17 agents des forces de l’ordre ont été inculpés, lundi 14 mai, et accusés d’homicide involontaire et non-assistance à une personne en danger. Il s’agit du premier avancement concret depuis l’ouverture de l’instruction suite au décès d’Omar Laabidi, il y a déjà un mois et demi. Selon des témoins présents sur les lieux de l’incident, les policiers auraient poussé le défunt dans l’Oued Meliane, lui ordonnant d’apprendre à nager, d’où le slogan « Taalem Oum ». Près de 24 heures après le décès d’Omar, le juge d’instruction au tribunal de première instance de Ben Arous a ordonné à la brigade anticriminelle, dans le cadre d’une commission rogatoire, de procéder à auditer les témoins et les confronter éventuellement aux policiers responsables de l’intervention. Il a également requis une inspection des lieux, le visionnage des vidéos filmées aux alentours du stade et l’intégration du rapport du médecin légiste. C’est ce que nous a appris Maître Ghazi Mrabet, avocat en charge du dossier d’Omar Laabidi. Il a fallu attendre près d’un mois et demi pour mettre en examen 17 agents parmi les responsables de l’intervention durant laquelle Omar Laabidi a perdu la vie.
Récidives au stade de Radès
Diverses violences policières contre des supporters sont restées impunies. Et elles ne cessent de gagner en brutalité. Mais récemment, de plus en plus de forces citoyennes sont déterminées à mettre fin aux maltraitances subies par les passionnées de sport. Agressé par un coup de matraque sur la tête lors d’un match opposant le CA à l’EST au stade de Radès en avril 2017, Jabeur a finalement porté plainte. Vidéo médiatisée à l’appui, son avocat Ghazi Mrabet a annoncé qu’une plainte a été déposée contre l’ancien ministre de l’Intérieur Hédi Majdoub, le directeur du district de la sûreté nationale de Ben Arous, le chef du commissariat central de police de Ben Arous et tous les impliqués dont l’identité sera révélée par l’enquête. Maître Mrabet nous a également confié que le procureur de la République a chargé la première division centrale de la garde nationale d’El Aouina de révéler l’identité du policier agresseur et l’audition de la victime, Jabeur. « Heureusement que les affaires de Jabeur et Omar ont bénéficié d’une certaine médiatisation, ce qui n’est pas le cas de beaucoup d’autres agressions et bavures policières. Je compte sur la mobilisation de l’opinion publique afin de mettre fin à l’impunité», ambitionne Maître Mrabet. «Il y a une certaine omerta entre les milieux judiciaires, policiers et politiques. Sa conséquence est le prolongement de l’impunité et l’entrave à la quête de la vérité», a-t-il ajouté.
Traque aux supporters
Les deux frères Bouzwida, Aly et Youssef, ont également été victimes de violences policières à El Mrah à Radès, le 5 mai, suite au match final du championnat de Tunisie de basketball entre l’Etoile Sportive de Radès et l’Union Sportive Monastirienne. Pourchassés et battus dans la rue, leur seul tort est d’avoir cherché leur père aveuglé par le gaz lacrymogène au moment où les forces de l’ordre œuvraient à disperser la foule de supporters rassemblés après le match. « Dix minutes après l’agression, mon frère Youssef a perdu connaissance et a été transféré à l’hôpital avant d’être ramené au poste où j’ai été arrêté sans motif annoncé », raconte Aly Bouzwida, victime de cette agression policière et collaborateur de l’organisation non-gouvernementale Jamaity. « Ali et Youssef sont rentrés. Ils ont déposé une plainte que nous entendons mener jusqu’au bout. Les bleus sur leurs corps doivent hanter chacun de nous. Personne n’est à l’abri », a écrit l’avocat des frères Bouzwida, Oussema Helal, sur sa page Facebook le soir même de l’agression de ses clients. Pour sa part, le ministère de l’Intérieur a ouvert une enquête, suite à la polémique qui a suivi l’agression d’Aly Bouzwida et son frère Youssef, et a déclaré dans un communiqué publié le 6 mai, que les agents des forces de l’ordre ont été « victimes d’émeutiers qui leur ont lancé des pierres à l’issue du match ».
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Jusqu’où peut aller l’impunité policière ? Tant qu’à chaque agression, des enquêtes sont ouvertes mais demeurent sans résultats concrets. En mars 2018, 14 organisations non-gouvernementales tunisiennes et internationales, dont Human Rights Watch, ont dressé une lettre ouverte au gouvernement tunisien dénonçant les pratiques policières portant atteinte aux droits humains. Elles ont appelé le chef du gouvernement et les ministres de l’Intérieur et de la Justice à veiller à ce que toutes les plaintes de violence et de torture déposées contre des forces de sécurité « donnent immédiatement lieu à une enquête impartiale » et que « les auteurs présumés de ces actes [de violence] soient dûment jugés et, s’ils sont reconnus coupables, se voient imposer des peines à la mesure de la gravité de leurs actes ».
*Apprends à nager
*Apprends à courir
*Apprends à être un humain
They have to put a stop to these animals called police
It is a shame to think of them as tunisians.
The police force in tunisia is made up of savages and animals