Sorti de prison en novembre 2007, Abdellatif Bouhjila a commencé le 2 octobre 2008 une grève de la faim illimitée à son domicile pour protester contre le refus de soin qui lui est opposé de fait, puisque les rendez-vous obtenus à l’hôpital sont systématiquement reportés et que le passeport qui lui permettrait de se soigner à l’étranger lui a été refusé également. Or Abdellatif Bouhjila souffre de plusieurs pathologies, notamment cardiaques,que son séjour en prison et les nombreuses grèves de la faim qu’il a menées pour faire respecter ses droits élémentaires n’ont guère contribué à améliorer. C’est un homme handicapé qui est sorti de prison et qui, au terme d’une année, ne peut songer à reprendre une activité professionnelle tant il éprouve de difficultés à se déplacer.

Au terme d’une année d’attentes et d’espoirs déçus, il est à nouveau rentré en lutte et a reçu le soutien d’associations tunisiennes et de personnalités qui ont constitué un comité de soutien, autour notamment de Sihem Ben Sédrine, Omar Mestiri, Radhia Nasraoui, Ali Ben Salem, Abderraouf Ayadi, et Mustapha Bouhjila, le frère de Abdellatif, qui vit aux Etats-Unis où il multiplie les démarches de soutien…
En France, il a d’ores et déjà reçu le soutien de l’ACAT-France, et plus spécifiquement d’Annette le Gouadec, de l’ACAT de Miramas (13), qui a écrit en ces termes le 3 octobre au directeur du CHU de la Rabta :

Monsieur le Directeur de l’Hôpital,

Malgré mes courriers des 13 juillet,4,22 août et 6 septembre 2008 restés sans réponse de votre part à ce jour, je me vois dans l’obligation de vous informer que Monsieur Abdellatif BOUHJILA, vient d’entamer une grève de la faim depuis hier. L’hôpital se doit d’assurer la santé de tous les citoyens et à plus forte raison de ses citoyens qui ont été torturés. La Vie d’un être humain est un bien précieux pour l’humanité et en particulier pour les médecins qui ont vocation de soigner, soulager les maux des malades, guérir lorsque cela est possible…

Je vous demanderai donc de faire assurer le plus vite possible Tous les examens médicaux nécessaires à la santé de Monsieur Abdellatif BOUHJILA […]

En date du 10 octobre, Abdellatif Bouhjila faisait un bilan de sa première semaine de grève de la faim : “je n’ai reçu aucune réponse ou confirmation concernant le recouvrement des charges médicales. Je suis en grande fatigue et je souffre bien des douleurs cardiaques malgré que je suis en train de prendre des médicaments [..]Durant cette semaine ce qui m’a soulagé est le soutien de plusieurs personnes qui n’ont cessé de me contacter et de me visiter […] Je tiens à remercier toutes ces personnes […]’aimerais recevoir plus de soutien [..]”. Cette solidarité s’impose d’autant plus que tant du côté de l’hôpital que du passeport, il n’a au douxième jour de sa grève reçu aucune réponse.

Pour témoigner de votre solidarité :

L’adresse où l’on peut lui rendre visite : Rue Ahmed Tlili, Impasse Sétif n°20 bis, Mégrine Chaker
Le numéro de téléphone pour le contacter : 00 216 79 416 197 ou 00 216 23 048 533

Luiza Toscane