Subsahariens & xénophobie tunisienne: les leçons oubliées de Memmi et Fanon

Inutile de revenir sur tous les événements qui ont récemment secoué la société tunisienne ni les avions affrétés pour évacuer les citoyens subsahariens partis en trombe après une série d’agressions, d’expulsions et d’arrestations avalisées par nul autre que le président de la République, deuxième président élu au suffrage universel au pays du jasmin fané. Le propos vise plutôt à avoir une vue macroscopique sur la xénophobie de nos compatriotes.

Quitter Terre nourricière?

Faut-il attendre notre inquisition à nous ? Faut-il passer par le bûcher des sorcières? Tout brûler et épandre le sel pour voir renaître une civilisation digne de ce nom ? Ou se contenter de voir en silence les barques de fortune s’échouer sur l’autre rive et déverser des milliers d’espoirs perdus?

Chaos et passe-droits au consulat de Tunisie à Montréal

Heure : Avant-midi, été 2018. Lieu : La salle d’attente du consulat de Tunisie à Montréal.
Situation : Deuxième tentative pour moi de récupérer mon passeport et celui de ma conjointe. Il semble que c’est le cas de la majorité des présents dans la salle bondée et une partie des ressortissants tunisiens sont debout faute de places assises. Pour récupérer un document, il faut prendre un numéro et attendre son tour avec tout le monde. En règle générale, venir récupérer un document d’une administration ne devrait pas prendre autant de temps que déposer une demande et les files d’attente sont différentes. Mais au pays du jasmin, tout est mêlé.

La phobie de la liberté en Tunisie : entre l’enclume de Femen et le marteau des salafistes

Je tenterai d’analyser le phénomène sociétal de l’intégrisme en Tunisie, laissant de côté la dimension politique ou encore socio-économique. L’intégrisme est à prendre ici dans son sens le plus large, c’est-à-dire le fait de vouloir assujettir l’Autre aux mêmes habitus du groupe.

Les Hutus et Tutsis de Metlaoui

Par Alé Abdalla – À peine arrivé en Tunisie, je suis parti à Metlaoui. Je voulais comprendre ce qui s’était passé et éventuellement filmer des témoignages. Nous arrivons à midi dans une ville fantôme. Les magasins, cafés et restaurants sont fermés bien que le couvre feu ne commence qu’en fin d’après-midi. Un tank et deux camions de l’armée sont postés à l’entrée de la ville donnant l’impression de s’engouffrer dans une ville assiégée. Devant le lycée secondaire, encore un autre tank et des camions de l’armée, avec cette fois une fourgonnette de la police, quadrillent l’entrée. Les lycéens sont en train de passer l’épreuve du bac.

RCD-Montreal

Le RCD de Montréal ou le recyclage rhizomatique

Si le dictateur est tombé et avec lui ses symboles et sa famille de mafieux, le système dictatorial que je […]