Monsieur le candidat Moncef Marzouki, Vous vous présentez toujours comme militant des droits de l’Homme; et c’est à cette qualité que je me suis fié en adhérant à votre parti fin 2012. J’y étais venu avec les valeurs qui sont toujours miennes croyant les retrouver au CPR, affichées en valeurs fondatrices.
Vous le savez, j’ai quitté le parti avant la fin de 2013 après avoir tout essayé pour ramener le parti à ce que je croyais être ses valeurs d’origine. Pour cela, je n’ai pas manqué de vous écrire directement, osant appeler à un canal historique au sein du CPR, constatant le décalage énorme entre les positions du parti et les vôtres.
Quand j’ai compris que le principe vital était lui-même altéré à la base, je vous ai quitté la conscience tranquille, m’étant gardé du moindre préjugé en ne vous appréciant que sur vos actes.
Aujourd’hui, vous persistez et signez au nom de valeurs que vous n’avez cessé de violer. En voici donc un florilège que je vous rappelle pour le cas où vous les auriez oubliés ou que vous auriez à nouveau changé d’avis à leur propos, vous ayant connu par trop erratique dans vos professions de foi.
Abolition de la peine de mort
Vous avez fondé votre action sur cette question éminemment symbolique, manifestation ultime de démocratie et d’humanisme.
Or, votre parti n’a jamais milité pour une telle cause, ratant par le vote négatif d’une partie de ses députés l’occasion propice qui s’était présentée à l’Assemblée constituante pour abolir cette honteuse tare des systèmes politiques.
J’avais pourtant démontré dans divers de mes écrits que l’abolition était conforme à l’esprit de l’islam, et même à sa lettre, pour qui veut faire une lecture saine du Coran. Ce fut en vain; vous vous êtes aligné sur les plus dogmatiques des islamistes sur la question.
Aussi, si vous êtes élu président de la République, vous engagez-vous à abolir la peine de mort en proposant l’adoption d’une loi en ce sens, sachant que cela est juridiquement possible, la Constitution y ouvrant paradoxalement la voie en consacrant le droit à la vie ?
Abrogation des mesures attentatoires aux libertés privées
Parmi les questions sur lesquelles ma surprise a été grande de vous y voir vous dérober puis adopter une attitude négative, c’est l’homophobie. Je n’ai pas caché, en adhérant à votre parti, que je militais pour l’abrogation de toutes ses manifestations dans notre législation, qui sont d’autant plus exécrables qu’elles n’ont aucun rapport avec l’islam qui n’interdit nullement l’homosexualité.
Cette question capitale pour l’instauration d’un vivre-ensemble paisible dans notre société, je l’avais aussi traitée dans des articles et même un essai publié en arabe et en français. C’est l’humanisme qui me motive et le refus de la moindre discrimination, outre la justice à rendre à une foi caricaturée et violée par les intégristes qui tuent des innocents au nom de l’islam.
Or, vous persistez à stigmatiser l’homosexuel, rejoignant les plus homophobes de nos prétendus musulmans. Alors, si vous êtes maintenu à la présidence de la République, vous engagez-vous à abolir enfin toute manifestation d’homophobie dans notre législation ? Ainsi serviriez-vous et l’islam et l’humanisme et la tolérance dans le monde !
Dans ce même cadre du toilettage de l’arsenal juridique de l’ancien régime de ses lois scélérates, vous engagez-vous à édicter, pour le moins, un moratoire à l’application de toues les mesures attentatoires aux libertés privées ?
Je citerais juste ici les mesures discriminatoires en matière d’apostasie que l’islam admet contrairement à ce que l’on croit, la fameuse loi sur les stupéfiants qui pénalise les innocentes victimes de la simple consommation au lieu de se concentrer sur les trafiquants, ou encore toute inégalité entre les sexes dont, à terme, l’inégalité successorale ?
Confirmation de l’appartenance de la Tunisie à la Méditerranée
Vous vous faites le héraut de l’authenticité tunisienne en voulant l’articuler à un attelage bancal ayant son axe en cet Orient en pleine décadence morale et matérielle. Or, le centre de la Tunisie, son âme même, est au Maghreb qui est au coeur de la Méditerranée, la Tunisie étant le pont de convergence entre l’Orient spiritualiste et l’Occident matérialiste.
Vouloir couper la Tunisie de son milieu méditerranéen naturel, c’est tout simplement la condamner, au mieux, à rester sous-développée alors que ses richesses — notamment la maturité de son peuple — lui autorisent toutes les innovations majeures. Pour cela, une condition est impérative : qu’on s’en sente capable, mettant enfin un imaginaire dégagé de ses inhibitions au service d’un volontarisme à toute épreuve.
Parmi les questions sur lesquelles on a divergé au sein de votre parti figure la nécessité pour la Tunisie de rompre avec le paradigme ancien sur le plan des rapports internationaux. Vous savez donc que je milite pour un espace de démocratie en Méditerranée et pour une aire de civilisation entre l’Orient et l’Occident dont la Tunisie serait le fer de lance.
Alors, si vous êtes élu, oserez-vous exiger au nom de la révolution tunisienne ce à quoi j’avais appelé dès le lendemain de son occurrence : la levée du visa pour un libre mouvement des Tunisiens en Méditerranée ? Pour ce faire, j’ai suggéré son remplacement par une formule tout aussi respectueuse des réquisits sécuritaires qui est celle du visa biométrique de circulations.
Dans ce même cadre d’action, irez-vous jusqu’à déposer la candidature officielle de la Tunisie pour une adhésion à l’Union européenne ?
Nul n’ignore qu’elle est fatale à terme, car l’imposent et la situation de dépendance structurelle et à sens unique de notre pays à l’Europe ainsi que la globalisation de plus en plus poussée des régions du monde.
Voilà quelques questions parmi d’autres sur lesquelles on a divergé dans le cadre du militantisme de chacun pour les valeurs, le mien se voulant concret, le vôtre — et pour le moins — purement putatif.
Aussi, vos réponses, si vous ne snobez pas cette ultime tentative de saisir en vous votre vérité, pourront mieux éclairer les électeurs demain. Ainsi, je le crois, servirez-vous concrètement votre patrie comme vous l’affichez !
N’oubliez pas de poser aussi mille questions à Beji, cher Farhat. Vous appelliez à ne pas voter il y a six mois, et vous avez été suivi si j’ose dire ? Et quoi ? Encore un petit effort pour être un intellectuel “la liberté à l’égard des pouvoirs, la critique des idées reçues, la démolition des alternatives simplistes la restitution de la complexité des problèmes”. Si vous posez trois questions à Marzouki, a minima posez trois question à Beji. La Tunisie a besoin d’intellectuels et pas de cireurs de chaussures. Encore un petit effort !
@ Musée de l’Europe
N’ayez crainte, cher ami, je ne cire même plus mes bottes, constamment dans la boue de notre cher pays profond où je vais à la rencontre de notre peuple pauvre mais digne, pour avoir à cirer les bottes de ceux qui, d’ailleurs, n’en ont pas besoin, vivant dans le luxe de leurs tour de luxe.
Snon, un proverbe de chez nous dit que la laine se vend à la pesée; et en “poléthique” telle que je la pratique, il s’agit de pesée des valeurs. Et comme vous le savez, en matière de jugement des âmes en termes d’humanisme, on commence par ceux qui ont commis le plus de péchés pour leur donner l’occasion de se repentir et mériter le pardon divin, Dieu étant TOUJOURS Clément et Miséricordieux.
Monsieur F. Othman, j’ai quelques questions à poser :
Puisque vous n’aviez cessé de “noircir” ceux qui ont lutté pour vous libérer de BenAli, et de sa bande de truands qui ont mené le pays, vers un tel état de faillite .
Faisant mine d’avoir vite oulié, l’état dans lequel la tunisie en était, jusqu’avant 14 janvier 2011, bien après deux longues décennies d’indocrination totale, dans tous les domaines .
Si vous vous rappelez de tout cela, vous n’auriez jamais osé parler avec un ton pareil, à l’égard de Marzouki, Gannouchi, ou quiconque du Conseil constitutionnel, puisque c’est le PEUPLE qui les avait désignés, par des elections PROPRES, sans qu’íl en eut recours à l’argent sale pour manipuler les électeurs , tandis que c’est bien le cas dans les législatives d’octobre dernier, ainsi que le premier tour de la présidence !
Qu’est-ce qui vous fait donc fermer les yeux et la bouche, sur cette forme de “corruption sociale”, qui ne puisse prévoir que du pire ?
Mr Farhat, allez-y, votez pour votre Essebsi….Que Dieu vous le garde…Nous, en tunisie, notre problème c’est la courte-vision, le profit du cours terme, l’impatience . Autrement, comment cela se fait que les gens se laissent faire, et se laissent manipuler dans leur DROIT le plus fondamental , alors que le droit de vote veut dire, droit de conscience, c’est donc droit à être Juste devant soi, le moment où on est tout seul dans la cabine de vote, le crayon à la main , pour prêter serment à ce “Contrat” de responsabilité qui est le DROIT de vote .
Je fait un grand effort pour comprendre ce que vous essayez de plaider, mais souvent vous négligez ce qui se passe véritablement derrière les coulisses, et surtout quels seront les véritables conséquences que nous devrions nous y attendre, une fois le Nidaa domine la vie politique, dans les trois positions clé(s) du POUVOIR . N’est-il donc pas vrai que le pouvoir absolu , puisse nous faire revenir les vieilles normes de la politique du status-quo , à la façon ancienne : L’ETAT controle le citoyen, malgré lui . En revanche, pas de solutions adéquates pour résoudre le problème du chomage, ni de solution pour la jeunesse qui cherche par tous les moyens à atteindre les rives de Lampadusa, ni le problème de la drogue et de l’intoxication dans nos écoles et partout ailleurs, devant une media déjà “privatisée”, et par conséquent non-libre comme elle devrait l’être , de façon que le STATUS-QUO serait le but . Pour qui ? Oui, pour la masse ! En effect, tout tourne autour de la masse . Pouquoi ? Uniquement pour l’ultime but de s’enrichir et faire fortune, tant que la masse se laisse faire .
Lisez donc un peu sur la “Psychologie des Masses”, pour savoir quelles sont les différentes techniques et manoeuvres, utilisées dans le cadre de “Berger / troupeau “ . Des ouvrages entiers ont été consacrés à ce sujet .
Certainement vous connaissez l’anecdote de l’image du citron et celui de l’orange, et comment on peut effectivement manipuler le choix des autres, par des trucages invisibles .
Pour cette raison, moi j’irais plutôt pour Marzouki, non pas parce que “le nom Marzouki” nous plait mieux, mais parce qu’on n’a pas d’autre choix . C’est notre dernier train, vers avenir meilleur qui ne pouvait se réaliser que quand tous les tunisiens s’acceptent et se respectent , unissent leur efforts au lieu de se polariser et de se stéréotyper . Nous perdons tous !
Il vaudrait mieux alors diviser le pays en deux entités indépendantes, la partie riche de la côte, et celle de l’intérieur . Problème de classe résolu, pour de bon, n’est-ce pas !
@ kerim
Je ne noircis ni ne blanchis personne, cher Monisuer, j’essaye de dire la vérité qui peut être amère à entendre et faire aussi mal à qui la dit. Mais, c’est l’honneur du militant des valeurs d’être juste, de voix et de voie !
Je n’oublie pas l’état de la Tunisie avant le coup de son peuple, mais je n’accepte pas qu’on en fasse commerce au nom de valeurs qu’on dévergonde.
C’est pour cela que je m’adresse à MM lui reprochant cette distance qu’il met entre son action et ses paroles, ce qui le réduit à n’être que pareil à ceux qu’il dénonce en ayant, en plus, le tort de se présenter en défenseur des valeurs.
Je le critique, car il a trompé et continué à tromper au nom de valeurs qu’il viole pour ses propres desseins et sa stratégie d’action. Cela est pour un militant de ces valeurs bien plus grave que de les violer ouvertement en les niant. Et vous savez le danger que représente l’ennemi de l’intérieur dans les guerres !
Cela dit, la politique n’est pas et ne doit pas être une guerre, car je milite pour un ordre amoureux; c’est ce que ne comprend pas MM qui singe ainsi ceux qu’il critique, étant animé par une rancune atroce que ne peuvent accepter les valeurs qu’il prétend défendre.
Il faut arrêter de parler du peuple comme s’il s’agissait d’une entité abstraite; moi, je vis avec le peuple, et je partage sa condition; aussi, je sais ce qu’il pense des uns et des autres. Alors, on ne peut faire de la comédie de la légitimité électorale d’Ennahdha et de Marzouki la justification de leurs actes sur lesquels seuls ils sont jugés. Car la légitimité aujourd’hui reste au peuple et est actualisable à tout instant, informellement. On a changé de paradigme, vous savez; on est en Postmodernité, qui est l’âge des foules et de leur puissance sociétale.
S’agissant de l’argent sale, il ne date pas d’aujourd’hui et je ne ferme pas les yeux dessus; par contre, Marzouki, Ghannouchi et compagnie l’ont fait quand ils ont été au pouvoir.
or, je n’y suis pas, et quand j’ai proposé mes services pour retrouver mes droits et servir de nouveau mon pays, ni le gouvernement Ennahdha ni le président Marzouki n’ont daigné répondre à ma requête fondée sur un droit légitime pourtant, craignant justement les valeurs que je défends et qui ne cadrent pas avec leur politique qui n’a fait que se couler dans le moule de dictature. Pourquoi fermez-vous les yeux sur ces vérités?
Pour le vote, j’ai dit depuis le premier jour que je ne participe pas à une comédie électorale, un opéra-bouffe de la politique, car si je critique Marzouki pour les raisons de principe ci-dessus évoquées, je suis loin de me limiter à ne critiquer que lui, mon action pour les valeurs touchant tous les domaines où il y a quelque chose à dire et une action à tenter.
S’il y a un problème du court terme, ce n’est pas le mien, car je sais que les révolutions qui sont d’abord mentales mettent du temps à advenir et nécessitent un travail de longue haleine, mais d’abord un travail éthique et non immoral comme celui qui a marqué l’action de la troïka et de Carthage.
Je ne suis pas aussi naïf que vous le pensez pour ne pas voir ce qui se passe derrière les coulisses; voyez-vous, je pratique une sociologie compréhensive où il importe de savoir entendre l’herbe pousser, voir encore mieux l’inapparent que l’apparent. Si vous limitez donc pas à mers articles sur Marzouki, vous verriez que si je pratique la naïveté, c’est celle du philosophe, ou si vous préférez une image plus en phase avec notre actualité, celle de l’inspecteur Colombo.
Vous avez le tort, comme Marzouki, de croire que l’ancien régime revient avec Nidaa; car il est mort et enterré. C’est en ayant cette pensée que vous tentez en vain de le faire revivre pour profiter de ce commerce qui consiste pour certains à instrumentaliser la peur d’un passé révolu définitivement.
S’il y a un retour — et je l’ai dit déjà dans un article sur mon blog et ailleurs —, c’est celui des compétences qui ont servi la patrie du temps de la dictature. Et il faut faire la distinction entre service de la patrie sous la dictature et service de la dictature.
Pour citer mon propre exemple, j’ai servi mon pays et mon peuple en franc-tireur dans une administration de l’ancien régime, et j’ai réussi jusqu’au moment où le dictateur ne pouvait plus supporter mon militantisme sans bruit.
Or, croyant retrouver mes droits sous la Révolution, qu’est-ce qu’on me répond : vous avez servi la dictature ! Et qui disait cela, Marzouki et Ennahdha qui, dans le même temps, se servait des lois de la dictature et de son administration pour installer leur propre dictature qui est plus grave encore, car elle est aussi morale.
Par ailleurs, à propos de serviteurs de l’ancien régime, ce sont ceux qui n’ont en bouche que cette expression qui l’ont été et cherchent ainsi à camoufler leur passé d’appartenance de près ou de loin au parti de la dictature.
S’agissant des problèmes de notre pays, et ceux surtout de la jeunesse, vous devez savoir que c’est ma priorité et que j’ai des recettes innovantes de nature à les résoudre pour peu qu’on me laisse agir.
Je citerai, à titre d’exemple, la politique migratoire de l’Europe qu’il faut refonder et l’exigence de liberté de circulation pour les Tunisiens sous visa biométrique de circulation, une proposition faite ici même sur Nawaat et une revendication avancée dès le lendemain de la Révolution.
Mais qu’est-ce qui a retenu M. Marzouki, s’il était sincère dans ce qu’il dit sur le service du peuple, d’ordonner ma réintégration dans mes droits avec la responsabilité de ce dossier qui viendra un jour ou l’autre sur la table des négociations tuniso-européennes? Je lui en avais parlé en vain du fait de ses responsabilités diplomatiques bien avant d’adhérer à son parti pour vérifier sa sincérité, découvrant qu’il n’était qu’une illusion. Vous en trouverez les détails sur mon blog.
Pour la drogue et ses ravages dans notre société, vous n’êtes pas sans savoir que je milite pour l’abrogation de la législation actuelle qui ne pénalise que les innocentes victimes des filières de trafic. Qu’a fait la troïka? Pourquoi n’avoir pas entendu mes fréquents appels ici et ailleurs pour une législation humaniste à laquelle appelle d’ailleurs l’ONU?
Oui, il y a statu quo et il risque de durer si Marzouki reste à Carthage, car on aura alors une dérivation vers les guéguerres politico-idéologiques et l’instabilité gouvernementale qui empêcheront toute action, la plus petite soit-elle, afin de sortir du marasme mental qui dure depuis l’arrivée de la troïka.
Vous faites référence à la psychologie des masses et je vous invite à lire mes articles qui dépassent les six cents sur le Net (dont deux cents ici sur nawaat) pour réaliser que c’est justement un aspect que je ne néglige point.
Enfin, sachez que vous avez toujours le choix, celui de ne pas voter plutôt que de voter pour le faussaire qui a un zéro pointé sur toutes les questions que vous avez évoquées et qui persiste et signe dans une stratégie de guerre.
C’est mon choix ayant dénoncé depuis le début tout ce qui entoure d’esprit commercial nos élections, loin d’être éthique. Mais vous pouvez aussi voter pour le “vieux” qui a son âge pour lui s’il veut changer et rompre avec la symbolique du passé, la vieillesse étant plus propice à la sagesse et à la réparation qu’une jeunesse malade de l’obsession d’être le nombril du monde à défaut du pays.
J’ai déjà parlé d’Alzheimer politique et préconisé la bécothérapie, la thérapie du bisou, pour gérer ce vieillissement cérébral problématique, comme je l’ai fait pour l’Alzheimer proprement dit. Je ne peux que confirmer cela pour notre classe politique et je le redis d’ailleurs dans un nouvel essai en arabe traitant aussi de l’importance de la vieillesse comme art de vivre quand on est équilibré grâce à l’ordre amoureux qui nous environne. Or, c’est bien plus le cas de M. Essebsi que de M. Marzouki lequel vit dans un tourbillon psychologique schizophrénique hélas ! C’est ce qui l’amène à tout tenter pour rester à Carthage, quitte à diviser le pays.
C’est à quoi vous semblez vous résoudre. Or, sachez que si la Tunisie a toujours été divisée entre la ville et la campagne, le citadin et le paysan, le fonds culturel de son peuple est plutôt à l’union et à la communion dans les mêmes émotions. Ce sont les dictatures gouvernantes qui ont toujours essayé de diviser le pays; et c’est ce que tente de faire aujourd’hui M. Mazouki.
Voteriez-vous donc pour ce nouveau dictateur qui veut rester à demeure à Carthage quitte à mettre le pays à feu et à sang comme le laissent entendre ses supporters et son discours de haine ?
Je vous laisse à votre conscience, elle est votre meilleure conseillère ! Et si vous voulez des arguments religieux pour ne pas voter pour M. Marzouki, lisez donc mon blog !
Et bon retour à nos valeurs éthiques !
Moi, je peux vous promettre que c’est ce même Marzouki, qui puisse mieux concrétiser le “rêve tunisien”, une fois réélu, voire extrèmement mieux que Essebsi qui, lui, ne pourrait jamais tenir le coup jusqu’à la fin de son terme . C’est une question d’anatomie . Comment peut-on dire que l’age n’a pas d’importance, quand il s’agit de la plus haute fonction de l’Etat ?
Mais il parait que chez les uns, leur problème avec Marzouki, soit purement un problème personnel . Donc leur jugement ne peut être qu’ irrationel, puisqu’il possède déjà un caractère émotionnel .
Cher Fahrat, vous ne répondez pas à ma question centrale : vous appeliez à l’abstention et faisiez une critique légitime de la démocratie. Et comme un certain nombre d’intellectuels tunisiens de France, vous appelez aujourd’hui à ne pas voter pour l’un ce qui veut dire voter pour l’autre (avouez qu’il y a là un parfum de sainte hypocrisie! pour les nez sensibles!). Il est légitime sur la base de cette incohérence intellectuelle de vous suspecter de chercher un fromage…J’ai bien compris que vous aviez un chagrin d’amour avec Marzouki, mais tous ceux qui ont avaient voté CPR pour une troisième voie l’ont aussi : on ne fait pas une révolution avec un social-démocrate à l’eau de rose de base ! Mais une contre-révolution sans problème ! Et si donc vous allez à l’écoute du peuple, pourquoi n’introduisez-vous jamais dans vos écrits ses revendications de base, pourquoi en tant qu’intellectuel ne vous vous faites jamais porteur de ses doléances simples et concrètes ? Pourquoi ne vous faites-vous pas écrivain public, transcripteur des cahiers de doléance etc. ? C’est au bas du mur qu’on voit le maçon…
@ Musée de l’Europe :
Cher Monsieur, soyez plutôt un porteur de lumière en prisant moins le bavardage oiseux… Vous avez déjà assez d’éléments de réponse dans mes précédentes réponses. En voici un dernier complément pour satisfaire votre curiosité :
– l’humain, c’est l’humus, et pour en parler, il est préférable de ne pas avoir le nez sensible, sinon on ne peut rendre compte des humeurs humaines, ce qui fait partie de leur essence si l’on veut en parler pour être objectif.
– je ne cherche ni fromage ni dessert dans mes cogitations et je n’ai ni chagrin d’amour ni un vertige de haine à l’égard de M. Marzouki; il n’a que ce qu’il cherche. Car il y a une justice immanente que nos actions attirent comme la foudre.
– Ce qui m’occupe, ce n’est pas d’interpréter le monde et de le coucher dans le lit de Procuste des idéologies, saturées qui plus est, mais de rendre compte de notre actuel et quotidien tel qu’il est en sa dimension réelle quoique inappatrente. Et si vous me lisez, vous verriez que je ne néglige point les aspirations des gens, mais je ne peux parler de tout et je me concentre sur ce qui fait symbole, ce dont on ne parle pas, scrutant l’imaginaire et non le faux réel raboté par le principe réducteur de réalité et la raison raisonnante, la mienne se voulant d’abord sensible.
– Mieux qu’un mur qui s’élève, je m’adonne volontiers à la mise en place des fondations; c’est sur de sûres bases que s’élèvent les édifices appelés à durer; et les chênes poussent loin dans la terre leurs racines.
– Je ne pratique pas la confusion des valeurs et des idées comme vous semblez le faire; chaque situation a sa propre lecture. Toutefois, s’il y a fatalité de con-fusion, je fais en sorte qu’elle soit une fusion avec ce qui nous entoure et non une distinction. Aussi, nulle hypocrisie ne saurait altérer la culture que je fais des sentiments les plus nobles dans une science du coeur pour ce que le poète appelle un ordo amoris. Et quand on n’a que l’amour…
Vous diffusez toujours et habilement lesmêmes idées réactionnaires qui sont en fait le produit des sociétés occidentales, alors que notre société à une autre identité, d’autres besoins et d’autres conditionspsycho-socolologiques et économique. Vous êtes naif en croyant que le Tartour Moncef Marzouki va avoir le courage, le niveau intellectuel et le pouvoir, de répondre positivement à vos demandes illusoires et inconsistantes. Vous nagez à contre courant auniveao politique et intellectuel. Rassurez-vous, nous n’adopterons pas le style de vie des sociétés occidentales décadentes.
@ Béchir Toukabri
Vous n’êtes pas sans savoir que je suis humaniste, ma seule richesse étant l’altérité, l’humanisme et la tolérance qui sont loin d’être d’Occident ou d’Orient, étant de ce fonds commun qui fait l’honneur de l’humanité, la distinguant dans la bestialité.
Si maintenant, être humaniste est pour vous c’est avoir des idées réactionnaires, alors bravo pour votre inventivité morale immorale !
Ainsi, vous niez en vous cette part noble qui fait justement partie de notre identité altruiste, humaniste et spiritualiste pour cultiver les sentiments d’exclusion au nom d’un rejet de l’Occident dont vous vous réclamez sans vous en rendre compte.
Car, d’abord, je suis le premier à dire et redire — à la suite de Spengler — que l’Occident est en déclin. Vous m’avez certainement lu répéter à satiété qu’on est sorti de la Modernité pour entrer en Postmodernité !
Ensuite, l’islam — qui est aujourd’hui au plus bas au niveau des valeurs éthiques — ne peut que retrouver la splendeur d’antan, mais ce ne sera pas en singeant l’Occident ainsi que vous le faites sans le savoir en M. Jourdain postmoderne, mais en retrouvant ses valeurs humanistes qui font la richesse de sa spiritualité.
Parmi ces richesses, l’acceptation d’autrui tel qu’il est avec ses vices et ses qualités. S’il y a eu anathème sur ce qui semble vous chagriner, à savoir l’abolition des lois scélérates homophobes, il n’a pas été le fait de notre religion, mais il y a été introduit par la jurisprudence qui s’est inspirée de la tradition judéo-chrétienne.
Aussi, vérifiez, je vous prie, de quelles valeurs vous vous réclamez : celles tolérantes et oecuméniques d’un islam universel ou des valeurs qui furent longtemps celles de la tradition judéo-chrétienne et qui ont été finalement contestées par les juifs et les chrétiens eux-mêmes à la faveur de la démocratie.
En appeler à l’abolition de telles lois faussement islamistes, c’est accéder vraiment à la démocratie qui est d’abord un vivre-ensemble de tous avec nos différences; c’est même un être-ensemble par une communion dans un humanisme intégral.
S’agissant des conditions économiques que vous évoquez pour vous dédouaner, sachez qu’elles ne sont que l’épiphénomène dont les effets bénéfiques ne peuvent donner fruit tant que les frein psychologiques ne sont pas levés en notre inconscient.
Or, ce sont des lois immorales comme celles que je combats qui multiplient ces freins réduisant à néant tous les efforts pour le développement ne pouvant avoir des manifestations économiques qu’après avoir été humain.
Pour le président provisoire, je ne me fais aucune illusion quant à une nécessaire rédemption; mais c’est l’honnêteté intellectuelle qui m’amène à lui tendre la perche pour un rachat in extremis, car l’humanisme commande toujours aide et pardon. Et ce n’est pas que j’attende quoi que ce soit de lui, mais pour son propre bien afin que son âme ait la chance de s’apaiser.
Enfin, sachez qu’on n’avance réellement qu’en nageant à contre-courant de la bien-pensance et du conformisme logique, comme le vôtre qui verse en plus dans la contradiction en dénonçant l’Occident tout en reproduisant ses schémas.
Bonne réflexion, c’est bien la condition de l’intellectuel honnête avec lui-même et avec autrui, l’autre soi-même !
Assurement vous vivez dans les nuages, avec beaucoup d’idéaux merveilleux, de principes vagueset d’énormément de naiveté. Le réel et la réalités ne s’accomodent pas des notions vagues et idéalistes.La dynamique des transformations sociales ne s’embarasse pas des solutions médianes,ni dela naiveté intellectuelle. Pour s’en convaincre,il suffit d’ouvrir son esprit, et d’étudier l’histoire des peuples, et vous pouvez constater que “tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil”,ne resiste pas à une vision lucide de la réalité. L’idéologie dominante est vraiment tres forte pour brouiller la vue et aveugler les plus intelligents.Rien qu’au nombre de commentaires critiques qui suivent vos article, on comprends que votre persistence à répéter les mêmes slogans (L’humanisme.La démocratie. Laliberté…etc) ne peut relever que de la courte vue.
@ Béchir Toukabri
Voici la preuve que s’il y a courte vue, elle est de votre fait et non du mien; et cette preuve, c’est vous qui l’apportez en disant :”Rien qu’au nombre de commentaires critiques qui suivent vos article, on comprends que votre persistence à répéter les mêmes slogans (L’humanisme.La démocratie. Laliberté…etc) ne peut relever que de la courte vue.”
Ainsi, vous jugez les choses sur ce que vous voyez; et ce que vous voyez n’est pas le réel; il en est une manifestation guidée par un imaginaire qui joue en coulisses.
C’est ce dernier qui m’importe, car seul il compte; et s’il est ainsi que vous le voyez, c’est du fait des freins qui y sont et que je m’emploie à faire sauter, refusant la dictature réductrice du principe de réalité qui vous obstrue la vue.
Vous relevez d’un paradigme fini, celui de la Modernité occidentale, et je me situe dans le paradigme en gestation, la postmodernité; voilà la différence entre nous. Pour mieux comprendre votre monde et sortir de votre monde fini, je vous invite à lire le dernier livre de Michel Maffesoli sur “Le Nouvel ordre des choses. Penser la postmodernité”.
Sachez enfin que le monde n’a évolué à ce jour que grâce aux naïfs rêveurs que vos dénoncez; et c’est ainsi qu’il continuera de changer envers et contre les dogmatiques comme vous qui se croient scientifiques quant ils sont anti-scientifiques, la science avançant toujours grâce à ce que Bachelard appelait le fait polémique, fruit de ce qu’une science institutionnalisée, devenant donc dogmatique, rejette superbement, exactement comme vous le faites du sommet de votre savoir qui reste une docte ignorance comme le rappelait Nicolas de Cuse.
Réveillez-vous donc, l’ami; vous êtes un religieux profane !