L’un des plus grands drames de l’opinion publique arabe, c’est de n’avoir jamais su ou voulu réaliser que l’un des pires impérialismes des temps modernes sortira de ses propres entrailles. Et nous y sommes !
Pendant plus de 50 ans, cette même opinion publique arabe, sevrée jusqu’à la lie par la théorie du complot occidental, refusait de voir les graines, plantées à sa porte, d’un sanguinaire impérialisme que l’on nomme aujourd’hui, entre autres, Daesh.
Et dire que vis-à-vis de ce constat, il y aura encore ceux qui vont sauter sur l’occasion pour -encore et toujours- sortir le sempiternel discours sur l’impérialisme occidental… avec ce que fut son bras armé, la colonisation.
C’est compliqué de se réveiller d’un long sommeil. Oui l’impérialisme occidental a existé avec son lot d’une colonisation horrible. Mais ce n’est pas le sujet… Il s’agit plutôt de quelque chose autrement plus grave aujourd’hui, en l’occurrence de ces 5es colonnes plantées un peu partout sur le territoire des pays arabes et qui ne demandent qu’à frapper.
Pour le cas de la Tunisie à proprement parler, le plus inquiétant ce n’est pas Daesh. La Tunisie n’est, ni l’Irak, ni la Syrie à l’État en déliquescence, ni la Libye, ni la Somalie.
Le plus inquiétant en Tunisie, c’est plutôt ce que représente le symbole de Daesh pour tous ces abrutis au sens littéral du terme (cf. définition plus bas) qui débitent tant de médiocrités sur le “danger” des droits de l’Homme, fragilisant ainsi la jeune démocratie tunisienne et ce qu’elle suppose en termes de garanties et droits fondamentaux. C’est à croire que l’ennemi public n°1 en Tunisie, ce sont lesdits droits de l’homme et non ceux qui cherchent à les éradiquer de la civilisation humaine.
Et des abrutis…, ils ont été nombreux (trop même) à avoir étalé leurs âneries ces derniers jours sur les grands médias. Et c’est en de pareilles circonstances, qu’effectivement, ces grands médias deviennent, par excellence, les outils d’abrutissement des masses !
Quant à nous, nous l’avons écrit et nous le répétons pour la énième fois :
“Dans ce pays, ceux qui commettent des actes relevant du terrorisme, on les traque sans relâche, on les arrête et on les juge pour leurs ignobles crimes. Ce qui distingue les civilisés des barbares, c’est l’honneur des premiers à préserver la dignité humaine en toute circonstance et le déshonneur des seconds à se transformer en boucher dès que rien ne va plus. Or, la Tunisie n’est pas Daesh et ne le sera jamais !
On n’accède pas à l’honneur et à la civilisation quand ça va bien ; on y accède par son comportement à l’issue des épreuves, aussi difficiles et cruelles soient-elles. Et c’est toujours durant les épreuves que l’on distingue les femmes et les hommes d’honneur des salauds !
Et dans ce combat contre le despotisme, de quelque bord fût-il, la lucidité et la vigilance des citoyens responsables sont de rigueur pour ne pas tomber dans les pièges tendus par les uns ou par les autres.
Enfin une observation de bon sens : Nous n’avons pas à choisir entre le laxisme dans la lutte contre le terrorisme ou le despotisme d’État, choix auquel de nombreux malintentionnés cherchent à faire croire. Car rien n’empêche de lutter efficacement contre le terrorisme tout en préservant nos libertés et garanties fondamentales, si chèrement acquises.”
PS :
Extrait du “Grand Robert” :
– Abruti, adj. du verbe “Abrutir” : Rendre semblable à la brute, dégrader l’esprit, la raison.
– Abruti : dont les facultés intellectuelles sont temporairement amoindries…
Réaction epidermique tres touchante,juste et tres pertinente, même si elleest agressive. Mais pour sortir les nombreux abrutis de leur sommeil, ou indifference, ou ignorance, il faudrait denoncer en détail d’abord ceuxqui abrutissent davantages directement ou indirectement ces nombreuxdéjà abrutis, comme lesmédias, les politiciens detous bords, les intellectuels lâches….etc. Ensuite ou en même temps, il faudraitet dénoncer aussi sans ménagements ces abrutis eux mêmes et plus précisément tous les constituants de cette classe moyenne, qui se fait appeler à juste titre “majorité silentieuse” . Et celà dans l’attente d’une dictature qui nivellerait tout et qui opérerait un véritable formatage général des esprits des Tunisiens. C’est aprés qu’on pourrait commencer à utiliser à bon escient les principes deliberté, de justice, de démocratie, de droits de l’homme, de l’islam.
Sauf que Daech est né en réaction à l’invasion de l’Irak par l’us en 2003 sans qu’aucun lien n’ait été établi entreAl-Qaïda et le régime de Sadam Hussein. Quelques années plus tard on réserva le même sort à la Syrie. Et les européens,la France en tête, n’ont pas lésiné sur les moyens pour financer et armer ce que fut considéré au début comme l’opposition syrienne. Il est vrai que le monde arabe porte la responsabilité de ses échecs successifs à travers l’histoire,mais les puissances extérieures ont fini par la suite de l’achever.
Les hommes sont affectés, dit Spinoza. Par des affects qui ont nom tristesse ou joie…En somme les hommes sont déterminés par ce qui les affecte et développent (ou en conçoivent) de la joie ou de la tristesse ou quelque autre affect.
Les citoyens des pays dominés, ou appelés pays du “Tiers monde”, sont souvent mus par des affects tristes et agissent en réaction aux effets de la domination brutale venue de l’extérieur, souvent couplée aux effets d’une domination dont ils sont l’objet au sein mème de leurs sociétés réciproques.
Ces réactions peuvent revétir le caractère d’un impérialisme des idées imposé par les armes si besoin. Tel semble le paysage qui se dessine dans nombre de pays arabes, et qui a quelque réalité en Tunisie. Il peut emporter l’adhésion d’une partie de la population jusqu’à imposer ses normes et modes de “pensée”.
Cet impérialisme local, prétendument réactionnel à l’autre impérialisme, en devient comme une réplique aux couleurs domestiques. Par une ruse de l’Histoire, il a partie liée avec les desseins de son acolyte exogène, il contribue à son corps défendant à leur essor.
Le local passe pour avoir gagné les àmes, lorsque l’autre peine à pénéter les coeurs.
Trompés par la mise en scène de formes extérieures de la piété, les hommes livrent leur destin aux mains d’hommes que seul le pouvoir intéresse. Les faux prophètes sont légion qui leur promettent la paix et une société fraternelle, ils se réveillent de ce cauchemar la tète lourde et le coeur endeuillé par les holocaustes de leurs semblables auxquels ils auront “librement” consenti.
Nommer cette collusion sous la figure d’un “complot”, est-ce faire la part belle à une théorie du complot? Ne nous laissons pas intimider par des sophismes venus tout droit des officines réactionnaires, et dont la fonction est de barrer toute pensée alternative. Ce qui participe des us impériaux: domination économique et culturelle allant de pair.
Ce projet concerté secrètement, tel est selon le Robert le sens de complot, n’a pas besoin d’ètre rapporté par des arguments nombreux. Il suffit d’observer ce qui a lieu.
Lilia, la nature n’aime pas les faibles et le voe victis est toujours en application même s’il n’est pas trop à l’évidence