La campagne #FreeAyoub:

Suite à une plainte déposée par l’institution militaire à l’encontre de l’ex- conseiller Principal à la Présidence Ayoub Massoudi, Ayoub demeure libre mais incapable de quitter le pays.


On rappelle que M. Massoudi est poursuit en justice suite à ses déclarations lors d’une émission sur la chaine Ettounisiya. Après sa démission annoncée dans un billet sur son blog le 28 juin 2012, M.Ayoub Massoudi a dévoilé les dessous de la crise au sommet de l’État.

L’ex-conseiller s’est attaqué à l’irrégularité de l’extradition de l’ex-Premier ministre libyen qui a trouvé refuge en Tunisie suite aux évènements qui ont évincé le dictateur Kadhafi.

Il a fait savoir à l’opinion publique que le général Rchid Ammar et le ministre de la défense M.AbdelKarim Zbidi ont délibérément caché à Moncef Marzouki, Président et commandant en chef des forces armées l’opération de l’extradition.

Ecoutez ses déclarations dans cet extrait :

M.Ayoub Massoudi a qualifié le fait de cacher des informations à M.Marzouki de “traîtrise envers l’ État“, d’où sa poursuite devant la justice militaire.

Mobilisation de Tunisiens sur les réseaux sociaux et sur terrain, code #FreeAyoub

crédit photo: page facebook We Are All Ayoub Massoudi

Des internautes et des activistes ont lancé une campagne #FreeAyoub pour le soutenir et un comité de soutien a été crée pour suivre l’affaire.

Des Tunisiens ayant foi en son innocence ont répondu à l’appel de mobilisation et sont venus soutenir Ayoub lors de sa deuxième audition mercredi 22/08/2012 devant le tribunal militaire de Tunis. Grâce à sa lutte pour la cause des manifestants à Sidi Bouzid, ces derniers sont sortis dans la rue -délégation de Régueb- pour le soutenir et dénoncer cette poursuite judiciaire qu’ils considèrent comme une injustice.

L’institution militaire, juge et parti !
Le juge d’instruction militaire a décidé d’une troisième audition le 30 août 2012. Ayoub Massoudi, encore en état de liberté, y comparaîtra , mais restera néanmoins interdit de voyage.

Suite à cette affaire, le général Rchid Ammar donnera sa version des faits… Notre site Nawaat a publié en exclusivité le pv de son témoignage dans lequel il confirme qu’il n’a pas informé le président Moncef Marzouki de l’extradition parce que selon lui, ce n’est pas à lui de la faire

Suite à la publication du PV, un débat a été lancé sur les réseaux sociaux axé sur l’accès à l’information lors des procès militaires. Rappelons que cette même problématique a été soulevée quand Ramzi Bettaieb alias winston smith – un journaliste de nawaat – a entamé une grève de la faim en mois de mai dernier..

Dans ce même cadre, l’ATP (Agence Tunisienne de Presse) a publié un article de Mme Radhia Nasraoui.
L’article intitulé “l’institution militaire n’est ni sacrée ni au-dessus des critiques” a traité l’affaire d’Ayoub Massoudi en précisant que cette affaire doit ou s’arrêter là ou être différée devant la justice civile. Dans le cas de figure actuel, ce procès ne serait qu’une atteinte à la liberté d’expression.

Dans un jour aura lieu la troisième audition d’Ayoub Massoudi, demain jeudi 30 août au tribunal militaire de Tunis. Affaire à suivre.