Neuf nouveaux membres du bureau exécutif du SNJT ont été élus à l’issue de son 5ème congrès, tenu le 19 et 20 septembre. Aucun n’a dépassé la quarantaine. Le nouveau bureau est composé d’Amira Mohamed (287 voix), Faouzia Ghiloufi (274 voix), Mohamed Yassine Jelassi (230 voix), Wajih Wafi (229 voix), Rim Saoudi (221 voix), Ramzi Afdhal (194 voix), Abderraouf Bali (180 voix), Sami Nasri (176 voix) et Yassine Bahri (172 voix). Ils ont été élus parmi les 33 candidats ayant participé aux élections pour un mandat de trois ans. Et ils ont élus Mohamed Yassine Jlassi alias Mahdi président lors de la première réunion du bureau exécutif.
Participation record
Le congrès s’est tenu sous le slogan « Les droits des journalistes, un fondement de la liberté de la presse ». Au total 691 journalistes ont voté pour élire le nouveau bureau du SNJT. «C’est la plus grande participation des journalistes aux élections du bureau exécutif depuis 2011 », a déclaré à Nawaat, Fahem Boukadous, directeur exécutif du SNJT. Cette forte participation intervient dans un contexte polico-économique houleux, a souligné Boukadous.
«Cette participation des journalistes au Congrès montre la grande importance du syndicat dans cette conjoncture », a-t-il renchéri. Et d’ajouter : «Les journalistes craignent davantage les dangers qui les guettent notamment les faibles perspectives face à l’état des lieux politique et social. Ils ont compris qu’il faut appartenir à ce grand syndicat qui est le plus à même de défendre leurs intérêts ».
Pour sa part, Salwa Ghazouani, directrice du bureau régional de d’Article 19 en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, a salué des élections menées dans un climat démocratique sans la mainmise des autorités. « Comparé aux élections du bureau exécutif avant la révolution et aux élections dans d’autres syndicats dans d’autres pays de la région, on ne peut que se féliciter du déroulement démocratique de ce scrutin », a-t-elle affirmé à Nawaat. Dans la composition du nouveau bureau exécutif du SNJT, hormis Mohamed Yassine Jelassi et Faouzia Ghiloufi du bureau sortant, les sept membres restants ont été élus pour la première fois.
Féminisation et rajeunissement
Le nouveau bureau exécutif du SNJT compte désormais trois femmes journalistes : Amira Mohamed, Faouzia Ghiloufi et Rim Saoudi. Deux d’entre elles ont raflé le plus grand nombre de voix. Une présence qui est à l’image de la féminisation du secteur. D’après une source à la commission d’octroi des cartes de presse, 854 femmes contre 742 hommes en détiennent une. Pour Salwa Ghazouani, le grand nombre de voix en faveur des trois élues «reflète la confiance accordée aux femmes pour des postes de responsabilité ».
Outre l’émergence de nouveaux visages et le nombre important de voix accordés aux femmes, ce nouveau bureau est caractérisé par la forte présence de jeunes. « Ils constituent 70% des candidats et ce sont des compétences», a salué Néji Bghouri. Selon lui, la montée de cette nouvelle génération est « rassurante » et « démontre que le secteur est vivant et capable de faire naitre des compétences ».
La présidente d’Article 19 estime, quant à elle, que le nombre important de jeunes dans le nouveau bureau est « positif » et « montre que le bureau sortant a laissé de la marge pour l’arrivée des jeunes ». Elle souligne également que l’inexpérience des jeunes pose aussi des défis à relever. « Certains n’ont pas l’expérience du l’action syndicale et seront amenés à travailler sous pression et à donner de leur temps bénévolement. Etre dans un bureau exécutif, c’est aussi beaucoup de responsabilités qui requièrent aussi la capacité à négocier et à faire partie d’un vaste réseau d’organisations», a-t-elle martelé. Et d’ajouter : «Beaucoup d’enjeux seront sur la table. Certains sont anciens, d’autres se poseront. La question est : est-ce que ce nouveau bureau poursuivra le travail entamé par le bureau sortant ?», s’est-elle interrogée.
Les enjeux du bureau élu
La précarité des journalistes a été d’ailleurs au centre des travaux du congrès. En marge de son allocution, le président sortant du SNJT, Néji Bghouri, a appelé le gouvernement de Hichem Mechichi à hâter l’application de la convention collective des journalistes tunisiens signée en janvier 2019. Cette convention vise à combattre la précarité des journalistes en leur garantissant des droits moraux et matériels. Qualifiée par Bghouri d’ « accord inédit depuis 1962 » et « apte à endiguer le travail précaire », la convention régit les droits des journalistes, en l’occurrence leur salaire minimum, les contrats, les heures de travail, etc.
Pour Salwa Ghazouani, outre l’application de la convention collective, le nouveau bureau est face aux difficultés économiques des médias qu’ils soient publics, privés ou associatifs. «On est face au manque de ressources publicitaires, l’absence d’investissements dans les médias, dans un climat d’instabilité politique et avec un Etat défaillant et en crise. Tous ces facteurs doivent être pris en compte pour établir un constat réaliste qui ne vend pas de fausses promesses aux journalistes », a-t-elle expliqué.
En outre, la régulation du secteur constitue également un enjeu pour le nouveau bureau. Dans ce cadre, un conseil de presse a été mis en place. Qualifié d’«acquis » par le président sortant du SNJT, ce conseil, composé de neuf membres, s’attellera à la régulation du secteur, notamment en mettant en place une charte déontologique. La constitution de ce conseil intervient dans un contexte présentant des défis importants pour le métier, a fait savoir Néji Bghouri. Le responsable syndical a évoqué « la détérioration de la scène politique marquée par l’émergence du populisme et de l’extrémisme ». Et de mettre en garde contre « ces courants qui sont parvenus aux postes de décisions et menacent la liberté d’expression puisqu’ils ont réussi à créer un journalisme au rabais ».
Selon la présidente d’Article 19, le véritable défi est la garantie de la liberté d’expression et de la presse. Pour cela, le nouveau bureau aura son rôle à jouer pour la création d’une nouvelle instance de régulation de l’audiovisuel à la place de la HAICA, dans l’élaboration d’une nouvelle loi régissant la presse remplaçant le décret-loi 115 et dans l’examen des projets de lois liés indirectement à la liberté de la presse, à l’instar de la loi sur la protection des forces de l’ordre.
Autres dossiers évoqués par la présidente d’Article 19, les médias confisqués par l’Etat, l’investigation sur les diplômes octroyés après des formations express de journalisme ou encore la division du secteur pour la reconnaissance ou pas des journalistes n’ayant pas de diplôme de journalisme.
(Un communiste) est une personne qui mange son gâteau et désire le vôtre aussi,les gens qui écrivent,doivent convenir qu’on ne peut rien comprendre en ce monde comme en convint jadis Socrate et comme en convenait Voltaire,la presse en Tunisie ne sera libérer de l’héritage de la dictature qu’après 2 ou 3 générations futur,la SNJT croit qu’elle sait et comprend tout,plus elle est bête plus son horizon lui semble vaste…la preuve que le citoyen ne croit plus à leurs écritures sauf bien sûre les moutons et les ignorants même en Europe et dans le monde.