Même si on est « familiarisé » déjà depuis longtemps avec l’infamie qui « gouverne » le peuple, cette invitation adressée à celui qui a fait le plus de mal à tous les arabes et certainement à plusieurs autres peuples de la terre, à celui que tout le monde connaît comme l’authentique boucher à qui jamais la main tremble – ni quand il avait vingt ans ni quand il a aujourd’hui plus de soixante dix ans et certainement pas non plus s’il s’éternise sur cette terre, car ce genre de personnage porte génétiquement l’instinct de la mort dans la moindre particule de son être au sens matériel comme au sens métaphysique du terme – pour tuer des enfants, des femmes, des vieillards y inclus des paraplégiques ou handicapés de toutes sortes.
Même si on est familiarisé avec l’exécrable de la part de ces « misérables » qui tiennent le pays par la gorge, il ne reste pas non plus, oh combien révélateur, ce dernier acte, sur la nature obscène inhérente à la vie de ces individus. Tout autre nature humaine ayant la dose minimum de dignité, ce n’est pas une invitation d’honneur, mais tout simplement un mandat d’arrêt international qui aurait dû être lancé contre non seulement ce criminel, mais aussi contre tous ses complices et semblables qui n’adonnent à leur sport favori depuis plus d’un siècle – bien avant la naissance même d’Adolf Hitler – à briser de l’Arabe et du Musulman avec le diabolique et féroce calcul qui ne devrait inévitablement que mener à son extermination morale d’abord et physique si nécessaire ensuite.
Cette invitation obéit finalement aux caractéristiques les plus viles de ces individus qui sont arrivés à mettre la main sur le pays depuis plus de cinquante ans. De la même manière, avec les mêmes moyens fournis par les mêmes commanditaires américains ou occidentaux sans distinction ni différence, que toutes les autres infamies installées sur les quatre points cardinaux du monde arabe et musulman.
On se sent franchement mal à l’aise de coller le monstrueux crime sur le dos d’un certain Ben Ali. Et ce n’est pas parce que cet individu ait été ou soit incapable d’en commettre. Il en a commis durant sa présence dans cet appareil de terreurs, de toutes les terreurs, depuis plus de trente ans, suffisamment de crimes pour mériter d’être traduit pour la unième fois devant la cour de la justice terrestre avant celle de la justice divine, mais c’est que les dimensions de la tragédie dépassent de loin ses propres capacités et nécessitent obligatoirement l’adhésion et la complicité actives et passives de plusieurs autres dont sans le moindre doute tous ceux qui l’entourent dans les différents cercles concentriques qui font tourner ce monstrueux appareil qui ne fait qu’accoucher sans arrêt de toutes les calamités qui s’abattent sur le peuple. Des calamités qui déchirent violemment le citoyen aussi profondément dans son être moral et aussi cruellement dans son être physique.
Il est difficile de rester dans le contexte apparemment étroit de cette invitation sans remuer les pages dramatiques de l’histoire et en même temps sans remuer les fibres des âmes des vivants et celles – sans aucun doute – des âmes qui sont à présent douloureusement « absentes » et dont on ne sait comment nous montrer à leurs égards dignes de notre propre présence. Car au fond on n’est pas autre chose que le reflet de quelque chose qui appartient au passé, au présent et au futur. Toute abstraction volontaire ou involontaire d’un seul de ces éléments réduit l’existence à tout et à n’importe quoi sauf à l’essence même de la vie. Elle l’a réduit en vérité à rien.
Mais au fond pourquoi ces individus sont-ils arrivés à cette arrogance totale et pourquoi une telle atrocité ? – Tout le monde sait que le pays est hermétiquement fermé aux arabes, aux musulmans et à de milliers de citoyens réfugiés aux quatre coins de la planète et par contre, il est ouvert sur ses deux battants à ce « bulldozer » du crime et tous ses semblables. Ils s’y rendent à leur propre guise, à tout moment et enfin de compte ils s’y rendent dans un « chez eux » comme en est devenu – par une magie dont l’histoire finira un jour par nous révéler ses secrets – le monde entier un « chez eux » sans restriction aucune. Ils s’y rendent en bombardiers comme sur des avions civils avec tous les honneurs. En tous les cas ils s’y rendent toujours avec le même objectif pour briser, pour détruire, pour tuer, tuer surtout l’essentiel : les âmes. Cette invitation répond à la stratégie de l’humiliation systématique et tous azimuts du peuple. Mais elle répond aussi aux urgences de cette classe pour se maintenir aux commandes du méphistophélique appareil des horreurs. Bush a ordonné à toutes ingratitudes humaines, où qu’elles soient dans le monde arabe et musulman, de faire le geste d’allégeance totale et définitif envers la « Couronne », car les « maîtres du monde » qui ne sont pas ni la famille Bush, ni les américains, ni même les occidentaux, ont décidé que les circonstances ne peuvent se présenter mieux pour un agenouillement général des peuples arabes et musulmans. Du moins ainsi ont-ils calculé. Et en regardant en surface on ne peut constater pire situation des peuples arabes et musulmans et une non moins pire insolence de toutes ces classes aux commandes de ces appareils de terreurs de bout en bout du monde arabe et musulman sans exception aucune. Entre celles qui annoncent la ratification des accords de commerciaux, celles qui annoncent l’envoi imminent d’ambassadeur auprès de Sharon et celle qui renoncent à la terre et à l’histoire, la course vers l’ignoble, vers l’inceste, vers l’abjecte ne semble plus gêner aucune d’elles. Les unes masquent leurs crimes par le réalisme, les autres par des supposées visions du futur, et toutes une série d’arguments d’un certain humanisme imaginaire ou d’une certaine mondialisation porteuse de bienfaits pour l’humanité entière, aussi insoutenables les uns que les autres. Il y a certaines qui parlent carrément des intérêts d’une énorme puissance que personne n’est en mesure de contrecarrer et de faire face à son écrasante machine militaire qui avance sur terre, dans les mers et dans les airs en s’appropriant du présent et du futur de tous les humains.
Toutes ne font rien d’autre que celui qui a été fait par d’autres classes semblables dans le passé, que s’allier au diable pour gagner du temps. Au-delà de la lâcheté évidente de ces classes, on retrouve dans le reste du monde et particulièrement le monde occidentale la double personnalité : Celle qui a caractérisé l’Occident de tous les temps y compris le présent, sa mentalité possessive et par conséquent hégémonique à l’égard des autres peuples et une espèce de mea culpa supposée ou réelle qui réduit toute sa puissance à un gadget entre les mains d’un Sharon de garde. L’autre jour le Président de l’Etat de Sharon qui était lui, en visite bien officielle en Allemagne, du haut de la tribune du Bundestag allemand s’est adressé à tout le monde le rendant coupable d’avoir fait trop peu pour éviter les affres des guerres européennes. Celles qu’on veut absolument mondiales alors que les quatre cinquièmes des habitants de la terre n’avaient aucun rôle dans tout cela et ont payé quand même en victimes par centaines de millions, d’ailleurs jusqu’à nos jours. Ce monsieur qui est né dans un pays de l’Est européen s’adresse au monde en tant qu’empereur. Aucun politicien occidental qui a osé critiquer les crimes effroyables de Sharon, n’a jamais survécu à ses déclarations. Idem pour les intellectuels, les artistes et toute autre personne qui a eu un jour le courage de dire une vérité aussi éclatante soit-elle, sur les carnages auxquels s’adonnent Sharon et les siens. Pourtant un fleuve de critiques aussi acerbes soient-elles et justifiées bien sûr contre la même Amérique des Bush et Cie, n’a jamais fait l’objet de la moindre poursuite ni judiciaire ni politique, ni intellectuelle quelconque. Il n’est point besoin de parler des critiques ou des actions mêmes les plus violentes dans les pays occidentaux n’ont jamais conduit leurs auteurs au-delà des condamnations judiciaires tout au plus. Pourtant Alain Ménargue, Dieudonné, Roger Garaudy, pour ne citer que les cas de quelques français, n’ont jamais plus survécu au sens moral ou intellectuel du terme à leur prise de position. Depuis que le prix Nobel de littérature José Saramago en visite en Palestine, il y a deux ou trois ans, avait osé parler de l’Auschwitz de Jénine, son nom a pratiquement disparu des colonnes littéraires ou autres des journaux, des magasines ou des écrans de télévisions. Pourtant il a été durant des longues années une des grandes références de l’histoire contemporaine dans tous ses aspects, ses versants et ses horizons. En Allemagne tout politicien ayant un jour pris une position sur le même sujet contraire aux « instructions implicites » des Sharon’s s’est retrouvé le lendemain même hors de son groupe, de son parti ou de sa fonction officielle ou non. Les condamnations qui tombent sur ces personnes sont toutes fulminantes et de nature à servir de leçon à tout navigateur dans ce monde qu’il soit une personne physique, juridique, entreprise ou compagnie quelconque.
Comment en est-on arrivé à ce point dans le monde. On dirait un monde de la pire fiction cauchemardesque ! Que les sionistes aient mis la main sur le monde, ce qui ressemble à une mauvaise blague, mais qui est une vérité méridienne reconnue pratiquement par tous c’est une chose, mais que les peuples arabes et musulmans soient condamnés à une perpétuelle misère, malgré tous leurs potentiels humains et matériels c’en est une autre.
Ben Ali et ses complices sur place font tout pour se perpétuer l’un et les autres et ne rechignent devant rien – tout comme les autres de la même espèce dans le monde arabe ou musulman, ces classes d’individus qu’elles soient celles dites « riches » parce qu’elles bradent les matières premières tel que le pétrole à vils prix ou celles non moins riches, mais qui bradent tout ce qui leur tombe sous la main y compris le sang et le reste, enfin tout ce que l’Occident daigne leur en « acheter » toujours aux mêmes vils prix que les autres matières premières. Ben Ali s’en ira tôt ou tard, mais les autres sont là pour plus longtemps. Les autres sont toujours de la « fête » sans tenir en considération le nom du locataire du Palais et ont risqué jusqu’à là beaucoup moins. Ça leur a toujours importé très peu, que ce dernier soit le bey, le régent, le roi ou le prince et ça leur a moins importé par qui l’un ou l’autre soit soutenu, par l’une ou l’autre des puissances occidentales détentrices des commandes. Et aujourd’hui ça leur importe peu que Sharon soit reçu à Tunis en tant que véritable empereur de la planète.
Dans tous les temps des peuples ont été subjugués par des ennemis extrêmement puissants. Le cas des peuples arabes et musulmans aujourd’hui a très peu à envier ni à d’autres moments de sa propre histoire, ni par rapport à d’autres peuples qui ont pu faire face à des défis aussi gigantesques. Individuellement, c’est-à-dire chaque pays à part ou tous ensemble, nous sommes encerclés de tous les côtés. La tyrannie et ses cortèges de misères qui ont fini par placer l’homme arabe au bas de toutes les échelles du développement humain. Plus de soixante quinze pour cent des logements dans tous les pays arabes sont insalubres et manquent de moindres conditions de confort dignes du siècle. La production de l’homme arabe et musulman se calcule en poussière de pourcentage par rapport à l’homme occidental. Les conditions d’hygiène élémentaires sont un signe de luxe et brillent par leur absence presque totale et partout. L’éducation est viciée et a fini par ne produire que des citoyens aptes à servir les intérêts d’outre mer. Ces classes en question qui représentent moins des dix pour cents de la société, consomment plus des 90% de ce que l’impitoyable « machine économique » occidentale laissent en miettes, une fois qu’elle s’est servie à volonté. Encerclés par la culture dite « occidentale » ou comme préfèrent Giscard d’Estaing et acolytes, la culture judéo-chrétienne, et, Dieu sait ce qu’elle contient cette culture au vrai. Nous sommes encerclés par toutes institutions mises sur pied par le même Occident qui contrôlent tout mouvement économique réel ou fictif. Sans la Banque Mondiale, sans le Fond Monétaire International, sans l’Organisation du Commerce Mondiale et une série d’autres organisations sur lesquelles nous n’avons aucune influence nous sommes mis en quarantaine surtout sur le plan individuel, c’est-à-dire séparés les uns des autres, car pris ensemble il serait pratiquement impossible à toutes ces organisations d’agir avec une telle arrogance criminelle. Surtout quand il s’agit de la Banque Mondiale et son rejeton le Fond Monétaire International. Et toujours dans le même domaine nous sommes à des années lumières d’un progrès technologique et scientifique digne d’un peuple. Et si tout cela ne suffit pas on engage carrément une nouvelle croisade en bonne et due forme. Si l’Irak occupé par plus de 250.000 barbares américains et sionistes et se trouve en phase de démembrements dont Dieu seul connaît ses effroyables limites et conséquences, toutes les autres régions arabes et musulmanes se trouvent exposées au même sort. Toutes sont candidates aux mêmes opérations « chirurgicales » qu’exigeraient les circonstances et les intérêts de l’ennemi.
Le rosaire de toutes ces situations à la limite du désespoir et qui nécessite certainement plus d’espace pour être détaillé, n’a pas pour autant entamé une résistance qui s’exprime en ces jours sous différents aspects et de différentes manières et – sans le moindre doute – s’exprimera dans le futur d’une manière encore plus virulente, plus radicale et en plus grand nombre. C’est une équation logique chez tous les peuples agressés dans leur propre terre et leur propre chair vive. Et c’est justement cette résistance invisible, mais forte et inévitable qui est l’objet de cette humiliation. Ce que cherche l’ennemi en ces temps c’est bien d’ouvrir la brèche dans cette résistance. Elle est le rempart qui lui résiste. Il n’y a pas de doute que les bombes de l’ennemi soient aussi effrayantes et meurtrières et l’ennemi ne s’est jamais épargné l’effort de les utiliser dans le passé, le passé le plus récent et dans le présent. Mais il n’a néanmoins jamais réussi à tuer la résistance. Et tant que la résistance n’est pas vaincue le projet de l’ennemi n’arrivera jamais à sa conclusion. Autrement dit la résistance est bien capable de faire échouer le projet de l’ennemi, son projet de domination. Contrairement aux avis de ceux qui claironnent à gauche et à droite – et qui font partie de cette même classe – l’ennemi n’a aucun projet autre que celui de dominer les autres. Tantôt on nous parle de civilisation, tantôt on nous parle d’humanisme, tantôt on nous parle de légalité internationale, tantôt on nous parle de démocratisation, tantôt on nous parle de mondialisation et au fond – comme l’histoire l’a prouvé à chaque fois – le seul projet de l’Occident – selon monsieur Giscard d’Estaing ou Bush – judéo chrétien, reste la domination pure et simple des tous les autres peuples et particulièrement des peuples arabes et musulmans et ce pour des raisons plus qu’évidentes.
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