Dix-huit mois après le soulèvement populaire qui a mis fin au règne de Ben Ali, l’un des rares signes tangibles de cet événement est incontestablement la libération de la parole. Le Graffiti, le tag et les différentes formes d’expression de l’art de rue ont été une des matérialisations concrètes de cette libération de la parole et de la pensée.
Sur les murs de toutes les villes et villages du pays, des messages sérieux ou satiriques, mais incontestablement politiques, ont vu le jour, rivalisant d’audace et de créativité.
Cette nouvelle forme d’expression n’a pas tardé à déranger le nouveau pouvoir en place. Nous nous rappelons tous de l’émoi provoqué par la destruction des oeuvres produites lors des sit-in de la Kasbah. Une destruction lâche, survenue sous le couvert de la nuit, effaçant toute trace de ses mobilisations qui ont changé le cour de l’histoire naissante de l’après Ben Ali.
Et voilà que l’on apprend aujourd’hui par le biais de Facebook, qu’une nouvelle atteinte vient d’être perpétrée à Gafsa, berceau de la contestation populaire du pays.
Des oeuvres réalisées lors d’une opération initiée par un collectif d’artistes sur les murs du lycée Ibn Rached à Gafsa sous le nom “Ibda-3 mil7it” (commence/crée à partir du mur ). Un jeu de mots pour rappeler que la création s’émancipe du médium et se suffit à elle-même pour exister.
Selon un jeune de la ville, un groupe de personnes armées de seaux de peinture ont repeint en blanc le mur du lycée pour y inscrire un message appelant à “faire la prière avant l’heure du jugement”. Toutes les oeuvres réalisées lors de l’opération ont été ainsi détruites.
La colère des jeunes de la ville ne s’est pas faite attendre et le message a très rapidement été raturé, signe du refus de cet acte de terrorisme intellectuel.
Au-delà de l’atteinte à la créativité et à cette forme d’expression, cet évènement symbolise à lui seul l’état dans lequel se trouve ce qu’on ose à peine appeler une révolution.
Les messages contestataires inspirés par les véritables slogans de la révolution, abordant les questions telles que la répression policière, la justice sociale et le rêve révolutionnaire, ont laissé place à des slogans religieux plus proches de la propagande stérile et abrutissante que de la spiritualité.
Comme c’est le cas pour les faux débats sur l’identité et la place de la chariaa dans la constitution, ou encore les limites à imposer à la liberté d’expression qui ont supplanté les vraies problématiques dans le débat public : Les revendications portées par nos martyrs et ceux qui étaient à leurs côtés face aux balles de la police à savoir : travail, liberté, dignité nationale. A méditer…
Bon travail; malek ; et ce que m’a géné plus encore , c’est que notre premiere evenement artistique et légitime , et celle là est faite sanas aucune autorisation , et il’ya des centaines mures vides dans la ville , il ont choisis que la place de deux messages précedants parcequ’ils avaient un critique à l’état
Merci pour cet article. Eh oui! Cette catégorie de personnes veut s’approprier la révolution à tout prix afin d’imposer tranquillement leur doctrine par la suite. Qu’ils aillent faire leur propagande ailleurs et qu’ils nous laissent tranquille. Y’en a marre de ça.
je salue ton courage malek, merci de nous informer, j’espère que les esprits vont s’éveiller
l’art n’est pas qu’une expréssion, pour traduire la réalité, la différence ou le désir, c’est un depassement de soi.Ben Ali harab. Mandhouj Tarek.
ils ont demandé l’autorisation de qui pour faire des “tags” ? ou gribouillages ( in sahha atta3bir .
Peu importe, entre taggeurs ça ne se fait pas d’effacer le message des autres pour mettre le sien. Soit tu es de bonne foi et tu veux juste nettoyer le mur. Soit tu mets ton message à côté, fût-il contradictoire.
Effacer celui des autres pour mettre le sien n’est pas en phase avec la libre expression des taggeurs.
@mandhouj ,qu ils viennent taguer les murs de votre maison ,et la ca m etonnerait ,que vous trouviez l expression de leur revendications jolie.
@nazou, salut soeurette, je n’ai pas bien compris ton message, mais de toute façon si j’ai une maison, je ferai de ses murs des espaces d’expressions libres, mais domage je n’ai pas cette chance, d’avoir une maison. Mais j’ai un rêve, que ma Tunisie soit un espace du bien vivre ensemble. Pour le moment on a le droit de rever, et le plus important est de travailler pour, (participer selon le possible de soit même). En Tunisie, la dictature du parti unique harabet wa ila el abad, il reste les dictatures de la société (certaines coutumes, certaines traditions, les pratiques sociales qui sont devenues réligion, les frustrations des certains qui produisent des réactions difficile à comprendre et qui touchent les libertés…). reste, la construction d’un model social et politique qui reprend et repond aux objectifs de la révolution, c’est une autre tâche et c’est l’affaire de nous toutes et tous. Mais aussi dans une société ouverte peu ou non habituée à la démocratie, le tout se melange et ça fabrique du complexe dur à vivre pour certains. Vive le complexe, Vive l’art, ben Ali harab. Mandhouj Tarek.
@ mandhouj,bonjour ,et saha chribtik.
les murs d un lycee sont un bien public,tout comme les murs des maisons sont des proprietes prive.
Au nom de quoi un groupe d individus se permet il,de gribouilles de tagues ,de peindre ou je ne sais quoi encore sur des murs ne lui appartenant pas.Parceque je vous signale tout de meme ,que meme sur votre propre propriete et murs exterieur vous ne pouvez pas peindre avec une couleur non conforme a la lois.Cela s appelle la neutralite ,ou alors pour vous democratie rime avec anarchie,et n importe qui, fait n importe quoi.
Cher mr mandouj ,vous aimez l art sous toutes c formes ?
et moi je deteste les tags ,alors on fait quoi ? si on vivait dans la meme rue?.
Evidement ce n’est pas mon mur. Mais a tout prendre je préfère un tag avec des qualités graphiques a un slogan Religieux assorti de menaces de jugement dernier.
[…] 25, 2012 dans Tunisie /* *//* */VN:F [1.9.18_1163]please wait…Rating: 0.0/10 (0 votes cast)Article venant de : http://nawaat.org/portail/2012/07/20/lart-de-rue-a-gafsa-premiere-victime-du-ram… « Ou est la révolution ». Crédit : Malek […]
[…] ام ض » L’affaire des migrant » VIH en Tunisie : Une plus l » L’art de rue à Gafsa : Prem » La Radio nationale nie les » الحكم النهائي في قضيّة شهدا » […]
@nazou, la neutralité est une image aussi. L’important et le respect. Toute démocratie doit être organisée par des lois et des règles. En tunisie , on vit encore dans une liberté non régulée et non pas dans une démocratie. Il faut donner du temps au temps et favoriser l’échange et le débat, et tout s’arrongera. Ben Ali n’est plus là pour nous imposer sa neitralité (son image). merci pour la révolution. Merci pour cet échange.Ben Ali Harab. Mandhouj Tarek.