, des intellectuels et des partis progressistes et de l’opposition. Ils peuvent se plaindre (article present)protester, raler…etc.si celà sert leurs objectifs. Mais comme la lutte continue, ils peuvent se battre toujours. Et la marche de protestation conte la”reconciliation économique” de Samedi sera un1er test. Soit ils gagnent cette bataille, soit ils la perdent?