Cinéma 229

Cannes 2018 : «L’Oiseau Bleu» de R. Omrani & S. Sivakumaran, sans substance

« L’Oiseau Bleu » du Tunisien Rafik Omrani et de la Sri-lankaise Suba Sivakumaran n’est au meilleur des cas que le prétexte d’un décor propice à la fiction sociale, le temps d’une soirée arrosée. Raté, malheureusement, malgré sa bonne volonté. Produit dans le cadre de la Tunisia Factory 2018 et projeté à la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes, il est actuellement en salles en Tunisie.

Cannes 2018: «Best Day Ever» d’A. Daoud & A. Amini, un court qui en dit long

S’il ouvre ses quatre points de vue à la relativité généralisée, « Best Day Ever » de la Tunisienne Anissa Daoud et de l’Afghan Aboozar Amini fait que les quiproquos cognent fort dans une cellule familiale, avec une mise en scène qui vient donner un joli coup de pied dans la fourmilière. On ne peut que s’en réjouir. C’est l’une des propositions les plus maîtrisées de Tunisia Factory 2018. Projeté à la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes, il est actuellement en salles.

Cannes 2018: « Omertà » de Mariam Ferjani & Mehdi Hamnane, mal négocié

Bien que porté par un bel élan, « Omertà » de la Tunisienne Mariam Ferjani et du Franco-algérien Mehdi Hamnane est à l’image de la jeunesse qu’il met en scène : en détresse. Sa mise en scène, collant à ses personnages, n’en est pas moins mal négociée. En pilotage automatique, le film a le souffle court. Produit dans le cadre de la Tunisia Factory 2018 et projeté à la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes, il est actuellement en salles.

Cannes 2018 : « Leila’s Blues » d’Ismaël & Fateme Ahmadi, vibrante épure

Dans « Leila’s Blues », du cinéaste tunisien Ismaël et de la réalisatrice iranienne Fateme Ahmadi, le drame se taille dans un triangle familial, aimanté par l’autisme d’un fils, la quasi-absence d’un mari, et le silence d’une mère qui décide d’avorter. Tenant bon la barre, ce court-métrage à la narration classique est plus enclin à ouvrir des portes qu’à les fermer. Produit dans le cadre de Tunisia Factory 2018 et projeté à la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes, il est actuellement en salles en Tunisie.

« La Voie normale » d’Erige Sehiri : un documentaire au fil des rails

Nourrie au bon grain, la caméra de « La voie normale » confirme que l’humilité du regard n’est pas mauvaise conseillère. Dans ce documentaire au long cours, la réalisatrice Erige Sehiri trouve aux côtés de cinq cheminots de la SNCFT de quoi rendre compte des aspérités d’une société post-révolutionnaire qui peine à se relancer. En toile de fond, c’est un témoignage sur la défaillance de tout un système qui nous est proposé. Le film a été projeté en avant-première internationale le 15 avril 2018, à Nyon, dans le cadre du Festival Visions du Réel.

Psycaricatures de -Z- : Tarak Ben Ammar

Sa mise en examen en France pour banqueroute a été révélée, jeudi dernier, par BFM TV. Le producteur Tarak Ben Ammar est soupçonné d’avoir entrainé la faillite de la société de post-production Quinta Industries, branche du groupe Quinta Communications dont il est l’actionnaire majoritaire. Malgré ses amitiés saoudiennes et qataries, cet ami proche et partenaire d’affaire de Berlusconi semble sombrer dans un imbroglio juridico-financier, tout comme les frères Karoui ses associés dans Nessma TV, qui font déjà l’objet d’une instruction ouverte par le pôle judiciaire et financier.

« Dunia » de Jocelyne Saab, ou la parole excisée

Il est des films réussis, dont l’intrigue comme les personnages finissent soigneusement rangés dans les tréfonds de nos bibliothèques intérieures. C’est le cas de Dunia de la cinéaste franco-libanaise Jocelyne Saab, sorti en 2006. Elle fait parler les Mille et une Nuits après des années de silence imposé, s’inscrivant ainsi dans la lignée de ce qu’on pourrait appeler les films de résistance.

«Vent du Nord» : La condition ouvrière en cache-sexe de l’impensé colonial

Le film « Vent du Nord » est venu enrichir le paysage cinématographique tunisien par une approche originale ; un cinéma social traitant de la condition ouvrière en mettant en parallèle la vie et les souffrances vécues par deux ouvriers : l’un, tunisien, ayant remplacé l’autre, français, suite à la délocalisation de l’entreprise. La thèse qui sous-tend le film est simple : Le capitalisme mondialisé, par la soif jamais inassouvie de ses agents crée de la souffrance, aussi bien au nord qu’au sud. Bien que dans deux pays occupant des camps différents de part et d’autre de la domination impérialiste, le film montre une communauté de destin dans la souffrance de chacun.

« Taste of Cement » de Ziad Kalthoum : Est-ce ainsi que les Hommes vivent ?

Projeté mardi dernier au Cinémadart, « Taste of Cement » est un objet cinématographique hybride, à la fois documentaire sur la situation des ouvriers syriens en exil au Liban et essai filmique qui construit une proposition esthétique et philosophique sur la condition humaine. Il est surtout un poème visuel dont la force émane d’un travail sur l’opposition entre des couples de contraires : les hommes et la matière ; la vie et la mort ; la guerre et la paix ; l’élévation dans les cieux d’un chantier en construction et la descente dans les bas-fonds d’un monde délibérément caché aux regards, celui de ces travailleurs auxquels l’Etat libanais interdit de circuler dans la ville à la nuit tombée.