Agence France-Presse
Tunis

Des opposants au régime du président tunisien Zine El Abidine Ben Ali ont annoncé mercredi à la presse à Tunis la création d’une nouvelle « coalition démocratique » en rupture avec l’opposition islamiste.

Cette alliance autour d’Ettajdid (Renouveau), parti légal fondé il y a douze ans par des ex-communistes et militants de la gauche démocratique, regroupe en son sein des personnalités indépendantes et deux groupuscules de gauche.

Ses promoteurs se démarquent de l’islamisme en déclarant leur « refus absolu de toute action commune avec les (islamistes) porteurs d’un projet fondé sur l’instrumentalisation et l’exploitation de la religion », ont-ils indiqué dans une déclaration écrite.

« La Tunisie est un pays musulman et aucun parti politique ne peut parler au nom d’Allah ! », a noté Mohamed Harmel, chef d’Ettajdid, affirmant son opposition à toute collaboration politique avec le parti islamiste Ennahda (interdit).

« Il ne s’agit pas de religion, mais de projet politique », a affirmé Mohamed Kilani, chef des « Communistes Démocrates », membre de la coalition, évoquant notamment le danger que constitue la remise en question par les islamistes du statut juridique libéral des femmes instauré il y a 50 ans en Tunisie.

« Nous refusons de collaborer aux initiatives intégrant les islamistes car nous rejetons leur projet de société totalitaire », a souligné Mahmoud Ben Romdhane, économiste représentant des indépendants au sein de la coalition.

« Il est de notre devoir de tirer la sonnette d’alarme sur les dangers qui guettent aujourd’hui la Tunisie », a-t-il poursuivi, dénonçant dans l’ordre « le verrouillage politique grandissant et les thèses islamistes rétrogrades ».

La création de cette coalition intervient suite au ralliement d’Enahdha au rang de l’opposition démocratique dans le sillage de la grève de la faim d’un mois commencé le 18 octobre par des opposants, dont des islamistes, pour réclamer le respect des libertés publiques et l’élargissement des prisonniers.