La couverture des évènements relative à la région MENA est commandée par de nombreuses interprétations et analyses superficielles, les agences de presse internationales se réservant même le droit de donner un nom aux évènements. Le très largement repris « printemps arabe » en est un exemple concret, imposé de facto. Nous allons, donc, nommer ces évènements, tel qu’admis par leurs partisans : les révolutions arabes.
Revenons à cette couverture médiatique « superficielle », et plus précisément à notre chère Tunisie. Les élections présidentielles et législatives sont saluées, unanimement, comme la seule success-story des révolutions arabes. Or, les transitions démocratiques sont complexes et ce « constat » est une énième simplification grossière des évènements qui se déroulent dans les pays de l’ « Orient ».
Le récit ordinaire vu, lu et entendu, plusieurs fois, avance que les révolutions arabes (à l’exception de la Tunisie) ont échoué. Cette version est particulièrement adaptée et profitable aux cercles occidentaux d’influence, afin de favoriser le maintien des régimes dictatoriaux dans la région MENA. Même la revendication de « meilleures normes de droits humains » est un argument qui sonne faux pour l’Ouest, car “ils” (les Arabes) ont prouvé qu’ils sont indignes de la démocratie.
Pendant ce temps, ce beau monde se plait à chanter les louanges à la réussite de l’exemple tunisien. Ce constat est tellement unanime, qu’en tant que tunisien, il me paraît gênant de le réfuter dans les discussions. Mais, voilà ce que je voudrais leur dire : la Tunisie n’est pas la brochure exotique que l’on vous montre, il y’ a de nombreux autres détails complexes que vous ignorez !
Lors des dernières élections législatives, le parti Nidaa Tounés s’est hissé à la première place. Beji Caid Essebssi, son chef, est aussi le favori probable pour le second tour de la présidentielle. Ce futur probable président est âgé de 88 ans.
Selon sa biographie sur son site officiel, Essebssi a tenu de hautes fonctions ministérielles et ce jusqu’en 1991. Sa carrière politique commence, très tôt, en 1952 (avant même l’indépendance de la Tunisie!). Ce candidat qui portera la Constitution issue de la révolution, a servi sous deux dictateurs.
Premier président de la Tunisie libérée, Bourguiba a aboli la monarchie avant de se proclamer lui-même souverain à vie. Beji Caid Essebssi était son ministre de l’intérieur en 1965.
En 1987, Ben Ali a fomenté un coup d’Etat médical contre Bourguiba. Il a procédé, ensuite, à renforcer l’Etat policier et à liquider toute opposition politique sérieuse. Essebssi a présidé le parlement fantoche de Ben Ali, jusqu’en 1991.
Dans une interview accordée à Al-Jazeera, le leader de Nidaa Tounés confirmait le trucage des élections qu’il a supervisé, en tant que ministre de l’intérieur de Bourguiba : « Tout à fait, tout à fait, cela est bien connu (que nous avons truqué les élections)… ».
Son profil correspond à la définition classique d’un fonctionnaire de l’Etat et de pion d’un régime dictatorial que la révolution tunisienne a renversé. Au vu de ce constat, le processus électoral en Tunisie ressemble plus à un syndrome de Stockholm qu’à un succès démocratique.
Par ailleurs, il est insensé de penser que la politique tunisienne soit détachée du changement géopolitique régional. En effet, la marée réactionnaire contre les révolutions arabes est en quelque sorte homogène et générale. Certaines monarchies arabes du golfe Persique ont, politiquement et financièrement, soutenu les soulévements des pays arabes. Sous prétexte de la lutte contre l’islam politique, ils ont joué un rôle déterminant dans le coup d’Etat militaire en Egypte. Après que le général putschiste remportait une présidentielle controversée, le programme d’aide du Golfe à l’Egypte a augmenté pour atteindre la somme incroyable de 20 milliards $ !
Au Yémen, lorsque ces monarchies ont négocié « les accords du Golfe », elles ont réussi, sciemment et efficacement, à faire avorter la révolution yéménite, livrant cet Etat à la perdition. Plus récemment, et de façon saisissante, les Émirats Arabes Unis ont été en première ligne des attaques aériennes contre les rebelles libyens. Ils ont fourni du soutien militaire au général Haftar, qui est une figure obscure appelant à la loi martiale. L’opération militaire menée par les hommes de Haftar, appelée « opération dignité », contre la plupart des anti-Kadhafi a plongé la Libye dans un état humanitaire catastrophique.
Cette marée réactionnaire n’a pas épargné la Tunisie, berceau du printemps arabe.
En effet, Nidaa tounes et son Beji Caid Essebssi sont à la Tunisie ce que Sissi est à l’Egypte ou Haftar à la Libye. Fondamentalement, ils représentent les anciens régimes dictatoriaux, si ce n’est pas par leur passé ou leur connivence, ils le sont par leurs pratiques. En Tunisie, Caid Essebssi, l’homme de l’Etat profond, du haut de ses 88 ans, est, paradoxalement, le leader de la plus jeune démocratie.
On ne peut pas parler de Nidaa Tounes sans mentionner son supposé rival: le mouvement Ennahda. Classé en 2ème position dans les élections parlementaires, Ennahdha n’a pas désigné de candidat à la présidentielle.
Alors que sa base islamiste favorise, massivement, le président sortant, Moncef Marzouki, la direction du parti a préféré la neutralité. De manière pragmatique, ce choix semble le moins mauvais pour Ennahdha afin de pouvoir obtenir des concessions de Caid Essebssi à l’avenir. Le fait que Nida-Tounes représente l’Etat profond embarrasse le leader d’Ennahdha, Rached Ghannouchi. Toutefois, des signes de rapprochement apparaissent : Par exemple, les deux partis ont, récemment, partagé la direction de l’Assemblée du peuple en accordant la présidence à Nidaa Tounés et la vice-présidence à Ennahdha.
Certains ont relevé que cet accord est un signe de maturité de la démocratie tunisienne. Il est, cependant, utile de leur rappeler qu’Ennahdha avait soutenu le coup d’Etat de Ben Ali en 1987. C’est presque la même direction du parti qui a cru bon de soutenir Ben Ali, un policier, parce qu’il “a promis” la démocratie et des élections pluralistes. Le nom du parti fut même changé, en Février 1989, passant du Mouvement de la Tendance Islamique (MTI) à Ennahdha, à la demande de Ben Ali. Ce dernier, fidèle à son credo de dictateur, a par la suite réprimé Ennahdha, si violemment, qu’elle a, pratiquement, cessé d’exister jusqu’à ce fameux 14 Janvier 2011.
Après la révolution, les leaders d’Ennahdha sont rentrés d’exil. Étonnamment, en 2011, suite à l’énorme sit-in de la place de la Kasbah à Tunis, Ennahdha a choisi de soutenir BCE comme Premier ministre par intérim. La promesse de la participation démocratique a convaincu Ennahdha de porter un octogénaire issu d’un Etat policier au poste de premier ministre pour soigner une démocratie fragile.
Beji Caid Essebssi a tenu sa promesse et a remis à Ennahdha les clés d’une gouvernance instable qui a érodé la popularité du parti. Par la suite, Essebssi s’opposera, ouvertement, à Ennahda et à parviendra reprendre le pouvoir, cette fois «démocratiquement».
Le marchandage d’Ennahdha avec le régime déchu était sensé, normalement, jouer un rôle stabilisateur, jusqu’à ce que le régime se mette à éliminer et à saper Ennahdha. C’est la raison pour laquelle la démocratie tunisienne ne peut être confiée à un tel équilibre fragile entre Caid Essebssi et Ghannouchi. Les vieilles habitudes ayant la peau dure.
Cependant, là où les choses ont changé, et c’est surement la plus grande garantie pour Ennahdha, c’est qu’aujourd’hui et par rapport à son histoire passée, Nidaa tounes est légitiment élu. En effet, contrairement au règne de Bourguiba et au coup d’Etat de Ben Ali (respectivement 1er et 2eme présidents/dictateurs post-indépendance), Beji Caid Essebssi émerge, directement, d’un processus démocratique.
Cependant, les médias tunisiens non réformés et corrompus, les syndicats, la classe riche et l’appareil d’Etat profond soutiennent, unanimement, le candidat. Alors qu’une phrase contenant « Béji Caid Essebssi » et « démocratie » est en réalité un oxymore.
Cette dégradation de la révolution tunisienne n’est pas un événement majeur, mais un simple processus qui n’est pas assez excitant pour les chaines d’informations.
La victoire de Nidaa Tounés et de Beji Caid Essebssi est une suite logique et inévitable, de mesures réactionnaires, issues d’un gouvernement non directement élu, conduisant aux élections en cours. C’est tout ce raisonnement qui explique la « douceur » de ce qu’on peut qualifier de « putsch ». La guerre contre le terrorisme utilisée par Ben Ali pour faire prospérer son règne est de retour, elle est même en plein essor. Le gouvernement de technocrates ayant utilisé le terrorisme comme prétexte au retour d’une forme de censure d’internet, mais aussi à la dissolution illégale de 157 associations. Les médias, non encore réformés, quant à eux, continuent de semer un vent de panique, entretenant l’intimidation des lecteurs et légitimant ces privations de liberté. Sauf que ces discussions sur le terrorisme semblent ignorer l’échelle relativement exigüe de l’activité djihadiste en Tunisie. Ils ignorent, également, que les attaques des terroristes visent, généralement et essentiellement, des civils et non l’appareil sécuritaire de l’Etat (ce qui est exclusivement le cas jusqu’à présent en Tunisie).
Plus révélateur encore, le rival de Beji Caid Essebssi à la présidentielle, Moncef Marzouki, n’est pas allé aussi loin dans son acoquinement avec « les réactionnaires » qu’Ennahdha. Cependant, il n’a pas présenté et développé, de la meilleure manière, l’idée de progression et de continuité de la révolution, tant de fois clamée durant son règne de trois ans, ou même au cours de sa fragile campagne électorale ; sa rhétorique demeurant défensive et enfermée dans la négativité. Enfin, la large proportion de jeunes en âge de voter, s’étant abstenu au premier tour, aurait pu et dû être une occasion en or pour Moncef Marzouki. Or l’absence d’effectivité des promesses politique faites aux jeunes laissera probablement ce vivier d’électeurs inexploité, et cela, au détriment de Marzouki.
Loin d’être pessimiste, on espère que le rêve démocratique tunisien ne se transforme pas en cauchemar dictatorial. Enfin, pour résumer tout cela, tout ce qui brille sur CNN, BBC et Al Jazeera n’est pas toujours de l’or.
Excellent tableau descriptif de la vision de notre arène politique, par les médias occidentaux. Que ces derniers souhaitent la victoire de Beji CaidEssebsi, rien deplus normal. Car il est le cheval de Troie qui va livrer la Tunisie aux capitaux finannciers intenationaux, réintégrer totalement la Tunisie dans le campoccidental qui domine une grande partie du monde. Toutefois la critique de Béji Caid Essebssi esterronée et mystificatrice. Carelle reprend les mêmesarguments d’ailleurs fallacieux, fabriqués et supeficiel de ses adversaires fascistes qui sont 1)Moncef Marzouki, 2) les partis fantomes comme le CPR, WAFA,3)le miniscule parti de M Abbou, 4) Ennahdha et ses satellites les minipartis islamistes fascisteset rétrograde.
Il est vrai que NidaaTounesset Beji Caid Essebsi n’est pas lemeilleur choix, mais il est trés utile pour l’instant. Nous sommes donc restés sur notre fin quand aux meilleures solution pour l’avenir de notre pays.Nousallons donc vivres durant les5 prochainesannées les affres du liberalisme économiqueet idéologique,pour nous apercevoir que nous nous sommes trompés, commes les pays satellites del’ex bloc sovétique. Amoins qu’une dictature féroce dedroite ou de gauche autre nous enlève tout espoir? Nous regretteronsalorsden’avoir pas considéré la réussite des paysémeregeants.
Expliquez-moi comment Marzouki est facistes et non pas les nidaistes dont Essebssi qui applaudissent le meutre de milliers d’egyptiens par Essissi.
@Béchir: Vous vous trompez en disant que Essebsi est le meilleur choix actuel. Essebsi va ré-imposer la dictature à la Tunisie, et l’argument sera le même que Ben Ali en 1988/1989: il faut se protéger du terrorisme.
La politique réactionnaire n’est pas une initiative de ce “gouvernement non élu”, elle s’inscrit fort logiquement dans la suite des choix réactionnaires de la fameuse troïka dominée par les nahdhoui. Nahdhaoui dont vous reprenez des éléments de langage, comme “État profond”, “dictature”, etc.
Mais, c’est la minoration du fait terroriste le ramenant à un prétexte instrumentalisé au service de…Nida et Essebsi, et qui ne toucherait que les civils, qui rend votre lecture biaisée pour ne pas dire contraire aux faits observables. Le nombre de militaires tués par des gens prétendument en excursions sportives (cf les dires du gourou et autres personnages illustres de la Confrérie), et gendarmes n’est pas là pour montrer qu’on veut atteindre l’appareil securitaire, sans doute.
Vous avez tenté de nous donner à lire une version plus élaborée, mais aussi laborieuse, d’un discours d’origine connue. Vous vouliez nous convaincre de l’inanité de sacrifices consentis, de luttes menées sans résultat, sinon la dictature au bout du chemin. Une dictature au visage connu, celui d’un homme qui en serait le serviteur depuis l’indépendance, que les occidentaux et autres auraient applaudi d’avance pour ces mérites-là et celui de leur être utile.
On peut vous objecter que votre exposé rate sa cible. La dictature fut tentée par une troïka qui envisageait une constitution consacrant une régression sociale et sociétale, pour le coup sur le mode réactionnaire, contraire aux traditions du pays. Bien des tentatives, avortées à raison des réactions de certains partis et de la société civile, de bâillonner la société, les créateurs, et j’en passe, furent entreprises.
Enfin, une première, les assassinats politiques dans un pays qui n’en a pas coutume, et un terrorisme local d’une sauvagerie extrême nous furent offerts pour sceller une alliance entre l’islamisme et ce pays qui dut le subir jusqu’à le congédier par la voie des urnes.
Nous avons compris, par l’économie de votre texte, que vous soutenez monsieur Marzouki auquel vous adressez une seule remarque quant à la timidité de sa campagne.
En somme, une analyse qui voulut briller.
@Volvert: relisez, l’auteur dit bien que se sont les militaires qui sont touchés par les civils et non pas les militaires. Et ne vous en déplaise, la situation sécuritaire en Tunisie n’a rien de catastrophique, bien au contraire. Mis c’est dans l’air du temps, la politique de la peur est la seule qui paient à défaut de pouvoir offrir autre chose aux peuples.
“La dictature fut tentée par une troïka qui envisageait une constitution consacrant une régression sociale et sociétale, pour le coup sur le mode réactionnaire, contraire aux traditions du pays.” Mais de quoi vous parlez? Ne voyez vous pas que la fracture idéologique entre laiciste et jihadiste est la conséquence de 50 ans d’occidentalisation forcée du pays, sans que la majorité n’y trouve son compte?
“Un terrorisme local d’une sauvagerie extreme”??!! Ah bon? Ou ca? En lybie peut-etre ou en Syrie mais pas chez nous. Et tiens, bizarre comment les supporters de Essebsi ne peuvent s’empecher d’utiliser l’argument de la peur dans la moindre de leurs interventions. A part ca l’auteur se trompe sur la manipulation qui est faite du terrorisme en Tunisie?
“Enfin, une première, les assassinats politiques dans un pays qui n’en a pas coutume”. Vous croyez que Bourguiba et Ben Ali ont fais quoi pendant 50 ans? Salah Ben Youssef a disparu tout seul? Ben Ali a gardé le pouvoir en envoyant des fleurs à ses opposants politiques?
Appelons un chat un chat.
L’obsession anti-islamiste à l’extrême-gauche était connue et sa capacité à déclencher une caisse de résonnance en France l’était aussi. Pour faire tomber le gouvernement, les deux assassinats de leaders d’un parti qui ne pouvait guère inquiéter Ennahda électoralement (ce qui exclut a priori les principaux accusés) ce qui devraitt, a minima, susciter une question de bon sens : à qui profitaient ces crimes ? (Dans les affaires de “terrorisme” il est bon de considérer que les coups sont forcément fourrés, c’est une constante historique) Or cette piste n’est jamais évoquée. Les assassins présumés ayant été élimininés une semaine après l’entrée en fonction du gouvernement “neutre”, cela pose aussi des questions qui ne peuvent physiquement plus être posées aux suspects.
Le Mont Chaambi. Comment expliquer que ce tout petit tas de cailloux puisse continuer à être un refuge pour des maquisards depuis d’aussi longs mois ? (Bien franchement avec la technologie moderne, le maquis du Vercors qui est géographiquement un peu plus compliqué ne tiendrait pas une semaine.)
Etc.
Le doute vient surtout du fait que ces questions ne soient pas posées pour éventuellement écarter rationnellement les hypothèses qu’elles suscitent.
Parler d’exception sonne trop proche des miracles que les islamistes recensent à leurs chefs ! Quand il s’agit de la nation, il ne faut jamais laisser de place à l’imprévu, l’inconnu, la chance ou la superstition. Car une nation ne peut être bâtie que sur la base d’un projet rationnel, bien ficelé, bien défini et bien pensé. De plus en politique, le temps des exceptions autant que celui des miracles est révolu depuis des lustres. Aujourd’hui, il n’y a de place qu’à la raison. La vraie question à se poser, selon moi, est la suivante: pourquoi nous avons échoué avec excellence de faire émerger un projet démocratique pour bâtir une nation respectée?
Ma réponse immédiate qui peut vous sembler un peu hâtive, est très courte: nous n’avons pas le seuil minimum des prérequis nécessaires et suffisants pour réussir un tel projet.
Et si je dois développer, je dirai que ces prérequis doivent être satisfaits sur au moins trois niveaux: projet de la nation, les élites de leadership et le peuple.
1- Manque de projet:
Durant notre histoire proche, nous n’avons connu que deux projets qui se battent depuis l’indépendance (de façade, faut-il encore le rappeler!): le premier, celui de l’état des Caïds et des mafieux avec une couverture pseudo-moderniste (1956-2011 et 2014-?) et le second, celui de l’état des mollahs et des ayatollahs, avec une couverture religieuse (2011-2014). Le pays n’a jamais eu de vrai projet pour la nation. Un projet qui se base sur des valeurs universelles et qui vise des accomplissements respectables et des objectifs nobles et non partisans, n’a jamais existé en Tunisie (du moins durant les six dernières décennies)! Et l’histoire retiendra entre autres, que nous avons brillamment échoué à établir un tel projet au lendemain du 14 janvier 2011.
2- Défaillance des élites:
Puis, nous n’avons pas d’élites dans ce pays. Nous avons des mercenaires de tous bords dont chacun bosse de son coté pour des intérêts autres que ceux de la nation. De gauche comme de droite, le pays est pris entre les griffes des groupes d’intérêts, des mafias, des affairistes, des tueurs économiques, des collabos, des ignorants, des narcissiques, des egos démesurés, des apprentis-sorciers, des arrivistes, des chefs de guerre, des machiavéliques, des truands, des abrutis, des bourreaux, des clans, des lobbies, etc. Quand un pays n’a que ceux-là comme “élite”, sa locomotive principale est donc défaillante et ne peut la mener que vers sa défaite et son échec!
3- Panne du peuple:
Finalement, notre petit peuple, majoritairement une horde de castrés et de racailles, est à l’image des mercenaires et des chefs de guerre qui le gouvernent. Il est par nature imbécile, insolent, opportuniste, hypocrite, ignare, têtu, agressif, peu civilisé, peu patriote, matérialiste, individualiste, schizophrène, cupide, émotionnel, ringard, abruti, renégat, imposteur, sans valeurs, fainéant, lèche-bottes, mesquin, mal éduqué, mal élevé, peu ambitieux, trop conservateur, trop raciste, trop régionaliste, trop attaché aux apparences, trop frimeur, et peu, voir très juste. Les raisons qui ont fait que notre petit peuple soient une poussière d’individus sans importance ni conscience (si je dois paraphraser notre premier dictateur Bourguiba) nécessitent un long plaidoyer qui couvre pas un seul mais plusieurs livres. J’ai toujours cru que ce petit peuple est du pain béni pour les sociologues et les chercheurs en psychologie de groupes. Avec une telle horde de primates qui baigne dans un taux d’analphabétisme avoisinant les 20% et un taux de décrochage scolaire de 15% (en 2013), il est naturellement impossible d’espérer que la Tunisie ait un projet démocratique viable et des dirigeants honnêtes et patriotes. Si on considère la démocratie comme la résultante des consciences vives des individus-citoyens, nous ne pouvons espérer au mieux que la miséricorde divine puisque la résultante de la médiocrité, la bassesse, l’ignorance et l’entêtement ne peut jamais être positive!
Il est trop tôt pour la démocratie en Tunisie et chez les arabes. Il faut rééduquer toute cette racaille populaire nauséabonde avant de songer à autre chose. Brûler les étapes ne peut donner que BCE, Ghannouchi, MMM et leurs semblables!
“Democracy cannot succeed unless those who express their choice are prepared to choose wisely. The real safeguard of democracy, therefore, is education.” — Franklin D. Roosevelt
“Puis, nous n’avons pas d’élites dans ce pays. Nous avons des mercenaires de tous bords dont chacun bosse de son coté pour des intérêts autres que ceux de la nation.”
Vous n’avez pas de Bourgeoisie nationale, c’est exact. Mais vous avez une élite néo-coloniale produite dans les écoles françaises. Si on parle d’élites, il faut regarder leur système de production, qui s’appelle le système scolaire. Au Sénégal ça donne ça, des “élites par procuration” : http://blog.europa-museum.org/post/2011/03/02/La-formation-des-%C3%A9lites-au-S%C3%A9n%C3%A9gal
Et à l’époque actuelle, ça donne ça : http://blog.europa-museum.org/post/2014/07/20/H%C3%A9ritiers-cosmopolites%2C-mercenaires-de-l%E2%80%99imp%C3%A9rialisme-et-missionnaires-de-l%E2%80%99universel
Je pense que vous avez tort sur les pré-requis. ça a toujours été le discours des conservateurs français pour empêcher des évolutions démocratiques. Lesquels ont découvert pour leur plus grand profit, que le suffrage universel s’avérait un excellent moyen de contrôler la société. Ce qui ne plaisait guère aux réformateurs qui en attendaient la transformation totale du système au profit des dominés. Raison pour laquelle la gauche échaudée s’opposât longtemps au vote des femmes (qui selon eux voteraient comme leurs maris, rendant tout encore plus compliqué !). Au final, ce n’est guère le suffrage universel qui a apporté le progrès social (sauf le développement des libertés publiques mais qui ne lui est peut-être pas dû : aux Etats-Unis on a toujours tiré sur les ouvriers démocratie ou non, voir Une Histoire populaire des EU d’Howard Zinn), mais les grêves en 1936 (l’Assemblé a voté à la quasi unanimité les congés payés, droite comprise, des choses dont la masse des ouvriers n’avait jamais entendu parler mais que les syndicalistes de combat à la manoeuvre avaient préparé), la disqualification du patronat par la collaboration en 1944 (sécurité sociale, retraites…) Et oui : quand les élites étaient dans les choux après la chute de Ben Ali, il fallait faire passer tout ce qui était possible (y compris l’annulation de la dette indigne). Il faudra me dire un jour qui a réussi à prôner l’élection d’une Assemblée constituante lors de la Kasbah 2 plutôt que les revendications sociales (coup de maître dans un pays où les élites sont encore juridiques) !!!
Il n’y aurait pas de bourgeoisie nationales en Tunisie.
Les terroristes”…visent, generalement et essentiellement, les civils”.
Des assertions hasardeuses, contraires aux réalités, et mensongères du fait que leurs auteurs en revendiquent le bien-fondé contre la vérité du réel.
Les mêmes diagnostiquent ou une phobie ou une obsession qui habiteraient les esprits de l’extrême-gauche (extrême étant l’opérateur pour dire l’excès).
Tout bien considéré, on serait légitime à vous renvoyer les tares que vous identifiez chez les autres. L’excès, la phobie, la haine même de tout ce qui ne participe pas de votre weltaunschung, votre univers mental…sont vos meilleurs attributs, par quoi vous vous convainquez comme individus et groupe.
Je n’ai pas vos certitudes, ni pour l’ici-bas, ni pour l’au-delà, je cherche toujours le meilleur chemin qui permet d’avancer, dans le monde tel qu’il est, ce qui oblige à des choix. Aujourd’hui, voter Essebsi c’est une modalité.
En tout cas, je ne me vois pas cheminer en compagnie de haineux, violents et emplis de certitudes assassines.
Avec mes meilleurs sentiments.
Par “absence de Bourgeoisie nationale”, je veux dire que vous avez une élite à l’origine bi-nationale (formée dans le système scolaire français qui a d’ailleurs éliminé l’élite zitounienne), donc pas “nationale” mais extravertie, qui aujourd’hui se transforme en élite transnationale (comme nos élites ici en France qui envoient leurs rejetons faire leurs études aux Etats-Unis comme les élites tunisiennes ont fait leurs études en France). C’est assez proche comme histoire de celle de la Grèce (où se joue sans doute l’histoire de l’Europe), ce qui passe inaperçu parce que le champ académique s’est construit autour de la “spécificité arabe” (ce qui fournit encore des jobs, y compris de conseiller de Marzouki !, et de fabriquants neuneux de “troïka”, une construction typiquement néo-orientaliste). Lire ce vieil article toujours d’actualité : Les “grandes écoles” d’un petit pays [Les études à l’étranger : le cas de la Grèce] http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arss_0335-5322_1998_num_121_1_3247.
Je dis “extrême-gauche” dans le sens “maladie infantile du gauchisme”. La gauche tunisienne n’a pas de colonne vertébrale. Il s’est passé la même chose en Espagne après la chute de Franco. Vasquez Montalban a écrit un de ses romans sur le sujet, ça s’appelle “Meurtre au Comité central”. C’est pas mon hypothèse criminelle du tout pour la Tunisie, mais par contre ce qu’il décrit dans le PC espagnol et qui est le fond de son livre nonobstant ce scénario-prétexte, je pense que c’est très exactement ce qui se joue au sein de la gauche tunisienne.
Le chapelet de qualificatifs insultants et obscènes adressés à tout un peuple sont au mieux l’indice d’une haine de soi que l’écrivailleur nous expose.
La Tunisie bataille avec son histoire, comme tous les peuples, traversée de contradictions et de luttes d’intérèts qui la tiraillent. Elle a le mérite de tenter de maitriser son Destin.
Les esprits chagrins qui aimeraient lui imposer leurs projets funestes en seront pour leurs frais. Son peuple a choisi la vie contre les amis de la mort.
Pendant que tout un peuple souffre des conditions économiques et sociales qui lui sont faites, ce pourquoi des jeunes sacrifièrent leurs vies, certains voudraient nous imposer leur vision téléologique dictée par un dogme religieux dont la “technique consiste à déprécier la valeur de la vie et à déformer l’image du monde réel d’une manière mensongère, en intimidant l’intelligence: elle est une illusion qui se donne comme vérité; par là elle est dangereuse et proche de la psychose hallucinatoire”. Sarah Kofman, L’enfance de l’art, PbP, Paris, 1975, page 196.
“Pendant que tout un peuple souffre des conditions économiques et sociales qui lui sont faites, ce pourquoi des jeunes sacrifièrent leurs vies, certains voudraient nous imposer leur vision téléologique dictée par un dogme religieux”
et d’autres (de loins les plus puissants) par un dogme autoritaire néolibéral. Là où ça se corse, c’est que les premiers partagent le dogme des seconds et ne sont pas “la solution”.
Il faut attaquer le bon dogme… Donc il faut une vraie gauche. Donc peut-être une vraie gauche musulmane née d’un schisme au sein de l’Islam politique qui est néolibéral (et donc populiste au sens du Parti Républicain aux Etats-Unis).
@Volvert:
Citation: “Le chapelet de qualificatifs insultants et obscènes adressés à tout un peuple sont au mieux l’indice d’une haine de soi que l’écrivailleur nous expose.”
Bon apparemment, vous êtes parmi ceux qui vénèrent l’auto-satisfaction, genre: “Mouais, tout va bien! le ciel est bleu. les oiseaux chantent. La mer est calme pour une belle baignade et tout!”. Grosso modo, un soldat béni-oui-oui que la dictature en raffole comme pas possible! Donc inutile de revenir sur votre phrase parce que vous n’allez jamais comprendre que la majorité des termes (qui vous paraissent insultants et obscènes) ont été le résultat de plusieurs recherche en sociologie (menées en Tunisie).
Citation: “Son peuple a choisi la vie contre les amis de la mort.”
Si choisir la vie est équivaut à choisir la dictature et le despotisme (qu’elles soient sous couverture pseudo-moderniste ou théologique). Non merci !
Citation: “certains voudraient nous imposer leur vision téléologique dictée par un dogme religieux”
Il n’y a dans mon texte aucun mot qui explique le fait que je porte une “vision téléologique dictée par un dogme religieux” ou que j’impose quoi que ce soit à quiconque. Au contraire, j’ai bien explicité mon opposition radicale et ferme aux projets actuels: le premier (vous le qualifiez vous-même “de choix de la vie” et moi je l’appelle, “projet d’une dictature despotique et mafieuse”) et le second (vous le qualifiez “de choix de la mort” et moi je l’appelle, “projet d’une dictature des mollahs et des ayatollahs”). Encore une fois, je tombe sur un partisan idéologiquement aveugle. Bon courage avec votre cheikh BCE! :-)
Faut-il répondre? En politique, il faut choisir. Et, c’en est une modalité que de postuler une équivalence entre des libéraux laïcs et les islamistes.
Ceci est une preuve d’aveuglement par manque de finesse et discernement politiques. Car, qui fait mine de se tenir à distance égale des deux camps en présence favorise celui qui est porté par une dynamique victorieuse. Et, vous voilà pris dans votre propre piège en ralliant mon choix pour BCE.
Pour le reste, des études ou enquêtes sociologiques utilisant des catégories infamantes ou des termes dépréciatifs ne peuvent se réclamer de la science sociologique.
Enfin, m’attribuer la propension à l’autosatisfaction est, tout bonnement, de l’ordre de la projection.
Monsieur “Mouais,etc.”, je choisis mon camp. La compagnie de ceux qui sont capables de civilité, formés au respect de l’autre et de soi.
Je ne vais pas commenter cette logique bushiste (si vous n’êtes pas avec nous. Vous êtes donc contre nous!) qui est fondamentalement fasciste et immorale. Je le répète encore une fois avec des mots clairs et simples:
Pour moi, une dictature est une dictature. Donc je ne peux choisir un moindre mal quand il s’agisse d’oppression et du barbarisme car justement toute dictature est à combattre ! En l’occurrence, un régime qui bannit le voile et la barbe sous le couvert du “modernisme” est absolument le même qu’un régime qui bannit l’alcool sous couvert de la “religion”. Une atteinte aux droits et aux libertés universellement reconnus (quelques soient ces droits et ces libertés) ne peut être justifié en 2014! Un régime qui perçoit des taxes et des impôts d’un coté et qui opprime de l’autre côté peu importe ses moyens d’oppression, est une dictature. Point barre !
En conclusion, je trouve que c’est extrêmement opportuniste voir insolent de soutenir un vieux bourreau récalcitrant pour fuir un autre vieux obscurantiste et mafieux. Je ne peux donc avoir le culot que vous sembler avoir pour être tellement tordu d’esprit et choisir parmi la peste et le choléra. La Tunisie m’est aussi chère pour refuser de la livrer moi-même aux mains de l’un des deux vieux mafieux et criminels. Toutefois, je serai toujours en première ligne avec tous les autres pour barrer la route aux deux au péril de ma vie si nécessaire !
Vous vous montrez en petit prétentieux qui ne contrôle pas ses émotions, pour me traiter de fasciste et d’immoral. Vous portiez sans doute des couches lorsque je militais, déjà, contre les fascistes dont vous partagez cette disposition à l’affirmation totalisant. Des gens de votre acabit, fort sûrs de leur fait et toujours convaincus d’être l’incarnation du vrai et de la légitimité.
Le péril, ce sont des gens de votre espèce, qui manient la violence verbale sans mesure, n’ayant de respect ni pour soi ni pour l’autre. Ce faisant, vous nous offrez une belle illustration de votre vision de cette démocratie dont vous inferez pour vous autoriser toutes les bassesses.
Cela me conforte dans mes convictions, et vous y aurez perdu un peu de votre superbe après le sens de l’honneur.
Je ne vous salue pas, petit personnage.
Oui, monsieur Tounsi ( l’originall), je vous parais culotté, pervers et probablement fasciste.
Vous manipulez des termes dont le contenu vous échappe, et votre rancoeur est si grande de nous voir contrarier vos affirmations approximatives et dénuées de tout fondement que vous accompagnez d’insultes pour leur donner quelque poids.
Les fascistes sont ceux qui ont le verbe définitif, et la manie de la violence coutumière au point de se laisser aller jusqu’à vouloir imposer leur point de vue par n’importe que procédé, fùt-il le plus grossier ou le plus abject.
Je ne vous comptais pas parmi les gens intéressés par l’échange d’idées, vos propos que vous éructez sans retenue contre tout ce qui ne partage pas vos vues le confirment.
Vous ètes, décidément, le vrai visage de ce que vous dénonciez si vulgairement chez les Tunisiens.
Bravo Volvert! vous confirmez mon constat si haut avec votre série de commentaires. Mais pour couper cours à cette discussion, je dirai uniquement ceci:
Je ne peux que souhaiter à BCE et son état-major de mafieux, bourreaux et collabos que bonne continuation dans l’édification de sa dictature naissante parce que pour arriver à gouverner la Tunisie avec tant de crimes, de sang et de larmes à son actif, il fallait justement avoir de son coté un “petit peuple” si bas et si petit, bien taillé sur votre image et votre carrure! Mais, ne vous leurrez pas! Si vous avez à ce jour tant de populace et de racaille de votre coté, Il y aura toujours une petite minorité qui sait “manier le verbe” et surtout le “conjuguer dans tous les temps de liberté” pour vous gâcher pas uniquement votre réveil mais aussi votre sommeil !
Enfin, je salue en vous l’arrogance et le zèle d’un certain HBJ, la médiocrité et l’adulation d’un certain Guefrech et l’asservissement de plusieurs autres miliciens d’un autre temps. Bien à vous!
Il me semble bien que le verbiage de la racaille, vous en maîtrisez tous les contours. Quant aux autres boniments, il vous faut en garder pour les lendemains que vous vous predisez, tant votre psychose va grandissant, petit homme.
Je vous ai dit que je combattais des personnages de votre conformation, lorsque vous aviez des couches ou biberonniez.
On ne joue pas dans la même catégorie, vous avez besoin de solidifier vos pousses pour prétendre au statut de combattant. Gardez-vous de vous hâter, la route est longue pour devenir grand.