Un grand nombre de femmes ont fait le déplacement. Elles demeurent loyales au président Caïd Essebsi qui a ouvert un débat avant-gardiste dans la région arabo-musulmane en soutenant une réforme législative visant à instaurer l’égalité successorale et en abolissant l’interdiction aux femmes tunisiennes d’épouser des non-musulmans.

La popularité de Béji Caïd Essebsi est aussi une question générationnelle. Elle est liée à la nostalgie bourguibienne qu’il suscite auprès d’un grand nombre de Tunisiens, surtout parmi ceux qui ont vécu cette époque.

Malgré la canicule et la difficulté de circuler avec toutes les restrictions imposées par l’événement, un élan de patriotisme a été manifesté par les citoyens présents en masse sur l’itinéraire du cortège funèbre munies de drapeaux et entonnant slogans patriotiques et youyous.

La dépouille du président, également Haut commandant des forces armées, a été saluée tout au long de la route par les forces armées, présentes en grand nombre pour assurer la sécurité de l’événement. Hormis quelques privilégiés, les citoyens ont été confinés derrière les barrières.

La foule a été émerveillée par la parade de l’armée de l’air, manifeste du “prestige de l’Etat” si cher au président défunt.

L’aspect protocolaire a été méticuleusement respecté. Différentes brigades, régiments et groupements de la présidence de la République et de l’armée nationale ont été mobilisés, la fanfare comprise.

Nolens volens, des barrières nous séparent.

Et puis, il y a le cortège funèbre, ses spectateurs et les spectateurs de ses spectateurs.

Rares sont les désintéressés, à contre sens de la marche de la foule et de la direction du pouvoir.

Smartphones & dumbhands. Un moment historique à archiver. Chacun se l’approprie à sa manière.

Un moment de communion qui dépasse les barrières… et même les frontières.