« Fin juin 2006, Mouwaffek Errabi’i, conseiller à la sécurité irakienne, a annoncé d’une conférence télévisuelle que les forces irakiennes avaient arrêté Yousri Fakher Mohammed Ali Trouiki, dit Abou Koudama le Tunisien, alors que ce dernier tentait avec quinze autres personnes armées de pénétrer par le check point de Dhoulouiyya situé à trente kilomètres au nord de Bagdad, qu’il était arrivé en Irak en novembre 2003, que lui ainsi que deux Irakiens et deux Saoudiens étaient ceux qui avaient perpétré l’attentat contre le mausolée de Samara et avaient assassiné la journaliste Atwar Bahjat. Le conseiller à la Sécurité irakienne a annoncé lors de cette conférence de presse que tous les membres du groupe avaient été tués au check point à l’exception d’Abou Koudama qui avait été gravement blessé. Lorsque les journalistes lui ont demandé une photo, il leur a répondu qu’il ne pouvait pas pour des raisons liées au renseignement. J’ai su […] que la personne arrêtée était mon fils Yosri et j’en ai été sûr en entendant le quatrième prénom en dépit du fait de l’erreur de nom […]. J’ai suivi les informations sur Internet et au bout de quelques semaines un site chiite […) a publié une photo de Yosri mon fils, présenté comme Abou Koudama, le Tunisien. Je l’ai reconnu en dépit de ses blessures et des signes de fatigue et de relative inconscience. Dans le journal El Maoukif du 13 octobre 2006, j’ai lu un article : la cour pénale centrale de Bagdad avait prononcé une condamnation à mort contre Yousri Ben Fakher Ben Mohammed Ali Triki, dit Abou Koudama le Tunisien pour l’attentat contre le mausolée à Samara et l’assassinat de la correspondante d’El Arabiyya, Atwar Bahjat » Tel est en substance le récit de Fakher Trigui, le père de Yosri, qui n’a plus revu son fils depuis 2003-, il avait alors dix-neuf ans. Il a appris aussi que le jugement avait été prononcé « à deux heures de l’après-midi du mardi et qu’il serait mis à exécution dans un mois» [1]. Il ne savait pas si son fils avait été exécuté quand ce dernier l’a contacté « depuis un téléphone ayant un indicatif américain en Irak ». Il lui a dit avoir été arrêté le 20 mai 2006, avoir été blessé, hospitalisé, torturé dans les périodes de rémission, et avoir été détenu par les Américains à Camp Kropper jusqu’en 2009, qu’il avait été condamné à mort, qu’il avait été innocenté en 2008, toutes informations qu’il n’a pu vérifier. Par la suite son fils aurait été transféré à la prison de Kadhimiya de Bagdad, où Saddam Hussein a été exécuté, dirigée par les autorités irakiennes. Son fils aurait été innocenté par un tribunal irakien de toutes les charges précédentes, mais « gardé en prison en vertu d’une condamnation à quinze ans d’emprisonnement pour avoir pénétré illégalement sur le territoire irakien ». Son fils a continué « de lui téléphoner de façon régulière jusqu’en 2011, lors de sa dernière communication, il a appris à sa famille qu’il avait été de nouveau condamné à mort, sans assistance d’un avocat, pour toutes les accusations dont il avait été précédemment innocenté » [2].
Fakher Trigui dit que les Affaires étrangères tunisiennes l’ont contacté le 12 juillet et l’ont assuré mettre tout en œuvre pour suspendre l’exécution en vue d’une grâce [3].
Fakher Trigui n’a jamais pu se procurer les documents de justice attestant de la première condamnation, ni du non-lieu, ni de la seconde condamnation allégués.
C’est par voie de presse et par contact avec son fils qu’il a pris connaissance de la réalité. Quels que soient les faits, les charges, avérées ou non, retenues contre ce dernier, l’essentiel reste qu’il s’agit maintenant de vie ou de mort et que le temps presse, la sanction pouvant être exécutée à tout moment [4] : elle a été confirmée par Khadhir Elkhazaï, le vice ministre irakien, le 28 juin dernier [5].
—–
1 – Facebook : min ajli weqf qarar elidam eddhalem bihaqqi ettounsi yousri ettriqi. Tous pour que Trigui rentre chez lui en Tunisie.
2 – Propos recueillis le 13 juillet.
3 – Nourpress, 13 juillet 2011.
4 – L’organisation Al Karama basée en Suisse, a adressé « un appel urgent le 30 juin 2011 au rapporteur spécial sur les exécutions extrajudiciaires, le priant de bien vouloir intervenir en urgence auprès des autorités irakiennes » (Irak, risque d’exécution de condamnations à mort de cinq ressortissants étrangers, Communiqué, 1er juillet 2011).
5 – « El’idam litounsi mouttahem bitefjir qada liliqtital ettaïfi filirak », Oussama Mehdi, Ilaf,
2011.
J’espère qu’il aura un procès équitable et qu’il rentrera en Tunisie pour purgé sa peine si il est condamné.
Par contre qu’est ce qu’il faisait en Iraq en 2003???????
Il faisait du tourisme –
Il est a la Prison al Kazimia? Il est bon pour la guillotine – Mieux vaut le laisser a la justice Irakienne plutot que le livrer aux salafistes – Le racontar du pere a plus de trous que le gruyere:
1- Camp Cropper est passe sous controle des Irakiens en 2009
2- Pas de Numero avec indicatif americain en Irak:Zain et Al watania sont les porteurs en Irak.
3- Le systeme judiciaire mis en place en Irak fonctionne et les detenus ont plus de droits que leurs victimes – Donc bref de balivernes qu’il n’a pas ete assiste.
On veut sauver la vie a un terroriste notoire,un vaurien! a-t-il pense de sauver la vie aux dizaines de victimes qu’il a tout simplement bombardees et reduit en viande hachee?
si il est coupable , meme le dieu ne le pardonnera pas si il exciste ,car il a laissé plusieur familles en pleure peut etre
si il n’est pas coupable on est avec lui
Un message de la part de Hatem Ayed reçu sur la boîte de nawaat :
Message:
to luiza toscane:
why don’t stand for a president in tunisia,you have more credibilty
and compassion than most tunisian political aspirants here.
you would get my vote for sure.we appreciate your kindness.
what is he doing there this silly young man?.
look how much pain his family is going through.
to the blind defender of arabo moslem cliche: that’s what you get from your bretheren….simply that’s the kind of people you like
to link yourselves to.
a trip to the middle east might be the cure to your dillusion
about arabisme.
for all the money wasted on the tunisian diplomatic corps: here a
challenge can you save this young man from the gallow or your
existance can’t be justified.
if all this fails to save this young man than we should stone to death the irakian ambassador to tunis on the grounds that he is
part of a murdering machine.
we may even suggest that the yanks restart blowing those shit
middle east heads out of this planet. they deserve it.
Son of Carthage, What an idiot you are!
to ghazi:
if that’s your thoughts fine
I understand it’s coming from a nerd spewing a turd.
chew on that?. got any better way to display your intelligence
or limitations?.
faite attention le nouveau senario est dejà preparé ESSEBSSI en fin de mission c dejà prevu mefiez vous tout est orchestré meme AL I3TISSAM hadha alors reflechissez moi je suis pour à condition d’avoir une equipe designée par le peuple qui remplacera ESSEBSSI sinon tous ça est un film on peut juste changer le senario si dieu le veut et si on veut
Sans parler de ton commnetaire hors-sujet, Je te propose comme le Prochain Premier Ministre a condition que tu passes 2 examens: un medical pour evaluer combien tu es retardataire et l’autre est le Certificat d’Etudes Primaires Elementaires.
c’est un terroriste dangereux, quel cadeau pour la tunisie!!!
chacun paye pour ce qu il a fait ,et il faut prendre a ceszar ce qu appartient au peuple
Ahmed Amri
vendredi 15 juillet 2011
Lette à Yosri
Cher Yosri,
Quand, fin juin 2006, j’ai appris qu’un groupe de terroristes comprenant un jeune tunisien surnommé Abou Kodama a été arrêté en Irak, je n’ai pas trop fait attention à la nouvelle. Pour te dire la vérité, les épisodes de «Escadrons de la mort”(1), les échos des nouvelles d’explosions que nous transmettaient les médias, les images de morts -à l’unité et en vrac- qui nous pourchassaient sur chaque écran ou chaque page citant Bagdad, entre autres villes de l’Irak, ne nous laissaient guère le temps pour nous préoccuper de l’arrestation de Abou Kodam ou de son sort.
Peut-être m’en voudras-tu si je te dis: je me sentais plus proche des lambeaux humains déchiquetés sur les places de l’Irak. J’étais davantage préoccupé par le souci de mettre fin à l’effusion de sang, à épargner les innocents que ce soit en Irak ou ailleurs. Tels soucis ne me donnaient pas le loisir de me préoccuper de Aboukodama le Tunisien ni de son destin. Car ce Tunisien, comme l’attestent la télé, le sang des innocents et les connotations de son nom de guerre, est un terroriste. Et la moindre sympathie à son égard serait objectivement une bénédiction du terrorisme.
Oui, cher Yosri, c’était l’image que je me faisais de toi. J’ignorais beaucoup de choses au sujet des circonstances. Et en guise de vérités -ou ce qu’on appelle comme tels- je ne savais que ce que je pouvais apprendre sur les pages web et sur les quelques journaux tunisiens qui avaient rapporté à la lettre l’information, telle qu’elle fut communiquée par le conseiller à la sécurité irakienne. Ces journaux à qui on servait du prêt-à-consommer ne savaient que nous transmettre, emballées sous vide et congelées, notre ration quotidienne d’infos. Le contexte exact de ton arrestation, les circonstances de ta présence en Irak, la nature des opérations militaires que tu y faisais et leurs cibles précises, tout cela c’étaient des ingrédients onéreux et pas sains que la presse nationale , en bonne mère nourricière, nous épargnait. Et je me souviens bien qu’on nous disait de toi surtout que tu appartiens à Al-Qaïda, que ton surnom Abou Kodama fais de toi un galonné de l’organisation, et par dessus tout tu es accusé d’avoir fait sauter le mausolée chiite de Samarra, d’avoir pillé ses trésors et d’avoir assassinée la journaliste et femme de lettres Atwar Bahjat.
De telles accusations m’ont fait dire: A Yosri son Allah protecteur si Allah reconnaît des siens Ben Laden et ses partisans!
Il va sans dire que la version officielle, sous le black-out médiatique où la Tunisie tenait bien haut son rang au nom de la lutte contre le terrorisme, a nui à ton image au point de rendre difficile, que ce soit à l’intérieur du pays ou là où la nouvelle de ton arrestation fut interceptée, toute interaction objective avec ton affaire. Quand bien même il aurait été plus juste de traiter celle-ci dans l’esprit conforme au principe de droit universel: tout accusé est présumé innocent jusqu’à preuve du contraire.
J’ai appris par la suite au fur et à mesure des navigations dépistant cette affaire que tu es entré clandestinement en Irak par les frontières de la Syrie. C’était en 2003 et tu n’étais pas le seul Tunisien à avoir fait une telle traversée. Vous étiez des dizaines de compatriotes, sous diverses couleurs, à rallier la résistance irakienne. Vous vous êtes battus de façon héroïque contre l’occupant américain et ses alliés. Je n’ai pas réussi à trouver une indication qui confirme ton appartenance à Al-Qaïda; néanmoins, outre les motivations nationalistes soutenant ton engagement, c’est dans ta foi de musulman que tu puisais surtout la force de résister. Tu savais qu’en tout moment tu pouvais mourir ou tomber en captivité, mais tu n’avais pas d’autre choix pour soutenir tes frères en Irak.
Tu a participé à de nombreuses batailles, et des plus féroces, contre l’occupant. Tu as tué un grand nombre de soldats américains. Et tout au long de tes trois années de guérillero harcelant l’armée ennemie, toi et tes camarades avez semé la terreur dans les rangs des forces d’occupation. Et de ceux qui sont entrés à Bagdad sur les chars américains.
Jusqu’à cet été 2006, fin juin plus exactement.
En compagnie de tes frères d’armes, tu tentais de franchir un check-point à l’entrée de Dhoulouiyya, à près de 30 km au nord de Bagdad. C’était une gageure que vous avez soutenue mais perdue. Dans cet ultime combat, tu as refusé la reddition. Tu aspirais après la chahada, mourir debout pour nous offrir la gloire et ton sang de martyr. Mais le destin en a décidé autrement. Criblé de balles, sept en tout logées dans ton corps de Gavroche, tu t’es dit:” j’atteste qu’il n’est de dieu qu’Allah…” Et tu as franchi, ou cru franchir vers l’au-delà cet ultime check-point si éprouvant.
Ce n’était pas le jugement de Dieu qui t’attendait à la ligne franchie mais celui des hommes. De ceux qui n’avaient pas songé que tu pusses avoir besoin d’une balle de grâce quand ils avaient ramassé ton corps ensanglanté et inanimé. Incarcéré dans une prison sous l’administration américaine, sitôt rétabli, voire bien avant, tu as été soumis à la torture et les vers qu’on a dû te tirer du nez ne pouvaient être que flatteurs pour les bourreaux.
“Signe!” qu’on t’a dit au terme de ton supplice. Et tu as signé. Signé que tu es l’auteur de l’attentat contre le mausolée chiite et que tu es le meurtrier égorgeur de Atwar Bahjat. Tu as dû signer aussi d’autres crimes mais tu ne t’en souviens plus; et de toutes façons signer c’est rien face à tout ce que tu as subi d’atrocités sous les mains de tes tortionnaires.
A l’automne 2006, jugé par la Central Criminal Court de Bagdad, tu as beau clamé ton innocence de tout attentat et tout crime qui ne soient dirigés exclusivement contre l’occupant militaire américain, le 10 octobre tu es condamné à la peine capitale.
Jusqu’à cette date, l’idée communément ancrée dans la presse nationale, du moins celle qui daignait te consacrer de temps à autre quelques colonnes dans l’espoir de donner un coup de pouce à ses ventes, est que tu es bel et bien l’auteur des deux crimes précités. Cependant, ta famille qui t’a éduqué dans l’amour d’autrui et selon les valeurs indulgentes de l’islam savait mieux que quiconque que la vérité est tout autre. Cette famille(2) se battait dans ton pays, dans ta ville, dans ton quartier natal, pour faire valoir la légitimité de ton combat et clamer ton innocence dans tout acte associé au terrorisme.
Évidemment, parental, subjectif ce jugement ne pouvait valoir pour te réhabiliter aux yeux de la masse écrasante de tes concitoyens. Quand bien même cette subjectivité serait toute relative, ta famille tenant l’essentiel de ses informations de ton avocat. Mais peu à peu de nouveaux témoignages venant directement d’autorités irakiennes plaidaient à leur tour en ta faveur. D’abord il y eut la déclaration du préfet de Samarra accusant des forces irakiennes en uniforme d’avoir commis l’attentat du saint mausolée. Une telle accusation venant d’un haut responsable, et chiite, ne pouvait être sous-estimée. D’autres témoignages ont suivi, concernant le meurtre de Atwar Bahjat. Celle-ci aurait été vue kidnappée par une force encore en uniforme, suite à son dernier reportage pour le compte de Al-Arabya. Et on l’a retrouvée morte le lendemain aux environs de Samarra. Quoiqu’il ait fallu attendre le 4 août 2009 pour arrêter son meurtrier, un nommé Yasser Ali appartenant aux commandos de la police irakiennes, l’aveu de ce dernier devait te blanchir enfin des deux crimes ayant fait le poids dans la sentence de la peine capitale.
Fin janvier 2007, inoubliable moment pour tes parents dont le calvaire n’envie en rien le tien, le téléphone qui sonne dans leur maison à Sfax, décroché, leur fait entendre ta voix! Cela faisait combien d’années pour eux comme pour toi qu’un tel bonheur se profilait inespéré?
Tu étais toujours incarcéré sous l’administration américaine et celle-ci a daigné t’offrir à toi et tes parents ce coup de téléphone inoubliable. Qu’est-ce que tu as pu leur dire au bout de tant d’années de séparation et de souffrances? Qu’est-ce qu’ils ont pu te dire à leur tour? Sûrement pas beaucoup de choses, la communication étant chronométrée, mais l’essentiel n’a pas été omis. Tu n’avais rien commis de répréhensible; tu n’as braqué le fusil que contre l’occupant qui a humilié tes frères et sœurs et tu n’avais pas peur de mourir en martyr.
La communication terminée, tes parents qui étaient tantôt dans l’euphorie se trouvaient plongés dans une angoisse qui n’était pas sans rappeler les affres qu’inspirent l’imminence de la mort. La tienne -cela s’entend.
Nous sommes à moins d’un mois de la triste exécution de Saddam Hussein, survenue le jour de l’Aïd al-Adha, en ce 30 décembre 2009, et qui nous donnait du mouton un âpre goût amer. Si les Américains avaient condescendu à cette communication, c’était signe pour tes parents que le dernier vœu du condamné à mort a été exaucé. On ne dira jamais assez ce que ta mère, ton père avaient enduré dans les jours suivant cet appel.
Peu à peu quand même, il leur fallait s’accrocher à la vie et à l’espoir que ton heure n’était pas encore décidée.
2008, première semaine du mois de janvier, Al-Arabya annonce la nouvelle de l’arrestation de Mahmoud Dahaoui qu’elle présente comme l’auteur de l’attentat contre le mausolée de Samarra. Et la chaîne de télé diffuse les images des aveux amplement détaillés et des objets de valeur récupérés par les forces de police qui ont procédé à l’arrestation.
Cet événement, qui n’est pas des moindre, censé augurer d’un retournement de situation en ta faveur , ne pouvait que faire le bonheur de ceux qui croyaient ferme en ton innocence. Pour une fois, l’espoir était enfin permis que que ton affaire serait réexaminée et le jugement initial ramené à une peine moins lourde. Si le traité de Genève relatif aux prisonniers de guerre avait quelque chance d’être respecté, en la circonstance la peine de mort au moins serait écartée.
Mais ce serait dans une République, Yosri -souviens-toi bien de ceci! et non dans une oligarchie comme celles qui nous gouvernent, que la justice peut avoir droit de cité.
Il y eut bien un second procès, ou un semblant de procès, mais dans lequel les droits les plus élémentaires de l’accusé, en l’occurrence toi Abou Kodama le Tunisien, furent bafoués. En ton absence et en l’absence de ton avocat, le tribunal a confirmé le premier jugement.
Cher Yosri,
Que le procès se soit fait au moment même où la Tunisie a déboulonné son dictateur, que le tribunal te condamne en appel à la mort, semblent suggérer un message à l’attention des peuples en révolte. Et ce n’est pas un hasard si tes frères d’armes, dont trois appartiennent à des pays marqués par le printemps, soient jugés en même temps que toi et frappés de la même sentence.
Quoiqu’il en soit, nous nous sommes révoltés en Tunisie contre la tyrannie et l’injustice et nous ne méritons pas d’être rétribués par la décapitation de l’un des nôtres, et des justes, parce que la révolution tunisienne, comme l’atteste le monde entier, a fait chuter en même temps que Ben Ali le mythe d’Al-Qaïda. Bien avant les Américains, Bouazizi a réglé son compte au cheikh Oussama Ben Laden!
Par conséquent, pour nous tu es prisonnier de guerre, et non terroriste. Tu as immolé les plus belles bannés de ta vie, la fleur de ton âge, ainsi que le confort de l’existence, le bonheur du foyer, la vie sereine des tiens, au profit d’une cause juste. Tu as apporté ton soutien, conformément à ta conscience te ta foi, à tes frères et sœurs en Irak. Tu t’es battu contre un conquérant qui a profané la terre et l’honneur.
Et par dessus tout cela, si l’on en croit l’information publiée sur Alkarama(3) faisant état de menaces proférés par tes juges à ton encontre, te mettant ouvertement en garde contre la tentation de te rétracter, tu es la victime d’un complot judiciaire sordide.
Que me reste-t-il enfin à te dire, cher Yosri, en ce moment précis où je scrute ton visage à travers ces quelques photos, photos que j’ai pu glaner ça et là sur les pages web de tes proches et amis qui se battent de leur mieux pour faire éclater la vérité et triompher la justice?
Rien, sinon qu’à cet instant-ci tant éprouvant, tu m’es aussi familier que mes enfants. Mieux! tu m’es le plus proche de mes enfants. Compte tenu de ton épreuve, des appréhensions, des affres que nous vivons, je n’ai que ma voix que je voudrais élever vivement pour interpeller chaque membre de notre gouvernement de transition(4), Son Excellence le Président provisoire, toutes les consciences vives du pays et de l’humanité, afin de les engager dans cette noble bataille.
Il n’est de combat d’honneur qui égale le nôtre, tous ligués contre la potence. Pour garder haute la tête de la vie.
Yosri, reçois ma poignée de main chaleureuse et paternelle. Je souhaite te voir bientôt vivant et libre en Tunisie.
A. Amri
16.07.2011.
Ce texte est la traduction de l’article original écrit en arabe.
1- Titre d’une émission de Al-Arabya, consacrée au terrorisme lié à l’extrémisme religieux.
2-Témoignage du père sur youtube:
3- Site Alkarama
4- Aux dernières nouvelles, le ministère de l’extérieur aurait engagé des transactions avec les autorités irakiennes en vue d’obtenir le transfert de Yosri vers la Tunisie. Souhaitons que cette initiative soit couronnée de succès.
Publié par Ahmed Amri
(Sur le blog de l’auteur, le texte est légèrement différent. Il a dû subir des modifications)
Il aimait Roger Milla, Samuel Eto’o, Christiano Ronaldo, Alan Shearer, Bobby Charlton, Ally McCoist, entre autres maillots numéro 9.
Et puis un jour, sans prévenir, sur un tapis volant il a fugué vers l’Irak, pays des Mille et une nuits. Et là au milieu de l’enfer, presque orphelin, presque le môme de Bagdad, il n’avait pas beaucoup de choix. Sitôt débarqué, il a dû troquer son tapis volant contre une arme à feu. Être de ce camp-ci, de l’autre, un Rambo, un Abou Kodama, un lambeau de chair dans les corps déchiquetés: quel que soit le camp qui l’eût choisi, même si l’enfer ne se prête ni au jeu de la candeur ni aux présomptions d’innocence, c’est surtout Gavroche qui lui aurait le mieux réussi.
Cher Yosri,
Quand, fin juin 2006, j’ai appris qu’un groupe de terroristes comprenant un jeune compatriote surnommé Abou Kodama le Tunisien a été arrêté en Irak, je n’ai pas trop fait attention à la nouvelle. Pour te dire la vérité, les attentats de chaque jour, rivalisant de sensationnel et de punch avec la fiction, les échos des nouvelles d’explosions que nous transmettaient inlassablement les médias, les images de morts -à l’unité et en vrac- qui nous pourchassaient sur tout écran ou toute page citant Bagdad, Kaboul, Islamabad, entre autres cibles privilégiées des Escadrons de la mort, ne nous laissaient guère le temps pour nous préoccuper de l’arrestation de Abou Kodama le Tunisien ou de son sort.
Peut-être m’en voudras-tu si je te dis: je me sentais plus proche des lambeaux humains déchiquetés sur l’autel du terrorisme. J’étais davantage préoccupé par le souci de voir un jour endiguée cette absurde effusion de sang, davantage sensible aux voix appelant à épargner la vie des innocents. Que ce soit dans les zones chaudes de notre Orient ou ailleurs. Tels soucis ne me donnaient pas le loisir de m’enquérir sur ce compatriote arrêté en Irak. Et puis ce compatriote arrêté en Irak, tout compte fait, quoique je ne l’aie jamais vu ni connu, est un terroriste! Comme l’attestent la télé, le sang des innocents, les évocations assez connotées de son nom de guerre… Et la moindre sympathie à son égard, objectivement parlant, serait une bénédiction du terrorisme.
Abou Kodama le Tunisien, membre d’Al-Qaïda, dynamiteur du mausolée chiite de Samarra et meurtrier de la journaliste et femme de lettres Atwar Bahjat(1): voilà en gros, cher Yosri, l’image qu’on se faisait de toi en 2006. Il n’y avait pas de quoi se flatter que Abou Kodama soit tunisien.
Il va sans dire que le black-out médiatique où la Tunisie tenait bien haut son rang au nom de la lutte contre le terrorisme, entre autres facteurs, ne permettait pas de dégrossir le moindrement ce profil. Qu’on disait seulement Abou Kodama, et Ossama, la lèpre! surgissait immédiatement au premier ou en arrière-plan. Et le principe censé cher au droit universel, stipulant que tout accusé est présumé innocent jusqu’à preuve du contraire, dans ton cas précis ne pouvait que se pervertir, s’invertir même pour devenir: cet accusé-là est coupable, nonobstant preuve du contraire.
Dans les procès qu’on t’a faits, ceux de la presse et ceux de l’opinion publique, c’est tel principe introverti et perverti qui a prévalu. Et même les tribunaux irakiens, les magistrats qui t’avaient jugé, présumés au dessus de tout parti pris, probes et impartiaux ne s’étaient pas écartés d’une telle règle.
Ce n’est que longtemps après ton arrestation et ton jugement que, disposant d’assez d’éléments pour prendre mes distances avec la version officielle des faits pour lesquels tu fus jugé que j’ai pu te voir sous un autre jour. Au fur et à mesure des navigations dépistant Abou Kodama le Tunisien, j’ai appris que tu as été jugé surtout pour des aveux extorqués sous la torture. Et pire! tu aurais été menacé par tes juges contre toute tentation de te rétracter(2).
C’est en 2003, au lendemain de la chute de Bagdad et du régime de Saddam, que tu es entré en Irak. Clandestinement par la frontière irako-syrienne. Et tu n’étais pas le seul Tunisien à avoir fait telle incursion. Vous étiez des dizaines de compatriotes, sous diverses bannières, à rallier la résistance irakienne (3). Vous vous êtes battus de façon héroïque contre l’occupant américain et ses alliés. Beaucoup sont tombés dans des attaques menées contre les Américains, certains dans des opérations-suicides. Beaucoup aussi ont été arrêtés aux frontières, dont la plupart refoulés vers la Tunisie pour y être jugés et condamnés à de lourdes peines de prison.
Je n’ai pas réussi à trouver une indication qui confirme ton appartenance à Al-Qaïda; néanmoins, outre les motivations nationalistes soutenant ton engagement, c’est dans ta foi de musulman que tu puisais surtout la force de résister. Tu savais qu’en tout moment tu pouvais mourir ou tomber en captivité, mais tu n’avais pas d’autre choix pour soutenir tes frères en Irak.
Tu a participé à de nombreuses batailles, et des plus féroces, contre l’occupant. Tu as tué un grand nombre de soldats américains. Et tout au long des trois années dans ce parcours de guérillero harcelant l’armée ennemie, toi et tes camarades avez semé la terreur dans les rangs des forces d’occupation. Et de ceux qui sont entrés à Bagdad sur les chars américains(4).
Jusqu’à cet été 2006, fin juin plus exactement.
En compagnie de tes frères d’armes, tu tentais de franchir un check-point à l’entrée de Dhoulouiyya, à près de 30 km au nord de Bagdad. Face à vous, des forces mixtes irako-américaines, armées jusqu’aux dents, cela va de soi, mais qui en plus, selon toute vraisemblance, vous attendaient(5). Vous a-t-on sommés de vous rendre et auriez-vous refusé? Vous a-t-on proposé à tel ou tel moment une reddition que vous avez déclinée? On n’en sait rien. Mais si c’était le cas, on ne dira pas quand même de vous que vous avez soutenu une gageure et l’avez perdue. Ou que votre attitude chevaleresque était insensée. Vous êtes des fedayins instruits pour vaincre ou mourir. Il n’y a jamais de perdants dans votre guerre et votre foi. Et dans cet ultime combat, tes compagnons et toi, 16 en tout, en avez donné l’illustration. On ne saura pas le nombre de morts et de blessés dans les rangs de vos ennemis, mais dans vos rangs à vous, pour le moins c’est un carnage. Tes quinze compagnons sont tous tombés. Vous aspiriez à la chahada, mourir debout, pour nous offrir la gloire et votre sang de martyrs. Sauf que ce jour-là, sur les seize candidats postulant à tel honneur, le destin a élu 15, de diverses nationalités, et disqualifié un: Abou Kodama le Tunisien!
Et pourtant ce n’est pas faute d’avoir sollicité un tel honneur, cher Yosri!
Criblé de balles, sept en tout logées dans ton corps de Gavroche, tu n’étais pas moins méritant pour être ainsi écarté! le fusil entre les mains et chavirant sous tant de blessures, tu t’es pourtant dit à part toi:” Houris d’Allah, me voilà! j’atteste qu’il n’est de dieu qu’Allah…” Et tu as franchi, ou cru franchir vers l’au-delà cet ultime check-point si éprouvant.
Dis-moi, Yosri, est-ce parce que tu es encore môme, candide, que les houris d’Allah ont délivré leur ticket de passage à tes quinze compagnons et refusé d’en fournir un à toi?
Quand tu pus rouvrir les yeux et aviser en quel lieu tu te trouvais, tu as dû songer un moment que même un martyr est passible du jugement dernier! Et puis tu as fini par te rendre à l’évidence que ce n’était pas le jugement de Dieu qui t’attendait à la ligne franchie. Mais celui des hommes! De ceux qui n’avaient pas songé que tu pusses avoir besoin d’une balle de grâce quand ils avaient ramassé, ensanglanté et inanimé, ton corps de Gavroche.
Incarcéré dans une prison sous l’administration américaine, sitôt rétabli, voire bien avant, tu as été soumis à la torture. Et les vers qu’on a dû te tirer du nez ne pouvaient être que flatteurs pour les bourreaux.
“Signe!” qu’on t’a dit au terme de ton supplice. Et tu as signé. Signé que tu es membre d’Al-Qaïda, que tu agis sous les ordres de Haitham al-Badri, que tu es l’auteur de l’attentat contre le mausolée chiite et que tu es le meurtrier égorgeur de Atwar Bahjat. Tu as dû signer aussi d’autres crimes mais tu ne t’en souviens plus. Et de toutes façons, dans une telle géhenne, signer c’est rien face à tout ce que tu as subi d’atrocités. Que n’aurais-tu pas dit, avoué, inventé même et authentifié par ta signature et tes empreintes digitales, dans une telle circonstance, pour tempérer l’humeur de ces messieurs connaissant sur le bout des doigts les arts de l’interrogatoire!(6)
A l’automne 2006, jugé par la Central Criminal Court de Bagdad, tu as beau clamé ton innocence de tout attentat et tout crime qui ne soient dirigés exclusivement contre l’occupant militaire américain, tu as beau crier que tous les aveux retenus contre toi t’ont été extorqués sous la torture, le 10 octobre tu es condamné à la peine capitale.
Jusqu’à cette date, l’opinion communément ancrée dans la presse nationale, du moins celle qui daignait te consacrer de temps à autre une petite colonne, plus rarement un encadré, dans l’espoir de donner un coup de pouce à ses ventes, est que tu es bel et bien l’auteur des deux crimes précités. En bonne logique, seuls de tels faits d’armes pouvaient réellement concorder avec ton nom de guerre, en l’occurrence saillant, évocateur, dont les consonances riment inévitablement avec Ossama. Cependant, ta famille qui t’a éduqué dans l’amour et le respect d’autrui, t’a inculqué les justes valeurs de l’islam, entre autres l’indulgence et la tolérance, savait mieux que personne que la vérité est tout autre. Cette famille(7) qui endurait les souffrances depuis ta fugue vers l’Irak, qui vivait dans le supplice depuis qu’elle a appris ton arrestation, se battait chaque jour dans ton pays, dans ta ville, dans ton quartier natal, pour faire valoir à bon droit la légitimité de ton combat. Et clamer haut ton innocence dans les crimes qu’on t’avait indûment attribuées.
Évidemment, le plaidoyer parental, par essence subjectif, ne pouvait faire contrepoids au discours médiatique, celui-ci passant pour plus savant, objectif, désintéressé. Du moins chez le commun des citoyens. Quand bien même la subjectivité des tiens serait somme toute relative, ta famille tenant l’essentiel de ses informations de ton avocat, irakien et résidant à Bagdad. Mais quel que soit l’impact des médias à ton propos, peu à peu la bataille des tiens a réussi à faire des percées dans l’opinion publique, ne serait-ce que dans ta ville natale et dans les milieux politisés de l’opposition. Puis peu à peu de nouveaux témoignages venant directement d’autorités irakiennes plaidaient à leur tour en ta faveur. Il y eut d’abord la déclaration du préfet de Samarra accusant des forces irakiennes en uniforme d’avoir commis l’attentat du saint mausolée. Une telle accusation venant d’un haut responsable, et chiite, ne pouvait que réconforter tes défenseurs. D’autres témoignages ont suivi, concernant le meurtre de Atwar Bahjat. Celle-ci aurait été vue kidnappée par une force encore en uniforme, suite à son dernier reportage pour le compte de Al-Arabya. Et on l’a retrouvée morte le lendemain aux environs de Samarra. Quoiqu’il ait fallu attendre le 4 août 2009 pour arrêter son meurtrier, un nommé Yasser Ali appartenant aux commandos de la police irakienne, l’aveu de ce dernier devait te blanchir enfin des deux crimes ayant fait le poids dans la sentence de la peine capitale.
Fin janvier 2007, temps fort dans la vie des tiens, inoubliable moment pour tes parents dont le calvaire n’est pas moindre que le tien.
C’était invraisemblable, presque féerique. Le téléphone qui sonnait dans leur maison, à Sfax, décroché, leur fit entendre une voix qui leur semblait revenir de l’autre monde. Et effectivement, cette voix-là revenait de l’autre monde, tant le premier effet, poignant, inouï, a dû les étourdir. Le timbre, les inflexions ont dû changer un peu, s’imprégnant à la fois de la forte émotion et des marques du temps, mais c’était bel et bien ta voix! c’était bel et bien, inaltérable, leur tendre enfant qui était au bout du fil.
Cela faisait combien d’années pour eux comme pour toi, certes soudés dans cette rude épreuve mais terriblement marqués, qu’un tel bonheur tant rêvé se profilait inespéré?
Tu étais toujours incarcéré sous l’administration américaine et celle-ci a daigné t’offrir à toi et tes parents ce coup de téléphone inattendu, inoubliable. Qu’est-ce que tu as pu leur dire au bout de tant d’années de séparation et de souffrances? Qu’est-ce qu’ils ont pu te dire à leur tour? Sûrement pas beaucoup de choses, la communication étant chronométrée, imprévue et la voix ici et là, comme on peut l’imaginer, coupée de hoquets. Mais l’essentiel n’aurait pas été omis. Tu n’avais rien commis de répréhensible; tu t’es battu en vaillant guérillero; tu n’as braqué ton fusil que contre l’occupant qui a humilié tes frères et sœurs. Et s’ils t’exécutaient quand même, tu serais heureux, certain que les houris d’Allah te dédommageraient d’une telle peine(8).
La communication terminée, tes parents qui étaient tantôt dans l’euphorie se trouvaient subitement plongés dans l’angoisse. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, un sentiment oppressant, obsédant, s’est emparé d’eux. Un pressentiment funeste, des affres de la même nature que susciterait l’imminence d’une mort certaine.
Pour comprendre cette angoisse si oppressante, il faut la restituer au contexte historique de cette première communication téléphonique.
Nous sommes au lendemain de la triste exécution de Saddam Hussein, survenue quatre semaines plus tôt le jour de l’Aïd al-Adha, en ce 30 décembre 2006, fête qui nous donnait du mouton un âpre goût de charogne. Du coup, la communication inattendue a réveillé le spectre de la corde. Et ce spectre devenait hantise, lancinant. Si les Américains avaient offert au condamné cette communication, c’était signe pour tes pauvres parents que le dernier vœu du condamné à mort a été exaucé.
On ne dira jamais assez ce que ta mère, ton père avaient souffert dans les jours suivant cet appel mémorable.
Peu à peu quand même, il leur fallait s’accrocher à la vie et à l’espoir que ton heure n’était pas encore décidée.
2008, première semaine du mois de janvier et par une nuit glaciale, ta famille apprend une bonne nouvelle qui radoucit sensiblement l’air ambiant de la maison. Dans son journal de 20h, Al-Arabya annonce la nouvelle de l’arrestation de Mahmoud Dahaoui qu’elle présente comme l’auteur de l’attentat contre le mausolée de Samarra. Et la chaîne de télé diffuse les images des aveux amplement détaillés, le récit de son arrestation et l’inventaire des objets de valeur récupérés par les forces de police qui a réalisé telle opération.
Cet événement, qui n’est pas des moindre, censé augurer d’un retournement de situation en ta faveur, ne pouvait que faire la joie de tes parents et le bonheur de ceux qui croyaient ferme en ton innocence. Pour une fois, l’espoir que ton affaire serait réexaminée, que le jugement initial ramené à une peine moins lourde, était enfin permis. Et si on pouvait rêver encore, si le traité de Genève relatif aux prisonniers de guerre avait quelque chance d’être respecté, en la circonstance la peine de mort, au moins, serait écartée.
Mais ce serait dans une République, Yosri -souviens-toi bien de ceci, même si la République, la vraie, on ne l’a jamais vue ailleurs que dans les livres de Platon! que les rêves justes sont permis. Et non dans une oligarchie comme celles qui nous gouvernent. Le-dit traité de Genève et la justice ne peuvent avoir droit de cité là où la haine est la seule conseillère des justiciers.
Il y eut bien un second procès, ou un semblant de procès, mais dans lequel tes droits les plus élémentaires d’accusé furent bafoués. En ton absence et en l’absence de ton avocat, le tribunal a confirmé le premier jugement.
Cher Yosri,
Que tel semblant de procès se soit fait au moment même où la Tunisie a déboulonné son dictateur, que le tribunal n’ait voulu tenir compte d’aucun élément nouveau dans ton dossier, que la peine capitale, et seule cette peine, ait été requise par le procureur et entendue par tes juges, les autorités irakiennes nous donnent à penser qu’elles voudraient adresser par-là un message implicite à l’attention des peuples en révolte(9). Et ce n’est pas un hasard si tes frères d’armes, dont trois appartiennent à des pays marqués par le printemps, soient jugés en même temps que toi et frappés de la même sentence.
Quoiqu’il en soit, et tu en conviendras cher Yosri, en Tunisie nous nous sommes révoltés contre la tyrannie et l’injustice, et non pour fonder le califat d’Abou Kodama!
Et nous ne méritons pas d’être rétribués par la décapitation de l’un des nôtres, même s’il porte un surnom pas trop catholique!
Et puis la révolution tunisienne, comme l’atteste le monde entier, a fait chuter en même temps que Ben Ali le mythe d’Al-Qaïda. Bien avant les Américains, Bouazizi a réglé son compte au cheikh Oussama Ben Laden!
Par conséquent, pour nous tu es prisonnier de guerre, pas terroriste. Notre propos ici n’est pas de défendre ton idéal politique, ni tes convictions religieuses, mais de nous élever contre une sentence injuste qui, en cas d’exécution, sera lourde de conséquences, et pour cause!
Que me reste-t-il enfin à te dire, cher Yosri?
En ce moment précis où je scrute ton visage, à travers ces quelques photos que j’ai pu glaner ça et là sur les pages web, j’apprends que tu viens d’être transféré à la centrale de Kathimya à Bagdad.
Je ne voudrais pas que ces photos deviennent les saintes reliques d’un martyr. Je ne voudrais pas non plus jouer à la Cassandre. Mais en même temps, je tremble à l’idée que les autorités irakiennes aient procédé à ton transfert, quelques jours seulement avant le mois de ramadan, pour rééditer leur triste scénario macabre de l’an 2006. Il y a cinq ans, à la veille de l’Aïd, c’est dans cette même prison que Saddam Hussein a été transféré.
A cet instant-ci tant éprouvant, c’est un de mes enfants que je vois en toi. Mieux! tu m’es le plus proche de mes petits. Compte tenu de ton épreuve, des justes appréhensions que suscite la circonstance, de ce cas de détresse qui n’autorise ni indifférence ni attentisme, je n’ai que ma voix, que ce cri de vivant pour me dresser farouchement contre l’échafaud.
Je voudrais interpeller chaque membre de notre gouvernement de transition(10), Son Excellence le Président provisoire, les citoyens libres du pays et du monde, afin qu’ils s’engagent tous dans cette bataille pour la vie. De vive voix, réclamons que ce jugement injuste, barbare et lourd de conséquences soit révoqué.
Ensemble, donnons à ce cri toute sa force pour rompre à temps la corde de la mort.
J’en appelle à la conscience de chacun pour en prendre acte(11).
Cher Yosri,
Je souhaite te voir bientôt en Tunisie, vivant et libre. En attendant ce jour que j’appelle de tous mes vœux, reçois ma poignée de main chaleureuse et paternelle.
A. Amri
16.07.2011.
http://amriahmed.blogspot.com/2011/07/lettre-yosri.html
نعم
Luiza tu me fais rire! J vux bien qu’on défende les opprimés mais la dernière fois que tu as obtenu qu’un terroriste parmis la bande a zarzis soit libéré, que sa pauvre mère avait elle aussi tant milité pour sa libération et qu’au final il vous (sa mère et toi) tomber comme deux nouilles archi cuites pour se faire une place auprès des 7ouris (Pardon se faire harakiri en somalie) je me pose donc de sérieuses questions sur la façon avec laquelle ce jeune innocent va te gifler grace à ton militantisme qui le liberera…
Yosri Trigui: le plaidoyer du père
Dans un procès injuste et marqué d’irrégularités procédurales, le jeune tunisien Yosri Trigui a été condamné à mort en Irak, une première fois en 2006. Au cours de ce procès, Yosri était dans le coma! En 2009, on réexamine son procès et il est innocenté de tous les crimes qui lui ont été indûment attribués. On retient seulement contre lui son entrée clandestine en Irak; et pour ce délit, on le condamne à 15 ans de prison!
En 2010, la justice irakienne décide de refaire le procès sur la base de l’acte d’accusation initial, sans tenir compte du réexamen fait par les Américains. Le procès se déroule en l’absence de l’accusé et de son avocat. Et le tribunal le condamne à nouveau à la peine capitale.
Le 30 juin dernier, le vice-président irakien a approuvé ce jugement et déclaré que la sentence serait exécutée par pendaison.
A travers cette vidéo, le père du condamné voudrait éclairer l’opinion publique sur ce flagrant cas d’injustice et mettre les autorités (mais aussi l’ensemble des citoyens) face à leur responsabilité.
“Je ne mendierai de secours à personne; je ne vais implorer personne ni demander à personne quoi que ce soit.”
Ce plaidoyer paternel où la dignité et la fierté nous interpellent tout autant que le non dit mérite une large diffusion. Et une réaction citoyenne digne de ce cas de détresse des plus urgents.
http://www.youtube.com/watch?v=2j30O4tcgEg&feature=share
Ja3bator:
Ceci est la transcription d’une riposte faite par Jean Bricmont à une dame qui crie haro sur le terrorisme (sur Fr3-chez Taddéi):
“Quand vous me parlez de terrorisme, Madame, vous devez penser à ceci:faites l’accumulation de la guerre d’Algérie, de l’intervention de Suez, de la création d’Israël, du soutien occidental aux guerres israélo-arabes, aux interventions au Liban et finalement dans les deux guerres du Golfe, et l’embargo contre l’Irak pendant 13 ans, et le renversement de Mossadegh en Iran. Puis demandez-vous: qui attaque qui? Qui menace qui? Qui a le droit d’avoir peur? Qui a le droit de se sentir menacé? Est-ce que c’est nous à cause de quelques attentats terroristes? ou bien c’est eux à cause d’une politique consistante, cohérente, impérialiste, criminelle qui s’étend depuis des décennies?
Ça c’est la question que les gens se posent en Amérique latine, c’est la question qu’ils se posent en Asie. Il ne faut pas oublier qu’au début du XXe siècle, il y avait un parc dans la concession de Shanghai qui était interdit aux chiens et aux Chinois.
Cette période est révolue et l’Occident et l’Europe feraient bien d’accepter la fin de la période coloniale, de s’adapter à un monde post-colonial et un monde multipolaire.”
Jean Bricmont (Intervention dans un débat télévisé sur sur Fr3-chez Taddéi)
http://www.youtube.com/watch?v=nO7m9DgxJB4
Yosri Trigui risque d’être exécuté sous peu
Il nous reste peu de temps pour agir.
Voici des suggestions d’interventions :
Envoyez des appels aux destinataires mentionnés ci-dessous (en anglais ou en arabe)
Dites-vous préoccupé par le fait que Yosri Trigui n’a peut être pas été jugé équitablement comme l’exigent les normes internationales établies en la matière.
Reconnaissez le droit des gouvernements à déférer en justice les personnes suspectées d’infractions graves mais insistez sur le fait que la peine de mort constitue une violation du droit à la vie et la forme ultime de sanction cruelle, inhumaine et dégradante.
Engagez les autorités à surseoir à cette exécution ;
Write immediately in Arabic or English:
• Expressing concern that Yosri Trigui may not have received a fair trial according to international standards for fair trial
• Recognizing the right of governments to bring to justice those responsible for serious crimes but insisting that the death penalty is a violation of the right to life and the ultimate form of cruel, inhuman and degrading punishment,
• Calling on the authorities to declare an immediate moratorium on this execution.
Envoyez vos appels à l’ambassade d’Irak de votre pays en les adressant à :
Please send appeals to the Iraki Embassy in your country and addressed to the targets below to :
Président de l’Irak
Jalal Talabani
President of The Republic of Iraq
Convention Centre (Kasr Al Maaridh)
Bagdad Irak
Courriel : questions@iraqipresidency.net
Formule d’appel, Salutation : His Excellency, Monsieur le Président
Premier Ministre et ministre par intérim de la Défense et de l’Intérieur
Prime Minister an Acting Minister Of Defence and Interior
His Excellency Nuri Kamil Al-Maliki
Prime Minister
Convention Centre (kasr al-Ma’aridh)
Bagdad. Irak
Courriel : info@pmo.iq
Formule d’appel, Salutation : Monsieur le Premier ministre, Your Excellency,
Ministre des droits humains
Minister of Human Rights
His Excellency Mohammad Shayaa Al Sudani
Convention Centre (Kasr al-Maaridh)
Bagdad. Irak
Formule d’appel, Salutation : Monsieur le Ministre, Your Excellency,
Ministre de la Justice,
Minister of Justice
Hassan Al Shammar
Convention Centre (Kasr Al Maaridh)
Bagdad. Irak
Formule d’appeL, Salutation : monsieur le Ministre,
Your Excellency
Envoyez aussi des copies aux représentants diplomatiques de l’Irak dans votre pays.
Also Send Copies to the Iraqi diplomatic representatives accredited to your country
Appel Urgent d’Amnesty International
Version française
Document – Irak. Un Tunisien risque d’être exécuté
AU 226/11, MDE 14/040/2011 – Irak 22 juillet 2011 22 juillet 2011
ACTION URGENTE
IRAK. UN TUNISIEN RISQUE D’ÊTRE EXÉCUTÉ
Un Tunisien détenu en Irak depuis 2006 risque d’être exécuté sous peu, sa peine de mort ayant été ratifiée fin juin par le président irakien.
Yosri ben Fakher Trigui a été arrêté le 20 mai 2006 en Irak par les forces américaines ; il était soupçonné d’implication dans des actes terroristes. Il a été condamné à mort en octobre 2006 par le Tribunal pénal central d’Irak (CCCI), à Bagdad, après avoir été reconnu coupable d’avoir participé à l’attentat à la bombe de février 2006, qui avait visé le mausolée chiite d’Al Askari, à Samarra, dans la province de Salahuddin (Irak), ainsi qu’à l’homicide d’un journaliste travaillant pour la chaîne télévisée Al Arabiya.
Les forces américaines ont remis Yosri ben Fakher Trigui aux autorités irakiennes en juillet 2009. Ses proches ont déclaré à Amnesty International que peu après ce transfert, il leur a annoncé par téléphone que sa culpabilité avait été infirmée par la Cour de cassation pour manque de preuves. Il a ajouté qu’il avait été condamné à 15 ans de prison pour être entré illégalement en Irak. La famille de Yosri ben Fakher Trigui affirme aujourd’hui que ce dernier lui a dit en février 2011 avoir reçu une lettre du ministère irakien de la Justice, l’informant qu’il avait été rejugé par contumace et condamné à mort pour les mêmes chefs d’accusation qu’avant.
Le 29 juin, le journal irakien en ligne Aswat al-Iraq a informé que la veille, Al Iraqiya, une chaîne de télévision irakienne par satellite, avait annoncé que le président irakien avait ratifié la peine de mort prononcée contre Yosri ben Fakher Trigui (appelé Yusri Fadhil al-Tureiqi dans l’article) pour son implication dans la destruction du mausolée d’Al Askari.
Amnesty International craint que Yosri ben Fakher Trigui ait été condamné à mort à l’issue d’un procès n’ayant pas respecté les normes internationales en matière d’équité des procès, et réclame la commutation de sa peine.
DANS LES APPELS QUE VOUS FEREZ PARVENIR LE PLUS VITE POSSIBLE AUX DESTINATAIRES MENTIONNÉS CI-APRÈS, en anglais ou en arabe :
faites part de votre inquiétude quant au fait que Yosri ben Fakher Trigui (également appelé Yusri Fadhil al-Tureiqi) a été condamné à mort à l’issue d’un procès qui semble n’avoir pas respecté les normes internationales en matière d’équité des procès ;
appelez les autorités à commuer la peine capitale prononcée contre cet homme ;
demandez-leur de commuer toutes les autres peines de mort et de déclarer un moratoire immédiat sur les exécutions.
ENVOYEZ VOS APPELS AVANT LE 5 AOÛT 2011 À :
Premier ministre
Nuri Kamil al-Maliki Convention Centre (Qasr al-Ma’aridh)
Baghdad, Irak
Formule d’appel : Your Excellency , / Monsieur le Ministre,
Président de l’Irak
Jalal Talabani
Convention Centre (Qasr al-Ma’aridh) Baghdad, Irak
Formule d’appel : Your Excellency , / Monsieur le Président,
Copies à :
Ministre de la justice
Hassan al Shammari
Ministre des Droits humains
Mohammad Shayaa al Sudani
Veuillez également envoyer des copies aux représentants diplomatiques de l’Irak dans votre pays (adresse/s à compléter).
nom(s) ; adresse(s) ; numéro de fax ; courriel ; formule d’appel
Vérifiez auprès de votre section s’il faut encore intervenir après la date indiquée ci-dessus. Merci.
ACTION URGENTE
IRAK. UN TUNISIEN RISQUE D’ÊTRE EXÉCUTÉ
INFORMATIONS GÉNÉRALES
En février 2006, l’attentat à la bombe contre la mosquée Al Askari à Samarra, l’un des principaux sites religieux chiites, a relancé les violences interconfessionnelles entre sunnites et chiites, augmentant le risque pour tout Irakien d’être agressé seulement en raison de son identité ou de ses convictions religieuses ; les lieux de rassemblement religieux sont devenus la cible d’attentats.
Après l’invasion de l’Irak par les États-Unis en 2003, au cours de laquelle Saddam Hussein a été renversé, le chef de l’Autorité provisoire de la coalition (APC) a ordonné la suspension de la peine de mort le 10 juin 2003, dans le mois qui a suivi son entrée en fonction. Néanmoins, le 8 août 2004, soit à peine un an plus tard, le gouvernement intérimaire irakien qui avait succédé à l’APC a rétabli ce châtiment. Depuis, les autorités irakiennes ont étendu la portée et le champ d’application de la peine capitale. Au moins 1 000 personnes seraient sous le coup d’une condamnation à mort.
L’application de la peine capitale en Irak manque de transparence. Les autorités justifient publiquement son utilisation en arguant qu’elle est nécessaire pour juguler les graves violences politiques qui perdurent, mais elles ne fournissent que peu d’informations sur les exécutions, dont certaines se déroulent en secret. Nombre de condamnations à mort sont prononcées à l’issue de procédures judiciaires qui ne respectent pas les normes internationales en matière d’équité des procès. Les accusés se plaignent régulièrement que leurs « aveux » ont été extorqués sous la torture lors d’interrogatoires menés avant le procès, souvent alors qu’ils étaient détenus au secret dans des postes de police ou des centres de détention contrôlés par le ministère de l’Intérieur. Ces « aveux » sont ensuite souvent utilisés comme éléments à charge devant les tribunaux, qui les acceptent sans prendre aucune mesure adéquate pour enquêter sur les allégations de torture des accusés. Ces derniers se plaignent également de ne pas être autorisés à choisir leur avocat ; s’ils n’ont pas les moyens de recourir à une assistance juridique, ils sont représentés par un avocat peu compétent commis d’office. Certains avocats refusent de représenter les personnes accusées de « terrorisme » car ils craignent pour leur vie s’ils s’occupent de telles affaires.
Nom : Yosri ben Fakher Trigui
Genre h/f : h
AU 226/11, MDE 14/040/2011, 22 juillet 2011
La Tunisie sollicite de l’Irak la grâce du tunisien accusé d’attentat contre le Mausolée des deux Imams à Samarra
Vendredi 29 Juillet 2011
Le ministre de la Justice Lazhar Karoui Chebbi a adressé un message à son homologue irakien dans lequel il lui a sollicité la grâce du tunisien Yosri Trigui condamné à mort en Irak.
Selon un communiqué rendu public, vendredi, le ministre de la Justice a, également, sollicité la présentation du dossier de Yosri Trigui au Président de la République de l’Irak afin de lui permettre de bénéficier de la grâce.
Surnommé Abi Koudema Attounsi, Yosri Trigui est accusé d’appartenance au réseau terroriste « Al-Qaïda », de participation aux attentats à l’explosif contre le Mausolée des deux Imams à Samarra (Nord de Bagdad) et de meurtre de la correspondante de la Chaîne «Al-Arabia», Attouar Bahjet, le lendemain de l’attentat.
Le Vice-président irakien avait approuvé, le 30 juin dernier, la sentence de mort de Yosri Trigui rendue par la Cour de cassation irakienne.
L’affaire de Yosri Trigui, qui avait accédé en Irak, en juin 2003, alors qu’il avait à peine 19 ans, a suscité une vague de sympathie sur les réseaux sociaux en Tunisie, en Irak et dans plusieurs pays arabes, demandant l’arrêt de l’exécution de la sentence et la libération de Yosri Trigui.
Cinquante-trois personnes risquent d’être exécutés à tout moment en Irak. Yosri Trigui, dont vous avez suivi le parcours et pour lequel vous vous êtes déjà mobilisé, pourrait faire partie de ce groupe.
Pour le sauver, et pour sauver TOUS LES AUTRES, merci de faire circuler et de signer l’appel d’Amnesty International
Luiza Toscane
Document – Irak. 53 personnes risquent d’être exécutées à tout instant en Irak
AU 311/11, MDE 14/041/2011 Irak 21 octobre 2011
ACTION URGENTE
53 PERSONNES RISQUENT D’ÊTRE EXÉCUTÉES à tout instant EN IRAK
La présidence irakienne a ratifié le 20 octobre le s condamnation s à mort de 53 personnes , dont cinq étrangers . Les condamnés ris quent d’être exécutés à tout moment.
Le secrétaire général du Collège présidentiel irakien, Nassir al Ani, a déclaré à la presse irakienne le 20 octobre que la présidence avait ratifié les condamnations à mort de 53 personnes, dont cinq étrangers. Il n’a pas fourni d’informations plus précises concernant les dates prévues pour les exécutions, les charges pour lesquelles les condamnations ont été prononcées, l’identité des intéressés ou la nationalité de ceux qui ne sont pas irakiens.
Seul le président irakien, Jalal Talabani, et ses deux vice-présidents, Tareq al Hashemi et Khudayr al Khuzaie, ont le pouvoir de ratifier des sentences capitales. Jalal Talabani a refusé dans le passé de ratifier les condamnations à mort. Toutefois, il a délégué son pouvoir de ratification à ses deux vice-présidents. C’est pourquoi les exécutions se poursuivent malgré son engagement personnel en faveur de l’abolition de la peine de mort. Lorsqu’une condamnation à mort est confirmée par la Cour de cassation, elle est soumise au Collège présidentiel pour ratification avant application. Maintenant que le Collège présidentiel a entériné les condamnations, les exécutions peuvent intervenir à tout moment.
Selon certaines informations, le porte-parole du Haut Conseil judiciaire, Abdelssattar Birakdar, a déclaré en septembre que 338 condamnations à mort avaient été prononcées et que trois exécutions avaient eu lieu depuis le début de l’année 2011.
La peine de mort a été suspendue pendant un certain temps en Irak à la suite de l’invasion du pays par la coalition menée par les États-Unis. Elle a été rétablie en août 2004. Depuis lors, plusieurs centaines de personnes ont été condamnées à mort et de nombreuses exécutions ont eu lieu. Amnesty International estime que la peine capitale est le châtiment le plus cruel, inhumain et dégradant qui soit, et qu’elle constitue une violation du droit à la vie.
Dans les appels que vous ferez parvenir le plus vite possible aux destinataires mentionnés ci-après, en arabe ou en anglais :
demandez aux autorités irakiennes de ne pas procéder à l’exécution des 53 personnes dont la condamnation à la peine capitale a été ratifiée et de prononcer un moratoire immédiat sur ces sentences ;
demandez-leur de commuer toutes les condamnations à mort dans le pays ;
dites que vous reconnaissez que les États ont l’obligation de traduire en justice les responsables présumés de graves infractions, mais soulignez que la peine capitale constitue une violation du droit à la vie, ainsi que le châtiment le plus cruel, inhumain et dégradant qui soit, et ne doit pas être appliquée même pour les crimes les plus graves.
ENVOYEZ VOS APPELS AVANT LE 2 DÉCEMBRE 2011 À :
Premier Ministre
Nuri Kamil al-Maliki Convention Centre (Qasr al-Ma’aridh)
Baghdad Irak
Formule d ‘ appel : Your Excellency, / Monsieur le Pr emier Ministre ,
Président :
Jalal Talabani
Convention Centre (Qasr al-Ma’aridh) Baghdad Irak
Formule d ‘ appel : Your Excellency, / Monsieur le Président,
Copies à :
Ministre des Droits humains
Mohammad Shayaa al Sudani
Convention Centre (Qasr al-Ma’aridh) Baghdad Irak
Formule d ‘ appel : Your Excellency, / Monsieur le Ministre,
Veuillez également adresser des copies aux représentants diplomatiques de l’Irak. (adresse(s) à compléter) :
Nom(s), adresse(s), numéro de fax, courriel, formule d’appel
Vérifiez auprès de votre section s’il faut encore intervenir après la date indiquée ci-dessus. Merci.
Noms : Inconnus Genre h/f : Inconnu
AU 311/11, MDE 14/041/2011 21 octobre 2011
Document – Irak. 53 personnes risquent d’être exécutées à tout instant en Irak
UA: 311/11 Index: MDE 14/041/2011 Iraq Date: 21 October 2011
URGENT ACTION
53 people at imminent risk of execution in iraq
The death sentences of 53 people, including five foreign nationals, were ratified by the Iraqi presidency on 20 October. They are at imminent risk of execution.
On 20 October the Chief of staff of the Iraqi Presidential Council, Nassir al-Ani, told media that the Council had ratified the death sentences of 53 people in Iraq, including 5 foreign nationals. He gave no further details on the expected dates of execution, the charges against the 53 people, their names or the nationalities of the foreign nationals.
Only the Iraqi President, Jalal Talabani, and his two deputies, Tareq al-Hashemi and Khudayr al-Khuzaieor, have the power to ratify death sentences. Jalal Talabani has opposed ratifying death sentences previously but has delegated his power of ratification of death sentences to his two deputies so executions continue despite his stated personal commitment to the abolition of the death penalty. Once the death sentence is upheld by the Court of Cassation, it is referred to the Presidential Council for ratification and implementation. Now that the Presidential Council has ratified the death sentences, the executions are imminent.
In September, Abdelsattar Birakdar, the Higher Judicial Council spokesperson, reportedly stated that 338 death sentences had been issued in 2011 and that three executions had been carried out.
The death penalty was suspended for a time after the US-led invasion of Iraq. It was restored in August 2004. Since then, hundreds of people have been sentenced to death and many have been executed. Amnesty International considers the death penalty to be a violation of the right to life and the ultimate form of cruel, inhuman and degrading treatment.
Please write immediately in Arabic or English:
Call on the Iraqi authorities not to proceed with the executions of the 53 people whose death sentences have been approved and declare an imminent moratorium on them;
Commute all death sentences of people on death row:
Recognize that governments have an obligation to bring to justice those responsible for serious crimes. Insist that the death penalty violates the right to life and is the ultimate form of cruel, inhuman and degrading punishment, and should not be applied even for crimes of the greatest magnitude;
PLEASE SEND APPEALS BEFORE 2 DECEMBER 2011 TO THE IRAQI REPRESENTATION IN YOUR COUNTRY AND ADDRESSED TO:
Prime Minister
Nuri Kamil al-Maliki Convention Centre (Qasr al-Ma’aridh)
Baghdad,
Iraq
Salutation: Your Excellency
President
Jalal Talabani
Convention Centre (Qasr al-Ma’aridh) Baghdad,
Iraq
Salutation: Your Excellency
And copies to:
Minister of Human Rights
Mohammad Shayaa al-Sudani
Convention Centre (Qasr al-Ma’aridh) Baghdad,
Iraq
Salutation: Your Excellency
Also send copies to diplomatic representatives accredited to your country.
Please check with your section office if sending appeals after the above date.
Name: Unknown
Gender m/f: Unknown
UA: 311/11 Index: MDE 14/041/2011 Issue Date: 21 October 2011
________________________________________
Irak: 8 condamnés à mort exécutés et risque d’exécution imminente de 45 autres personnes.
Alkarama, 28 Octobre 2011
Le 20 octobre dernier, la présidence irakienne annonçait qu’elle avait ratifié la condamnation à mort de cinquante-trois personnes, dont cinq ressortissants de pays arabes, sans toutefois préciser la date de l’exécution de la sentence. Huit d’entre elles, parmi lesquelles Badr Mohamed Ali, ressortissant marocain de 29 ans condamné à la peine capitale en 2008, ont été exécutées hier. Les quarante-cinq autres prisonniers condamnés à mort à la suite de procès inéquitables, risquent de connaître le même sort de manière imminente.
Parmi ceux-ci, figurent Yousri Al-Tariqi, Mohamed Fraj Allah, Adel Mohamed Ali et Nasser Mojib, quatre ressortissants de pays arabes actuellement détenus à la prison de Sussa à Suleimaniyah (Kurdistan irakien) et condamnés à mort entre 2006 et 2010.
Yousri Al-Tariqi, ressortissant tunisien, avait été arrêté le 5 mai 2006 dans la province de Salaheddine dans le nord de l’Irak par les forces de sécurité irakiennes. Il a été condamné à la peine capitale le 10 octobre 2010 sur la base d’aveux extorqués sous la torture. Mohamed Fraf Allah et Adel Omar Ali, deux Libyens de 28 et 29 ans et Nasser Mojib, ressortissant saoudien de 24 ans, ont respectivement été condamnés à mort en mars 2007, octobre 2006 et mars 2009 après des procès manifestement inéquitables. Quant aux quarante-et-un Irakiens dont la condamnation à mort a également été ratifiée par la présidence le 20 octobre dernier, nous ignorons jusqu’à présent leur identité.
En dépit de l’engagement affirmé par le président irakien Jalal Talabani en faveur de l’abolition de la peine capitale, des condamnations à mort continuent d’être ratifiées par ses deux vice-présidents Tarek Al-Hashemi et Khudayr Al-Khuzaieor, auxquels il a délégué ce pouvoir. En septembre dernier, le porte-parole du Haut conseil judiciaire annonçait que 338 condamnations à mort avaient été prononcées en 2001 et que 3 avaient été exécutées.
Alkarama avait envoyé un appel urgent au Rapporteur spécial sur les exécutions le 30 juin dernier concernant les cas des cinq ressortissants susmentionnés. Compte tenu de la récente ratification de leurs condamnations à mort par la présidence de la république et l’imminence de leur exécution, nous réitérons aujourd’hui notre appel à Madame la Haut Commissaire aux droits de l’homme des Nations Unies et au Rapporteur spécial pour qu’ils interviennent de toute urgence auprès des autorités irakiennes afin qu’elles suspendent l’exécution de la condamnation des quarante-cinq condamnés à mort et la commutation de leur peine.
Aujourd’hui, mercredi 16 novembre 2011 !
J’apprends selon certaines sources que Yosri triki a été exécuté ce matin en Irak !
Si cela se confirme, c’est une bien triste nouvelle compte tenu des éléments du dossier.
Condoléances à ses proches