A l’annonce par la Cour des Comptes de rendre ses rapports publics, comme tous les Tunisiens qui attendent plus de transparence de la part des organes de l’Etat, je ne peux que saluer cette initiative pourtant souhaitée par Madame Kéfi déjà depuis de longues années (en cela, mieux vaut tard que jamais!) et rendre hommage à l’excellent travail fourni par son équipe.

Ce qui ressort de la lecture des divers rapports :

1. Aucun des services publics, aucune administration, aucun ministère ne remplit son rôle adéquatement. Il y a une flagrante habitude au laisser-aller. Aucune supervision à tous les échelons, ce qui a pour résultat le non respect de la loi au sein même de ceux qui sont censés la faire respecter…

Dans leurs réponses aux audits de la Cour des Comptes, on peut relever la récurrence de ces mêmes constatations:

a) Les administrations se disculpent de leurs responsabilités en apportant des explications douteuses pour le non-respect des politiques approuvées, mais rien sur les mesures prises pour les mettre en application et l’évaluation de l’efficacité de ses mesures, alors même que celles-ci n’ont pas utilisé les budgets alloués pour leurs projets, souvent dépassant leurs compétences et en toute impunité (il faut le rappeler).

b) une des raisons invoquées partout c’est l’insuffisance en ressources humaines, alors que le pays regorge de chômeurs de l’enseignement supérieur.

c) la promesse d’y remédier avec des agendas flous.

En revanche, aucun détail sur les plans d’actions correctives, ni les ressources dédiées à ces actions, ni un planning selon les degrés de priorité, pas plus qu’une date butoir pour une nouvelle inspection assurant la mise en place réelle de ces actions et leur suivi.

2. Le flou sur le statut juridique de certaines institutions, et même la volonté de les laisser opérer en dehors de tout statut juridique (ex: l’ATI, voir le 23me rapport).

3. l’absence de sanctions contre les institutions pour avoir enfreint la loi .

4. La volonté de privilégier le développement des régions côtières et du nord, au détriment du centre et du sud du pays.

En revanche, on peut constater que les institutions existent bel et bien. C’est leur fonctionnement qui est problématique, tant par l’absence de rigueur dans la gestion financière que l’incompétence de ses cadres.

Je reste impatiente de “découvrir” la comptabilité de l’état, que le Ministère des Finances devrait aussi rendre publique. Les chiffres m’intéressent beaucoup!

Alyssa

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La Cour des Comptes