L’histoire nous enseigne que, dès qu’un pouvoir politique choisit une orientation idéologique stricte – particulièrement dans le domaine religieux – pour la conduite des affaires publiques, il inaugure une phase de déclin de l’Etat avec tout ce que cela implique en terme de difficultés politiques, économiques et sociales.
Si, en plus, les institutions publiques sont ignorées ou instrumentalisées par quelques groupes ou individus qui gravitent autour du pouvoir et que les services publics sont absents, l’insécurité et la corruption se généralisent et l’arbitraire devient quasiment la norme dans la gestion de la vie publique : nous sommes alors devant les prémices d’un Etat défaillant. Un schéma qui s’applique malheureusement à la Tunisie de 2012.
En effet, en l’absence d’un réel programme politique et faisant de l’identité arabo-musulmane leur fondement idéologique – voire leur mythe fondateur –, le parti islamiste Ennahdha (« renaissance ») et ses supplétifs dits de gauche, confortablement installés au pouvoir, ont précipité en quelques mois la Tunisie dans un statut d’Etat défaillant, alors que ce pays avait fait un saut gigantesque en quelques décennies d’indépendance seulement, notamment en bâtissant des institutions républicaines dignes de ce nom et qui avaient relativement bien fonctionné malgré la dictature.
Voyons pourquoi le pays remplit désormais les critères d’un Etat défaillant.
Insécurité et règne de milices
Les nouvelles quotidiennes et les faits divers en Tunisie indiquent clairement que, loin d’assurer à la Tunisie un développement économique, social et culturel, le pouvoir n’assume même plus sa fonction essentielle, qui est celle de protéger ses citoyens et de faire régner l’ordre et la sécurité au pays. Les attaques répétées contre des citoyens, des journalistes, des intellectuels, des artistes et même des touristes par des groupuscules extrémistes violents, qualifiés par plusieurs de milices du régime, en disent long sur l’incapacité du pouvoir à contrôler le pays et la vie publique et à faire respecter la loi, l’ordre et la sécurité. Plusieurs affirment même qu’il s’agit de complicité des autorités vis-à-vis de ces agissements criminels qui se déroulent sans intervention des forces de l’ordre, ce qui pourrait signifier la dégénérescence du pouvoir en groupe mafieux usant de violences, d’intimidations et de règlement de compte afin d’asseoir son autorité et se maintenir en place. Nous sommes donc en présence d’un appareil sécuritaire parallèle, agissant comme un Etat dans l’Etat et qui, en plus, bénéficie systématiquement d’une impunité totale. Face à cette corruption sécuritaire, l’idée de recours à une protection privée ou la constitution de milices privées fait son chemin au sein de la population terrorisée par le sentiment d’insécurité, avec tous les risques que cela engendre.
Trafic en tout genre et corruption généralisée
Tout observateur constate de plus en plus la prolifération de trafic en tout genre : marchandises, combustibles et même armes de contrebande se négocient dans la plupart des régions du pays, surtout dans les zones frontalières, dont une partie échappe totalement au contrôle des autorités. Parfois même, ce sont les autorités qui participent au détournement de fonds et au trafic d’importantes sommes d’argent dont la provenance et l’usage sont douteux – hors même des frontières tunisiennes –, ce qui constitue une déliquescence caractérisée du rôle d’un Etat.
Le clientélisme et le népotisme fleurissent de plus belle avec le noyautage des institutions et l’utilisation des fonds publics à des fins partisanes. Les nominations au sein des administrations publiques sont de plus en plus nombreuses ; elles atteignent désormais tous les échelons et se font toujours dans l’opacité totale. Cette corruption atteint même l’aide de l’Etat aux plus démunis, devenue sélective selon l’allégeance au parti islamiste et contre promesse de soutien à ce parti de la part de ceux qui sont dans le besoin. Pratique qui semble même devenir une norme et presque un moyen normal de bénéficier des dividendes d’un pouvoir qui ne reconnaît ni reddition de compte ni transparence. On est loin du concept d’Open Government que certains ont voulu implanter en début de mandat.
Institutions instrumentalisées et biens publics bradés
Alors que les Tunisiens s’attendaient à une justice transitionnelle constructive afin de tourner la page de la dictature et regarder vers l’avenir en inaugurant une nouvelle ère de démocratie, de liberté et de justice sociale, les autorités en place traduisent devant les tribunaux, dans un déni total du droit, universitaires, journalistes, intellectuels et artistes sous des prétextes futiles que seul le pouvoir décrète. L’intimidation, la menace et l’arbitraire sont désormais la règle afin de faire taire tous ceux qui contestent le pouvoir islamiste ou contreviennent à ses dictats idéologiques.
Entretemps, sans même disposer d’une légitimité directe du peuple pour gouverner le pays, le pouvoir agit comme propriétaire des biens publics et brade entreprises publiques, domaines de l’Etat et richesses naturelles au profit de puissances étrangères, dans l’absence totale de transparence et au mépris de toutes les règles usuelles des échanges internationaux. Difficile de savoir si cette générosité constitue un « cadeau de fraternité islamique » pendant que le pays s’enfonce dans la crise, la pauvreté, l’insécurité et l’instabilité. Ou si elle fait suite à un marchandage abject contre des services rendus ou à rendre.
Services publics défaillants ou invisibles
Au fil des mois, trop occupé par des manigances et des tactiques à investir tous les domaines et se maintenir aux commandes le plus longtemps en semant la terreur, ce pouvoir a failli même à ses obligations les plus élémentaires. Le pays s’est transformé en dépotoir à ciel ouvert et aucune ville n’échappe au désastre des poubelles qui remplissent la voie publique, avec tous les risques sanitaires que cela représente. Les autorités municipales, pour la plupart placées par le pouvoir islamiste, ne s’en occupent guère. Il n’est pas étonnant dans ce contexte de voir poindre le choléra ou la peste des ruminants, marqueurs de pauvreté que le pays n’avait jamais connus jusque-là. Ajoutons à cela, les coupures sporadiques de l’électricité et de l’eau courante dans plusieurs villes et régions, sans aucune explication convaincante de la part des autorités qui, souvent, ne rétablissent ces services que lorsque les citoyens recourent au blocage de routes ou d’établissements publics, dans un rapport de force qui confirme la métamorphose de la vie publique en une jungle où la force compte plus que le droit.
Les forces de l’ordre ne font pas mieux, ne donnant le plus souvent aucune suite aux appels à l’aide de la population, notamment lorsqu’il s’agit d’attaques d’innocents par les groupes de fanatiques hystériques.
Perte de crédibilité et mise en cause de légitimité
L’absence d’échéance électorale clairement établie durant la phase transitoire que vit le pays ne peut qu’éveiller les soupçons d’un éventuel coup d’Etat d’un nouveau genre que l’alliance tripartite au pouvoir fomenterait en secret. En effet, les membres de cette alliance de circonstance ont tous trahi leurs électeurs avec de fausses promesses et berné la population qui leur a accordé sa confiance aux élections du 23 octobre 2011. Ils ont adopté un programme et une attitude littéralement à l’opposé de leurs déclarations et engagements au point de perdre toute crédibilité auprès d’une majorité de la population.
L’Assemblée nationale constituante ne fournit guère une meilleure image. Dix mois après son élection, cette assemblée sombre dans le verbiage stérile et les discussions inutiles et n’a rien accompli de sa mission de base qui est d’élaborer une nouvelle constitution moderne et civile pour le pays, hormis un préambule de constitution sous forme d’un médiocre pamphlet idéologique correspondant plutôt à un système politique primitif.
Tous ces facteurs font en sorte que la légitimité de ce pouvoir, faible et précaire dès ses débuts est désormais très contestée, au point que plusieurs réclament ni plus ni moins que le départ de ce pouvoir le 23 octobre 2012, conformément à l’engagement écrit de la plupart des partis avant même de se lancer dans la campagne électorale de 2011.
Nouvelles menaces qui planent sur la région
La Tunisie n’a jamais connu une combinaison de toutes ces défaillances pendant toutes les décennies qui ont suivi son indépendance en 1956. La rupture tant annoncée avec la dictature et ses pratiques s’est plutôt faite avec les acquis modernistes, le parcours historique du pays et ses spécificités culturelles, et avec ce qui reste de cohésion sociale.
La seule « renaissance » réalisée à ce stade par le parti islamiste au pouvoir est celle du sous-développement sur tous les plans. La dégradation de la situation du pays, l’absence de date butoir officielle pour une alternance pacifique au pouvoir, ainsi que l’existence de zones du territoire tunisien qui échappent au pouvoir et vivent dans une situation de quasi rébellion transforment – de facto – le pays en un Etat défaillant selon les définitions reconnues.
Et, comme un Etat défaillant est le terreau par excellence de la violence, de l’extrémisme, du terrorisme et du crime organisé, auxquels s’ajoutent la complicité d’un pouvoir qui ne semble pas reconnaître la citoyenneté ni l’Etat-nation comme base de construction des sociétés et des institutions modernes, on est en droit de craindre le pire, surtout avec la prolifération de groupuscules fondamentalistes violents dans la région qui menacent la sécurité et la stabilité de toute la Méditerranée occidentale.
tout est faux Mr.
avec tout les fautes comises par ce gouvernement transitoire ses résultats sur tous les domaines restent de loins mieux que ceux de Beji Caid Essebsi en précisant bien sur qu’il ont passé la même période au pouvoir mais qui n’ont pas rencontré les mêmes obstacles.(vive les médias vive l’ugtt..)..
sur le plan économique, sociale et bien plus encore liberté d’expressions et sécurité..
on ne voit pas les choses peut etre de la même angle oui mais les chiffres le prouvent mr(FMI et autres..)
je peux aller loin que ça et dire que c’est le meilleur gouvernement de tout les temps..
Bellehi éclaires nous c’est quoi els chiffres du FMI dont tu fais référence ?
Et tu peux être plus précis concernant les résultats de ce gouvernement par rapport à son prédécesseur ?
lorsque on parle d’une amélioration sur un plan précis nos conclusions sont toujours basées sur une comparaison entre un bilan précedent et le bilan actuel. je crois que c’est “basic” comme définition.
donc rappelons que les chiffres de l FMI prouvent que la croissance etait presque de moins 2% (-1.8%) avant une année et que la même organisation prévoit une croissance de plus que 3% (+3%) fin de 2012.
ça se peut que dans ce cas pour les uns, qui nous ont toujours parlé chiffres, ces chiffres n’ont pas d’importance parce qu’ils n’ont pas la même motivation ou sensibilité des choses qu’avant parce que ça sens “Ennahdha” cette fois..mais pour moi c’est une preuve que les choses évoluent dans le bon sens malgré le rôle massivement destructive des médias et de l’ugtt ..
Merci.
C’est un pur discours de politicien.
L’année 2011 a été chaotique et ne peut en aucun cas être comparée à 2012.
Et puis tout le monde n’est pas d’accord avec les chiffres avancés par l’INS qui entre temps a changé de méthode et de PDG d’ailleurs.
Le gouvernement avance un objectif de 100 mille emplois durant 2012. Cela ne concorde pas du tout avec les chiffres de croissance. Bref quand on fait de la politique le mensonge est religion.
Totalement en accord avec Walid, ce que avance Tawfik s’apparente a du pur délire que ça en deviendrait presque comique si la situation des nos compatriotes et des futurs générations n’était pas aussi catastrophique. Après, une approche idéologique mène forcement a ce genre de déni de la réalité.
Cet “article” me rappel une phrase d’un politologue qui dit : ” un gouvernement populaire, est un gouvernement suspect .” , ce gouvernement composé d’une troïka ( manoeuvre politique connu dans toutes les démocraties ) est loin d’être populaire même chez ceux et celles qui ont voté pour elle , cette impopularité qui est ce qu’on appel en arabe ” natija hatmiya” de ce gouvernement et celles qui vont la succéder . ceci dit, et si on revient sur les points évoquer par l’auteur de cet “article” , l’auteur a bien décrit une vrais situation de la Tunisie post-révolutionnaire , seul bémole c’est de mettre sur le dos de la troïka touts les maux de notre société . prenant un par un les point évoqués :
– INSÉCURITÉ ET RÉGNE DES MILICES : c’est peut être un peux exagéré de qualifier quelques défaillances policière, dû à une absence de légitimité chez nos policiers du fait d’un passé d’outil de répréssion et des dictatures , que son vrais rôle de gardien de l’ordre publique . ce climat ou ce cas de figure facilite la délinquance, l’état de non-droit et donne une légitimité dopée et faussement chevaleresque à ceux et celles qui se croient plus légitime pour faire régner l’ordre qu’un corp de police ultérieurement et dieu sait combien actuellement il est corrompu , c’est se qu’on peux qualifier de “régression post révolutionnaire ” et les livre d’histoire “grouille” de pareil cas .
– TRAFIC EN TOUT….. : la corruption à les même carrectaire que l’adultaire , il faut être deux pour la faire .Le corrompu n’existe que grace au “corrompeur” , si le corrompu est issu d’une vieille machine moisie jusqu’à l’abime, le corrompeur appartien au naouveau peuple , celui de la révolution , celui qui s’est soulevé contre une parmi les plus grandes dictatures du monde contemporain , cherche la femme !
– INSTITUTIONS INSTRUMENTALISÉES… : un gouvernement et pour pouvoir gouverner à besoin d’un part dans toutes les institutions, télé publique y comprie ( elle sert à faire la pédagogie pour les réformes et les lois votés ) .pour “les biens publiques bradés” , je crois là qu’il s’agit d’un complexe qu’on traine et que j’espère le voir se déciper , car il est très facile pour un tunisien (ou maghrébain d’ailleurs) d’acquérir un bien en France , et on les entend s’indigner dés qu’on leurs dit qu’un français peux acheter une maison en Tunisie . cherche la femme !
– SERVICE PUBLIQUE….. : c’est la régression qui précéde la renaissance et les lumières si tel est notre rêve .
Pour ce qui est de perte de légitimité et les menaces qui planent…..etc , ça s’appel vision de trou de serrure, et commerce de la peur que les tunisien(ne)s ont tellement étaient gaver de se produit qu’ils commencent à le gerber . seul chose que je reproche à ce gouvernement et que je reprocherai peut être à celle qui la remplacera , c’est qu’elle ne fait pas rêver , ON A BESOIN DE CELUI OU CELLE QUI NOUS FERA RÊVER !!! y as t-il un candidat?
yahya bajbouj yahya bajbouj,yahya bajbouj.
allez mouhtem avec moi! yahya bajbouj yahya bajbouj.
Moi il me fait rever ,pas vous ?
chui morte de rire rien qu a imaginer votre tete
@ NAZOU, bonjour,
lequel de mes têtes ?
ce qu’il y a d’intéressant
a remarquer c’est que le “peuple” se reveille au difficultes de la liberte.assoupis sous le regne de la famille dictatorial se sentant assez en securite malgres les restrictions a la liberte le peuple tunisien c’est reveille soudainement et a finalement commence sa route vers un avenir de responsabilite populaire.le vote pour Ennahdha est une erreur de pre enfance l’islam n’est finalement pas la solution.trop structure trop base sur des dogmes et de dictons les religions ne sont pas capables de diriger un pays moderne.la coree du nord est dirigee par une religion bien sur laic mais les problemes restent les memes la seule maniere pour un regime “religieux” de se maintenir au pouvoir est la dictature et la claustration .
en iran par exemple.
croire qu’un pays moderne libre et democrate peut etre gouverne par un parti a orientation religieuse est un leurre.
il n’y a meme pas besoin de dresser une liste comme le fait cet article la reaction est l’antidemocratique sont dans l’essence meme d’une ideologie religieuse.
@ mouhtem pas bonjour
dommage que vous ne sachiez repondre a la provocation ,que par la vulgarite.
UN peu comme les lyncheurs de kadhafi.
Vous voyer ce que je veux dire ?
Ha la la ! sacre’revolutionnaires.
@ NAZOU, mille bonjours,
je ne vois pas où se trouve la vulgarité dans mon petit commentaire ? laquelle de mes têtes = une tête savante et une tête pensante , dites moi où se trouve la vulgarité ? apparemment dans votre tête . ” mafssed neytek” ! c’est par le biais de votre commentaire que j’ai compris à quoi vous avez pensée .
@ nazou
Salut et tout a fait d’accord avec toi.
Veut tu bien faire très attention avec qui tu peut faire la paix ? Surtout pas avec le grand âne plus bête, con et complexè… Que lui introuvable c’est comme la dernière pièce en vitrine que personne n’en veut.
L’histoire nous enseigne que, … mais quel histoire ??? certes c’est l’histoire de l’europe laic dont tu fais référence mon petit le pouvoir était divisé en deux : l’église et les princes dont les queurelles ne se terminent jamais jusqu’au jour de la separation ; mais l’etat musulmane doit etre à la fois civile et réligieuse et cette état qui arriver à dominer la Terre et rappelle toi le jour ou le monde parlait ARABE…tu dois faire un peu plus d’effort en la matiere
Il est certainement à la fois difficile et regrettable de constater que le diagnostic de l’auteur me semble pour l’essentiel conforme à la réalité. Les tunisiens auraient mérité mieux!!
Je voudrais cependant ajouter qu'”ennhadah” a hérité d’un état qui lui était totalement étranger, aucun des ministres du gouvernement actuel n’ayant jamais eu aucune contribution ni dans la construction de l’état ni dans sa conduite ; roles qui n’avaient pas été exclusivement exercés par les destouriens. Bien au contraire, une grande partie des cadres de l’état n’étaient pas destouriens, ne l’étaient que de façon formelle et certains étaient ouvertement anti destouriens.
Par contre, tout le tissu des anciens câdres de l’état, partagaient un certain nombre de valeurs relatives au rôle dirigeant de l’état dans la vie économique (yc le contrôle strict de l’intervention des capitauax étrangers dans notre système), dans le système de redistribution et de solidarité sociale, dans la promotion des services de base etc..
La principale distinction entre les bourguibistes et anti-bourguibistes, résidait surtout dans le style de autocratique de conduite de l’état.
Avec ben ali, et bien que les fonctions bourguibistes de l’état se sont pour l’essentiel poursuivies, la déliquescence de l’état a été entamée :
– la corruption qui n’avait été importante lors de l’état bouguibien que pendant la période de Mzali (un bon ami et surtout le fondateur du mouvement de pensée et d’associations qui a enfanté Ennahda) est vite devenue généralisée avec Ben ali.
– Un clan de voleurs-jiaanines a séquestré l’état a son profit, et a fait feu de tout bois pour détourner les biens publics, se surtout monopoliser tous les gites de rente (et c’est là leur principale source d’enrichissement)
– Plus grave encore, les responsabilités au sein de l’appareil étatique, sont devenus un “octroi” conditionné trés souvent par l’acceptation de la mise sous tutelle du poste au service du clan, ce type d’adoption que nous avions connu lors de la période Mzali-Maalla ; est progressivement devenu la règle au cours de la période Ben ali. Ceci a induit une altération trés grave de la qualité du personnel de l’état, qui a progressivement basculé vers la houthala du pays.
– Parmi les résultantes de tout ce processus, le citoyen a perdu un grand nombre d’avantages et de couvertures que l’état avait pu + ou – assurer pendant trois décennies :
* Au niveau de l’habitat d’abord, où l’intervention foncière de l’état ayant été substituée par les pirates du changement de vocation des sols ; le coût de l’habitat est devenu hors de portée de la plupart des travailleurs.
* Au niveau de la santé et de l’enseignement, de grands reculs ont été enregistrés pour ce qui est de l’accession des couches les plus pauvres ; et ce en dépit de l’amélioration générale de la capacité technique de nos systèmes de santé et d’enseignement.
Avec l’état Nahdhiste, les reculs qui étaient issus d’altérations et dysfonctionnements de et dans l’état, sont devenus systèmatiques pour de nombreuses raisons :
1) La plus importante c’est que le schéma idéologico-conceptuel Nahdhiste, est totalement opposé au rôle directeur de l’état dans la vie économique.
2) La seconde c’est ce même système conceptuel, conçoit la solidarité non comme une fonction institutionnelle de l’état, mais comme un acte de charité individuelle, éventuellement encadré par l’état.
De ce fait, jamais les tunisiens n’ont été confrontés à autant de piratage dans leur vie de tous les jours que lors de la période Nahdhiste, où les prix se sont envolés de manière débridée (pour les pommes de terre par exemple l’état avait pu maintenir entre 350 et 450 millimes le kg de pompes de terre de 1970 à 2010 !!! aujourd’hui nous sommes entre le double et quadruple)
Par ailleurs et pour ce qui est de la réforme de l’appareil d’état, avec le gouvernement d’Ennahdah, l’esprit de coterie a fait que l’essentiel des recrutements (pas seulement des membres du gouvernement ce qui serait concevable) sa fait sur la base de critères de coterie, aux dépens de la compétence et de l’efficacité.
Ce nouveau personnel étant par définition incompétent (yc les membres du gouvernement malheureusement) l’efficacité de l’action de l’état s’en trouve immanquablement affectée. Il est important de noter que la compétence est le fruit d’un apprentissage, dont la partie essentielle est issue de la transmission du savoir acquis par ceux qui nous ont précédé dans le métier ou la fonction. Quant cet apprentissage est absent, quant la transmission est absente, nous pouvons finir par devenir compétents, mais à quel prix et aprés quel temps. et même et pour la gestion du temps elle même comment voulez vous, que quelqu’un qui a pu passer 10 ou 15 ans en prison, qui n’a jamais géré aucune entreprise économique pourrait gérer le temps de la socièté alors qu’il sera et pour longtemps incapable de gérer son propre temps. On ne peut reprocher à ceux qui ont été brimès aussi longtemps le fait de l’avoir été mais je suis convaincu que ce n’est pas la meilleure des préparations à la gestion de l’état.
A toutes ces raisons objectives qui font qu’un gouvernement nahdhiste ne peut qu’entraîner une déliquescence de l’état, s’ajoutent des raisons subjectives et notamment dans le domaine de fraude douanière et de la sécurité :
A) dans le domaine de la sécurité, les débordements salafistes sont à mon sens issus pour l’essentiel d’une couverture et d’une impunité, dont l’état en la personne de son Ministre de l’Intérieur et son cabinet sont responsables.
B) au niveau du trafic illégal et jamais égalé auparavant de marchandises (tabac, carburant) ceux qui le pratiquent à l’échelle la plus large et notamment le tabac sont souvent des salafistes. Il y à là matière à financer non des partis mais des armées !!! Je ne connais pas, et je ne préjuge pas du niveau de connivence entre le gouvernement, ou certains de ses membres et les trafiquants, mais je les invite à deux choses :
xx) mesurer, quantifier le volume financier des recettes acquises par les traficants salafistes qui travaillent dans ce domaine, pour avoir au moins un outil de contrôle.
xx) réfléchir aux possibilités d’utilisation de ces moyens financiers, et les risques que celà représente pour la pérennité de l’état dont ils ont la charge.
Au final et bien que ne doutant pas moi même de la bonne volonté de la plupart des membres du gouvernement actuel ; je ne peux que constater que leur bilan est négatif, et totalement négatif. A ceux qui prétendent que les chiffres du FMI ou n’importe quel autre organisme témoignent de sa réussite, je rappelle ce qui suit : toute augmentation de prix donne un accroissement de PIB, tout accroissement des taxes donne aussi un accroissement du PIB !!! Il est surprenant de découvrir que les PIB peuvent augmenter alors que la production physique baisse!!!
Alors entre les prix qui ont explosé, et certaines taxes qui ont augemnté, je dirais à ceux qui ne partagent pas le constat d’échec, enlevez les uns et les autres et vous verrez de combien nous avons reculé dans la réalité. Cette réalité qui se refléte dans le domaine quantitatif par le quasi triplement du nombre de chômeurs, et par l’étranglement des 3/4 des familles tunisiennes.
Ce constat d’échec partagé devrait nous conduire, à la nécessité d’un gouvernement de sauvetage national ou ennehada devrait céder à ses nouveaux partenaires dans l’état (les forces démocratiques de centre et de gauche qui sont exclus du gouvernement actuel) les portefeuilles où ennahda a fait le plus de dégats soit :
L’intérieur
La justice
L’économie et les finances
J’ai aimé bien que tu commence par ta conclusion.. parce qu’elle dit tout..
mais je veux juste te rassurer prochainement aucun gouvernement ne vient au pouvoir sans éléctions.tout doit passer par les éléctions.
en partant de ce principe Tes “forces démocratiques de centre et de gauche” n’ont pas beaucoup de chance pour gouverner surement et leur dernière participation était avec le gouvernement des RCDistes de Mohammed Ghannouchy (Echebby, AHmad brahim) et de Essebssi mais bien sur sans éléctions.. donc je comprends que le mot “éléctions” vous rend allergiques..
c’est vrai que ce gouvernemet manque d’experiences mais l’experience ça vient avec le temps..
donc c’est normale qu’il commet des erreurs mais personne ne peut s’appuyer sur ces faits pour demander un gouvernement de ‘sauveteurs’ sans éléctions.
tout à fait d’accord avec Amina.
@ ANWAR, bonjour,
je suis d’accord avec votre commentaire , et j’ajoute, qu’il est absurde et dangereux de donner le pouvoir à des téchnocrates non élus, pas de peur qu’ils prennent le pouvoir pour toujours, mais, comme on est entrain de subir la période classique de l’après révolution, cette période qualifiée de “période de régression”, il serai plus utile de laisser nos “politiciens” exercer le pouvoir et installer une vie politique avec ses coutumes et ses us, délester l’espace politique des partis fantaisiste et construire des alliances salutaire pour notre jeune démocratie . on aimerai bien et démocratie à l’appuie que l’actuel alliance ( la troïka) soit chassée du pouvoir par le biais des urnes , d’ailleurs le “lapsus” de Jbelli dans un interview à “el wataniya1” quand il avait parlé d’un “prochain autre gouvernement non nahdhaoui” veux dire beaucoup si vous avez lu ce qu’a écrit freud sur le lapsus . seul chose ou peut être une mise en garde pour les gens de “gauche” , qu’un prochain gouvernement issu de la gauche , ne viendrai pas avec un ” ouvre toi sésame” ni avec “la lampe d’alladin” , autrement dit , ça ne serai pas la solution miracle d’une Tunisie qui s’ouffre le peuple ( surtout) et ses politiques . d’ailleurs voir BCS jouir d’une popularité , prouve l’état d’immaturité de nos citoyen(ne)s et leur incompréhension de l’après révolution . de toutes les façons , il n’est pas tard de sortir fort de cette période, et je dirai même que c’est très tôt pour s’en sortir .
@ mr hizem el hachimi.
merci ,vous me confortee’, dans ma decision de voter pour nidaa tounes.
Parceque le liberalisme americain a influence’, l europe et par extension a influence’l afrique et l afrique du nord.
A mon sens ,elnahdha nous conduit a la catastrophe.
Puisqu elle jouit du soutien de la zunie et du qatar,2 pays ultra liberaux.
La il ne s’agit plus de liberte’individuelle ou collective ou de democratie, il s’agit de SURVIE.