Le 8 mars a été déclaré par toutes les nations, Journée internationale de la femme. Mais combien sont-elles dans le monde à savoir que cette journée est celle de leur fête ?

En Tunisie, nous avons procédé autrement ! Au cas où certaines n’auraient pas profité du 8 mars, elles se rattraperaient le 13 août, décrété Journée de la femme tunisienne. C’est même un jour férié. La Tunisie est l’un des rares pays au monde à célébrer la femme deux fois dans l’année. C’est également l’un des rares à avoir été fondé par une femme, Elyssa- Didon. Et en cette année 2011, les Tunisiennes sont aussi les premières femmes arabes à avoir brisé les chaînes dictatoriales et recouvré leur dignité longtemps bafouée.

C’est dire l’ancrage de l’importance de la femme dans la mémoire collective de la société.

Cette importance se traduit par les droits et les obligations qui lui ont été accordés et dévolus dans le Code du statut personnel. Il s’agit là des acquis les plus importants jamais obtenus par les Tunisiennes, acquis auxquelles elles sont fières aujourd’hui d’ajoutr ceux de la Révolution.

De mauvaises langues disent que ce droit leur a été offert sur un plateau. C’est vrai qu’elles ont eu la chance de vivre dans un pays où les législateurs ont tôt compris que sans elles, il n’est point de salut contre le sous-développement. Ils ont tenu compte de leurs aspirations et de leur rôle dans la lutte pour une vie meilleure. Mais n’est-ce pas le combat de leurs mères et leurs grand-mères qui ont réussi à démontrer que quand « Femme veut femme peut ». Parmi les générations précédents, nombreuses sont celles qui ont voué leur vie à se battre contre la discrimination et le sexisme. Elles ont milité pour permettre aux générations suivantes de vivre dans la dignité et la liberté, de s’instruire et de participer à la vie active, de jouir de leurs biens personnels, de choisir leur conjoint, de refuser la soumission et l’esclavage.

Aujourd’hui, leurs filles ont repris le flambeau en participant aux jours de gloire qu’ont été ceux de la révolution du 14 janvier 2011.

Si du chemin a été parcouru, la route est encore longue et bien des embûches vont la jalonner.

Mais elles ne baisseront pas les bras et continueront à lutter pour obtenir plus, plus, et encore plus, jusqu’à la totalité de ce qui leur est dû.

Nombreux sont les Tunisiens qui considèrent la femme comme une entité avec laquelle il faut compter. Comme le chef des Berbères avait accepté de partager son territoire avec Didon, ils sont d’accord pour que la femme obtienne une part d’héritage égale à la leur. Parmi eux, plusieurs voix s’élèvent pour proposer même de réformer la loi en la matière. A ces esprits éclairés, les Tunisiennes proposent de se joindre à elles pour faire entendre raison à tous les réticents qui oublient que l’héritière peut également être leur femme, leur mère, leur sœur ou leur fille.

Aujourd’hui, l’un des principaux combats de la femme tunisienne est de faire sortit le train des réformes de la gare de l’obscurantisme. Il est sur les rails depuis le début du vingtième siècle. Si de temps à autre, il va s’arrêter pour une petite halte ou faire le plein, rien ne peut plus l’empêcher d’atteindre sa destination. Alors, à moins de rester sur le quai, il vaut mieux avoir déjà pris son ticket !