Si l’on devait revenir sur cette année de transition démocratique, quel en serait le bilan, surtout qu’on vient de “fêter” la date commémorative de la “révolution” tunisienne ?
Lorsque l’on regarde d’où on vient et où on est arrivé, à première vue il y a de quoi être fier. En effet, la période de soulèvement a laissé place à une prise de conscience collective concernant la nécessité d’avoir un gouvernement fiable, de réaliser une justice indépendante, d’entamer une purger de toute la gangrène qui réside dans le pays. Les gens deviennent de plsu en plus sensibilisés (heureusement) à la question économique de l’ensemble du pays certes, mais également des régions de l’intérieur. Enfin, les débats de société ont jalonné l’année et ont permit une meilleure appréciation des valeurs et des enjeux. Cependant, lorsque l’on dresse un bilan exhaustif, certes, l’on se rend compte de la gravité de la situation.

Déjà trois mois et aucune ligne écrite pour la nouvelle Constitution

Ainsi, au lendemain de la “Révolution”, un gouvernement s’est mis en place celui de Ghannouchi, largement contesté. De la, née la volonté de mettre en place un gouvernement légitime, qui soit voté par le peuple. Suite à quoi, la question était de savoir quand est-ce que les élections présidentielles auraient lieu. Mauvaise pioche, certains grands penseurs, ont estimé plus judicieux de revoir la Constitution par des personnes non-habilitées en la matière, c’était certainement beaucoup plus “représentatif du peuple” que si les juristes avaient fait leur travail. Quoi qu’il en soit, une perte de temps supplémentaire qui a débouché sur la victoire du d’Ennahdha. Depuis, ce parti domine les débats à l’Assemblée Constituante et a formé un gouvernement provisoire. S’en est associé par la suite deux autres partis de gauche, afin de faire une sorte de contrepoids : Ettakatol et CPR.

Notre tripartite entend aujourd’hui s’occuper de la gestion de l’Etat (et malheureusement de notre économie aussi). Cependant, quelle n’a pas été notre joie et notre empressement à voter pour ces élections libres, qui vont donner a notre chère Tunisie, un nouvel élan grâce à une nouvelle constitution, qui quasiment trois mois après n’a toujours pas une ligne écrite… Mais peu importe n’est-ce pas ? Tant que Moncef Marzouki peut brader la Tunisie au plus offrant, créer de nouvelles “unions”-“intégrations”, et assassiner nos relations diplomatiques et économiques depuis des lustres avec des pays comme la France ou l’Algérie… Tant que Mustapha Ben Jaafer se retrouve président de cette Assemblée Constituante, qui ne sert toujours a rien…
En somme, si l’on devait faire un petit résumé sur notre activité démocratique depuis la “révolution” je dirais que l’ensemble du pays peut à présent regretter son choix, se sentir trahi et excusez-moi du peu, menacé !

Certains partis sont arrivés au pouvoir grâce à la politique du : ” on va tous les traquer et on va les trainer devant la justice, ces pourris qui vous ont volé votre argent !” Je pense qu’il est inutile de le citer, mais pour nos compatriotes étrangers qui n’auraient pas suivi l’actualité politique de la Tunisie, je parle, ici, du CPR. Ce parti s’est donc démarqué de ses “adversaires” en jouant la carte de la justice. Une seule question se pose ici : qui est-ce qui a été inculpé ? Qui est-ce qui a été jugé pour les injustices subies?” Personne ? Effectivement, « les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent ». Quelle sagesse ce Chirac. Donc de ce côté aussi, on fait chou blanc.

Les débats de société sont parfaits pour tâter le pouls d’un peuple, pour avoir une vue d’ensemble et savoir à quoi s’en tenir. A ce petit jeu, Ennahda excelle. On se souvient encore de tous les débats qui ont déchainé les médias et les discussions de comptoirs. Les différents débats se sont souvent portés sur des questions de société suivantes : niqab, laïcité, sefirates (femme qui ne porte pas le voile), censure des sites pornographiques, Persepolis, l’homosexualité (quelle ironie quand on se rappelle la vidéo porno imputée au ministre de l’intérieur), les Juifs qu’ils « faudra tuer »…
Cela tourne la plupart du temps autour de la religion. Ensuite ce sont les débats sur : la liberté d’expression, la censure, la lutte contre l’incivisme, le rôle de la femme dans la société, etc…

Parlons enfin d’économie.

Là c’est bel et bien un sujet qui nous touche et donc nous intéresse tous. Quelle ne fut pas ma surprise en voyant toutes les attaques et les critiques portées à l’encontre de Béji Caid Essessbi qui a littéralement sauvé le pays d’une récession certaine ? Pensez-vous sérieusement que le pays serait arrivé à sauver les meubles de cette manière sans lui ? Non, cela est certain. Le bilan de cette année ne peut donc pas s’effectuer sans mentionner sa participation et l’en remercier.
Néanmoins, parce que l’homme ne fait pas de miracle, on a tous noté que les prix ont flambé et que la vie est devenue plus difficile pour tous. Les activités ne sont pas stables et les investissements quasi inexistants. Ne parlons pas de la création d’emploi, je pense que là, il y a unanimité sur ce point, c’est le néant. La croissance frise le 0% (pour ne pas dire moins) et honnêtement je ne vois pas par quel stratagème grandiose nous pourrions atteindre les 4,5% l’année prochaine.
Je ne critiquerai pas ici les sit-in à répétition, les manifestations et autres mouvances syndicalistes qui ne font que nous enterrer un peu plus chaque jour…

En somme on perd du temps, on en perd encore et encore. A coté de cela se forme des alliances plus ou moins judicieuses, voici que nait la fusion entre le PDP et Afek. Là aussi, il faut voir à qui cela profite le plus et qui en sortira gagnant et grandi.

Vous voulez un bilan suite à la révolution tunisienne du 14 Janvier… mais de quelle révolution parle-t-on ? Je ne vois pas de Révolution, tout au plus, une révolte ou un soulèvement populaire. Mais une Révolution, allons donc, vous voyez du changement vous ? C’est une catastrophe politique, économique et sociale (“tuer les juifs” slogans très tolérants prononcés à l’aéroport en Janvier 2012 / venue en grande pompe du Hamas).

Je propose une Révolution, une vraie cette fois, synonyme de changement et de reprise en main du pays par des personnes compétentes.
Sinon il y d’autres options : guerres civiles, putsch militaire, et j’en passe et des meilleures ! Une nouvelle dictature est en marche: main-basse sur les médias, culte identitaire, majorité à travers une certaine légitimité : élections, et forme de répression et bientôt une abnégation des droits de la femme !